L’article du Monde du 20.12.12, explique bien comment plus de 40000 recrutements d’enseignants programmés pour la rentrée 2013, ne permettront de mettre « que » moins de 7000 nouveaux enseignants devant les élèves .
[…] En effet, les premiers des 80 000 postes supprimés depuis 2007 ont été les postes de stagiaires. Or, c’étaient ces postes qui permettaient aux nouveaux recrutés de bénéficier d’une formation professionnelle avant d’être affectés à plein temps – dans une classe. Il n’y aura donc, à la rentrée prochaine, aucune « réserve » d’enseignants formés.
[…]
On ne saurait reprocher au ministre de prendre des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie du quinquennat précédent, et pour commencer à dégager des moyens supplémentaires. Les exigences de la situation ne pouvaient que conduire, du moins en partie, à continuer à affecter des recrutés sans formation professionnelle préalable devant les élèves.
Mais il faut noter aussi que la communication du ministre n’est pas des plus limpides. Certes, de bons articles (nous avons mentionné celui du Monde) ont « déchiffré » le discours en montrant bien que 40 000 recrutements ne signifient pas 40 000 créations de postes. Mais, comme le ministère ne communique pas clairement sur ce point, on trouve ici ou là la mention que 20 000 postes ont été créés à la rentrée 2013. […]
Enfin, il faut s’interroger sur trois questions, peu évoquées jusqu’ici et qui engagent l’avenir :
– Quelle formation professionnelle pour les futurs enseignants ? […]
– Quelles conséquences pour l’organisation de l’enseignement dans les écoles et les établissements ? […]
– Quelles conséquences pour l’affectation des enseignants ? […]
Il n’est pas question ici de nier l’effort accompli malgré un héritage et une situation difficiles, mais on est loin du compte au regard des suppressions massives de postes de ces dernières années et, s’agissant de la formation professionnelle dont les enjeux sont décisifs, les solutions sont renvoyées à plus tard.