Fillon, l’homme aux lames de rasoir
▻http://hyperbate.fr/castagne/2017/03/12/fillon-lhomme-aux-lames-de-rasoir
Fillon, l’homme aux lames de rasoir
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C’est une histoire qui fait penser à l’attaque brutale de sarkozy en 2003 (relire absolument ►http://lmsi.net/Sarkozy-les-medias-et-l-invention et ►http://lmsi.net/Sarkozy-les-medias-et-l-invention,357). L’arrestation et les rumeurs sur les roms avaient été très largement médiatisées. Ils·elles ont quasiment tous·tes été « blanchis », libéré (sauf un qui avait juste emprunté une bicyclette). Aucun média n’a jugé utile de relayer la suite de cette histoire ici brillamment raconté par Caroline Damien.
J’ai peur que les mensonges de Fillon (et des autres) restent hélas ancrés dans le cerveaux de ceux qui les reçoivent sans se poser de questions particulières.
Il s’agit donc ici de « hacking » mental, de manipulation pure et dure : en créant des images mentales repoussantes, on titille le micro-fasciste inquiet qui se cache au creux de la psyché de chacun, car dans le cas de beaucoup de gens, c’est lui qui déterminera le choix de vote, bien plus sûrement que tout calcul rationnel informé.
Un article du Nouvel observateur évoquait il y a quelques mois la manière dont Emmanuel Macron construit scientifiquement son programme, en commençant par recenser l’état de l’opinion, analyser ce que les gens ont envie d’entendre, notamment en termes de mots-clés, et le leur resservir comme programme. On peut y voir un comble de la démocratie (construire le programme avec les désirs des citoyens), mais on peut aussi se dire que ce qui importe est d’emporter la victoire, en se moquant du contenu réel. Et pourquoi se gêner, ceci dit : personne ne lit vraiment les programmes, l’élection se joue sur un mode affectif et ça n’a rien de neuf, mais ce qui est inquiétant, c’est que les techniques s’affinent, s’appuient sur une connaissance toujours plus pointue des failles de notre entendement, et, cumulées à d’autres techniques éprouvées, comme le battage médiatique, semblent diablement efficaces. Peut-être que ce qui me peine le plus, ici, c’est qu’il n’y aura bientôt plus du tout besoin de talent, d’intuition et d’inspiration pour réussir, il faudra être celui qui connaît les techniques les plus au point et qui a le moins de scrupules à les employer. Ce qui me peine aussi, c’est l’abandon du véritable débat d’idées, il suffit de trouver les bons leviers à tirer, et de parier sur l’abêtissement général.
C’est hélas fort possible Reka.
à lire sur ce sujet :
►http://www.newyorker.com/magazine/2017/02/27/why-facts-dont-change-our-minds
1:45:40
▻http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-matin5/la-matinale-deurope-1-thomas-sotto-130317-3001382
Ce matin la question lui a été posé, « les lames de rasoir » c’est une lettre qu’une jeune fille lui avait envoyée alors qu’il était premier ministre.
Quant au suicide, c’est sa fille qui l’a lu sur les réseaux sociaux.
Le tout léger et invérifiable.