Quelle est la ruralité du travail aujourd’hui ?

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  • Quelle est la #ruralité du travail aujourd’hui ?
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    Or ce monde « rural » (qui correspond peu ou prou à la France périphérique du géographe Christophe Guilluy) a encore bien des ressources. Il concentre 64% de la population pour 63% des emplois, a-t-il indiqué, s’appuyant sur le dernier numéro de la revue Population et avenir. Dans un article intitulé « La ruralité en France, des potentiels oubliés ? », le géographe Laurent Rieutort utilise les nouvelles données de l’Insee qui permettent de classer les territoires en fonction de leur densité. Il apparaît ainsi que les métropoles concentrent 35% de la population et 36% des emplois, les villes moyennes 29% de la population et 27% de l’emploi. Les communes peu denses représentent, elles, 31% de la population et 32% des actifs occupés. Enfin, les communes très peu denses, c’est-à-dire le rural profond, représentent 4% de la population pour 4% des emplois. Mais le géographe ne s’arrête pas là et étudie les dynamiques démographiques et économiques. Premier constat : depuis 1999, les territoires ruraux « comptent une forte attractivité démographique », supérieure aux métropoles. Autre surprise : les taux de croissance des actifs occupés sont « nettement supérieurs dans le peu dense ou le très peu dense », par rapport aux métropoles qui enregistrent des taux « médiocres ». Ce qui fait dire à Laurent Rieutort que « contrairement à une idée reçue, ce ne sont donc pas les cœurs métropolitains français qui assurent la croissance de l’#emploi depuis une quinzaine d’années mais bien le reste du territoire ». L’article montre enfin que si le tertiaire est en progression dans le rural, du fait du vieillissement de la population et de « l’#économie_résidentielle », l’industrie occupe toujours 2 emplois sur dix dans le rural, devant l’agriculture (un sur dix)."L’emploi en territoire rural est loin d’être négligeable, c’est une ressource fondamentale pour la croissance", s’est ainsi réjoui Jean-Pierre Drayas. Seulement, « les logiques sont toujours centre-périphérie, dominant-dominé, on reste dans des relations non équitables », s’est insurgé Patrice Joly, par ailleurs président du conseil départemental de la Nièvre. La promesse de l’#égalité_des_territoires formulée en début de quinquennat se sera bien vite effacée sous l’effet d’une réforme territoriale privilégiant les grands ensembles : grandes intercos, grandes régions, grandes #métropoles. Le tout après des années de réorganisations territoriales (RGPP puis MAP) douloureuses, en particulier pour les villes moyennes. « On constate très peu de discrimination positive en faveur des territoires ruraux. On a plutôt de la discrimination négative », a réagi Gérard Peltre, président du Mouvement européen de la ruralité. Selon lui, « la #réforme_territoriale apporte des signaux inquiétants. On privilégie les masses critiques et pas les mises en réseau ».