Creative Commons Legal Code

/legalcode

  • Culture et politique arabes – Chaque lundi, un peu de la CULTURE ARABE ACTUELLE pour comprendre ce qu’elle nous dit sur l’ACTUALITE POLITIQUE ARABE
    http://cpa.hypotheses.org

    Des spécialistes du droit d’auteur chez Seenthis ?

    Hypothèses attire - aimablement - mon attention sur le fait que mon dernier billet (en lien) contrevient aux règles du droit d’auteur puisque je traduis - y compris dans le cadre d’un quotidien géré par le CC - un texte dans son intégralité. L’argument mis en avant (passage mis en gras) tient au fait que la traduction est une "transformation de contenu", laquelle n’est pas autorisée par la mention "NoDerivatives"... Je trouve la question intéressante par rapport au type de travail auquel je me livre, comme pas mal d’autres, et je serais ravi d’avoir des avis avisés sur la question.

    Ci-dessous une partie de la correspondance d’Hypothèses. (J’espère que je n’enfreins aucune règle en la rendant publique !)

    Je me permets d’attirer votre attention sur la présence d’un contenu publié sur votre carnet qui semble contrevenir aux règles juridiques encadrant le droit d’auteur : vous citez dans le billet "Sara Grira : À propos de Nike et du hijab… et du féminisme orientaliste" la totalité d’un article publié sur “Al-Akhbar”.

    Ce type de republication n’est légalement possible que dans les cas suivants :

    vous êtes vous-même l’auteur des contenus republiés ;
    vous possédez l’accord explicite de l’auteur du contenu original (il convient alors d’en faire mention explicite lors de la republication) ;
    vous avez acheté les droits de republication des contenus ;
    le contenu est placé sous une licence particulière permettant sa ré-utilisation (licences Creative Commons par exemple). Ici, le journal en question indique tout en bas des pages que les contenus sont sous licence Creative Commons. En cliquant, une page s’ouvre et détaille les termes de la licence. Ici, partager le contenu est autorisé, mais la mention « NoDerivatives » indique que la transformation de contenu ne l’est pas, or les traductions sont considérées comme des adaptations, de fait non autorisées par la mention.

    #droit_d'auteur #copyright

    • J’en ai bien peur : les traductions sont explicitement désignées comme des adaptations, et donc interdites, dans la licence :
      https://creativecommons.org/licenses/by-nd/3.0/legalcode

      “Adaptation” means a work based upon the Work, or upon the Work and other pre-existing works, such as a translation, adaptation, derivative work, arrangement of music or other alterations of a literary or artistic work, or phonogram or performance and includes cinematographic adaptations or any other form in which the Work may be recast, transformed, or adapted including in any form recognizably derived from the original, except that a work that constitutes a Collection will not be considered an Adaptation for the purpose of this License. For the avoidance of doubt, where the Work is a musical work, performance or phonogram, the synchronization of the Work in timed-relation with a moving image ("synching") will be considered an Adaptation for the purpose of this License.

      J’aurais plutôt tendance à déplacer la question : en quoi ça concerne ton hébergeur ? Ton hébergeur n’est pas responsable de ce que tu écris et, même mis au courant (il faudrait que le contenu soit « manifestement illicite », ce qui n’est évidemment pas le cas ici), ne sera pas tenu responsable pour des histoires de droit d’auteur.

      Du coup, est-ce qu’il t’informe gentiment qu’il s’est rendu compte d’une difficulté dans ton utilisation de la licence CC, et c’est plutôt gentil de sa part ? Ou bien est-ce qu’il te menace de censure (ou d’éjection du service) au motif qu’il pense que tu contreviendrais aux droits d’auteur de quelqu’un qui n’a rigoureusement rien demandé et que lui pense qu’il doit intervenir préventivement pour l’interdire sur son service ?

      En gros, c’est la thèse de Laurent Chemla : un hébergeur n’est pas responsable des contenus qu’il héberge, et la loi le protège pour cela. S’il se met, en revanche, à assurer une veille des contenus, à imposer des choses quant aux contenus qu’il héberge, alors dans ce cas il devient immédiatement responsable de tout ce qu’il héberge, puisqu’il se prend à ce moment pour un éditeur et renonce à la neutralité de l’hébergeur, dont la loi garanti l’irresponsabilité juridique.

      Si ton hébergeur se contente de t’informer « aimablement », il suffit de répondre que tu as un contact privilégié avec le Akhbar, que leur choix d’une licence NoDeriv n’est pas justifié par une volonté de bloquer les traductions par un chercheur (au contraire)… Et que donc cette petite infraction au terme de la licence choisie respecte, en revanche, l’esprit du Akhbar avec lequel tu as d’excellentes relations. Et que s’il y avait le moindre problème, ils n’auraient pas hésité à te le faire savoir directement.

    • Le problème est qu’il s’agit d’Hypothèses, et donc du service public... Ils ne se voient pas comme hébergeurs, je pense... Bon, c’est peut-être une bonne occasion pour modifier un peu la formule... Merci en tout cas de ta réponse !

    • Bonjour @gonzo
      je suis assez d’accord avec @nidal. Juridiquement ils ont raison. Ce n’est pas la première fois qu’Hypotheses fait des remarques sur des utilisations limites voire irrégulières de contenus extérieurs. Généralement il s’agit plutôt de collègues qui font un copier-coller brutal, assez différent du travail que tu effectues. Je pense qu’ils se considèrent bien comme responsables des contenus. Rappelle toi il y a qqs mois d’une polémique au sujet d’un article de blog de Jacques Sapir dont ils avaient demandé une atténuation du ton...
      A mon avis, la solution en ce qui te concerne est plutôt d’envoyer un mail à Al Akhar leur demandant un amen pour ta généreuse initiative de traduction voire un acquiescement général à toutes tes traductions futures.