Ce que les « Monsanto Papers » révèlent du Roundup

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  • Ce que les « Monsanto Papers » révèlent du Roundup
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/03/18/ce-que-les-monsanto-papers-revelent-du-roundup_5096602_3244.html

    La justice américaine a déclassifié des correspondances internes de la firme. Dès 1999, cette dernière s’inquiétait du potentiel mutagène du glyphosate.

    Cette fois, les courriels mis au jour racontent une autre histoire. En 1999, les cadres de Monsanto souhaitent faire appel aux services d’une autorité scientifique incontestable pour plaider la cause du glyphosate auprès des régulateurs européens. Tout l’enjeu est de les convaincre que le produit n’est pas génotoxique.

    « Prenons un peu de recul et regardons ce que nous voulons vraiment faire, écrit un cadre de l’entreprise à ses collègues. Nous voulons trouver quelqu’un qui est familier du profil génotoxique du glyphosate/Roundup et qui peut avoir une influence sur les régulateurs, ou conduire des opérations de communication scientifique auprès du public, lorsque la question de la génotoxicité [du glyphosate] sera soulevée. »

    Le rapport de Parry est fraîchement accueilli. Le 31 août 1999, un cadre de la firme écrit à ses interlocuteurs qu’il est « déçu » par le texte rendu et interroge : « A-t-il déjà travaillé pour l’industrie sur ce genre de projet ? » Le scientifique britannique suggère à Monsanto, dans son rapport, de conduire des tests spécifiques pour explorer plus avant le potentiel mutagène du glyphosate.

    En septembre 1999, l’un des toxicologues de Monsanto écrit à ses collègues que « Parry n’est pas la personne qu’il nous faut et cela prendrait pas mal de temps, de dollars et d’études pour l’amener à l’être ». « Nous n’allons simplement pas conduire les études qu’il suggère, ajoute-t-il à l’adresse de Mark Martens, le cornac de James Parry. Mark, penses-tu que Parry peut devenir un avocat solide sans mener ces travaux ? Sinon, nous devrions commencer sérieusement à chercher une ou plusieurs autres personnalités avec qui travailler. » L’intéressé ajoute, à propos de la génotoxicité possible du glyphosate : « Nous sommes actuellement très vulnérables. »

    Une chose m’étonne dans cet article : Je sais que Stéphane Foucart n’aime pas (euphémisme) Gilles-Éric Séralini, mais l’importance de l’adjuvant (type savon) dans la pénétration du glyphosate dans le corps a été démontrée par G-E Séralini, dans des papiers reconnus et publiés. Étrange que cela ne soit découvert que maintenant, évidemment sans citer G-E Séralini.

    Ce n’est pas tout. L’impact sanitaire des « surfactants » (ces produits ajoutés au glyphosate pour démultiplier son pouvoir herbicide) apparaît comme une autre épine dans le pied du géant de l’agrochimie. Selon les plaignants, leur présence augmenterait l’absorption du glyphosate par la peau, accroissant ainsi l’exposition des travailleurs agricoles au produit.

    #Monsanto #pesticides #perturbateurs_endocriniens