Sur les traces des pauvres

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  • Sur les traces des pauvres
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    Jadis, les gens de la cité partageaient une même expérience de la précarité et de l’étiquetage ; aujourd’hui, c’est la fragmentation qui domine ces milieux populaires. La construction de multiples frontières sociales résulte des effets de la désindustrialisation, de la perte du travail, de la dépendance, du sentiment d’indignité. Elle se donne aussi à voir à travers la séparation des mondes des hommes et des femmes. Point de mixité dans ce monde. « Non que l’on ne s’aime pas. (...) Mais les points de vie divergent nécessairement et violemment sur ce qu’il faut faire, sur la morale à tenir eu égard aux enfants et petits enfants, sur les abus et la tolérance envers l’argent ou les conduites, sur le risque de l’envahissement. (...) Eviter la mixité est un moyen de distribuer les excès, les abus, les écarts et la violence dans des sphères séparées, (...) Les femmes par exemple n’empiètent jamais sur le territoires des jardins des hommes. Réciproquement, ces derniers ne mordent jamais sur la gestion des dossiers familiaux » (p. 108).