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  • « Pour résumer, pendant 45 minutes, #Blanquer n’a écouté aucune question parce qu’il parlait en même temps, donc il a répondu à côté avec une constance remarquable.
    #BlanquerMent, tout le temps, même quand on ne lui demande rien... »
    #BlanquerDemission


    https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-des-matins/ecole-laicite-covid-19-enseignement-des-sciences-jean-michel-blanquer-

    "N’oublions pas qu’actuellement, via le Grenelle de l’éducation et pour la première fois, nous prenons à bras le corps le sujet du pouvoir d’achat des professeurs. J’ai pris des engagements très forts sur ce sujet. (...) Mais tout le travail que nous faisons, c’est pour que tout au long des prochaines années, il y ait une remontée du pouvoir d’achat des professeurs, ce qui est totalement inouï. C’est que oui, nous sommes en train de le faire. Et oui, le pouvoir d’achat des professeurs va augmenter au cours des prochaines années par un travail très en profondeur que j’ai réalisé..."

  • Le préfet Lallement, un allié inattendu - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/12/10/le-prefet-lallement-un-allie-inattendu_1808262

    Le préfet de police aurait été en droit de refuser le bénéfice de la protection fonctionnelle à ces agents s’il avait considéré qu’ils avaient commis une faute « personnelle », une faute qui révèle l’homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences. A la place, il a estimé que, si faute il y avait, elle était « de service », c’est-à-dire une faute impersonnelle. Plus encore, il s’agirait d’une faute compatible avec le service public, ou compatible avec les pratiques administratives normales.

    Pour le dire autrement, Didier Lallement reconnaît que les coups et blessures infligés à Michel Zecler relèvent des pratiques administratives normales de la police ! Un aveu inespéré pour tous ceux qui, comme nous, dénonçons les violences policières comme n’étant pas le fait d’individus isolés, de déviants, mais bien comme étant le fruit du fonctionnement normal de la police. C’est bien l’institution policière qui a violenté le producteur Zecler, pas des individus.

    Alors, non sans malice, nous pouvons dire merci au préfet Lallement de donner crédit à nos thèses. Qui aurait cru que celui qui avait déclaré « nous ne sommes pas du même camp » finirait par devenir notre allié objectif, à l’insu de son plein gré ?

    #violences_policières #violence_d'état #état_policier

  • (4) Fêtes de fin d’année : comment réveillonner sans contaminer - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/10/fetes-de-fin-d-annee-comment-reveillonner-sans-contaminer_1806449

    Alors que les lieux clos jouent un rôle crucial dans la transmission du virus, des précautions sont nécessaires pour les rassemblements du 24 et ceux plus encadrés du 31 décembre, qui sera soumis au couvre-feu à 20 heures, contrairement au réveillon de Noël.

    • Pour éviter au maximum la transmission du virus lors d’événements familiaux, la solution la plus simple est évidemment de ne pas se réunir. A défaut, quelques précautions sont à prendre. Pour le docteur Yvon Le Flohic, très en pointe sur ces questions, il s’agit tout d’abord de faire attention à ne pas mélanger deux types de personnes : les personnes à risque et les personnes vecteur de contamination. Les personnes à risques sont les personnes âgées, ou souffrant de pathologie de type diabète, maladie pulmonaire, cardiaque. Rappelons que l’âge est le principal facteur de risque : les plus de 60 ans représentent 25% de la population mais 95% de la mortalité du virus. Le risque s’accroît encore avec l’âge : à 80 ans, on a dix fois plus de risque de mourir de la pandémie qu’à 60.

      Pour diminuer le risque d’être vecteur il s’agit d’éviter toute interaction sans masque pendant les dix jours précédant Noël, hors la bulle familiale. Notamment les repas, les cantines d’entreprise. Et faire soit un test antigénique la veille de l’événement, soit un test PCR quelque jour avant, de manière à disposer des résultats à Noël. Il s’agit par ailleurs de guetter le moindre signe. Parmi les asymptomatiques, les plus contagieux sont les paucisymptomatiques. Soit les personnes contaminées, mais qui ne présentent que de très légers symptômes : un nez qui coule, une fatigue inhabituelle peuvent être un signe de contamination et de forte contagiosité.

    • Noël : 68% des Français ne porteront pas de masques pendant le réveillon - baromètre BVA pour RTL et Orange
      https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/noel-68-des-francais-ne-porteront-pas-de-masques-pendant-le-reveillon-7800941983

      Invités à se prononcer sur leurs intentions concernant le respect des recommandations et des mesures énoncées par le gouvernement pour les fêtes de fin d’année, les Français qui fêteront Noël déclarent à 71% qu’ils ne se réuniront pas à plus de 6 adultes à cette occasion. À l’inverse, 29% avouent qu’ils ne respecteront pas cette jauge et seront plus de 6 adultes, notamment les plus jeunes (33% des 18-34 ans).

      Si la limitation des convives leur semble donc envisageable et qu’ils se plieront pour la plupart volontiers à cette règle, les Français se montrent en revanche nettement plus réticents à l’idée de porter un #masque le soir de #Noël.

      Ils ne se cachent pas d’ailleurs pour le dire, puisque 68% de ceux qui ont l’intention de fêter Noël indiquent qu’ils ne porteront pas de masque avec leurs proches le soir du réveillon, contre 32% qui le feront, dont 13% seulement qui le feront « certainement ». Les personnes âgées de 65 ans ou plus, bien que minoritaires, sont plus nombreuses à avoir l’intention de porter un masque, ils sont 45% contre seulement 18% chez les 18-24 ans.

      Notons que près d’une personne sur cinq ayant l’intention de fêter Noël envisage de réaliser un test Covid avant de voir ses proches (18% des personnes sondées). Un chiffre plus important chez les 18-24 ans, qui sont 30% à penser à cette éventualité. Ces derniers semblent donc plus enclins à se faire tester avant qu’à porter un masque le soir de Noël.

      Bref, sauf grosse piqure « de rappel » (un président gravement malade ou mort ?), hausse des hospitalisations à prévoir entre le 1er et le 10 janvier et des décès à partir de mi-janvier.

  • Scandale du don de corps : une première mise en examen pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre »
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/10/scandale-du-don-de-corps-une-premiere-mise-en-examen-pour-atteinte-a-l-in
    https://medias.liberation.fr/photo/1352647-034_3275563jpg.jpg?modified_at=1607623763&width=960

    A la suite d’une perquisition, des ossements humains et des bijoux ont été découverts chez un ancien préparateur du centre du don des corps de Paris-Descartes, qui a été mis en examen.

    Scandale du don de corps : une première mise en examen pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre »

    Des alliances, des bijoux. Mais aussi des dents, des mâchoires, des crânes. Et 30 000 euros en liquide. C’est ce qui a été découvert, selon l’hebdomadaire Marianne, lors de la perquisition au domicile d’un ancien préparateur en anatomie du centre du don des corps (CDC) de l’Université Paris-Descartes. L’homme a été mis en examen après avoir été placé en garde à vue le 2 décembre, selon les informations d’une source judiciaire recueillies mercredi par l’AFP.

    Il s’agit de la toute première mise en examen depuis l’explosion du scandale frappant le plus grand centre d’anatomie européen. Il y a un an, l’hebdomadaire l’Express révélait l’existence de corps empilés, putréfiés, rongés par les souris, de membres découpés et agglutinés dans une partie des locaux vétustes de l’université. Le centre a depuis été fermé administrativement, une information judiciaire ouverte le 8 juillet pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre », et 170 plaintes contre X déposées.

    À lire aussiPour les familles du charnier de la fac Descartes, « ne pas savoir peut être pire que de savoir »

    Selon Marianne, le retraité de 77 ans aurait travaillé au CDC de 1975 à 2011. Les bijoux et ossements trouvés chez lui auraient été destinés à la revente. L’homme est désormais sous contrôle judiciaire « avec notamment interdiction de se rendre dans l’établissement et d’entrer en contact avec les employés », selon la source judiciaire de l’AFP.
    « La partie émergée de l’iceberg »

    Pour Me Frédéric Douchez, qui représente les plaignants de l’association Charnier Descartes Justice et Dignité pour les donneurs, « le vol de bijoux et le trafic de crâne n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce qu’on risque de découvrir est bien plus grave », estime l’avocat, dans l’attente de « témoignages venant confirmer » cela.

    Baudouin Auffret, président de cette association aux 107 membres, espère que la mise en examen ne sera pas la dernière. « Il ne faut pas que les préparateurs soient les seuls [à être mis en examen, ndlr], il y a toute la chaîne à remettre en cause. Les responsabilités sont aussi administratives, notamment dans la présidence. »

    À lire aussiNotre enquête sur le scandale du CDC

    Le plaignant et son avocat ont notamment un nom en tête, celui de Frédéric Dardel, président de Paris-Descartes de 2011 à 2019, entendu en garde à vue le 12 novembre, avant de ressortir libre. Une synthèse du rapport de l’inspection générale des Affaires sociales datant de mars et se basant sur des photographies datant de 2016 faisait état de « conditions indignes de conservation des corps ». La direction actuelle de l’Université de Paris, présidée par Christine Clerici, a précisé être « attentive au déroulement de l’enquête, mais n’a aucun commentaire à faire sur la mise en examen » de l’ancien préparateur.

    Les échanges continuent entre l’université et l’association de familles de victimes. Plusieurs familles ont reçu le dossier médical qu’elles réclamaient concernant leur défunt. « Mais certains plaignants se demandent maintenant si les informations reçues sont fiables, précise Baudouin Auffret. Le scandale en lui-même a brisé la confiance. »
    Miren Garaicoechea

  • #Santé et dérèglement climatique, les #crises convergentes - Libération
    https://www.liberation.fr/terre/2020/12/03/sante-et-dereglement-climatique-les-crises-convergentes_1807461

    [...] la revue médicale britannique The Lancet publie ce jeudi son « compte à rebours » annuel, un état des lieux sur la santé et le changement climatique dont les avenirs respectifs sont intimement liés.

    Les 120 universitaires et chercheurs de 35 institutions (Organisation mondiale de la santé, Organisation météorologique mondiale, universités…) qui ont réalisé cette édition 2020 ont pris en compte une quarantaine d’indicateurs significatifs. Leur conclusion est sans appel : les impacts de la crise climatique sont déjà perceptibles sur la santé des êtres humains, et souvent fatals. En cinq ans, « nous observons des évolutions inquiétantes, liées notamment au manque d’action », déplore auprès de Libération Jonathan Chambers, l’un des coauteurs, chercheur à l’Université de Genève.

    « L’impact principal du changement climatique est l’augmentation des #températures », rappelle Jonathan Chambers. Les niveaux de mortalité liée à la chaleur parmi les personnes vulnérables sont d’ailleurs en augmentation dans toutes les régions du monde (+ 54% en vingt ans), avec 296 000 morts en 2018 dont 8 000 en France parmi les plus de 65 ans. Selon le rapport, pas moins de 128 pays ont connu une augmentation de l’exposition de leur population aux feux de forêt au cours des vingt dernières années. Les « effets cardiovasculaires et respiratoires des vagues de chaleur records et les incendies de forêt en Australie, dans l’ouest de l’Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest » sont d’ailleurs soulignés par les auteurs.

    Un effet moins souvent identifié de ces vagues de chaleur, est qu’elles rendent impossible les travaux à l’extérieur, notamment dans les champs . Au total, selon le rapport, pas moins de 302 milliards d’heures de travail n’ont pas pu être effectuées en 2019 pour cette raison, dont 40% en Inde mais aussi en Chine ou au Bangladesh. C’est 103 milliards d’heures de plus qu’en 2000. Et la sécurité alimentaire en pâtit, puisque les récoltes sont souvent moins importantes en raison de ce phénomène.

    Après des décennies de lutte et de progrès, le changement climatique fait également craindre un retour en arrière concernant certaines #maladies_infectieuses mortelles. Il favorise la propagation du paludisme, de la vibriose et de la dengue, transmise par les moustiques .

    Autre inquiétude pour l’avenir : la qualité de l’air mondial, alors qu’on déplore chaque année 7 millions de morts dus à la #pollution. Ainsi que le rappelle Jonathan Chambers, « la part du charbon dans la production d’électricité globale n’a que peu changé [en cinq ans], or celle-ci est une source importante de gaz à effet de serre et de pollution aux #particules_fines, qui font dans le monde 7 millions de morts prématurés ». En 2018 en France, précise le Lancet Countdown, environ 25 350 décès prématurés ont pu être liés à la pollution aux particules fines (PM 2,5). C’est plus que la viande rouge, dont la consommation excessive serait à l’origine de 13 000 décès supplémentaires dans l’hexagone en 2017 (sur 89 000 décès imputables à des facteurs de risques alimentaires).

    Face au changement climatique, les systèmes de santé évoluent mais ne sont toujours pas prêts comme l’a montrée la pandémie de Covid-19. D’autant que les inégalités se creusent. « Le changement climatique crée un fossé cruel qui élargit les inégalités de santé existantes entre et à l’intérieur des pays, note le coprésident du rapport, Hugh Montgomery, […] Tout comme pour Covid-19 - les personnes âgées sont particulièrement vulnérables et ceux qui ont déjà des pathologies, y compris l’asthme et le diabète, sont encore plus à risque ».

    Mais, précise le rapport, les suites de la #pandémie de COVID-19 peuvent devenir un moment clé pour créer une économie durable et en protéger l’#environnement. « Nous ne parlons pas d’opportunité par rapport à la pandémie, car c’est une grande #tragédie. Mais il est crucial que la réponse au Covid porte sur les problèmes de #santé_publique et environnementale, car comme le montre notre rapport ceux-ci sont étroitement liés », détaille Jonathan Chambers. « Utiliser les investissements post-Covid en réponse à la crise écologique, c’est aussi prévenir des futures crises sanitaires, ainsi que leurs dommages économiques. Effectivement, en prenant maintenant des mesures structurelles, on est trois fois gagnant – une économie plus durable et équitable, un environnement respecté et protégé, et une meilleure santé publique pour tous », poursuit-il.

    Mais le temps presse. Il est l’heure d’adopter des « mesures urgentes » pour l’avenir, selon l’expression utilisée dans le rapport. Richard Horton, rédacteur en chef du magazine, insiste sur ce point : « pour réduire le risque de pandémie, nous devons agir en priorité sur la crise climatique, un des facteurs majeurs des zoonoses aujourd’hui. […] Nous devons répondre à l’urgence climatique, protéger la biodiversité et renforcer le système naturel dont notre civilisation dépend […] Comme nous l’avons constaté avec le Covid-19, retarder la réponse sera la cause de morts que l’on pourrait éviter ». Pourtant, seulement la moitié des 101 pays étudiés ont élaboré des plans liant spécifiquement santé et climat, et seulement quatre ont déclaré avoir le financement disponible pour les mettre pleinement en œuvre.

    Aurélie Delmas

  • Télétravaillez, vous êtes fliqués
    https://www.liberation.fr/france/2020/06/02/teletravaillez-vous-etes-fliques_1790117

    Depuis le confinement, de nombreuses entreprises ont fait installer à leurs salariés le logiciel américain Hubstaff, qui calcule leur « temps effectif » en enregistrant leurs mouvements de souris. Un exemple parmi d’autres du contrôle et des pressions subis par certains travailleurs à domicile. « Le 16 mars on a tous dû installer Hubstaff », se rappelle Marine (1), analyste en renseignement d’affaires. Ce logiciel intrusif analyse de près l’activité des télétravailleurs. Depuis le confinement et la (...)

    #Skype #algorithme #spyware #clavier #COVID-19 #santé #télétravail #travail #visioconférence (...)

    ##santé ##CNIL

  • Grande Canarie, île touristique devenue prison migratoire - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2020/12/05/grande-canarie-ile-touristique-devenue-prison-migratoire_1807661

    Dans le sud de l’île de Grande Canarie, de plus en plus de migrants s’entassent après avoir fait la traversée sur des embarcations de fortune depuis le Maroc ou les pays alentours, où la crise du Covid ne leur a pas laissé d’autre choix. Le gouvernement espagnol refuse de les accueillir.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#afrique#sante#vulenrabilite

  • Au Vietnam, Facebook et YouTube complices de la répression
    https://www.liberation.fr/planete/2020/12/01/au-vietnam-facebook-et-youtube-complices-de-la-repression_1807203?xtor=ER

    Un rapport d’Amnesty International rendu public ce mardi montre comment les géants d’internet se sont soumis à la volonté des autorités vietnamiennes de censurer et harceler sa population. Des dizaines de témoignages et de preuves couplés aux informations fournies par Facebook, YouTube et Google, amènent à un même constat : depuis plusieurs mois au Vietnam, une censure croissante des contenus fait rage, orchestrée de concert par les géants d’Internet et le gouvernement. C’est ce qui ressort du (...)

    #Google #Facebook #YouTube #activisme #manipulation #censure #COVID-19 #harcèlement #santé (...)

    ##santé ##surveillance

  • Près d’une Française sur deux victime de violences sexistes ou sexuelles

    https://www.liberation.fr/france/2020/11/25/pres-d-une-francaise-sur-deux-victime-de-violences-sexistes-ou-sexuelles_
    https://medias.liberation.fr/photo/1349507-prodlibe-manifestation-contre-les-violences-sexistes-et-se

    Le chiffre fait frémir. Près d’une Française sur deux (45%) déclare avoir déjà été victime de violences sexistes ou sexuelles, selon un sondage commandé par le ministère charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes et publié ce mercredi, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans le détail, c’est le harcèlement dans l’espace public (dans la rue ou les transports) qui revient le plus souvent chez les sondées : 27% d’entre elles disent en avoir déjà été victimes, taux qui caracole à 42% chez les moins de 35 ans. Pour près de quatre Françaises sur dix, ce type de harcèlement est même plus fréquent qu’auparavant. C’est en tout cas ce qu’estiment 39% des femmes concernant les outrages sexistes dans la rue, et 37% d’entre elles concernant les transports. Résultat : elles sont 42% à dire avoir souvent peur dans la rue, et 40% dans les transports en commun.

    Viennent ensuite les violences conjugales, physiques ou psychologiques, dont 19% des Françaises se disent victimes, soit près d’une sur cinq. 77% des interrogées (et 67% des hommes) estiment également que le confinement est un terreau propice à l’aggravation de ces violences, comme le pointent de nombreux professionnels de terrain depuis le début de la pandémie. 15% des Françaises ont quant à elles fait état d’une ou plusieurs agressions sexuelles. Signe de l’impact du mouvement #MeToo : près des trois quarts des interrogés (72%) estiment toutefois que la libération de la parole est désormais plus aisée, et que la société prend mieux en considération l’importance de ces violences.

    Enfin, les sondés ont été interrogés sur ce qui devrait être prioritaire à l’avenir dans la lutte contre les violences. Plus de la moitié d’entre eux (52%) évoquent la nécessité d’améliorer la prise en charge et l’écoute des victimes, revendication portée de longue date par nombre d’associations, 49% ont cité une accentuation des politiques éducatives et de lutte contre les stéréotypes sexistes.

    Dans un rapport publié mardi sur la prise en charge des femmes victimes de violences dans l’Hexagone, la Fondation des femmes dresse le même constat, estimant que « force est de constater que les volets "protection" et "répression" ont été plus investis que le volet formation et sensibilisation » lors du Grenelle des violences conjugales, et fustige au passage « le décalage entre les mesures annoncées et les moyens associés à leur mise en œuvre ». Dans un entretien à Libération paru ce mercredi, Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, estime pour sa part que la France « n’a pas à rougir » du budget investi en la matière.

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    En 2020, ce n’est pas un milliard d’euros qui sera alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes, mais 557 millions d’euros, estime le Sénat.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/egalite-femmes-hommes-le-senat-dement-le-budget-d-un-milliard-annonce-par-l
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    en 2020 le budget à en fait augmenté de seulement 5 millions ce qui représente +13% de celui de l’an dernier

    https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/cp-le-budget-du-seefh-augmente-de-plus-de-5-millions-deur

    Si j’ai bien calculé ca signifie que le budget de 2019 était en fait de 38 millions d’euros et en 2020 ca fait environ 51 millions. Face au milliard annoncé ca fait pas lourd, et si Moreno ne rougie pas c’est que cette bande ne rougie pas, elle vire au brun.

    Ce que recouvre le milliard d’euros alloué au budget à l’égalité entre les femmes et les hommes

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/17/ce-que-recouvre-le-milliard-d-euros-alloue-au-budget-a-l-egalite-entre-les-f

  • Selon une étude de l’Ined, les personnes LGBT sont surexposées aux violences, notamment les femmes bisexuelles. A cause de leur genre et leur orientation sexuelle, décryptent les deux auteurs.
    https://www.liberation.fr/france/2020/11/24/les-femmes-homosexuelles-et-bisexuelles-subissent-plus-de-violences-que-l
    https://medias.liberation.fr/photo/1349474-prodlibe-rassemblement-pma-pour-toutes.jpg?modified_at=160

    « Les femmes homosexuelles et bisexuelles subissent plus de violences que les hommes gays et bis »

    Pour la première fois en France, les violences subies par les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT) ont fait l’objet d’une analyse statistique. Rendue publique lundi, avant sa parution en janvier dans un ouvrage collectif, cette étude extraite de l’enquête de l’Institut national des études démographiques (Ined) sur les violences de genre (Virage), réalisée en 2015, s’attarde en effet les spécificités des violences auxquelles sont exposées les minorités sexuelles et de genre en France. Des travaux quantitatifs inédits qui font état d’une « surexposition aux violences » physiques, psychologiques et sexuelles des LGBT, en particulier au sein de la famille et dans l’espace public au sens large (dans la rue, dans les transports, dans les commerces, au travail, etc). Parmi les répondant·e·s, les femmes homosexuelles et bisexuelles subissent davantage cette « violence hétéronormative », détaillent deux auteurs de cette analyse, les sociologues Mathieu Trachman et Tania Lej

    suite sous #paywall

  • Du libéralisme autoritaire, Carl Schmitt, Hermann Heller, Traduction de l’allemand, présentation et notes de Grégoire Chamayou
    https://www.editions-zones.fr/lyber?du-liberalisme-autoritaire

    La stratégie fondamentale du libéralisme autoritaire se résume ainsi : procéder à une « désétatisation de l’économie » et à un « retrait de l’État […] hors de la politique sociale » par le biais d’une « étatisation dictatoriale » du champ politique

    [...]

    Le changement de cap ne s’effectua qu’à l’été 1932, quand le chancelier Papen prit une série de mesures économiques conformes aux vœux des néolibéraux. Outre un programme limité d’investissement public, notamment dans l’infrastructure routière, le « plan Papen » comprenait, dans le droit-fil des recommandations de Hanns-Joachim Rüstow, un dispositif de « bons fiscaux » [Steuergutscheine] pour les entreprises et de réduction des salaires pour les nouveaux embauchés. Ce fut, indiquait Röpke, « la première grande tentative d’administrer une “impulsion initiale” à grande échelle – ceci dans le but avoué d’une expansion plutôt que d’une restriction » du crédit.

    Or, ce nouveau programme économique, Papen l’annonçait en même temps qu’il martelait un impératif de discipline sociale et glorifiait un État « fort » et « autoritaire ». C’est là un point capital : la politique de relance que ne voulait pas enclencher Brüning de peur d’attiser la combativité ouvrière, les néolibéraux pensaient qu’elle pouvait être mise en œuvre à la condition de cadenasser le champ de la conflictualité sociale et politique. Dans cette perspective, on ne peut rouvrir les vannes de la dépense publique et du crédit qu’à la condition d’écraser la lutte des classes sous un talon de fer.

    https://seenthis.net/messages/882910

    #libéralisme #libéralisme_autoritaire #Histoire #Carl_Schmitt #Hermann_Heller #Grégoire_Chamayou #livre #livre_en_ligne

    • « Face au libéralisme autoritaire, il faut chercher les failles », Grégoire Chamayou, Sonya Faure, 22/12/2020
      https://www.liberation.fr/debats/2020/12/22/gregoire-chamayou-face-au-liberalisme-autoritaire-il-faut-chercher-les-fa


      Le #juriste allemand #Carl_Schmitt lors de l’un de ses discours à Plettenberg (Allemagne), en 1930.   Photo Akg-Images. Ullstein Bild

      Un pouvoir contesté peut-il durablement tenir sur des oukases présidentiels ? Dans son dernier livre, le philosophe remonte la généalogie du terme à travers deux juristes que tout oppose au début des années 30 : le nazi Carl Schmitt et le socialiste Hermann Heller.

      Le terme revient sans cesse aujourd’hui, pour qualifier les régimes polonais ou hongrois, le trumpisme et même Emmanuel Macron : « libéralisme autoritaire ». Mais quel sens peut avoir cette expression en forme d’oxymore, quand elle désigne des réalités si diverses ? Le philosophe Grégoire Chamayou, auteur de la Théorie du drone (la Fabrique, 2013), poursuit la généalogie du libéralisme autoritaire qu’il avait entamée avec la Société ingouvernable (la Fabrique, 2018).

      Dans Du libéralisme autoritaire. Carl Schmitt, Hermann Heller paru le mois dernier (la Découverte), il traduit et présente dans une longue préface deux textes écrits en 1932 que tout oppose. Le premier est du juriste et philosophe nazi Carl Schmitt, le « penseur de l’ennemi », aujourd’hui lu et relu aussi bien par l’extrême droite française et les néoconservateurs américains que par certains théoriciens de gauche, comme la philosophe Chantal Mouffe, qui veut débarrasser la pensée schmittienne de son antisémitisme...

      NB : Schmitt est - depuis les lectures de Marx et Benjamin - lu "à gauche", là où l’on différencie la constitution formelle du droit réellement existant, bien avant que Madame Mouffe ne le fasse.

  • A Saint-Denis, avec les évacués du camp de migrants de l’Ecluse - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/11/17/a-saint-denis-avec-les-evacues-du-camp-de-migrants-de-l-ecluse_1805813

    Depuis l’aube ce mardi, les policiers procèdent au démantèlement du camp de migrants qui s’est formé cet été sous une bretelle de l’A1. Des hommes seuls mais aussi des familles espèrent retrouver des conditions de vie plus décentes.

    Nouvelle évacuation de campement de personnes migrantes à Saint-Denis : le cycle sans fin et destructeur continue
    https://www.gisti.org/spip.php?article6500

    #police_partout #macronie #gisti

    • Quelques vidéos suite à l’expulsion du campement porte de Paris :
      https://www.gisti.org/spip.php?article6504

      À chaque nouvelle expulsion de campement (plus d’une soixantaine en cinq ans !), son lot de brutalités ordinaires déployées par les agents de l’État français : quelques personnes hébergées provisoirement tandis que les autres sont chassées, traquées, gazées, frappées, arrêtées, leur tente et leur duvet détruits….

      Le gouvernement voudrait ainsi les faire disparaître, pourtant, à chaque fois, un autre campement finit par se reformer. Un peu plus loin. Est-ce que les #exilé·es ont un autre choix ? Actuellement, un·e demandeur·euse d’asile sur deux n’a pas accès à l’hébergement pourtant prévu par la loi. Hier, ce sont des centaines de personnes qui n’ont pas pu « monter dans des bus ». D’autres sont revenues après avoir été sommées de descendre des bus un peu plus loin, à un feu rouge…

      L’opération conduite hier sur le campement de la porte de #Paris n’a rien d’exceptionnel, mais une fois de plus, la communication préfectorale fonctionne et les médias relaient la propagande officielle qui voudrait en faire un petit évènement mi-humanitaire, mi-sécuritaire.

      Selon les services de la préfecture, si toutes les personnes n’ont pas pu être « mises à l’abri », la responsabilité en revient aux associations qui « auraient appelé plein de personnes qui avaient besoin de logement ». L’État, une fois de plus, tente de justifier le manque de solutions de relogement proposées et laisse nombre d’exilé·es sur le carreau.
      Non, Monsieur le Préfet, c’est bien votre faute et celle de l’État. L’État qui décide sciemment de bafouer les droits des exilé·es, qui refuse d’enregistrer leurs demandes d’asile et les laisse à la rue sans aucune protection.
      Hier, c’est vous également qui avez ordonné aux CRS de charger les exilé·es en leur demandant de se disperser. Mais se disperser où ? Les vidéos tournées par les militant·es qui étaient présent·es hier sont affligeantes en ce qu’elles témoignent d’une chasse à l’homme systémique ! Des sommations de se disperser adressées à des exilé·es qui n’ont nul endroit où aller. Sans oublier que près de trois quart des exilé-es sur place avaient déjà subi une ou plusieurs expulsions.

      Cette politique de maltraitance des exilé·es, violente et contraire au droit, n’est pas due à un manque de moyens. La France a largement la capacité, financière et foncière, de respecter ses engagements internationaux en offrant un toit à celles et ceux qui en ont besoin. Cette politique n’a d’autre objectif que de dissuader les exilé·es de rester en France, et de les pousser à continuer leur chemin.

      Chaque jour la situation s’aggrave pour ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se retrouvent piégées dans la nasse du non-accueil et du mépris.

    • Violences policières contre les exilé·es évacué·es de Saint-denis
      https://paris-luttes.info/violences-policieres-contre-les-14502

      Lors de l’opération extrêmement violente de « mise à l’abri » des exilé·es du camp de Saint Denis de mardi 17 novembre, les policiers ont laissé près d’un millier de personnes à la rue après avoir détruit leurs tentes et confisqué leurs couvertures. Depuis, un harcèlement policier systématique dans le Nord de Paris ne leur laisse aucun repos.

      Je ne comprends pas bien moi-même pourquoi les personnes qui organisaient la « mise à l’abri » de milliers de personnes n’ont pas choisi d’envoyer des travailleur·ses sociaux·ales et des traducteur·rices pour informer de l’opération les personnes concerné·es mais ont plutôt décidé de faire encercler le camp au milieu de la nuit par des hommes en armes qui balbutiaient au mieux quelques mots d’anglais et qui n’avaient certainement pas l’ordre de répondre aux questions. L’angoisse de l’incertitude était redoublée par ces silhouettes qui patrouillaient en silence aux abords du camp et qui lançaient de temps à autre leur torche aveuglante dans le visage d’un exilé.

      #violences_policières

  • [THREAD] Dans les débats autour de la #PPLSecuriteGlobale, l’attention se concentre - légitimement - sur l’article 24, celui qui limiterait drastiquement la possibilité de documenter l’action de la police. Mais la réalité est encore plus inquiétante que ça.
    https://twitter.com/oliviertesquet/status/1326459383862210560

    Pour résumer, ce qui se manifeste dans cette #PPLSecuriteGlobale, c’est l’asymétrie de plus en plus dangereuse entre une police discrétionnaire et des citoyens mis à nu. D’un côté, des centres de commandement hermétiques. De l’autre, un espace urbain sans angles morts.

    https://youtu.be/XOM7KTSPEe4?list=PL4Moa23T0v8GxdjuOvydtlUBBPu2lt93p


    Toutes les vidéos https://frama.link/NonPPLSecuriteGlobale

    • « Police partout, images nulle part »

      Face à la proposition de loi, de nombreux cinéastes revendiquent le droit des citoyens d’opposer leurs images à celles de l’Etat.

      Le 14 septembre, les cinéastes de la Société des réalisateurs de films, à travers un texte intitulé « l’Œil et la main de Darmanin », dénonçaient la volonté du ministre de l’Intérieur d’exiger que les médias et les réseaux sociaux floutent les visages des policiers en opération. Cette volonté s’est transformée en une proposition de loi au titre glaçant : « Sécurité globale. » Passée en commission des lois la semaine dernière, elle sera débattue à l’Assemblée le 17 novembre. En trois articles (21, 22, 24), le gouvernement se propose de déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre, de permettre la reconnaissance faciale en temps réel, d’étendre la surveillance par drone, d’interdire au public de diffuser l’image de policiers. Cette loi, dont le rédacteur principal est l’ancien chef du Raid, préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyen·ne·s, privé·e·s du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre. Elle dessine un paysage asymétrique, sorte de panoptique géant, où nos libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information.

      Après avoir progressivement entravé les manifestations de rue et grièvement blessé ou mutilé des dizaines de personnes, il s’agit désormais de systématiser l’identification, la surveillance, le fichage des individus souhaitant exercer ce droit fondamental. Après avoir nié et invariablement refusé de sanctionner les violences policières, il s’agit d’en effacer toute preuve, dans la mesure où seules les images tournées par des filmeurs anonymes permettent aujourd’hui d’en témoigner. Pour nombre de cinéastes, cette loi constituerait une censure pure et simple. Un film tel que le récent Un pays qui se tient sage de David Dufresne ne pourrait voir le jour, la majorité des sources d’images qu’il utilise tombant sous le coup de la loi. A l’hégémonie grandissante des images du pouvoir, les cinéastes, les photographes, les journalistes, ainsi que tou·te·s les habitant·e·s de ce pays doivent être en mesure d’opposer leurs propres images. Rappelons que l’Etat de droit tire avant tout sa légitimité du droit de porter un regard sur ce que fait l’Etat.

      Mesdames et messieurs les député·e·s, nous ne voulons pas d’un monde de surveillance généralisée, régi par un œil tout puissant sur lequel aucun regard ne pourrait se porter. Ne votez pas pour une loi qui rendrait les contre-pouvoirs aveugles, ils sont les garants de notre démocratie.

      Tribune initiée par la Société des réalisateurs de films (SRF), soutenue par 40 organisations et collectifs et signée par plus de 800 cinéastes et professionnel·le·s du cinéma et de l’image .

      [Pour Libération]

  • L’article 24 de la future loi « sécurité globale » menace la liberté d’informer
    https://www.liberation.fr/debats/2020/11/09/l-article-24-de-la-future-loi-securite-globale-menace-la-liberte-d-inform

    Une trentaine de sociétés de journalistes et de rédacteurs, dont celle de « Libé », s’alarment des conséquences de cette disposition qui vise à limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre, et appellent les parlementaires à la retirer. Tribune. « Protéger ceux qui nous protègent » ? Tel est l’objectif affiché par les promoteurs de l’article 24 de la proposition de loi « pour une sécurité globale », qui doit être examinée à l’Assemblée nationale à partir du 17 novembre. Mais au-delà des discours, cette (...)

    #journalisme #police #censure #législation #violence

  • Des Trump à Nétanyahou, l’ère des fils sans filtres - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2020/11/06/des-trump-a-netanyahou-l-ere-des-fils-sans-filtres_1804821

    Sur les réseau sociaux, les deux fils de Donald Trump versent dans la surenchère en criant à l’élection « volée », mégaphones décomplexés de leur géniteur. Dynamique qu’on retrouve en Israël, entre Benyamin Nétanyahou et son fils Yaïr.

    Tel père, tels fils. Chez les Trump, le refus de voir la défaite en face est génétique, et les gesticulations pyromanes, une affaire de famille. Alors que le président sortant, tel « une tortue obèse sur le dos sous le soleil brûlant » (dixit le présentateur star de CNN) multiplie les appels à stopper le dépouillement et accuse sans l’ombre d’une preuve les démocrates de lui « voler » l’élection à coups de « bulletins frauduleux », ses deux fils déversent sur les réseaux sociaux des litres d’huile sur le feu, heure après heure. Quitte à faire encore pire - c’est possible - que leur président de père.

    Prenons Donald Trump Junior, l’aîné barbu aux 6 millions d’abonnés, qui implore son patriarche peroxydé de lancer « une guerre totale contre cette élection », ajoutant, sans une once d’ironie, qu’il est « temps de faire le ménage et d’arrêter de ressembler à une république bananière ». [...] Les éructations des rejetons Trump s’inscrivent dans une tendance chez les autocrates refoulés : celle du fiston chargé de hurler tout haut ce que le père marmonne tout bas. En Israël, Yaïr Nétanyahou, l’aîné du Premier ministre nationaliste, en a fait un job à plein temps.

  • Le fond de l’air est violent
    https://www.liberation.fr/debats/2020/11/04/le-fond-de-l-air-est-violent_1804589

    Face aux attentats terroristes islamistes et à la multiplication des fanatismes identitaires, le gouvernement oppose une stratégie du choc contre le monde du savoir .

    Je parle aujourd’hui depuis l’histoire immédiate, celle qui n’en finit pas, jour après jour, parfois même heure après heure, de nous éprouver et de nous sidérer au point de désespérer de l’action. Le fond de l’air est violent, d’une violence que l’on pourrait qualifier d’« atmosphérique » pour emprunter les mots de Frantz Fanon dans les Damnés de la Terre rédigé en 1961, au moment des luttes de décolonisation. Au choc brûlant des attentats terroristes islamistes récemment commis et à la prolifération des fanatismes identitaires appelant à l’instar de l’Action française à « décapiter la République », le gouvernement oppose une politique d’étouffement des libertés de pensée, d’engagements et de recherche aux apparences guerrières d’union sacrée.

    Cette dernière s’est notamment incarnée le 22 octobre dans les propos du ministre de l’Education nationale sur Europe 1 et au Sénat accusant les universitaires de « complicité intellectuelle du terrorisme », fruit d’un « islamo-gauchisme » qui « ravage » l’enseignement supérieur. Il ne s’agit pas là d’éphémères anathèmes, capitalisant sur le vocabulaire de l’extrême droite pour occuper le bruit médiatique, mais bien d’une stratégie du choc contre la portée émancipatrice et contestataire des savoirs dont témoigne l’« Appel solennel pour la protection des libertés académiques et du droit d’étudier » impulsé par le collectif Academia et qui essaime à travers l’ensemble du monde scientifique.

    Ainsi, dans la nuit du 28 octobre, le Sénat a voté un amendement au projet de loi de programmation de la recherche (#LPPR) qui conditionne l’exercice des libertés académiques au « respect des valeurs de la République ». Lesquelles ? Là n’est pas la question pour le législateur. Le politologue Jean-François Bayart explique ainsi dans une tribune parue récemment dans le Monde que ces dernières, déjà brandies pour encadrer la pratique pédagogique des enseignants dans le secondaire ces dernières années, ne font l’objet d’aucune définition juridique ou réglementaire. Formule incantatoire qu’on prive de son histoire dans le temps long des révolutions et des républiques qui l’ont pourtant constamment réactualisée pour le meilleur comme pour le pire, l’expression cache, en revanche, un moyen pour « subordonner (l’exercice des libertés académiques) aux pressions de l’opinion ou du gouvernement ».

    Chemin faisant elle participe d’un renoncement historique aux principes d’indépendance des universitaires intégrés pourtant depuis 1993 au bloc de constitutionnalité, ce cadre juridique protecteur des droits fondamentaux dont doivent découler l’ensemble de nos lois. Comment enfin ne pas penser, à l’échelle de notre histoire-monde, aux politiques hostiles menées ces dernières années contre les institutions scientifiques et qui ont cours en Hongrie, en Turquie, au Brésil, aux Etats-Unis, ou encore en Pologne.

    Et puis, il y a cette phrase d’un Premier ministre invité du 20 heures de TF1 dimanche 1er novembre qui illustre de façon crue cette police de la pensée qui vient : « Nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore ! » Cette phrase, il la prononce alors qu’il fustige « les justifications [face] à [l’]islamisme radical » et la supposée « complaisance d’intellectuels ». L’histoire, et, avec elle, les sciences humaines et sociales ne sont pas ces lieux fantasmés d’une culture de l’excuse ou de l’entretien des passions tristes. Parce qu’elles sont des questionnements méthodiques sans cesse renouvelés des évidences présentes et passées, elles déjouent en revanche les grands récits dominants ou simplificateurs et invitent au débat.

    Aussi, face à la violence des attaques qui leur sont portées, des contre-feux s’organisent sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Au fil des tribunes qui fleurissent de toutes parts, des milliers de chercheurs et d’enseignants font vivre en ces temps confinés un espace de pensée, de discussion et de contestation qui est aussi une brèche dans les cadrages de la réalité du discours dominant et la condition de possibilité d’une résistance à l’oppression qui, pour le théoricien et philosophe du républicanisme Philip Petit, est le propre de l’idéal républicain et le « bien commun de la citoyenneté ».

    • La grande pénalisation de l’enseignement supérieur : le nouveau délit d’entrave aux débats
      https://academia.hypotheses.org/27770

      Nous sommes inquiet·es de la faiblesse des contestations qui entourent le nouvel article 1er B du projet de loi de programmation de la recherche, tel qu’issu de l’amendement n° 147 déposé par le sénateur Lafon et adopté par le Sénat dans la nuit du 28 au 29 octobre. Cet article, en introduisant un nouvel article dans le code pénal, l’article 431-22-1, crée un délit spécifiquement applicable à l’enseignement supérieur :

      Art. 431-22-1. – Le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but d’entraver la tenue d’un débat organisé dans les locaux de celui-ci, est puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende.

      À cet égard, Patrick Lemaire, président de la Société française de biologie du développement, tient des propos courageux au titre du collectif des sociétés savantes académiques de France : il dénonce sans ambiguïté cette disposition dans Le Monde du 3 novembre. Mais pour le reste, force est de constater que nombre des communiqués de presse qui s’accumulent ignorent délibérément cet article, pour mieux l’approuver, comme c’est le cas du communiqué de l’association Qualité de la science française. Ou, s’ils intègrent cet article dans la liste formelle des griefs adressés à la loi, ils le passent très largement sous silence, préférant concentrer leurs critiques sur les amendements 150 (court-circuitage du CNU) et 234 (subordination des libertés académiques à des valeurs d’ordre politique)...

  • En Cisjordanie, les olives de la colère
    Par Guillaume Gendron, envoyé spécial à Burin (Cisjordanie) — 3 novembre 2020 - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2020/11/03/en-cisjordanie-les-olives-de-la-colere_1804411

    Au Sud de Naplouse, un responsable de la sécurité de Yitzhar et l’agricultrice palestinienne Doha Assos. Photo Guillaume Gendron

    (...) Soudain, un pick-up avale la colline et interrompt le pique-nique. L’homme au volant, robuste gaillard à papillotes blondes et calotte de laine, se présente comme « Yaakov, de la sécurité de Yitzhar ». Doha s’en méfie : l’an passé, il l’avait menacée de la dénoncer au Shabak, les renseignements israéliens. Lui prétend être venu jeter un œil, pour « protéger les arbres des voleurs » et empêcher un nouveau « balagan » (« bordel » en hébreu). Il sous-entend que Doha n’est pas propriétaire des oliviers. La réponse fuse : « J’ai les papiers, ce champ me vient de ma grand-mère. Tu oses dire ça, toi le voleur de terre ? » Le dialogue de sourds s’éternise. « On ne partira pas d’ici, vous ne partirez pas non plus, fait-il mine de concéder. Alors pourquoi pas faire la paix comme les Emirats, hein ? » Doha, dans sa tunique traditionnelle rouge et noire, explose : « Mais eux, ils ne sont pas sur mes terres ! Ces oliviers, je les ai plantés avant même que tu construises ta colonie ! » (...)

  • J’aimerais comprendre : est-ce que le floutage et l’interdiction de diffuser s’applique aussi aux robocops qui cachent déjà leur visage sous des cagoules et qui collent des sparadraps sur leur numéro d’identification (RIO) quand ils s’en vont dézinguer du manifestant ?

    (Avez-vous jamais entendu parler de la moindre sanction contre ces innombrables flics qui ont masqué leur numéro d’identification avec du scotch noir pendant les manifs ?)

  • Au Fresnoy, «Capture» de Paolo Cirio battu à plate censure - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/arts/2020/10/12/au-fresnoy-capture-de-paolo-cirio-battu-a-plate-censure_1802147
    https://medias.liberation.fr/photo/1340702-10807171748jpg.jpg?modified_at=1602522247&picto=fb&amp

    Une œuvre vient de disparaître des radars… Il a suffi d’un tweet du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour l’achever. Il s’agit, en l’occurrence, d’une installation de Paolo Cirio, paradoxalement coproduite et censurée par le Fresnoy, l’école d’art de Tourcoing. Prévue pour figurer dans Panorama 22, l’exposition annuelle de l’établissement de formation artistique, Capture de Paolo Cirio, a été déprogrammée.