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  • Ecoutes, perquisitions et poursuites : quand l’Etat fait du zèle pour étouffer les actions écolos - Libération
    https://www.liberation.fr/terre/2020/09/07/ecoutes-perquisitions-et-poursuites-quand-l-etat-fait-du-zele-pour-etouff

    Dans une enquête au long cours, « Libération » démontre comment l’Etat français et ses organes locaux cherchent à encadrer, voire décourager, les associations et les militants écologistes. « J’ai besoin d’une chose, c’est que vous nous rendiez la vie impossible, nous les dirigeants », réclame tout sourire Emmanuel Macron, en juin 2019. « J’ai vu la jeunesse de France, comme la jeunesse d’Europe, le faire sur le climat avec beaucoup d’énergie […]. J’ai besoin de ces mouvements, de ces indignations », harangue (...)

    #activisme #écologie #criminalité #surveillance #ExtinctionRebellion #Greenpeace

    ##criminalité

  • Karine Lacombe : « On ne devrait pas revivre la situation que l’on a connue en mars et avril »
    https://www.liberation.fr/france/2020/09/08/karine-lacombe-on-ne-devrait-pas-revivre-la-situation-que-l-on-a-connue-e

    Pour Karine Lacombe, une série de changements décisifs dans la prise en charge des patients a changé la donne. « Les traitements n’ont rien à voir avec la première vague. On met les patients sous corticoïdes, et la plupart franchissent bien le cap. En plus, on sait quel patient mettre sous anticoagulants pour éviter des embolies. » Et les techniques s’affinent : « Dans nos services, on sait également mettre nos patients en position de décubitus ventral sans passer par la réa. » Les avancées ne s’arrêtent pas là. « Il y a une série d’essais très encourageants, non pas avec le remdesivir que l’on ne prescrit pas, mais avec les anticorps polyclonaux. On a aussi des antiviraux ; ils ne font pas guérir le patient, mais ils peuvent le rendre non contagieux, un peu comme dans les traitements contre la grippe. » Bref, la panoplie s’est fortement élargie.

  • Au Liban, l’#électricité, un calvaire continu depuis trente ans - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2020/08/31/l-electricite-un-calvaire-continu-depuis-trente-ans_1798242

    Zeina n’en revient pas : « Dix heures d’électricité de suite sans coupure ! » s’exclame cette mère de trois enfants en ce début de soirée, trois jours après l’explosion dans le port de Beyrouth. « J’aurais eu largement le temps de faire tourner une deuxième machine de draps et de serviettes, après les vêtements des enfants », regrette cette habitante d’Achrafieh, un des quartiers très abîmés par l’explosion. Hasard ou calcul politique pour désamorcer la colère des habitants de la capitale après le drame du port ? Alors qu’il n’y avait pas de courant plus de trois ou quatre heures par jour au cours des semaines précédentes, voilà qu’il était disponible jusqu’à douze heures sur vingt-quatre dans les jours qui ont suivi la déflagration du 4 août. « Le gars chargé d’actionner l’interrupteur compterait-il parmi les victimes de l’explosion ? » se demandaient des Libanais à l’humour noir.

  • De twittoland à facholand
    « Parler », le nouveau Twitter des racistes, des cadres du RN et de Marion Maréchal - Œil sur le front
    https://oeilsurlefront.liberation.fr/les-idees/2020/08/16/parler-le-nouveau-twitter-des-racistes-des-cadres-du-rn-et

    De plus en plus surveillée sur les plateformes de discussion traditionnelles, l’extrême droite s’est trouvé un nouvel espace de discussion sur ce site américain sans aucune limite, qui se réfugie derrière la « liberté d’expression ».

    #réseaux_sociaux #extrême_droite

  • Banksy funds refugee rescue boat operating in Mediterranean | Refugees | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/aug/27/banksy-funds-refugee-rescue-boat-operating-in-mediterranean
    https://i.guim.co.uk/img/media/9c537a55c8670bc3aae9d8384dd7a036078b08ff/0_0_3451_2072/master/3451.jpg?width=605&quality=45&auto=format&fit=max&dpr=2&s=4a6708442fa582f5

    The British street artist #Banksy has financed a boat to rescue refugees attempting to reach Europe from north Africa, the Guardian can reveal.

    The vessel, named #Louise_Michel after a French feminist anarchist, set off in secrecy on 18 August from the Spanish seaport of Burriana, near Valencia, and is now in the central Mediterranean where on Thursday it rescued 89 people in distress, including 14 women and four children.

    It is now looking for a safe seaport to disembark the passengers or to transfer them to a European coastguard vessel.[...]

    Banksy’s involvement in the rescue mission goes back to September 2019 when he sent an email to #Pia_Klemp, the former captain of several NGO boats that have rescued thousands of people over recent years.

    Une bien belle équipe #migration #sauvetage #réfugié·es #assistance #humanisme #solidarité

    • https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/27/un-navire-pour-secourir-les-migrants-en-mediterranee-le-dernier-projet-du-st

      Ayant d’abord cru qu’il s’agissait d’un canular, Pia Klemp estime que Banksy l’a choisie en raison de ses prises de position politiques : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie d’un combat antifasciste » , déclare-t-elle. Les dix membres d’équipage du Louise-Michel se revendiquent tous comme des militants antiracistes et antifascistes prônant un changement politique radical, rapporte le Guardian.

      https://pbs.twimg.com/media/EgfvZayUYAEadhM?format=jpg&name=small

    • via @val_k sur cuicui
      https://paris-luttes.info/l-humanitaire-ce-n-est-pas-ma-14189

      L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte .

      Retour de mission avec l’ONG de sauvetage en mer Seawatch.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi.

      A mon retour de mission avec Seawatch, tu as été le premier à me demander si j’étais « fière ».

      Fière de ces plus de 200 vies secourues en Méditerranée, « arrachées à l’enfer libyen » au cours de trois opérations de sauvetages difficiles. Difficiles car en contexte de COVID-19. De fermeture des ports européens. De politique d’intimidation des milices libyennes. De météo dégueulasse pour un mois de juin.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi. La vérité, c’est que je n’ai jamais eu aussi honte. Je n’ai jamais été aussi en colère.

      La vérité, c’est que je ne sais pas comment je pourrais être fière.

      D’avoir embarqué sur un bateau de sauvetage avec d’autres militant.e.s plus ou moins pro pour secourir des vies en mer que les États européens ont les moyens et l’obligation légale de sauver eux-mêmes.

      D’avoir distribué des gilets de sauvetage à des enfants tout juste nés et d’avoir découvert à ce moment-là que les tailles bébés existaient aussi pour les équipements de secours en mer.

      D’avoir tenu dans mes bras des êtres humains incapables de soutenir leur poids, couverts d’essence et d’excréments après avoir dérivé pendant trois jours en mer.

      D’avoir dû avec le reste de l’équipage maintenir des corps en vie sur un bateau surpeuplé et une mer agitée en attendant que l’Italie accepte d’ouvrir ses ports pour les accueillir.

      D’avoir distribué des barres de survie, des chaussettes et des brosses à dents à des gens infiniment plus autonomes que moi.

      D’avoir pris soin de corps meurtris, affamés et torturés pour rien. Au nom de l’absurdité des politiques migratoires européennes.

      De m’être presque habituée aux histoires de torture et de viols. Aux marques sur les corps.

      D’avoir répondu « oui, je sais… » à une énième histoire de Libye. Pour l’écourter. Pour ne pas entendre plus. Ne pas voir.

      D’avoir été si faible devant des gens si forts.

      D’avoir oublié, le temps d’une fête improvisée sur le pont arrière du Sea watch, au milieu des cris de joie, des rires et des danses, la violence et l’absurdité de la situation.

      D’avoir menti en acquiesçant aux « tout ira mieux en Europe » lâchés çà et là, de peur de froisser trop vite et trop tôt des espoirs impossibles.

      D’avoir distraitement répondu « see you soon in Paris », sans avoir le courage d’expliquer la merde qu’était Dublin, de peur que des gens se jettent par-dessus bord, comme cela s’est passé sur l’Ocean Viking.

      D’avoir offert à ces personnes comme premier spectacle de l’Europe des hommes en uniforme armés de matraques.

      D’avoir endossé à leurs yeux l’image affreuse et violente du héros. Du sauveteur blanc venant au secours de personnes racisées.

      D’avoir dû « offrir » à des gens comme un privilège ce qui relève d’un droit fondamental.

      D’avoir posé mes fesses dans un avion pour faire un Palerme-Paris à 50 euros en pensant que ce même trajet prendrait à mes ami.e.s des mois voire des années, plusieurs centaines d’euros, une bonne dose de violences policières et tant des tracas administratifs.

      D’avoir lu à mon retour, dans un journal italien à l’aéroport, qu’au mois de juin, 20% des personnes ayant tenté de traverser la Méditerranée avaient perdu la vie.

      D’avoir les soirs observé la mer depuis la proue du bateau et de l’avoir trouvée belle. Aimé ce qui est une hideuse fosse commune. De m’y être baigné. D’y avoir nagé.

      D’avoir, entre deux dinghies, croisé en mer des ferries et des bateaux de croisière remplis de gens qui ont le droit de voyager. D’être libres. De vivre.

      D’avoir partagé des moments si forts et si précaires avec des inconnus, qui pour certains sont devenus des ami.e.s.

      Des personnes avec lesquelles on aimerait lutter ensemble et debout, plutôt qu’assise sur le pont d’un bateau à distribuer des chaussettes.

      Non, Papa, je ne crois pas que je sois fière de moi. La vérité, c’est que je n’ai jamais eu aussi honte. Je n’ai jamais été aussi en colère.

      L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte. Ce n’est celle de personne d’ailleurs. Ni celle de Seawatch. Ni de son équipage.

      Tout cela ne devrait juste pas exister.

    • Migrants : deux navires humanitaires au secours du bateau de Banksy en Méditerranée
      https://www.arte.tv/fr/afp/actualites/migrants-deux-navires-humanitaires-au-secours-du-bateau-de-banksy-en-mediterran

      Deux navires humanitaires sont en route pour porter assistance au bateau affrété en Méditerranée par le street artist Banksy, qui compte 219 migrants à bord et a lancé un appel de détresse, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
      Parti le 18 août d’Espagne dans le plus grand secret, le Louise-Michel est actuellement dans l’incapacité d’avancer après avoir sauvé vendredi 130 naufragés supplémentaires et a demandé « une assistance immédiate », affirmant avoir sollicité les autorités italiennes et maltaises. Un migrant est mort sur le bateau et plusieurs sont blessés.
      Actuellement en Méditerranée, où il a sauvé 201 migrants et est lui-même en quête d’un port d’accueil, le Sea-Watch 4 a décidé de venir en aide au Louise-Michel « face à l’absence de réaction » des autorités, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ONG allemande Sea-Watch qui affrète ce bateau avec Médecins sans frontières.
      « Nous avons une clinique à bord du Sea-Watch 4 et on va voir comment on peut les aider. On pourra aussi peut-être prendre des migrants à bord même si nous avons des procédures Covid à respecter », a complété Hassiba Hadj-Sahraoui, chargée des questions humanitaires de MSF aux Pays-Bas, qui dénonce la « situation intenable » des navires humanitaires en Méditerranée.
      Parallèlement, le collectif italien de gauche Mediterranea a annoncé l’envoi du navire Mare Ionio depuis le port d’Augusta en Sicile pour porter assistance au Louise-Michel, invoquant lui aussi l’absence de réponse de l’Italie ou de Malte face « au danger de mort imminent » encouru par les migrants.
      « La situation est dramatique (...) Il y a beaucoup de femmes et d’enfants, beaucoup de gens ont de graves problèmes médicaux à cause de brûlures d’essence et de nombreuses heures passées en mer », affirme le collectif dans un communiqué.
      Selon les dernières données du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les tentatives de départ augmentent en Méditerranée, route migratoire la plus meurtrière du monde. Entre début janvier et fin juillet, les tentatives au départ de la Libye ont augmenté de 91%, comparé à la même période l’an dernier, représentant 14.481 personnes ayant pris la mer.

    • Le bateau Le Louise Michel avec des migrants à bord a été refusé par plusieurs villes. Mais Marseille décide de lui venir en aide.
      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/marseille-ouvre-son-port-au-louise-michel_4089283.html

      Qu’est-ce qui a motivé la Ville à prendre cette décision ? « Justement, ce ne sont pas des migrants. Je n’accepte pas ce terme. Ce sont des naufragés, ce sont de gens qui risquent la mort. Ils sont en mer dans une situation critique. Le droit maritime, l’Histoire maritime, l’Histoire de la ville, tous convoquent notre responsabilité. Des femmes et des enfants sont en train de mourir… dans cette situation-là, on ne demande ni les papiers, ni la régularité de la situation de ces gens-là. On les sauve, on les secoure », martèle Benoit Payan, premier adjoint de la ville de Marseille.

  • L’Education nationale sous le choc - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/08/26/l-education-nationale-sous-le-choc_1797689?xtor=rss-450

    Mais depuis la fin du confinement, la tendance s’accélère. Partout en France, on a vu se développer en lieu et place des activités proposées en temps normal par les personnels de l’Education nationale des dispositifs « 2S2C » (sport-santé-culture-civisme) mis en œuvre par le secteur privé, pour les demi-journées où les enfants n’étaient pas accueillis à l’école. Autrement dit, ce sont des associations ou des entreprises qui ont proposé aux enfants des activités sportives, culturelles ou sanitaires, sur le temps scolaire avec le soutien des autorités, locales et nationales. Et voilà comment le secteur privé, sans autre contrôle que celui des communes, parvient à s’installer dans la grande maison républicaine de l’Education nationale. Dans le même esprit, les entreprises privées qui proposent des certifications en langues étrangères sont désormais rémunérées par l’Etat pour faire passer des tests de langue, devenus obligatoires par la loi. Merci Patron !

    Et ce n’est pas tout : la chaîne de grande distribution Auchan, en partenariat avec l’éditeur Hatier, a reçu cet été le label de l’Education nationale « vacances apprenantes », cette idée de génie du ministre Blanquer pour pallier les cours manqués pendant le confinement. Des cours de maths comme produit d’appel pour attirer les familles dans les centres commerciaux, il fallait y penser ! On attend avec impatience le partenariat avec McDo pour soulager les familles des repas de cantine pris à la maison.

  • Gaza Enters New Phase as Coronavirus Cases Found Outside Quarantine Centers
    Date: 25 August 2020 – Palestinian Centre for Human Rights
    https://www.pchrgaza.org/en/?p=14964

    The Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) follows with great concern recent developments on the spread of coronavirus in the Gaza Strip, pursuant to the official announcement on Monday evening, 24 August 2020, of four coronavirus cases found for the first time in the Gaza Strip outside quarantine centers and from citizens inside the Gaza Strip. PCHR warns of the catastrophic consequences of the spread of the pandemic in the Gaza Strip considering its exhausted health system due to 14 years of closure and collective punishment, imposed illegally and inhumanly by Israeli occupation forces.

    Since Monday evening, Gaza authorities imposed a 48-hour curfew across the Gaza Strip, and suspended work in public and private sectors, and shutdown educational institutions, mosques, markets, wedding halls and clubs, and banned all gatherings in order to contain the virus, identify possible cases and to deal with individuals who had contact with corona cases.

    This is the first time a coronavirus case was documented outside the Gaza Strip quarantine centers, as the measures put forward since March 2020 contained the spread of the virus in the Gaza Strip.

    As the Gaza Strip endures a 20-hour power outage per day, due to the Israeli ban on the import of fuel for operating the power plant, PCHR fears a dangerous and accelerated deterioration in health conditions, as explained in its detailed press release earlier today.

    With these developments, the Gaza Strip witnesses a new and unprecedented phase that will affect all aspects of life and aggravate the already critical humanitarian conditions. (...)

    #GAZA

    • A Gaza, le confinement s’ajoute aux roquettes et aux bombardements - Libération
      https://www.liberation.fr/planete/2020/08/25/a-gaza-le-confinement-s-ajoute-aux-roquettes-et-aux-bombardements_1797685

      Photo Mohammed Abed. AFP

      Le Hamas a instauré lundi soir un confinement strict de l’enclave sous blocus, où quatre cas de coronavirus ont été dépistés dans un camp de réfugiés. Le tout en plein regain de tensions sécuritaires avec Israël.

      A Gaza, voilà que le confinement généralisé s’ajoute au blocus, dans un contexte de recrudescence des tensions avec Israël. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, l’état d’urgence a été déclaré lundi soir par le Hamas, qui contrôle la bande côtière. Après la découverte de quatre cas de coronavirus parmi les membres d’une même famille vivant dans un camp de réfugiés, un couvre-feu a été instauré pour les prochaines quarante-huit heures. Mosquées, écoles, salles des fêtes, bâtiments administratifs et autres restaurants sont fermés jusqu’à nouvel ordre.

      Avant cela, les cas de contamination avaient été repérés uniquement chez des Palestiniens revenant de l’étranger et rentrant au compte-gouttes dans Gaza par l’Egypte ou Israël, tous forcés à une quarantaine stricte dans des hôtels et casernes dédiés pour une durée de trois semaines. La réapparition surprise du virus dans le camp d’Al-Maghazi, où plus de 30 000 Palestiniens sont entassés sur un demi-kilomètre carré, a provoqué une onde de choc dans l’enclave, qui craint de voir son système médical, ravagé par les guerres et les privations, s’écrouler si le virus venait à s’y propager. (...)

  • Covid-19 : le risque existe dans tous les lieux clos, dans les classes comme dans les bureaux - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/08/14/covid-19-le-risque-existe-dans-tous-les-lieux-clos-dans-les-classes-comme
    https://medias.liberation.fr/photo/1330374-afp_1vh93tjpg.jpg?modified_at=1597404655&picto=fb&

    Un aérosol viral résulte de la persistance des particules virales en suspension dans les lieux fermés dont l’air n’est pas renouvelé. Sa transmission est différente de celle par microgouttelettes et par les mains souillées. Elle a déjà été prouvée pour d’autres coronavirus, comme le Sras 2002 ou le Mers, elle est désormais reconnue par l’OMS pour le Sars-CoV-2. Un récent préprint de l’Université de Floride le réaffirme : les malades produisent un aérosol de virus viables contagieux. Nous savons donc aujourd’hui que la voie aérienne est l’une des voies principales de propagation du Covid-19 et que les gestes barrières, bien que toujours indispensables, sont insuffisants pour s’en prémunir dans les espaces clos.

    Dès lors, on ne peut que se féliciter que le ministère du Travail, dans son dernier protocole sanitaire, recommande fortement le recours au télétravail et appelle les entreprises à constituer des stocks de masques. Cependant, en se focalisant sur la distanciation d’au moins 1 mètre et sur les lieux de circulation, ces protocoles ne reconnaissent pas explicitement la transmission par voie aérienne. Nous l’affirmons sans ambiguïté : le Sars-CoV-2 se transmet par l’air et ne pas rendre le masque obligatoire dans les salles de cours ou les amphithéâtres, dans les open spaces, les salles de réunion, les ateliers et les bureaux partagés n’est pas conforme aux données de la science et de l’OMS.

    Pourtant, la décision du 20 juillet de rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos s’était appuyée sur ces nouvelles connaissances. Nous ne comprenons pas cette régression : dans un commerce ou au travail, à La Poste ou en cours, que nous soyons assis ou debout, immobile ou en déplacement, l’air circule de la même manière autour de nous, et s’il n’est pas souvent renouvelé, le virus se propage et s’accumule, à l’image de la fumée de cigarette en hiver dans les pièces fermées. Si la fumée d’une cigarette peut nous atteindre, alors le Sars-CoV-2 le peut tout autant. Et plus le virus s’accumule dans l’air, en raison d’un temps long d’exposition ou du fait d’un nombre important d’excréteurs, plus nous risquons une contamination.

    • Nous ne savons toujours pas quelle sera l’ampleur des séquelles chez les sujets atteints lors de la période initiale, mais nous savons qu’une seconde phase se prépare. Certains parlent de deuxième vague imminente. Vague ou phase, si nous voulons que celle-ci ne se transforme en tsunami, avec ses lots de décès, de malades au long cours, d’écoles fermées et d’activités bloquées, il est urgent de rendre obligatoire le port du masque dans tous les espaces clos, dans tous les bureaux, dans toutes les salles de classe et amphithéâtres, et aussi d’encourager sans ambiguïté le télétravail, les cours à distance et la réorganisation de classes avec des effectifs moins nombreux, comme l’a décidé, par exemple, le gouvernement italien.

  • La chute d’Uber amortie par les livraisons de repas
    https://www.liberation.fr/planete/2020/08/07/la-chute-d-uber-amortie-par-les-livraisons-de-repas_1796268

    Avec le confinement, l’activité d’UberEats a rapporté, pour la première fois, plus d’argent à la société américaine que le transport de passagers en VTC. Elle enregistre néanmoins une lourde perte au deuxième trimestre. Beaucoup se sont mis à la cuisine pour tuer le temps pendant le confinement. D’autres ont opté pour la livraison de repas à domicile. Uber peut s’en réjouir. Les résultats financiers du deuxième trimestre de la société, publiés jeudi, montrent une progression importante des recettes liées à (...)

    #travail #santé #GigEconomy #FoodTech #COVID-19 #bénéfices #UberEATS #Uber #Postmates (...)

    ##santé ##DoorDash

  • Pédocriminalité, les citoyens passent à la traque
    https://www.liberation.fr/france/2020/08/06/pedocriminalite-les-citoyens-passent-a-la-traque_1796239

    En Normandie, la « team Eunomie », constituée d’anonymes, s’organise pour repérer et monter des dossiers contre des personnes suspectées d’être des pédophiles. Des justiciers autoproclamés pas vraiment au goût des autorités. Il faut montrer patte blanche pour rencontrer la « team Eunomie », ces anonymes qui se sont donné pour mission de lutter contre les prédateurs sexuels sévissant sur Internet. Le premier contact sur Facebook est glacial : on nous réclame une copie de notre carte de presse pour tout (...)

    #milice #délation #pédophilie

  • L’Élysée, le plus grand symbole à Paris du passé esclavagiste de la France
    https://www.franceculture.fr/histoire/lelysee-le-plus-grand-symbole-a-paris-du-passe-esclavagiste-de-la-fran

    Trois siècles après sa construction financée par un négrier, l’Élysée est un des derniers grands témoignages à Paris de l’histoire du commerce colonial. Les autres bâtiments prestigieux occupés par des esclavagistes ont disparu ou sont tombés dans l’oubli. Un travail de mémoire reste à accomplir.

    Sans un négrier, Antoine Crozat, le palais de l’Élysée n’aurait pas été édifié en 1720, avant d’être occupé par la marquise de Pompadour, Napoléon et depuis plus d’un siècle maintenant par les présidents de la République. 

    L’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon Saint-Simon, en a financé la construction pour le compte de son gendre, Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, dans le cadre d’une stratégie, en vue d’intégrer la haute société aristocratique. 

    Antoine Crozat à la direction de la Compagnie de Guinée, l’une des plus importantes sociétés de commerce triangulaire, a bâti sa fortune en obtenant en 1701 le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles. 

    Mais il n’est pas le seul grand acteur à l’époque. 
    A Paris, le Club de l’hôtel de Massiac, société de colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles défend ses intérêts dans un bâtiment qui a disparu comme beaucoup d’autres, depuis les travaux haussmanniens, depuis les transformations de la capitale en profondeur, à partir de 1853 sous le second Empire. Bâtiment sur la place des Victoires remplacé par l’hôtel de L’Hospital. Alors que les stigmates de l’esclavage sont encore nombreux aujourd’hui dans l’urbanisme des anciens ports négriers, Bordeaux et Nantes, notamment. 

    Reste le Palais de l’Élysée, mais aussi et dans une certaine mesure la Banque de France et la Caisse des dépôts.
    L’ancien président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a demandé au chef de l’Etat Emmanuel Macron, le 13 juillet dernier dans Libération, le lancement d’une enquête pour mettre en lumière tous les liens entre l’esclavage colonial et les grandes institutions de la République. 

    La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, mise en place le 12 novembre 2019, doit travailler avec la ville de Paris à la création d’un monument et d’un lieu muséal dédiés. 

    L’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de cette fondation, plaide pour un mémorial et milite pour des explications aux quatre coins de la capitale où le passé colonial et esclavagiste est omniprésent. 

    Le palais de l’Élysée s’est construit sur le dos d’esclaves
    Le Toulousain Antoine Crozat, l’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon le courtisan et mémorialiste Saint-Simon, est un parvenu aux yeux de ses contemporains, un financier et négociant cupide, engagé dans toutes les affaires pouvant rapporter gros, à commencer par la traite négrière.

    C’est sur décision du roi Louis XIV que cet homme né roturier prend la direction de l’une des plus importantes sociétés du commerce triangulaire créée en 1684, la Compagnie de Guinée, avec pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre.


    Le monopole qu’il obtient à partir de 1701 sur la fourniture d’esclaves aux colonies espagnoles, permet à Antoine Crozat d’amasser une fortune colossale.

    L’auteur d’une biographie intitulée Le Français qui possédait l’Amérique. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, Pierre Ménard, évalue sa fortune en 1715, à la mort de Louis XIV, à 20 millions de livres, soit près de 300 milliards d’euros !

    De quoi acheter des châteaux par dizaines, de posséder un hôtel particulier dans sa ville de Toulouse et d’en acquérir un autre, prestigieux, sur l’actuelle place Vendôme, à l’endroit où se trouve maintenant le Ritz.

    Quoique richissime, Antoine Crozat est maintenu à l’écart du système d’honneurs, moqué pour son inculture et sa vulgarité par la noblesse qui ne le fréquente que pour lui emprunter de l’argent.

    Et c’est grâce à sa fortune bâtie sur la traite négrière qu’il s’ouvre les portes de l’aristocratie, en mariant sa fille alors qu’elle n’a que 12 ans - à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Evreux.

    Ce membre de la haute noblesse française, gouverneur de l’Île-de-France, profite de son beau-père en bénéficiant d’une dot de 2 000 000 de livres pour se faire construire un hôtel particulier, l’hôtel d’Évreux, qui prendra le nom d’hôtel de l’Élysée à la toute fin de l’Ancien Régime.
    . . . . . . .
    La traite négrière est une des activités principales de tous ceux qui font du commerce maritime international, sachant que la France à ce moment-là, en plein essor colonial, vient de mettre la main sur la Louisiane. Au début du XVIIIe siècle, le Portugal est la plus grande puissance négrière, mais la France n’est pas trop mal placée, en arrivant en quatrième position, après l’Espagne et l’Angleterre. On dirait de nos jours qu’il s’agit de fortunes mal acquises puisque le commerce colonial repose sur l’importation dans les colonies d’esclaves noirs achetés sur les côtes africaines et sur le commerce de produits coloniaux : le café, le sucre, l’indigo... qui sont très demandées en France d’abord, puis dans toute l’Europe et qui sont le fruit du travail des esclaves. Mais pour la France, comme pour l’Angleterre, cette exploitation n’est possible qu’à l’extérieur du sol européen. Il n’y a pas et de longue date d’esclaves en France. C’est la devise de la monarchie : la terre de France rend libre !

    Dans les colonies, en revanche, l’esclavage va très tôt être introduit, selon une double législation.

    Les lois qui sont valables en métropole ne le sont pas dans les colonies.

    Et comme l’esclavage est une des sources de richesse du royaume, Marcel Dorigny assure qu’il n’est pas du tout déshonorant de le pratiquer, à l’époque :

    Les négriers ont pignon sur rue, ils acquièrent des titres de noblesse, des châteaux, ils vont à la cour du roi, ils font des bals, ils font des fêtes, ils font des concerts, ils s’offrent des hôtels particuliers dans Paris... et pourquoi ne le pourraient-ils pas ? Non seulement leur activité est légale, mais elle est favorisée ! Il y a d’abord tout un appareil législatif et ensuite tout un appareil fiscal pour l’encourager, afin de satisfaire un besoin de main-d’œuvre, dans la crainte alors d’un effondrement des colonies. Entre 1740 et 1780, de 80 000 à 90 000 esclaves traversent chaque année l’Atlantique, c’est évidemment énorme ! C’est une ponction sur la population africaine !
    . . . . .
    La Banque de France et la Caisse des dépôts ont joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce colonial.

    La Banque de France se trouvait dans une des ailes de l’ancienne Bibliothèque nationale, rue Vivienne, dans le deuxième arrondissement de Paris, dans les locaux de la Bourse où s’achetaient et se vendaient les actions des compagnies de commerce et des navires.

    Le commerce négrier nécessitait de très gros investissements et beaucoup de Français y ont participé, explique l’historien Marcel Dorigny :

    Les armateurs ne prenaient pas les risques seuls. Le capital était dilué. Le lancement d’une expédition négrière passait par la création d’une société en commandite, soit aujourd’hui une société par actions. Les parts étaient vendues dans le public. Des milliers de personnes, en obtenant des revenus de leurs investissements, participaient donc aussi à la traite négrière. Des milliers de personnes y compris Voltaire qui a pourtant écrit des textes très puissants pour dénoncer l’esclavage...

    La Caisse des dépôts, toujours installée près de l’Assemblée nationale, est liée également aux capitaux issus de l’esclavage, ajoute Marcel Dorigny :

    Quand la colonie de Saint-Domingue en 1801 devient la république d’Haïti, la première république noire fondée par d’anciens esclaves, la France cherche à obtenir des réparations financières et reconnait en 1825 l’indépendance du territoire sous condition qu’Haïti rembourse aux colons leurs propriétés à Saint-Domingue. Ce que l’on appelle la dette de l’indépendance. La Caisse des dépôts, chargée des dossiers d’indemnisation, a géré les fonds transmis par la république d’Haïti jusqu’en 1883 et a largement profité de ces capitaux énormes pour des investissements, avant de les restituer aux anciens colons !

    Et parmi les hôtels particuliers d’origine coloniale, l’un d’entre eux à la Chaussée d’Antin dont il ne reste plus de trace a servi de résidence à Thomas Jefferson, pour mener « un train de vie assez somptueux », tient à remarquer Marcel Dorigny :

    Thomas Jefferson, ce grand personnage, troisième Président américain au début du XIXe siècle, rédacteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, mais en même temps propriétaire de centaines d’esclaves en Virginie...

    #Élysée #France #esclaves #esclavage #esclavagisme #Paris #Antoine_Crozat #commerce_colonial #commerce_triangulaire
    #Banque_de_France #Caisse_des_dépôts #tabac #sucre #Traite #Saint-Domingue #Haïti

  • L’été et le Covid : « Ma bonne dame, on ne trouve plus de petit personnel » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/07/25/l-ete-et-le-covid-ma-bonne-dame-on-ne-trouve-plus-de-petit-personnel_1795

    La commission d’enquête parlementaire n’a entendu que des pontes. Ministres, sous-ministres, directeurs d’agences régionales de santé (ARS), sont venus se dédouaner sur les conditions d’incurie dans lesquelles le pays a affronté la crise. Palme d’Or de l’indécence à Roselyne Bachelot, égérie sarkozyste brillamment relookée en présentatrice sympatoche et fardée, a moqué ces médecins envoyés au front sans équipements de protection : « On attend que le directeur de cabinet du préfet ou de l’ARS vienne avec une petite charrette porter des masques ? Qu’est-ce que c’est que ce pays infantilisé ? Il faut quand même se prendre un peu en main. C’est ça la leçon qu’il faut tirer. Tant qu’on attendra tout du seigneur du château, on est mal ! »

    De nature prudente voire paranoïaque, je suis depuis longtemps persuadé – et en particulier après H1N1 et les vaccinodromes de Bachelot – de l’incapacité étatique à protéger la population.

    #irresponsabilité_organisée #Covid #crise_sanitaire #hôpital #Bachelot

  • « Continuer à produire au Xinjiang est irresponsable » pour les Ouïghours
    https://www.liberation.fr/planete/2020/07/26/continuer-a-produire-au-xinjiang-est-irresponsable_1795285

    Coordinatrice d’Ethique sur l’étiquette, l’une des 180 ONG à l’origine d’un appel, Nayla Ajaltouni explique que le secteur de l’habillement a un an pour vérifier que les sous-traitants n’ont pas recours au travail forcé. Abercrombie & Fitch, Adidas, C&A, Calvin Klein, Cerruti, Gap, H&M, Fila, Ikea, Lacoste, Muji, Nike, Patagonia, Puma, The North Face, Polo Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, Uniqlo, Victoria’s Secret, Woolsworth et d’autres encore… Ces marques et distributeurs ont tous, à un (...)

    #Ralph_Lauren #Adidas #Ikea #Lacoste #Nike #Islam #prison #travail

  • Ouïghours, le travail à marque forcée
    https://www.liberation.fr/planete/2020/07/26/ouighours-le-travail-a-marque-forcee_1795284

    Le programme de « rééducation » de cette minorité persécutée permet au régime chinois d’exploiter les ressources du Xinjiang avec une main-d’œuvre contrainte. Des dizaines de multinationales sont impliquées dans cette pratique, dénoncée dans un appel par 180 ONG. « Je suis à l’usine. Vous savez, l’usine… J’ai le droit de rentrer chez moi toutes les deux semaines, mais avec le virus, je ne suis pas rentré depuis quarante jours. » Quand Alim (1) passe un appel vidéo en mars à son amie Guli (1), une Ouïghoure (...)

    #Apple #Nokia_Siemens #Amazon #BMW #consommation #Islam #prison #travail

  • Dans l’est de la #Turquie, le trajet tragique des migrants afghans

    Fuyant les talibans, de nombreuses familles partent trouver refuge en Europe. En chemin, elles sont souvent bloquées dans les #montagnes kurdes, où elles sont à la merci des #trafiquants d’êtres humains et de la #police.

    Le dos voûté sous leurs lourds sacs à dos, la peau brûlée par le soleil et les lèvres craquelées par la soif, Nizamuddin et Zabihulah sont à bout de forces. Se traînant pesamment en bord de route, près de la petite ville de #Çaldiran dans l’extrême est de la Turquie, ils cherchent désespérément un moyen d’abréger leur trajet. « Nous marchons presque sans arrêt depuis deux jours et deux nuits. Nous avons franchi sept ou huit montagnes pour arriver ici depuis l’Iran », raconte le premier. Affamés, les pieds enflés, et dépités par le refus généralisé de les conduire vers la grande ville de #Van à une centaine de kilomètres de là, ils finissent par se laisser tomber au sol, sous un arbre.

    « J’ai quitté l’#Afghanistan il y a huit mois parce que les talibans voulaient me recruter. C’était une question de temps avant qu’ils m’emmènent de force », explique Zabihulah. Originaire de la province de Jozjan, dans le nord de l’Afghanistan, où vivent sa femme et son très jeune fils, son quotidien était rythmé par les menaces de la rébellion afghane et la misère économique dans laquelle est plongé le pays en guerre depuis plus de quarante ans. « Je suis d’abord allé en Iran pour travailler. C’était épuisant et le patron ne m’a pas payé », relate-t-il. Ereinté par les conditions de vie, le jeune homme au visage fin mais marqué par le dur labeur a décidé de tenter sa chance en Turquie. « C’est ma deuxième tentative, précise-t-il. L’an dernier, la police iranienne m’a attrapé, m’a tabassé et tout volé. J’ai été renvoyé en Afghanistan. Cette fois, je vais rester en Turquie travailler un peu, puis j’irai en Grèce. »

    Pierres tombales

    Comme Nizamuddin et Zabihulah, des dizaines de milliers de réfugiés afghans (mais aussi iraniens, pakistanais et bangladais) pénètrent en Turquie illégalement chaque année, en quête d’un emploi, d’une vie plus stable et surtout de sécurité. En 2019, les autorités turques disent avoir appréhendé 201 437 Afghans en situation irrégulière. Deux fois plus que l’année précédente et quatre fois plus qu’en 2017. Pour la majorité d’entre eux, la province de Van est la porte d’entrée vers l’Anatolie et ensuite la Grèce. Cette région reculée est aussi la première muraille de la « forteresse Europe ».

    Si le désastre humanitaire en mer Méditerranée est largement documenté, la tragédie qui se déroule dans les montagnes kurdes des confins de la Turquie et de l’#Iran est plus méconnue mais tout aussi inhumaine. Régulièrement, des corps sont retrouvés congelés, à moitié dévorés par les animaux sauvages, écrasés aux bas de falaises, criblés de balles voire noyés dans des cours d’eau. Dans un des cimetières municipaux de Van, un carré comptant plus d’une centaine de tombes est réservé aux dépouilles des migrants que les autorités n’ont pas pu identifier. Sur les pierres tombales, quelques chiffres, lettres et parfois une nationalité. Ce sont les seuls éléments, avec des prélèvements d’ADN, qui permettront peut-être un jour d’identifier les défunts. Un large espace est prévu pour les futures tombes, dont certaines sont déjà creusées en attente de cercueils.

    Pour beaucoup de réfugiés, la gare routière de Van est le terminus du voyage. « Le passeur nous a abandonnés ici, nous ne savons pas où aller ni quoi faire », raconte Nejibulah, le téléphone vissé à la main dans l’espoir de pouvoir trouver une porte de sortie à ses mésaventures. A 34 ans, il a quitté Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, avec douze membres de sa famille dont ses trois enfants. Après quinze jours passés dans des conditions déplorables dans les montagnes, la famille a finalement atteint le premier village turc pour tomber entre les mains de bandits locaux. « Ils nous ont battus et nous ont menacés de nous prendre nos organes si nous ne leur donnions pas d’argent », raconte Nejibulah. Son beau-frère exhibe deux profondes blessures ouvertes sur sa jambe. Leurs proches ont pu rassembler un peu d’argent pour payer leur libération : 13 000 lires turques (1 660 euros) en plus des milliers de dollars déjà payés aux passeurs. Ces derniers sont venus les récupérer pour les abandonner sans argent à la gare routière.
    Impasse

    La police vient régulièrement à la gare arrêter les nouveaux arrivants pour les emmener dans l’un des deux camps de rétention pour migrants de la province. Là-bas, les autorités évaluent leurs demandes de protection internationale. « Sur le papier, la Turquie est au niveau des standards internationaux dans la gestion des migrants. Le problème, c’est le manque de sensibilité aux droits de l’homme des officiers de protection », explique Mahmut Kaçan, avocat et membre de la commission sur les migrations du barreau de Van. Le résultat, selon lui, c’est une politique de déportation quasi systématique. Si les familles obtiennent en général facilement l’asile, les hommes seuls n’auraient presque aucune chance, voire ne pourraient même pas plaider leur cas.

    Pour ceux qui obtiennent le droit de rester, les conditions de vie n’en restent pas moins très difficiles. Le gouvernement qui doit gérer plus de 4 millions de réfugiés, dont 3,6 millions de Syriens, leur interdit l’accès aux grandes villes de l’ouest du pays telles Istanbul, Ankara et Izmir. Il faut parfois des mois pour obtenir un permis de séjour. L’obtention du permis de travail est quasiment impossible. En attendant, ils sont condamnés à la débrouille, au travail au noir et sous-payé et aux logements insalubres.

    La famille Amiri, originaire de la province de Takhar dans le nord de l’Afghanistan, est arrivée à Van en 2018. « J’étais cuisinier dans un commissariat. Les talibans ont menacé de me tuer. Nous avons dû tout abandonner du jour au lendemain », raconte Shah Vali, le père, quadragénaire. Sa femme était enceinte de sept mois à leur arrivée en Turquie. Ils ont dormi dans la rue, puis sur des cartons pendant des semaines dans un logement vétuste qu’ils occupent toujours. La petite dernière est née prématurément. Elle est muette et partiellement paralysée. « L’hôpital nous dit qu’il faudrait faire des analyses de sang pour trouver un traitement, sans quoi elle restera comme ça toute sa vie », explique son père. Coût : 800 lires. La moitié seulement est remboursée par la sécurité sociale turque. « Nous n’avons pas les moyens », souffle sa mère Sabira. Les adultes, souffrant aussi d’afflictions, n’ont pas accès à la moindre couverture de santé. Shah Vali est pourtant d’humeur heureuse. Après deux ans de présence en Turquie, il a enfin trouvé un emploi. Au noir, bien sûr. Il travaille dans une usine d’œufs. Salaire : 1 200 lires. Le seuil de faim était estimé en janvier à 2 219 lires pour un foyer de quatre personnes. « Nous avons dû demander de l’argent à des voisins, de jeunes Afghans, eux-mêmes réfugiés », informe Shah Vali. Pour lui et sa famille, le voyage est terminé. « Nous voulions aller en Grèce, mais nous n’avons pas assez d’argent. »

    Lointaines, économiquement peu dynamiques, les provinces frontalières de l’Iran sont une impasse pour les réfugiés. Et ce d’autant que, depuis 2013, aucun réfugié afghan n’a pu bénéficier d’une réinstallation dans un pays tiers. « Sans espoir légal de pouvoir aller en Europe ou dans l’ouest du pays, les migrants prennent toujours plus de risques », souligne Mahmut Kaçan. Pour contourner les check-points routiers qui quadrillent cette région très militarisée, les traversées du lac de Van - un vaste lac de montagne aux humeurs très changeantes - se multiplient. Fin juin, un bateau a sombré corps et biens avec des dizaines de personnes à bord. A l’heure de l’écriture de cet article, 60 corps avaient été retrouvés. L’un des passeurs était apparemment un simple pêcheur.

    Climat d’#impunité

    Face à cette tragédie, le ministre de l’Intérieur turc, Suleyman Soylu, a fait le déplacement, annonçant des moyens renforcés pour lutter contre le phénomène. Mahmut Kaçan dénonce cependant des effets d’annonce et l’incurie des autorités. « Combien de temps un passeur res te-t-il en prison généralement ? Quelques mois au plus, s’agace-t-il. Les autorités sont focalisées sur la lutte contre les trafics liés au PKK [la guérilla kurde active depuis les années 80] et ferment les yeux sur le reste. » Selon lui, les réseaux de trafiquants se structureraient rapidement. Publicités et contacts de passeurs sont aisément trouvables sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Dans un climat d’impunité, les #passeurs corrompent des #gardes-frontières, qui eux-mêmes ne sont pas poursuivis en cas de bavures. « Le #trafic_d’être_humain est une industrie sans risque, par comparaison avec la drogue, et très profitable », explique l’avocat. Pendant ce temps, les exilés qui traversent les montagnes sont à la merci de toutes les #violences. Avec la guerre qui s’intensifie à nouveau en Afghanistan, le flot de réfugiés ne va pas se tarir. Les Afghans représentent le tiers des 11 500 migrants interceptés par l’agence européenne Frontex aux frontières sud-est de l’UE, entre janvier et mai.

    https://www.liberation.fr/planete/2020/07/20/dans-l-est-de-la-turquie-le-trajet-tragique-des-migrants-afghans_1794793
    #réfugiés #asile #migrations #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #réfugiés_afghans #Caldiran #Kurdistan #Kurdistan_turc #morts #décès #Iran #frontières #violence

    ping @isskein @karine4

    • Lake Van: An overlooked and deadly migration route to Turkey and Europe

      On the night of 27 June, at least 61 people died in a shipwreck on a lake in Van, a Turkish province bordering Iran. The victims were asylum seekers, mostly from Afghanistan, and the wreck shed light on a dangerous and often overlooked migration route used by people trying to move west from the border to major cities, such as Ankara and Istanbul, or further beyond to Europe.

      Turkey hosts the largest refugee population in the world, around four million people. A significant majority – 3.6 million – are Syrians. Afghans are the second largest group, but since 2018 they have been arriving irregularly in Turkey and then departing for Greece in larger numbers than any other nationality.

      Driven by worsening conflict in their country and an economic crisis in Iran, the number of Afghans apprehended for irregularly entering Turkey increased from 45,000 in 2017 to more than 200,000 in 2019. At the same time, the number of Afghans arriving in Greece by sea from Turkey increased from just over 3,400 to nearly 24,000.

      During that time, Turkey’s policies towards people fleeing conflict, especially Afghans, have hardened. As the number of Afghans crossing the border from Iran increased, Turkey cut back on protections and accelerated efforts to apprehend and deport those entering irregularly. In 2019, the Turkish government deported nearly 23,000 Afghans from the country, according to the UN’s emergency aid coordination body, OCHA.

      Early on, travel restrictions put in place due to the coronavirus appeared to reduce the number of people entering Turkey irregularly. But seven months on, the pandemic is worsening the problems that push people to migrate. The economic crisis in Iran has only intensified, and the head of the UN’s migration agency, IOM, in Afghanistan has warned that COVID-19-induced lockdowns have “amplified the effects of the conflict”.

      Like the victims of the wreck, most people travelling on the clandestine route through Van are from Afghanistan – others are mainly from Iran, Pakistan, and Bangladesh. The lake, 50 kilometres from the border, straddles two provinces – Van and Bitlis – and offers a way for asylum seekers and migrants to avoid police and gendarmerie checkpoints set up along roads heading west.

      Due to its 200-kilometre border with Iran, Van has long been a hub for smuggling sugar, tea, and petrol, according to Mahmut Kaçan, a lawyer with the Migration and Asylum Commission at the Van Bar Association. In recent years, a people smuggling industry has also grown up to cater to the needs of people crossing the border and trying to move deeper into Turkey. Lake Van – so large that locals simply call it ‘the sea’ – plays an important role.

      “There have been a lot of refugees on ‘the sea’ in the last 10 years,” Mustafa Abalı, the elected leader of Çitören, a village close to where many of the boats set out across the lake, told The New Humanitarian, adding that the numbers have increased in the past two to three years.
      ‘Policy of impunity’

      When the shipwreck happened, on 27 June, the picture that initially emerged was murky: Rumours circulated, but the local gendarmerie blocked lawyers and journalists from reaching the lake’s shore.

      After two days, the Van governorship announced that security forces had found a missing boat captain alive and launched a search mission. It took weeks, but search teams eventually recovered 56 bodies from the wreck, which had come to rest more than 100 metres below the lake’s surface.

      Abalı described the scene on the beach where the rescue teams were working. “I was crying; everyone was crying; even the soldiers were crying… We were all asking, ‘how could this happen?’” he said.

      The testimony the boat captain provided to police after he was detained on smuggling charges gave a few clues. On board with his cousin and 70 to 80 asylum seekers, he recalled how they left that night at around 9pm from Van city to cross the lake. He said he pushed out into the open water, with the lights off to avoid attention, but the waves were large and the boat capsized. The captain, the lone known survivor, said he managed to swim ashore.

      The shipwreck was the deadliest on Lake Van, but not the first. In December 2019, seven asylum seekers died in a wreck on the lake. After that incident, authorities only issued one arrest warrant, which expired after 27 days, and the suspected smuggler was released.

      Kaçan, from the Van Bar Association, said the handling of that case pointed to a “policy of impunity” that allows the smuggling industry to flourish in Van. “It’s not a risky job,” he said, referring to the chances of getting caught and the lack of punishment for those who are.

      That said, the case against the captain from the 27 June shipwreck is ongoing, and at least eight other people have now been detained in connection with the incident, according to Kaçan.

      A report from the Van Bar Association alleges that this impunity extends to the Iran-Turkey border, but according to Kaçan it‘s unlikely smugglers bringing people into Turkey – sometimes in groups of up to 100 or 200 people – would pass the frontier entirely undetected. Turkey is building a wall along much of it, and there’s a heavy military and surveillance presence in the area. “Maybe not all of them, but some of the officers are cooperating with the smugglers,” Kaçan said. “Maybe [the smugglers] bribe them. That’s a possibility.”

      After a lull during the initial round of pandemic-related travel restrictions in March and April, migration across the Iran-Turkey border began to pick up again in May, according to people TNH spoke to in Van. Smugglers are even advertising their services on Instagram – a sign of the relative freedom with which they operate.

      TNH contacted a Turkish-speaking Iranian smuggler through the social media platform. The smuggler said he was based in the western Iranian city of Urmia, about 40 kilometres from the Turkish border, and gave his name as Haji Qudrat. On a video call, Haji Qudrat counted money as he spoke. “Everyone knows us,” he said. “There’s no problem with the police.” He turned the phone to show a room full of 20 to 30 people. “They’re all Afghans. Tonight they’re all going to Van,” he added.

      TNH asked both the Turkish interior ministry and the Van governorship for comment on the allegations of official cooperation with people smugglers and possible bribery, but neither had responded by the time of publication.
      A cemetery on a hill

      While crossing into Turkey from Iran doesn’t seem too problematic, the situation for asylum seekers in Van is not so relaxed.

      The region is the second poorest of Turkey’s 81 provinces – many people who enter irregularly want to head west to Turkey’s comparatively wealthier cities to search for informal employment, reunite with family members, or try to cross into Greece and seek protection in Europe, according to a recent report by the Mixed Migration Centre.

      Under Turkey’s system for international protection, non-Europeans fleeing war or persecution are supposed to get a temporary residency permit and access to certain services, such as medical care. But they are also registered to a particular city or town and are required to check in at the immigration office once a week. If they want to travel outside the province where they are registered, people with international protection have to first apply for permission from authorities. Even if it is granted, they are required to return within 30 days.

      Since the uptick in border crossings in 2018, it has become more difficult for Afghans to access international protection in Turkey, and Turkish authorities have occasionally apprehended and deported large numbers of Afghans – especially single men – without allowing them to apply for protection in the first place.

      As a result, many prefer to avoid contact with Turkish authorities altogether, using smugglers to carry on their journeys. In September, news channels aired footage of a minibus that had been stopped in the province. It had the capacity to hold 14 passengers, but there were 65 people inside, trying to head west.

      Buses carrying asylum seekers on Van’s windy, mountainous roads frequently crash, and every spring, when the snow melts, villagers find the corpses of those who tried to walk the mountain pass in the winter. Their bodies are buried in a cemetery with the scores who have drowned in Lake Van.

      The cemetery is on a hill in Van, the city, and it is full of the graves of asylum seekers who died somewhere along the way. The graves are marked by slabs, and most of the people are unidentified. Some of the slabs simply read “Afghan” or “Pakistan”. Others are only marked with the date the person died or their body was found. The cemetery currently has around 200 graves, but it has space for many more.

      https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2020/10/20/turkey-afghanistan-migrants-refugees-asylum

      –----


      http://www.vanbarosu.org.tr/uploads/2694.pdf
      #rapport

      #Van #lac #Lac_Van #cimetière

  • La moitié des livreurs Frichti sans papiers bientôt régularisés
    https://www.liberation.fr/france/2020/07/22/la-moitie-des-livreurs-frichti-sans-papiers-bientot-regularises_1794907

    Après plus d’un mois et demi de conflit, les livreurs sans papiers de Frichti pourront en partie obtenir la régularisation de leur situation en France, à condition d’occuper un emploi salarié dans les mois à venir. C’est la fin d’un mois et demi de conflit. Mardi, en fin d’après-midi, les représentants des livreurs sans-papiers, la CGT et un membre de la direction de Frichti étaient réunis pour annoncer à Libération qu’ils étaient parvenus à obtenir un engagement auprès de l’Etat : environ la moitié des (...)

    #Frichti #migration #FoodTech #GigEconomy #travail #CGT

  • Cours en visio : comme un prof de philo enfermé dans sa caverne - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/07/14/cours-en-visio-comme-un-prof-de-philo-enferme-dans-sa-caverne_1794238

    Mais voilà que cet espace de circulation de la parole qui se veut à la fois libre et encadrée (une gageure !), cet espace de perception réciproque, cet espace où le corps de l’enseignant joint son propos à l’image de son tableau, cet espace, avec le confinement, disparaît brutalement. Qu’à cela ne tienne, on lui demande de continuer les cours en « visio ». Ce nom est mal venu. Très rapidement il s’agit de désactiver les caméras car sinon les plateformes saturent. Que reste-t-il ? La voix du professeur, ne trouvant pas forcément d’écho. « Allô allô vous m’entendez ? » dit-il à 35 personnes ou plutôt « contacts », comme un marin perdu en haute mer. Un cours en « visio » peut rapidement se transformer en monologue, les élèves ayant tout le loisir de suivre ou non le cours considéré comme le bruit de fond d’une radio au volume le plus bas. Ils ne voient pas non plus les autres travailler, perdant aussi une motivation et un encouragement général comme on peut l’éprouver dans une bibliothèque.

    Les jeunes répondent souvent par « chat », mais par peur de « s’afficher » comme ils disent, ils préfèrent s’abstenir, espérant se faire oublier derrière cet écran anonyme. Quel recours a le professeur ? Les interpeller individuellement toutes les cinq minutes pour vérifier qu’ils l’écoutent tous religieusement en silence ? Commode avec des classes à 35 ! De toute façon, un flagrant délit d’inattention a une excuse toute trouvée : « Un problème de connexion ». En effet.

    Mais un « mode d’enseignement » en « visio » ne serait-il pas une sorte de panoptique inversé ? La surveillance minimale qu’un enseignant se doit d’avoir sur son élève n’existe plus : est-il présent ? attentif ? prend-il des notes ? prend-il une douche ? joue-t-il aux cartes ? aux jeux vidéo ? fait-il un concours de selfies à côté de la tête de son prof sur l’écran avec les autres élèves de la classe ?

    Finalement, la seule personne à être sous contrôle (des élèves, des parents d’élèves, de sa direction…), c’est l’enseignant. Il est cerné de toutes parts comme si les prisonniers d’un panoptique braquaient sur lui des lampes torches, il n’y voit plus rien mais tout le monde le voit. On a forcé le philosophe à entrer dans une caverne. Son espace de travail n’est pas seulement rétréci, il disparaît.

    Avec ce substitut technique, on a pu faire face heureusement à l’urgence de continuer la transmission, de finir les programmes et d’empêcher les adolescents de sombrer dans un avachissement général. Mais l’enseignement n’est pas une option entre deux techniques équivalentes, « présentiel » en semaine A, « distanciel » en semaine B. Ce qui se présentait comme une aide précieuse mais exceptionnelle pourrait bien se transformer en une destruction profonde du métier d’enseignant si on veut le pérenniser.

    #Education #Visioconférence #Ecole_sans_école

  • « Un virus qui festoie », Christian Lehmann - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/07/17/un-virus-qui-festoie_1794511

    J’attendais avec une certaine inquiétude, au vu de ce qui se passait ailleurs, aux Etats-Unis, en Floride, ce que j’ai surnommé « le Covid balnéaire », l’arrivée d’estivants urbains décidés à se donner du bon temps, à décompresser du confinement, sur leurs lieux de vacances. Ces villes où, les discothèques étant fermées, les estivants se retrouvaient dans des bars bondés, ou dans des fêtes privées, parfaits vecteurs de contamination par aérosolisation. Ça a été l’un des éléments qui nous ont amenés, quelques collègues et moi, à lancer la tribune demandant au gouvernement de prendre ses responsabilités, et de rendre obligatoire le port de masques en lieu clos, mal ventilé. Cela fait plus de trois mois que ce risque est discuté dans les milieux médicaux, que sont décryptées les modalités de transmission. Des mois que l’on comprend peu à peu que les contaminations indirectes, par manipulation d’objets, sont exceptionnelles voire inexistantes, mais que par contre, des personnes infectées, même asymptomatiques, parlant, chantant, respirant fort dans un lieu non ventilé peuvent infecter beaucoup de monde en créant un nuage de particules virales qui reste en suspension si aucun mouvement d’air ne le disperse. Ces contaminations se déroulent dans un premier temps à bas bruit car touchant des sujets jeunes en bonne santé. Mais elles peuvent ensuite brutalement poser problème si plusieurs infectés, même peu symptomatiques, se retrouvent dans le même espace clos. Pour parler clairement, en référence au rassemblement œcuménique de Mulhouse, il s’agit moins de patients supercontaminateurs que de lieux supercontaminants.

    • Quelques hyperliens plus tard, je tombe sur ça :

      Crise sanitaire.

      La situation sanitaire en Bretagne n’est « pas alarmante », a souligné Santé publique France ce vendredi. Malgré une augmentation du taux de reproduction due à la découverte de plusieurs foyers épidémiques, la circulation du coronavirus y reste « faible ».

      « En Bretagne, le taux de reproduction est de 2,62 », en hausse par rapport aux dernières semaines, précise l’Agence sanitaire dans un courriel à l’AFP.

      (Euh ...)

      Et plus loin :

      Mais ce taux, s’il est « un des paramètres importants pour évaluer la dynamique de transmission du virus », peut aussi « être influencé artificiellement à la hausse », souligne l’Agence. « Par exemple, la survenue d’un cluster dans une entreprise peut conduire à des actions de dépistage et un afflux de patients dans un service d’urgence ou dans un laboratoire, faisant augmenter ponctuellement » le taux, « sans pour autant qu’il y ait une réelle intensification de la circulation du virus », ajoute SPF (Santé Publique eFfondrée).

      Ah ! Voilà, pour ne plus parler de fièvre, supprimons les thermomètres. Donc ce serait les tests qui font augmenter « artificiellement » le facteur R... Intéressant.

    • Et nous n’avons pas suffisamment de possibilités de tests, le délai pour être testé et recevoir une réponse s’est allongé, les centres Covid ont pour la plupart été fermés en absence de financement des ARS.

      Je suppose qu’on aura beaucoup d’enquêtes sur ces indignes individus qui ne portent pas assez le masque et quasiment aucune sur ce sujet-là.

    • Les gens qui devaient assurer le covid tracking ont été démobilisés, parce qu’il ne se passait rien et que les vacances commençaient. Donc, il n’y a plus personne à la barre dans les ARS. Les Bretons font le traçage du virus comme ils peuvent, puisque plus rien n’est fonctionnel à ce niveau.
      Comme ce sont les vacances, beaucoup de lits ont fermé sur le territoire, faute de personnel.

      En Bretagne un médecin a vu arriver un couple de touristes parisiens qui voulaient se faire tester leur symptômes. Ils lui ont expliqué qu’ils sont venus exprès dans le 29 parce qu’il n’y avait pas de virus et que du coup, « ils pouvaient se détendre sans les gestes barrières ». Apprenant que les centres de test étaient débordés, ils ont décidé de faire l’aller-retour dans la journée à Paris « pour être pris en charge correctement ».

      Sinon, hier, les 2 premiers cas confirmés de cette phase à Palavas   : des touristes à l’école de voile…

    • Quelques (mauvaises) nouvelles du Finistère :

      On me demande ce que je pense de la situation ici en Finistère, puisque des gens disent y’aura pas de seconde vague, car on a des masques, car on teste en masse, etc. Mais je rappelle quelques détails qui appellent à une certaine humilité. D’abord les centres de ... 1/
      ... prélèvement sont débordés depuis 48h. Ils envoient leurs analyses sur Paris, ce qui retarde de 48 à 72h les résultats, sans compter ceux qui viennent que 4 ou 5 jours après, ou qui abandonnent tout simplement le dépistage car trop long, trop chiant ... 2/
      ... car ils ont pas de voiture pour aller au drive, et que leurs symptômes sont faibles. Oui c’est vrai que le R0 ne signifie rien sur des petites variations, sauf que quand on a 50 nouveaux cas, c’est plus facile de gérer 25 personnes sur 2 clusters ... 3/
      ... que 5 personnes sur 25 clusters. Et tous les collègues me disent que ça pop de partout dans le nord du département.
      Il est a prévoir que la stratégie de dépistage en masse va se voir débordé et que de nombreux asymptomatiques vont passer à la trappe et continuer ... /4
      ... de contaminer, et contaminer. Je rappelle à toute fin utile comme me le disait (@)dr_piem y’a 20 minutes autour d’un café que le 5 mars en France tout allait bien, Sibeth rassurait et même Macron le 7 allait au théâtre pour montrer que tout va bien. 5/
      Et en moins de 10 jours, oui, 10 jours, on prennait la décision de tout confiner. Alors bien mal avisé sera celui qui dira blanc ou noir, 2eme ou pas. D’autant qu’ici, c’est comme le Texas : on a pas eu de première vague. Comme disait Piem, le seul malade qu’il a croisé ... 6/
      ... c’est un marin du Charles de Gaulle. On a pas eu de morts. On a même fait importer des malades pour remplir nos réanimations vides. En fait, ne pas oublier ce détail : le Finistère est en train de connaître sa première vague ! Il n’y a pas aucune immunité faite en mars ! 7/
      Tout ça pour vous dire que je ne planifie plus rien à 10 jours. Surtout quand j’entends Castex qui dit qu’il n’est pas impossible qu’il puisse y avoir des reconfinements ciblés. Surtout quand je vois l’ARS aux abonnés absents, à faire des jeux de mots foireux sur Twitter ... 8/
      ... comme quoi ils sont sur le pont quand on les accuse d’avoir fait le pont. Au fait, l’ARS Bretagne, vous devriez embaucher un community manager pour gérer contre com numérique. Et surtout quand je vois que le CDOM admet à demi-mot en off qu’il y a un block out d’infos ... 9/
      ... sur ordre des autorités centrales. Comprendre le ministère. Du coups les gens ne prennent pas la mesure de ce qui se passe. On vient de monter un groupe de plus de 700 soignants finistériens sur Facebook, dédié au covid. Les signaux sont catastrophiques. Personne n’est... 10/
      ... serein. On sait pas, on est peu informé, mais tout le monde apporte sa pierre, et en regroupant les informations, je ne comprends pas la sérénité de certains ici. Y’a un truc qui colle pas. Ou alors les autorités ont des infos qu’on a pas, nous, la base, alors ... 11/
      ... SVP diffusez les ! Bref, ce je sais pas où on sera dans 15 jours, mais tout baser sur le port du masque obligatoire et la responsabilité individuelles des gens malades me semble un peu léger. On verra. Je n’ai aucune boule de cristal. Je suis juste pas serein.

      12/12.

      https://threadreaderapp.com/thread/1284514793873956864.html

    • Je suppose qu’on aura beaucoup d’enquêtes sur ces indignes individus qui ne portent pas assez le masque et quasiment aucune sur ce sujet-là.

      Je réserve la même haine pour les personnes qui refusent le port du masque et pour les « connards » qui nous gouvernent. Mais comme les seconds sont trop loin, j’avoue que c’est tentant de me contenter des premiers. Et pourtant la bêtise des premiers a été organisée par les seconds.

      @sandburg nous a montré dès la fin du confinement une prise de fonction de #Darmanin à Tourcoing démunie de masques. Il y a eu toutes les apparitions de responsables publics sans masque, y compris dans des lieux confinés. É. Philippe à la télé devant un public qui occupe chaque chaise sans port du masque (!) et tout à l’avenant. Ça a été organisé parce qu’il ne fallait pas déprimer les Français·es avant la grande consommation de tourisme de l’été, comme si on avait retenu aucune leçon. Pendant ce temps, des imbéciles comme vous et moi se prenaient la condescendance de leur entourage : les ami·es « on peut pas s’empêcher de vivre » et les boss « une journée de télétravail par semaine, maintenant que l’épidémie est finie ». Punaise, que j’en ai marre d’avoir un peu de jugeote dans ce pays où la denrée manque si cruellement, y compris de la part des têtes bien pleines qui nous gouvernent !

    • J’ai vu les mêmes dans la supérette du coin  : jeunes Parigots sans aucune précaution avec un air supérieur qui se foutaient à voix haute de la gueule des ploucs qui faisaient la queue avec des masques.
      Personne n’a pris la peine de les calculer, mais j’ai bien compris l’ambiance « qu’ils crèvent en réa, ces blaireaux ».

      Clairement, les Parisiens vont en province en mode colonisateurs.

    • @monolecte qui dit que :

      Clairement, les Parisiens vont en province en mode colonisateurs.

      Clairement, il fallait s’y attendre quand le premier ministre (gaulliste social) évoque les lieux de villégiature en tant que « territoires » ... à conquérir ? à piller ? à exploiter ? où l’on peut en toute impunité « culbuter » quelques « bonnes filles » un peu naïves et qui rêvent de monter à la « capitale » ?
      C’est vrai qu’avant on parlait de « régions » de « provinces » où étaient relégués des bouseux ou culs-terreux, quelques gens de basse extraction « qui ne sont rien » et obligés de lier leurs sorts à quelque hobereau entrepreneurial ou de noble lignage propriétaire de la terre.
      Clairement, l’avenir en modes totalitaire et croissance exponentielle est à la « capitale » ou dans les « grandes métropoles », non ?

      (Désolé, ma colère reste intacte et ... heureusement).

    • C’est vrai qu’avant on parlait de « régions » de « provinces » où étaient relégués des bouseux ou culs-terreux

      @sombre c’était avant ça, aujourd’hui le nouveau terme est « la périphérie », et le changement n’est pas anodin...

    • Périphérie, marge, territoires, tout ce vocabulaire pour y reléguer tous·tes les éjecté·es de leur système mortifère. Que mille kilomètres de barbelés électrifiés fleurissent autour des métropoles pour y confiner tous ces connards cojona-centrés sur leurs verrues mentales et qu’ils y crèvent de faim, de soif ou du cojones-virus !
      (Mais on s’égare et, de là à penser que « c’était mieux avant » ...)

  • Darmanin ou la trumpisation du président Macron - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/07/16/darmanin-ou-la-trumpisation-du-president-macron_1794319

    Prenons cette affaire au regard de la distinction que fait Max Weber entre l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction. L’éthique de responsabilité demande de penser aux effets concrets de ses actes, de ses paroles et fait reposer sur l’individu la charge de la conséquence. L’éthique de conviction fait peser les conséquences d’un acte sur le monde, ses défaillances ou la sottise des hommes.

    Gérald Darmanin, avec le soutien d’Emmanuel Macron, prend comme ligne, l’éthique de conviction : le monde me juge et ne comprend pas, les féministes bafouent les principes du droit, laissons faire la justice. Alors qu’il devrait plutôt, en responsable, se rendre compte des conséquences désastreuses du message envoyé aux femmes et aux hommes, à la cohésion de la société, à la vie bonne de chacun et de chacune. Quelle que soit la définition de l’éthique, celle-ci est largement piétinée par cette nomination. Et du coup, une question subsiste : qu’est-ce que la politique sans éthique ?