• Recension : Bibia Pavard, « Si je veux, quand je veux. Contraception et avortement dans la société française (1956-1979) » | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/fr/lectures/recension-bibia-pavard-si-je-veux-quand-je-veux-contraception-avortement

    L’histoire de la lutte pour la contraception et l’avortement en France est déjà abondamment documentée, mais le plus souvent sous une forme dispersée. Les principales protagonistes de ce combat ont livré leurs témoignages, les diverses organisations parties prenantes ont été étudiées et des travaux menés sous des angles différents ont été consacrés à la contribution de multiples acteurs, institutionnels comme militants, à cet épisode majeur des transformations des rapports à la sexualité dans notre société. L’apport premier de l’ouvrage de Bibia Pavard est de présenter une vision d’ensemble de ce processus, envisagé de 1956 — année de la fondation de la Maternité heureuse, ancêtre du Mouvement français pour le planning familial (MFPF) — à 1979, date de la légalisation définitive de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Là ne réside pas le seul intérêt de l’ouvrage, qui innove également en sollicitant des sources jusqu’à présent négligées, telles que les archives audiovisuelles de l’INA.

  • Les féministes blanches et l’empire
    http://lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=718

    L’idée qu’un mouvement social, une politique d’émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l’ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d’intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis.

    #féminisme #racisme #voile

  • Bonnes feuilles de « Les aventures de Karl Marx contre le baron de Münchhausen » (Michael Löwy) | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/fr/lectures/bonnes-feuilles-aventures-karl-marx-contre-baron-m%C3%BCnchhausen-michae

    Ce livre traite du rapport entre visions du monde (idéologiques ou utopiques) et connaissance, dans le domaine des sciences sociales, à partir d’une discussion des principales tentatives d’élaborer un modèle d’objectivité scientifique apparues au sein du positivisme, de l’historicisme et du marxisme. Il s’agit de montrer que, contrairement à ce que prétend le positivisme, toute connaissance et interprétation de la réalité sociale est liée, d’une façon directe ou indirecte, à une des grandes visions sociales du monde, à une perspective globale socialement conditionnée. Ce que Pierre Bourdieu désignait comme « les catégories de pensée impensées qui délimitent le pensable et prédéterminent le pensé ».

  • Patrick Sultan, La scène littéraire postcoloniale , « L’Esprit des Lettres », Le Manuscrit, Paris, 2011.

    La scène littéraire #postcoloniale de Patrick Sultan répond enfin à ceux qui avaient l’intuition que les auteurs classés comme francophones, anglophones, ou lusophones, méritaient une approche critique renouvelée. Aucune consécration littéraire, ni aucun succès d’édition, ne pouvaient permettre d’éluder ce débat. Dans cet essai adapté de sa thèse de doctorat, Sultan propose un réexamen profond d’anciens cadres inappropriés pour l’approche des nouvelles littératures nées des décolonisations. Le projet de Sultan est remarquable par son ampleur, car il confronte la tradition comparatiste française aux postcolonial studies. Surtout, il appréhende les #postcolonial_studies comme l’occasion d’un renouvellement de la recherche universitaire. Sultan réalise une épistémologie ambitieuse par la mise en commun d’acquis méthodologiques issus de deux courants de la recherche littéraire. Il pose également les jalons d’un comparatisme dont la refondation dépend selon lui d’une mise en perspective mondialisée. Les postcolonial studies vues par Sultan doivent autant à #Said, à #Bhabha, et #Spivak qu’aux récents travaux de Jean-Marc Moura1, Judith Schlanger, Pascale Casanova et aux préoccupations de #Glissant, Chamoiseau, Ben Jelloun ou Kourouma.

    http://www.contretemps.eu/fr/lectures/recension-sc%C3%A8ne-litt%C3%A9raire-postcoloniale-patrick-sultan-sc%C3%