• pas lu grand chose de Mélanchon si ce n’est un 4 pages A5 distribués dans le sud-ouest (Tarbes). À l’intérieur, il annonce qu’il va payer aux banques la dette de la France...

    • Il me semble qu’il y a deux principes chez Jean-Luc Mélenchon qui doivent rebuter beaucoup de libertaires :

      – Il est partisan d’un État fort, qui ne soit ni dilué dans l’Europe ou le régionalisme ni aligné économiquement et militairement sur la superpuissance US. Selon son point de vue, seul l’État est capable de redistribuer les richesses (prendre aux riches pour donner aux pauvres) et orienter l’économie (replacer l’humain au cœur de l’économie et organiser la planification écologique).

      – Il souhaite aussi constituer un mouvement politique fort et structuré. Bien que ce mouvement soit très ouvert, en particulier en cette période de campagne électorale, les composantes communiste et trotskiste ont de quoi inquiéter les libertaires par leur mode d’organisation.

    • @raphael : quelle autre structure que l’État (et avec quelle légitimité) pourrait lutter contre la rapacité de certains et leur propention à s’accaparer le gros des ressources disponibles au détriment du plus grand nombre ?
      Sinon, assez d’accord avec le problème du dogmatisme des cocos.

      @baroug : le vote, surtout pour les présidentielles, est nettement détouné de son utilité première, à savoir l’implication politique des citoyens dans le choix du projet de société qui va décider de la manière dont nous allons vivre ensemble. Maintenant, la question inverse est aussi vraie : si l’on cesse de voter uniquement par choix idéologique, indépendamment de l’offre politique, quelle légitimité avons-nous ensuite pour nous plaindre du monde choisi par les 10% d’entre nous qui ne se sont pas posé de questions et sont allés décider pour tous les autres ?

      Si on admet que je vote pour choisir mon modèle de société, dans la mesure où se présente une organisation qui le défend, alors, pourquoi me priver de ce choix élémentaire et si durement acquis ?
      De la même manière, si le choix est faussé et qu’on ne me propose que des modèles que j’exsécre avec des variantes marketing pour me séduire sur le moment, je ne me sens absolument plus obligée de m’exprimer par le cote, puisque celui-ci m’est apriori confisqué.

      Autrement dit, bien que pensant globalement que les élections dans les démocraties représentatives actuelles sont de l’ordre de la vaste fumisterie et de l’entertainement, je vais voter pour le projet de Mélenchon, puisqu’il ouvre les perspectives d’un monde tel que je le conçois.
      De la même manière, en l’absence de Mélenchon au second tour, je ne peux que voter nul (et non pas m’abstenir ou voter blanc, vous le noterez !) et partir explorer d’autres champs d’expression démocratique.

    • Personnellement, j’ai deux objectifs :
      – faire avancer la politique qui me semble la plus juste,
      – empêcher celle qui me semble la pire.

      Cela ne me permet pas de m’abstenir ou de voter blanc ou nul au second tour, si le candidat qui porte la politique que je veux n’y est pas.

      @monolecte : Je ne comprends pas comment tu peux ne pas chercher à empêcher, au second tour, la politique d’extrême droite telle qu’elle risque d’être portée par Sarkozy.

    • @monolecte, je crois malheureusement que les dés sont pipés, que nous allions ou non voter. Je ne crois pas au vote, je serais plutôt Chouardien au sens ou je pense que le hasard est plus démocratique sur ce qui nous attend dans 10 jours.

    • @raphael : c’est simple, mon ennemi, c’est le capitalisme, comme système inégalitaire fondé sur la hiérarchisation arbitraire des gens, sur les appétits de quelques-uns, autolégitimés, contre tous les autres, désignés comme moins méritants. Ce modèle de société n’est remis en question que par une seule formation politique.

      Le PS, ce n’est en aucun cas la politique du moins pire, comme ils l’ont copieusement prouvé à de nombreuses reprises, chaque fois qu’ils ont eu le pouvoir, en fait. Partout en Europe, et y compris chez nous, les Socialistes ont été les ardents défenseurs de la mondialisation et de la financiarisation les plus abruptes. Ils sont même parvenus, régulièrement, à dépasser les formations conservatrices par la droite et en klaxonnant. Ils ont été, à l’échelle européenne, les plus ardents privatiseurs de ces 30 derniers années, les artisans des reculs sociaux le plus fondamentaux sous prétexte de realpolitic. Cela n’a pas changé miraculeusement ces dernières semaines, avec l’abstention du PS contre le #MES au sénat, alors même qu’ils avaient enfin le moyen d’agir, tout comme ils nous ont exhortés à voter OUI en 2005 à l’Europe la plus libérale et rétrograde possible, avant de nous faire un copieux doigt d’honneur à Versailles en 2008.

      Bref, je sais où est mon ennemi, et il a beau se coller un faux nez, je sais très exactement ce qui nous attend si les socialos nous font le coup du vote-contre au deuxième tour ! Les Grecs pourraient t’en parler !

    • @monolecte : Hollande et Sarkozy sont tous deux libéraux et atlantistes.

      Mais je vois aussi le mal qu’a fait Sarkozy pendant sa présidence dans un domaine : celui de la chasse aux étrangers et de la stigmatisation des musulmans. Dans ce domaine, je préfère le faux nez « humaniste » d’un Hollande ou d’un Bayrou que la volonté d’un Sarkozy de s’inscrire dans la pensée du FN et du choc des civilisations. C’est très concret.

    • Deux exemples récents d’une politique menée par Sarkozy et que ne mènerait pas Hollande :

      – Rétablissement du délit d’opinion sans jugement avec l’interdiction du territoire de plusieurs prédicateur invités au congrès de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
      – Rétablissement de la peine de mort sans jugement avec la mort de Mohamed Merah, suspecté de l’assassinat de plusieurs personnes.

      La liberté d’expression, le droit à un jugement équitable et l’abolition de la peine de mort sont des principes fondamentaux qu’il faut tout faire pour préserver.

      (Putain, Agnès, tu vois où tu me conduit ?! J’en suis réduit à défendre Hollande !)

    • @raphael : es-tu sérieux lorsque tu prétends que l’islamophobie est le pré carré de Sarkozy ? Je me demande si Hollande n’est pas pire en la matière… Si c’’est la raison pour aller voter au 2ème tour, cela peut-être contre productif tu ne penses pas ?
      Raphael, si tu ambitionnes une retombée de l’islamophobie en France après l’élection de la marionnette socialiste, tu seras bigrement déçu..

    • La politique d’immigration et la théorie du clash des civilisation ne sont évidemment pas le propre de Sarkozy. Mais c’est lui qui court derrière les électeurs du Front national et c’est lui qui s’est précipité chez George W. Bush.

      Il y a effectivement une différence entre un homme qui fait du zèle dans ce domaine et tel ou tel autre qui possède encore des gardes-fous « humanistes ». Ce n’est pas du tout négligeable.

      Je considère ce fait simple : ne pas voter contre ce « zèle », c’est accepter de porter sa part de responsabilité quant à sa continuation au pouvoir. On peut l’habiller de grandes théories ou essayer de l’atténuer par une désillusion générale, mais, concrètement, Sarkozy sera rélu ou non grâce à nous.

    • Euh, je l’ai entendu dans un documentaire nommé, de mémoire, la fabrique du consentement.

      il explique qu’il est « socialiste-libertaire ». J’imagine qu’aux oreilles d’américains, socialiste et communiste ont la même résonance...

      Quand on lui demande son avis sur les frontières et les nations, il explique qu’elles sont à l’image des cages des lions dans les cirques : Faites pour protéger les spectateurs de ces animaux féroces. Les frontières sont utiles pour nous protéger des lions et des autres prédateurs de la jungle. Les lions, se sont les néo-libéraux et c’est nous qui sommes dans les cages. Je suppose qu’il estime qu’on serait dans une sacrée panade si on avait pas les états pour se protéger du capitalisme sauvage... Ce qu’il souhaite, c’est que les barreaux soient assez solides pour continuer à nous défendre mais qu’on élargisse la cage le plus possible. Autrement dit, enfin je crois, qu’on élargisse la notion de nation, et que les frontières ne servent qu’à protéger les peuples d’ennemis moins tangibles.

      Bon, je paraphrase et j’interprète surement un peu, mais retrouvez ce documentaire, il est intéressant à plein d’égards.

    • Merci à @james et @front_de_gauche pour ces interventions argumentées.

      Le Monde a recueilli les points de vues de nombreuses personnes qui s’abstiendront ou n’iront pas voter. C’est intéressant.

      http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/10/abstention-vote-blanc-des-electeurs-expliquent-leur-choix_1682700_1471069.ht

      Personnellement, je soutiens le Front de gauche, car, pour la première fois depuis 1995 où j’ai eu le droit de vote, je trouve un candidat avec un programme argumenté et une dynamique qui rassemble à la fois la gauche contestataire et une gauche de gouvernement. Mais je dois bien constater que ce point de vue n’est pas partagé par tout le monde et que le succès actuel de Jean-Luc Mélenchon se limite surtout à rassembler la gauche non socialiste, sans convaincre ceux qui ne se sentent pas représentés.

      Dans les interventions publiées par Le Monde, celles concernant le référendum de 2005 ont retenu mon attention. C’est un déni de démocratie auquel s’est prêtée une part importante des politiques (UMP, PS, Modem, une partie des Verts). Difficile de voter pour des gens qui ont piétiné le bulletin de 2005. Cela ajoute à la désillusion et au désintérêt de la politique.

      [@front_de_gauche : je renouvelle ma remarque sur ton pseudo. Pour le dire de manière sympa : j’aimerais connaître le pseudo ou le prénom de la personne qui exprime son point de vue personnel, qui est d’ailleurs intéressant. Pour le dire autrement : tu n’es pas le représentant officiel du Front de gauche et il n’est pas correct d’utiliser ce nom. Merci.]

    • Je profite de cette dernière intervention pour dire que si j’irai moi aussi voter Front de gauche (mais je vote systématiquement y compris pour le moins pire au second tour), je ne me fais pas non plus d’illusions sur Méluche. Entre son amitié avec Dassault ou son temps de présence nul au Sénat, et d’autres casseroles j’imagine (même si ça ne m’intéresse pas plus que ça) il ne faudrait pas non plus idéaliser le bonhomme. Je suis d’accord, néanmoins, pour dire que la plateforme du Front de gauche est plutôt satisfaisante et ça me suffit très bien, pour une fois qu’il y en a une…

    • Non, spammer c’est quand on écrit 150 messages d’affilée. On pourrait aussi appeler ça un monologue un peu pénible. Par ailleurs, comme je l’ai dit je compte voter mélenchon donc je vois mal comment tu peux défendre « Spamer pour toi, c’est quand on écrit quelque chose qui ne te plait pas. » En revanche, tu devrais réaliser qu’avec une telle façon de faire, tu vas finir par dégouter des gens qui comptaient voter méluche de le faire.

    • Sans être aussi tranchante, je suis un peu d’accord avec @baroug. #Seenthis n’est pas spécifiquement le réseau social des supporter du FdG, même s’il y a des inclination naturelles. Le plan, c’est vraiment un espace ouvert, de partage de liens, d’idées, de discussions et ça marche plutôt bien. On peut comprendre la nécessité du martelage politique, mais, ça fait un peu #kaboum, là.

      Le plan, c’est plus de discuter les idées, surfer sur les news, pas d’asséner une vérité ou une injonction à faire.

      En fait, bien que m’étant clairement affichée comme électrice du FdG, je ne suis pas très à l’aise avec le votez Mélenchon impérieux et impératif.
      De la même manière, un compte au nom d’une organisation... moi aussi, j’ai un peu tiqué.

      Moi aussi, je veux que plein de monde vote Mélenchon, mais pas parce que je l’aurais rabâché sur le ton de « si tu ne votes pas Mélenchon, t’es un con », mais plus en ouvrant au maximum le débat et les infos sur ce qu’est notre réalité sociale actuelle, afin que, disposant d’une quantité de données non biaisées, les électeurs finissent par choisir eux-mêmes qui est le plus à même de mener la politique qui leur convient.

      Autrement dit, mon job, c’est de faire circuler l’info la plus pertinte possible pour que chacun ait vraiment les moyen d’exercer son choix citoyen (y compris si son choix n’est pas le mien) sans se faire dicter sa conduite par des manipulateurs, des éditocrates, des markéteux, des sondeurs, des vendus, etc...