Le Monolecte | Le blog des agitateurs du vide

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  • Michel Barnier ou « la faute à la gauche » : l’éditocratie jubile - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Michel-Barnier-ou-la-faute-a-la-gauche-l

    Accabler la gauche : tel fut l’un des projets de l’éditocratie au soir puis au lendemain de la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Quand ils ne chantent les louanges de l’« homme de consensus » (Le Monde, 5/09), du « négociateur éprouvé » et « grand européen » (La Croix, 6/09), de l’« écologiste » (France Culture, 6/09), du « gaulliste social » (France Inter, 6/09) ou du « gaulliste modéré » (Le Parisien, 6/09), les médias dominants sollicitent des responsables du Nouveau Front populaire pour mieux les clouer au pilori : un doux parfum de pluralisme souffle sur l’audiovisuel français. Florilège.

    • Les fantasmes des « animateurs » de plateaux télé :
      Bah alors « la gauche », vous auriez pas pu accepter une politique de droite pour voir quelques uns de vos « membres » participer à un gouvernement de coalition en faisant quelques compromis ?
      Ceci étant dit, je crois qu’on a déjà donné dans ce genre de conneries et ça a juste donné le macronisme. A la différence près que les membres de ce grand parti de gauche de l’époque se sont « compromis » tout seuls comme des grands et qu’ils se sont retrouvés atomisés façon puzzle à l’issue des présidentielles de 2017. Des stratèges vous dis-je ...

      Ce qui en dit long aussi sur la vision de la « politique » chez tous ces blaireaux merdeux : se réserver un accès au fromage et se gaver comme un rat.

      (Il a comme un faux air de Gérard Larcher le rongeur du dessin, non ?)

    • « Dans le temps, nous ne décrivions pas l’existence des gens ordinaires : nous en faisions partie. Nous vivions dans les mêmes quartiers. Les reporters se percevaient comme membres de la classe ouvrière [...]. Et puis, des gens plus instruits sont devenus journalistes ; le salaire a augmenté ; des jeunes toujours mieux formés ont voulu intégrer la profession. Auparavant, les reporters avaient un niveau de vie légèrement supérieur à celui de leurs voisins de quartier, les ouvriers. Depuis les années 80, les reporters ont un niveau de vie légèrement inférieur à celui de leurs voisins de quartier, les avocats et les patrons , Or les milliers de personnes qui reçoivent des salaires annuels supérieurs à 100000 dollars sculptent l’image que le public se fait du journalisme [...]. Et leur vie quotidienne les rend effectivement beaucoup plus sensibles aux problèmes des privilégiés qu’au sort des travailleurs payés au salaire minimum. »

      Richard Harwood, vétéran et ancien médiateur du Washington Post, citation récupérée par Serge Halimi, dans son bouquin Les nouveaux chiens de garde .

      J’ai pu mettre à jour un billet de 2017 avec une note pour la ref. que je ne suis pas peu fière d’avoir retrouvée.

      https://blog.monolecte.fr/2017/06/19/chti-gars-a-lassemblee

    • Ho mais alors là bravo @monolecte , ça rejoint une pensée qui me tarabuste depuis un moment : ce moment de bascule, disons dans les années 80, où des présentateurs téloche on commencé à se faire appeler journalistes. Le cas emblématique : la mère Okrent.
      PS : d’ailleurs, si vous voulez vous taper un grand moment de poilade, son émission du samedi matin sur france Cul, à condition d’être dans un état d’humeur particulièrement bien disposé, est à se pisser dessus. Il faut l’entendre dire n’importe quoi sur l’était géopolitique du monde, avec les blancs qui frisent le gâtisme, et se faire régulièrement reprendre par ses invités qui on vraiment l’air d’avoir pitié d’elle (alors que déjà la plupart du temps les invités sont de vieilles ganaches de droite pure et dure).
      J’insiste, il faut être limite shooté aux endorphines pour s’esclaffer de bon cœur ! Mais dans ces conditions ça marche très bien.

    • Dans la même veine humoristico- sadomaso il m’arrive de mater BFMTV et CNEWS pour voir comment manœuvrent les propagandistes. J’en ai eu pour mon argent hier soir avec BFM à propos de l’appel à l’intifida à Paris par un militant un peu « énervé » par les massacre perpétrés à Gaza par l’IDF.
      Le seul intérêt étant de se tenir informé sur la feuille de route de l’ennemi mais faut pas en abuser non plus.

    • On est nombreux à se protéger en ne consultant pas ces médias. Mais je crois qu’on se protège beaucoup trop. L’ennemi est en roues libres. Y-a qu’à voir comment il avance sans obstacles en Israël. Au début des années 2000, quand tu disais que la société israélienne était en voie de fascisation, on te riait au nez, en te balançant un gros poing Godwin dans la tronche. Et aujourd’hui, plus personne n’a la moindre idée de comment il faut la qualifier, cette société, qui elle-même ne sait plus comment en sortir... Il faut imaginer ce que ça représente, plusieurs centaines de milliers de manifestants, dans un pays d’à peine 10 millions d’habitants. Et ça ne fait rien bouger dans la bonne direction. Plus ça manifeste, plus ça bascule sur la droite. Et ça en prend le même chemin chez nous. Plus ça vote à gauche, plus ça gouverne à droite, et plus les élites placent aux postes de direction du personnel de droite.

  • Le sens des priorités
    https://blog.monolecte.fr/2024/07/06/le-sens-des-priorites

    Il était une fois un gus qui trouve une vieille fiole un peu crasseuse dans un coin et se met bêtement à la nettoyer. En fait, déjà, à ce stade de l’histoire, c’est plié : on sait tous qu’il faut se méfier des vieilleries qui t’invitent à la fièvre dévorante du frottage. En plus, tu […] L’article Le sens des priorités est apparu en premier sur Le Monolecte.

  • La danse des robots
    https://blog.monolecte.fr/2024/06/30/la-danse-des-robots

    Nous pendouillons mollement après une bonne minute de lessiveuse intense. Le calme soudain me laisse une chance de suivre du regard la direction vers laquelle tend le rideau de mes cheveux, lequel indique infailliblement le retour du bas, que nous contemplons de face, le sang aux tempes.Un irrésistible sourire me fend les joues en deux […] L’article La danse des robots est apparu en premier sur Le Monolecte.

  • BD censurée à Quai des bulles : la liberté d’expression tombe à l’eau
    https://actualitte.com/article/114535/politique-publique/bd-censuree-a-quai-des-bulles-la-liberte-d-expression-tombe-a-l-eau

    Tiens, tiens, enfin des réflexions intéressantes sur la « liberté d’expression », mot d’ordre à tout faire de l’extrême droite libertarienne. Et le distingo entre « censure » et « rapport de force idéologique ». Cela ouvre une voie pour une expression réellement progressiste et alternative.

    Le festival malouin dédié à la bande dessinée se tenait du 25 au 27 octobre sous le ciel breton. Pour l’occasion, des planches étaient exposées dans la ville, tout au long des semaines qui suivaient l’événement. Certains dessins ont suscité une vague d’indignation, au point d’être retirés prématurément, sur décision du président de l’association Quai des bulles, Georges Coudray.

    Publié le :

    30/11/2023 à 16:03

    Ugo Loumé

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    ActuaLitté

    Les cases de tienstiens n’ont pas plu à Saint Malo. Pourtant, sa bande dessinée Koko n’aime pas le capitalisme, publiée par la maison indépendante Bandes Détournées, a conquis plus de 20.000 lecteurs (selon Ouest-France, 10.500 selon nos données Edistat, auxquels il faut ajouter les précommandes). Son compte Instagram rassemble lui près de 77.000 personnes.

    Cependant, son coup de crayon engagé n’est pas du goût de tous. Notamment de celui des agents de sécurité de la ville, qui n’ont particulièrement pas apprécié les satires de l’auteur de bandes dessinées. Surtout lorsque ce dernier, habitué à détourner des films ou émissions cultes, fait chanter aux Choristes le célèbre slogan « Tout le monde déteste la police ». Des œuvres « heurtant » les forces de l’ordre, tout autant que certains élus du Rassemblement national qui n’ont pas manqué l’occasion de s’exprimer. Loin de l’esprit Charlie prôné tout le long de « l’arc républicain ».

    Les organisateurs de Quai des bulles ont reconnu « quelques réserves exprimées par certaines personnes concernant l’humour grinçant de cette exposition, ce qui a déjà été le cas à quelques reprises depuis la création du festival ».

    Les planches ont donc été retirées le 17 novembre, alors que l’exposition devait durer 9 jours de plus. Un choix assumé par Georges Coudray, président de l’association Quai des bulles, visiblement à la demande de la ville de Saint-Malo (ActuaLitté a contacté la municipalité qui botte en touche : le maire ne souhaite pas commenter cette affaire).

    « Ce n’était pas un choix facile. Mais je l’assume pleinement. Je n’ai pas été forcé, mais il m’a fortement été demandé de le faire et je l’ai accepté dans un souci d’apaisement et de vivre ensemble. » Il ajoute : « J’ai estimé que cette exposition avait fait la plus grosse partie de son temps. Je n’aurais jamais accepté de la retirer le premier jour du festival. »

    Ce dernier ne se pas cache pas de la censure qui a été exercée, ni de la volonté de faire un pas vers son origine : « J’ai imaginé la police qui fait des rondes tous les jours. C’est peut-être eux qui voient le plus l’exposition au sein de Saint-Malo. Et ces gens, le festival en a besoin : avoir la police qui fait des rondes, c’est un gage de sécurité qui est très important pour un festival. »

    Un geste consensuel, donc, pour l’équipe du festival qui tenait, selon Ouest-France, à « réaffirmer son soutien indéfectible envers l’auteur ».
    Pas de « droit absolu »

    tienstiens et les éditions Bandes détournées, eux, ne s’indignent pas : « Nous ne criions pas à la censure. Les trente planches avaient été choisies parmi les plus politiques de l’album et nous ne sommes pas étonnés de la réaction qu’elles ont provoquée. Et tienstiens ne défend pas l’idée qu’il y aurait un droit absolu à la liberté d’expression », a expliqué la maison indépendante à L’Obs.

    En bon marxiste matérialiste, tienstiens refuse de jouer sur le plan des idées. Et s’attaque justement à la liberté d’expression dans son ouvrage à paraitre, Situations, co-réalisé avec le scénariste Maxime Morin. Selon eux, cette notion ne fait que protéger « l’atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné tous [ses] défenseurs : l’idéologie ultra-libérale des années 80. » « En gros, pour les droitos, l’art est un moyen au service de leur amour-propre. »

    L’auteur de BD et sa maison d’édition préfèrent voir les choses en termes de domination matérielle, et souhaitent profiter de cet événement pour mettre en lumière le rapport de force qui a, selon eux, été rendu visible ici : « L’organe de la police impose sa volonté au festival en trois semaines. Il est amusant de comparer avec le temps qu’il a fallu par exemple pour que la société française accepte la notion de "violence policière". »

    ActuaLitté a contacté tienstiens afin d’approfondir sa perspective matérialiste sur la liberté d’expression et obtenir son retour sur ce qu’il appelle le « Saintmalogate ». Ce dernier a répondu au nom de Maxime Morin, coauteur de Situations, de ses éditeurs et de lui-même :

    Le concept de « liberté d’expression » reposerait sur l’autodétermination du sujet, qui serait parfaitement libre de se réaliser dans et par le langage que le pouvoir met à sa disposition. Cela est évidemment une chimère constitutive du néolibéralisme : il n’y a pas d’autodétermination du sujet, lequel est toujours déterminé, à différents niveaux, par des structures (économiques, politiques, ontologiques).

    - tienstiens

    Une fois cette chimère dévoilée, les auteurs de Situations peuvent se concentrer une autre forme de censure, plus subtile, que Barthes appelait la « censure profonde » et qui, selon les mots du philosophe français que tienstiens cite « ne consiste pas à interdire (à couper, à retrancher, à affamer), mais à nourrir indûment, à maintenir, à retenir, à étouffer, à engluer ». En d’autres termes : une force qui agit sur le sujet pour l’empêcher d’agir autrement.

    En cela, la satire, celle qu’on retrouve dans Koko notamment, « n’a pas un statut à part vis à vis de la censure, et à ce titre elle s’inscrit tout autant dans ce rapport de force déséquilibré. » Il s’agit alors de se concentrer sur les conditions matérielles globales dans lesquelles nous nous trouvons, plutôt que sur un cas particulier d’atteinte à la « liberté d’expression ».
    Démasquer la réalité

    Le « Saintmalogate » ne serait donc pas une chose si négative pour tienstiens et les siens, en ce qu’elle dévoile dans la réalité ce qui est montré dans la bande dessinée, et permet ainsi d’amorcer une lutte matérielle, loin de l’opposition contrôlée qui se jouerait sur le plan des idées.

    Le tout dans une volonté de s’extirper des différentes fictions qui masquerait le « fond politique sérieux » de toute chose, à commencer par les créations de tienstiens : « L’idée n’est pas de se cacher derrière l’humour. »

    Pour nous, refuser d’utiliser la liberté d’expression comme défense, c’est non seulement montrer que dans les conditions matérielles actuelles, elle est une arme plus souvent au service du pouvoir que des opprimés, mais aussi accepter le fait qu’on soit dans un rapport de force, que l’on tente de retourner à notre avantage. C’est justement ce que l’on fait en renversant la censure par effet Streisand pour se rendre plus visible.

    - tienstiens

    • Koko n’aime pas le capitalisme | Bandes Détournées
      https://www.bandesdetournees.fr/product-page/koko-n-aime-pas-le-capitalisme

      Tienstiens publie depuis 3 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.

    • Koko n’aime pas le capitalisme - Ulule
      https://fr.ulule.com/tienstiens_bd

      Résumé :
      Tienstiens publie depuis presque 2 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourrissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.
      De cette belle rencontre est né « Koko n’aime pas le capitalisme et autres histoires », un livre compilant des strips déjà publiés et des inédits jamais vus sur internet ni minitel !
      Vous y trouverez, pêle-mêle :
      ✓ Des textes intelligents et drôles avec de la vraie critique à l’intérieur
      ✓ Des dessins réalisés avec de véritables crayons de couleurs
      ✓ Dark Vador, Mad Max, Harry Potter et Sigmund Freud
      ✗ La vraie recette des gougères à l’emmental

    • Tienstiens, l’auteur qui réinvente la BD sur Instagram
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/tienstiens-l-auteur-qui-reinvente-la-bd-sur-instagram-4032059

      Humour absurde, critique du néolibéralisme, mise en page novatrice : le dessinateur de bande dessinée cartonne sur les réseaux et s’apprête à faire le grand saut vers le format papier.

      Mêler une critique radicale de la société à un humour mordant et décalé : Tienstiens, auteur de bande dessinée, fait partie de ces auteurs qui réinventent les codes de la BD sur Instagram. Fort de 45 000 abonnés sur la plateforme, il sort son premier album, “Koko n’aime pas le capitalisme”, un recueil divers au cœur duquel on retrouve la gorille Koko.

      Même lors de notre interview, l’auteur reste dans un troisième degré qui fait la particularité de ses strips. “Je ne voulais pas du tout faire de la BD, moi, à la base, explique l’auteur -Théo Hernandez dans le civil. Je voulais faire HEC pour faire du marketing digital. Mais mes parents trouvaient que c’était pas une bonne idée. Je pense qu’ils avaient un peu honte aussi. Donc j’ai fini par céder et j’ai fait les Beaux-Arts.

      LREM et Bernard Arnault, ses préférés
      Les écoles de commerce, les “bullshit jobs”, le néolibéralisme, voilà les cibles principales auxquelles s’attaque le dessinateur avec un humour acerbe. Les personnalités politiques et les grands patrons sont les cibles favorites de l’auteur : pour lui, cibler les puissants est un moyen de caricaturer le pouvoir et ses travers.

      Ses éditeurs de Bandes détournées expliquent s’être spécialisés sur le créneau du détournement : “On se situe dans la continuité des situationnistes et de Guy Debord, qui détournaient des comics, ou comme ils le disaient eux-mêmes, la “culture de masse” pour mieux la subvertir.” Les débats de société actuels, la culture pop, le cinéma, la télévision, sont autant de sujets potentiels à “disrupter”.

      La maison Bandes Détournées fonctionne sur le mode de l’auto-édition et chaque album est soutenu par un financement participatif. Un mode de fonctionnement “hyper horizontal” et une “vente en direct du petit éditeur”, selon les mots d’Émile et Yann, ses fondateurs : “ça permet de maîtriser tout le processus de création du livre, de l’écriture, la fabrication, la communication, le choix de la date de sortie, etc…

      Quant à la technique, Tienstiens fait le choix - peu banal - de dessiner avec des crayons de couleur : “ça vient d’un cadeau que m’ont fait mes grands-parents pour le réveillon du 1er mai, explique-t-il sans sourciller. J’en prends soin, parce que je sais qu’un jour, je n’en aurai plus et je devrai me retirer du monde de la bande dessinée.

      Sens de la chute
      Publier sur les réseaux sociaux influence son sens de la chute et sa conception de la mise en page, plus créative que d’ordinaire en BD. Le principe du carrousel d’Instagram, qui fait défiler latéralement les cases, oblige à surprendre en fin de strip pour accrocher l’attention de son audience. Pour l’édition de son premier album, aidé par la graphiste Laure Guilloux, il a donc voulu s’affranchir des codes traditionnels de mise en page, “ne pas rester dans le gaufrier classique de six cases” et “s’amuser un peu”.

      Pour cultiver le sens du mystère, Tienstiens confie avoir caché un message politique sur la couverture de son album : “Si on prend une à une les lettres du titre de “Koko n’aime pas le capitalisme”, et qu’on les remet dans le même ordre, en fait il y a un message qui critique un système économique en particulier.” Saurez-vous le retrouver ?

    • https://www.streetpress.com/sujet/1701188812-saint-malo-maire-censure-exposition-bande-dessinee-police-na

      Des enfants de chœur en habit du dimanche qui chantent à l’unisson « tout le monde déteste la police » dessinés au crayon. Ce dessin ironique, baptisé « ACAB BCBG », aurait dérangé des agents de la police nationale à Saint-Malo (35). C’est en tout cas la version de monsieur le maire Gilles Lurton (LR), qui a décidé de la faire retirer. Le 17 novembre 2023, l’exposition de bande dessinée issue de « Koko n’aime pas le capitalisme » (éd. Bande détournée, 2022) de l’auteur Tienstiens, a été désinstallée neuf jours avant la date prévue.

  • « Prévenir les cancers implique de taxer, limiter et surtout interdire des substances aussi pathogènes que rentables »

    Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré… Pour prévenir les cancers, l’incitation à changer les comportements ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une réglementation stricte et de la suppression des produits industriels cancérigènes, affirment, dans une tribune au « Monde », quatre spécialistes universitaires.

    A l’heure où Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa) révèlent que l’incidence des cancers a doublé en trente ans, la question se pose de savoir si ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé ont conduit une politique préventive à la hauteur de ce problème majeur de santé publique.
    Parmi ces cancers, quatre sur dix sont évitables, autrement dit n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabac, l’alcool et l’obésité, soit 153 000 nouveaux cas par an en France. L’exemple de la lutte antitabac illustre deux grandes stratégies préventives mises en œuvre : l’une visant à informer le public, et l’autre s’attaquant à l’agent cancérigène.
    Lutte contre le tabagisme, et lutte contre le tabac : quand les deux stratégies sont associées, des résultats tangibles sont observés. Les campagnes d’information, la loi Evin et les mesures qui ont suivi ont permis une réduction significative du tabagisme, même si aujourd’hui 12 millions de Français fument encore quotidiennement.

    Les limites de l’information
    Force est de constater qu’en matière de cancers évitables c’est surtout la première stratégie qui est le plus largement mobilisée par les pouvoirs publics. Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré sont les messages les plus diffusés pour diminuer les trois principaux facteurs de risque identifiés à ce jour.
    On connaît pourtant les limites de cette approche. Quelle est la portée du message « bien manger, bien bouger » du ministère de la santé et de la prévention quand il s’inscrit en petites lettres au pied d’images publicitaires vantant les qualités gustatives d’aliments ultratransformés dont on sait qu’ils augmentent les risques d’obésité et de cancer ?
    Est-il vraiment surprenant de constater un doublement du nombre de personnes obèses en vingt-cinq ans quand les gouvernements successifs ont été aussi peu enclins à réglementer l’offre industrielle en aliments obésogènes ? Les consommateurs sont avertis, mais cela exonère-t-il les pouvoirs publics de leurs responsabilités ? On peut le craindre en entendant les propos tenus par le président de la République, déclarant le 4 février 2021 que « 40 % des cancers pourraient être évités par des comportements plus vertueux ».

    L’importance des cancers professionnels
    Aussi vertueux que vous soyez, comment éviterez-vous d’être exposés à la pollution de l’air, de l’eau et des sols à l’origine de 10 % des cancers en Europe ? Comment vous protégerez-vous contre la dissémination des perturbateurs endocriniens et des polluants organiques persistants ? Faut-il rappeler le niveau alarmant de contamination par des molécules chimiques indestructibles appelées polyfluoroalkylés (PFAS) – révélé le 23 février par Le Monde et le « Forever Pollution Project » –, dont certaines cancérigènes probables, avec près de 1 000 sites pollués répertoriés sur notre territoire ? Que dire de l’exposition généralisée des Français aux pesticides ?

    L’autre sujet occulté par l’appel aux qualités morales individuelles est celui des cancers professionnels. Plus de 11 % des salariés dont 34 % des ouvriers qualifiés sont exposés à au moins une substance reconnue comme cancérigène dans le cadre de leur travail. Environ 4 % des cancers seraient d’origine professionnelle, un chiffre certainement sous-estimé car la contribution de seulement un cinquième des cancérigènes certains a pu être étudiée par les épidémiologistes faute de données robustes.

    Les cancers professionnels constituent la première cause de mortalité due au travail en Europe. Serait-ce, là aussi, une question de vertu et de prévention individuelle ? Nous serions en droit d’attendre que les pouvoirs publics affirment par leurs arbitrages la primauté de la santé publique sur la profitabilité des industries chimique, phytosanitaire et agroalimentaire.

    L’environnement le grand impensé du plan cancer
    Or, l’histoire du combat contre le tabac, l’amiante ou le chlordécone a montré la puissance et l’efficacité des lobbies industriels pour fabriquer du doute sur la validité des données scientifiques et obtenir des gouvernements qu’ils repoussent l’interdiction des produits toxiques qu’ils commercialisent.
    Le cas des nitrites, ces additifs alimentaires utilisés en charcuterie et qui, selon une publication de 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) provoqueraient chaque année en France 3 880 cancers du côlon et 500 cancers de l’estomac, est un exemple de plus d’un choix politique permissif aux intérêts économiques d’une filière industrielle. Il n’est, en effet, plus question de bannir ces composés comme le prévoyait la proposition de loi déposée en décembre 2021 par le député (MoDem) Richard Ramos, mais d’appeler les citoyens à limiter leur consommation de charcuterie tout en évoluant vers une baisse des doses maximales utilisables.

    L’un des objectifs prioritaires de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030) dont s’est doté notre pays est de réduire de 60 000 cas le nombre de cancers évitables annuels d’ici à 2040. Pour atteindre ce but ambitieux, ce plan recense une série de dispositifs incitatifs pour favoriser les changements de comportement individuels, en priorité vis-à-vis du tabac, de l’alcool et des modes de vie obésogènes. Cependant, comme le soulignait une chronique de Stéphane Foucart dans Le Monde du 28 février 2021, « l’environnement est le grand impensé de ce plan cancer ».

    Classes sociales et cancer
    Car s’il existe bien des actions prévues pour agir sur les facteurs de risque environnementaux et les cancers professionnels, elles seront inefficaces si elles ne s’accompagnent pas d’une intervention résolue de la puissance publique à l’échelle nationale, mais aussi européenne, pour taxer, limiter et surtout interdire des substances qui sont aussi pathogènes que rentables.

    La lutte contre ce fléau passe aussi par la réduction des inégalités sociales de santé puisque le cancer tue deux à trois fois plus les ouvrières et les ouvriers que celles et ceux appartenant à des classes sociales plus favorisées.
    En matière de cancer, une politique de santé publique réellement responsable doit s’appuyer sur deux jambes pour être efficace : une politique préventive visant à informer la population et une politique de réglementation stricte et de suppression des produits industriels cancérigènes. C’est à cette aune que devra être mesurée la détermination du gouvernement à lutter contre les cancers évitables.

    Les signataires de la tribune : Marc Billaud, directeur de recherche, CNRS ; Marie Castets, chargée de recherche, Inserm, responsable de l’équipe « Mort cellulaire & Cancers pédiatriques » ; Pierre Sujobert, hématologue, professeur des universités et praticien hospitalier ; Alain Trautmann, directeur de recherche émérite en immunologie, CNRS.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/29/prevenir-les-cancers-implique-de-taxer-limiter-et-surtout-interdire-des-subs

    #cancer #pathogènes #cancers_évitables #santé_publique #travail

  • Je me suis demandé, au fait, à part pour avoir ça dans un sous domaine à leur nom, ça fait quoi de plus que @rezo le portail indé de @bastamag ?
    https://portail.basta.media

    Z’aurait pu contribuer à moderniser les squelettes/le thème de rezo.net s’ils avaient de l’argent pour ça (là ils demandent 50000 euros pour le refaire encore mieux, et avec une app mobile).

    #presse #presse_indépendante #portail #agrégation

    • Je pense que ça peut apporter une autre sensibilité dans la sélection des articles, la possibilité de découvrir des choses différentes. C’est complémentaire.

      Ça me rappelle qu’il y a quelque temps, quelqu’un avait tenté un autre portail pensé comme une alternative à rezo.net, ça s’appelait reseau2.net.

      Ça n’a pas duré longtemps. L’auteur avait justifié l’arrêt de son portail, les raisons invoquées sont intéressantes, c’est un autre sujet : la désertion du numérique.

      L’Autre Réseau tire le rideau
      https://blog.monolecte.fr/2009/03/17/lautre-reseau-tire-le-rideau

      Il y a dix ans, j’étais musicien, j’écrivais, je jouais de la musique tous les jours avec mes amis, jusqu’au bout de la nuit. Peu de temps avant de « déserter », j’avais installé sur mon ordi un petit plug-in qui donne une moyenne de mon temps quotidien passé en ligne. Résultat (hors-boulot, et je bosse 35 h/semaine) : 300 minutes par jour ! Je n’en reviens même pas : où ai-je pris tout ce temps ? Mais c’est assez clair : je l’ai pris sur mon temps de lecture, sur mon temps de promenade, sur mon temps d’écriture, de musique, sur le temps que je passais avec mes amis et même sur mon temps d’ennui. Bref : le message dit tout : maintenant, c’est fini tout ça pour moi.

      (…) J’espère que vous ne serez pas un jour piégé dans les contradictions dont je n’ai pas su sortir, ou peut-être je vous souhaite à vous aussi d’en sortir ? je ne sais pas. En tout cas cela me ferait très plaisir un jour de vous rencontrer. Mais, de grâce, dans la vraie vie, par sur ce *$§=#^% de web.

  • Non, l’automatisation ne fera pas disparaître le travail. Entretien avec J. S. Carbonell – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/automatisation-travail-machines-industrie-entretien-carbonell

    David Broder – Votre travail résiste à l’idée que nous assistons à un « grand remplacement technologique » du travail humain. Pourquoi ? Et qu’est-ce que les caisses automatiques nous apprennent à ce sujet ?

    Juan Sebastián Carbonell – D’abord, parce que c’est faux ; le remplacement technologique n’a pas lieu. Je prends l’exemple des caisses automatiques, car il y a eu une controverse en France au début des années 2000. La CFDT (Confédération française démocratique du travail) a fait campagne contre elles, en disant qu’elles allaient remplacer les caissières des supermarchés. Les syndicats sont parfois eux-mêmes victimes de cette illusion : la mythologie capitaliste du « grand remplacement » du travail par les machines. Pourtant, vingt ans après leur introduction, les caisses automatiques ne sont présentes que dans 57% des supermarchés en France, et là où elles sont présentes, elles s’ajoutent, et ne remplacent pas, les caisses conventionnelles avec des caissières humaines. Elles ne sont pas non plus toujours aussi automatiques : il y a toujours des caissiers pour surveiller et aider les clients, même si leurs tâches ont changé.

    Le livre tente donc de remettre en question ce sens commun. Pour moi, le problème de la transformation du travail aujourd’hui n’est pas tant que les nouvelles technologies pourraient éventuellement remplacer les travailleur.euse.s, mais qu’elles sont utilisées pour dégrader les conditions de travail, faire stagner les salaires et mettre en place une flexibilisation majeure du temps de travail.

    #travail #salariat #automatisation #machines #capitalisme #délocalisations #livre

  • Derrière la folie des « government jobs » en Inde, une génération en mal d’avenir

    Frappée par le manque de perspectives économiques, toute une génération d’Indiens se rue vers l’emploi public. Beaucoup sacrifient plusieurs années à préparer des concours pour des postes non qualifiés, mais seulement une fraction des candidats parvient à décrocher un emploi.
     
     
    Le lieu tient davantage du hangar que de la salle d’examen. Dans cet espace austère, 2 500 élèves, assis sur d’étroits bancs de bois, épaule contre épaule, planchent frénétiquement sur leur copie. Cette classe préparatoire de Patna, dans le Bihar (est de l’Inde), est spécialisée dans les examens d’entrée dans la fonction publique. The Platform accueille quotidiennement des milliers d’élèves, avides de tester leurs connaissances. Deux fois par jour, moyennant 10 roupies à peine, soit 12 centimes d’euros, ils peuvent venir passer un concours blanc.

    Ici, on ne vise pas les très prestigieux examens d’entrée dans la haute fonction publique indienne. Les aspirants ont en ligne de mire les postes les moins qualifiés, qui ne nécessitent ni diplôme universitaire ni maîtrise de l’anglais. Même dans ces catégories, seulement une fraction des candidats parvient à décrocher un emploi public, souvent désigné sous le terme de « government job ». Les emplois de balayeur, de dactylo ou encore de réceptionniste pour le compte du gouvernement sont convoités, et la compétition est féroce.
     
    A Patna, le quartier de Musallahpur Hat, véritable jungle du coaching, est symptomatique de cette ruée vers l’emploi public qui obsède toute une génération d’Indiens. Il abrite un nombre incalculable de prépas similaires à The Platform. Cette partie de la ville en compte à elle seule un millier. Sur l’artère principale, l’horizon est bouché par l’empilement des pancartes publicitaires qui envahissent les façades tout en hauteur. Les silhouettes des instructeurs au statut de vedette font figure de produits d’appel, à l’instar de « Khan Sir », un enseignant dont la chaîne YouTube totalise plus de 15 millions d’abonnés.

    Les rickshaws et les vélos, transformés en véhicules publicitaires, crachent les horaires des différents cours de soutien. Des dizaines d’échoppes installées sur la chaussée ne semblent vendre que des polycopiés artisanaux à prix réduit des sujets de concours des années précédentes. A l’intérieur de ces immeubles, plusieurs milliers de jeunes Indiens passent des examens blancs et suivent des cours de maths appliquées aux chemins de fer, de culture générale ou encore de raisonnement logique, dispensés par des professeurs équipés de micros serre-tête. Par 40 °C, ils s’entassent chaque jour dans ces salles sans climatisation, dans l’espoir de décrocher un jour un emploi public.

     [...]

    « Obtenir un emploi public, c’est assurer le futur de quatre générations », dit un proverbe populaire dans les villages du Bihar, fait savoir Aman Kumar.

    Pourtant, le nombre d’emplois dans la fonction publique stagne. Par exemple, dans les chemins de fer indiens, l’un des plus importants employeurs au monde, le nombre de postes a même décliné au fil du temps, passant d’environ 1,5 million d’employés en 1988-1989 à près de 1,2 million aujourd’hui. « C’est une tragédie. A mesure que le nombre de jeunes éduqués augmente, les emplois publics stagnent, car le gouvernement sous-traite de plus en plus les tâches moins qualifiées à des entreprises privées. Lorsque les fonctionnaires œuvrant dans ces catégories prennent leur retraite, on ne les remplace plus », constate Santosh Mehrotra.

    https://justpaste.it/7al3g

    #chômage #Inde

  • Retour à la normale ?

    And crucially, we haven’t all weathered the same storm. Certain communities have been forced to shoulder the worst effects of the pandemic: people of color and those in poorer areas have suffered the most. And for many, a forced return to normalcy means returning with a disabling, life-shrinking condition: It’s estimated that 1.3 million people in the UK are living with long Covid, a term to describe a case of Covid that stretches on for weeks or months, with symptoms such as brain fog, fatigue, and shortness of breath.

    For some, there is no return to normal. For Nick York, the loosening of restrictions for others means tighter restrictions in his own life. York, who is in his late fifties and lives in the Midlands in England, has been living with chronic lymphocytic leukaemia, a cancer of the immune system, for over a decade. His condition means his body doesn’t mount a response to vaccines; it struggles to defend itself against any pathogen. For York and other immunocompromised people, a government’s declaration that society will “live with Covid” means it will be living without them. The dropping of masking requirements means he is largely confined to his home. He can’t go into shops. He can’t travel. He has spent the past two Christmases alone. He struggles to see his own daughter. “It’s essentially removed a swathe of society,” he says of the easing of restrictions.

    York describes himself as pretty resilient, but he says he feels forgotten—by his own local community and by the government. “The feeling of isolation, the mental health side of that, it’s hard to manage,” he says.

    One of the consequences of the government lifting restrictions is that the onus to take health precautions will fall from the collective to the individual. “As we move to thinking about Covid as an endemic risk instead of a pandemic, it comes along with this shift from a public health approach of ‘What can we all do to help reduce the systemic impact of this event?’ to this being one of all the risks that we’re trying to reduce for ourselves,” says Downs. “And it’s going to take a while for people to reorient and make their own decisions.”

    Politicians Say It’s Time to Live With Covid. Are You Ready?
    As countries declare endemicity and drop restrictions, how does a battered and bruised society embrace a sudden return to normality?
    https://www.wired.com/story/living-with-covid-new-normal

  • La « ville de demain » : vers une « déspécialisation » des bâtiments pour s’adapter aux nouveaux modes de vie ?
    https://www.banquedesterritoires.fr/la-ville-de-demain-vers-une-despecialisation-des-batiments-pour

    La crise du Covid-19 est venue accélérer les changements en cours dans les #modes_de_vie et de travail, avec l’essor du #télétravail, des #espaces_partagés... Lors de la quatrième table-ronde « Travailler, se déplacer, consommer, habiter », organisée le 21 septembre 2021 dans le cadre de la réflexion « Habiter la France de demain », sociologues, architectes, acteurs du bâtiment, partenaires publics et privés, ont esquissé les évolutions nécessaires pour s’adapter à ces mutations profondes. L’un des leitmotiv : la « #déspécialisation » des bâtiments.

    #urbanisme

  • Dans les règles de l’art - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2021/09/13/dans-les-regles-de-lart

    Le 5 septembre dernier, la sémillante ministre de la Culture lâchait au cours d’une (longue) émission consacrée à sa politique culturelle sur la radio homonyme cette toute petite phrase insignifiante que personne (ou presque) n’a relevée  :

    les syndicats pour les artistes ça ne compte pas !
    La politique culturelle de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture et de la Communication, France Culture, le 5 septembre 2021

    • Mon premier déménagement, je l’ai fait de nuit, ma 4L fourgonnette pleine à craquer. De la banlieue Nord de Paris pour Le Mans, quasi incognito pour échapper à mon harceleur.
      Le dernier, c’était pour la maison d’à-côté, il y a neuf ans. Le plus éreintant. Précisément parce que c’était la maison (et le jardin !) voisin et que j’en ai est fait une grosse part seule. J’avais cisaillé la clôture côté jardin pour passer mes affaires, dont une partie de mes plantes en transit dans des potées en terre. J’avais une petite semaine semaine officieuse pour le faire mais officiellement 2 jours. Le week-end. Et le week-end, je l’ai passé à virer les linos des deux pièces de l’étage, l’atelier et la chambre, décaper les parquets (avec une machine louée mais pas celle pour faire les bords et c’était l’autre erreur), passer de l’huile et poser les meubles.
      J’ai été aidé le week-end par des potes mais c’était chaud.
      Pour le banquet final j’ai dû annuler : énorme coup de fatigue, nausées, vertiges, j’étais épuisée, je ne pouvais plus bouger un orteil. J’espère que c’est le dernier déménagement de ma vie avant le grand départ.

    • Ton article est de circonstance : j’encartonne toute la semaine (et je charrie dans mon nouveau chez moi dans la foulée). Restera les potes pour ce qui reste. Allez hop sur ce, direction déchetterie !

    • @monolecte : ah ben oui effectivement 26 passages en temps normal c’est large, mais quand on déménage… (enfin perso là je dégage un max de souk, 10 années d’accumulation, argl, plus les travaux que je fais dans mon nouveau chez moi).

      Et puis le nombre de voyages ça ne me parait pas super pertinent : 26 voyages avec une voiture « standard » valent 26 voyages avec un camion de 12m³ ? Si c’est ça c’est vraiment n’imp.

      Et oui effectivement, c’est presque une incitation au bennage sauvage ça…

    • De mon côté, le « petit » dernier date d’il y a sept mois. Entreprise aussi, deuxième confinement oblige (décembre). Mais au final, nous avons été bien contents de confier nos 100 mètres-cubes à des muscles tiers, surtout pour le piano et la statue en pierre volcanique. Au départ, dans notre stupide candeur, on avait prévu trois voyages avec un fourgon de 30 m3, aidés par des copains pour parcourir 50 km entre l’ancien et le nouveau domicile. Avec l’entreprise, déménagement sur deux jours et deux voyages avec un 19 tonnes chargé ras la gueule.
      L’addition fut salée (et surtout non budgétisée) mais nos carcasses plus trop jeunes en furent fort aise, malgré le fait qu’on nous ait dit que les déménagements « par ses propres moyens » étaient toujours autorisés. Et à ce propos, nous avons entendu tout et n’importe quoi pendant cette période de cagade générale. Enfin, ne voulant pas mettre les copains en porte-à-faux avec la maréchaussée, on a choisi les démés pros. L’équipe était très sympa et comme ils ont par deux fois risqué l’accident du travail avec la statue, on leur a filé un pourliche pour la bonne cause.
      Saviez-vous que les tarifs peuvent varier du simple au double pour un même déménagement ? Les pires périodes, c’est l’été et ... la fin d’année car beaucoup de demandes. C’est quand même ballot ... Bon, le commercial nous a proposé une réduc si on réglait avec un chèque « crédit-à-bricole ». Ça tombait bien : c’est la banque de Madame. On est quand même peu de chose quand on passe entre les griffes de ces chacals.

  • Covidrome - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2021/05/24/covidrome

    La porte vitrée s’ouvre sur un long couloir étroit et sombre. Un homme nous barre la route avec un énorme distributeur à pompe de GHA1. Sur le côté, à sa hauteur, il y a une femme debout devant une sorte de guéridon de bar qui parcourt une liste de nom qui s’étale sur une liasse de feuilles A4. Le couple devant nous franchit le seuil et là, la femme au guéridon retire son masque complètement en s’écriant  :

    -- « Salut [Machine], quelle bonne surprise  ! Tu as vu  ? Avec mon masque, tu ne m’as pas reconnue  ! »

    Le fait que [Machine] ne retire pas son masque pour répondre ne me console pas vraiment de l’inénarrable abattement qui vient de me tomber dessus.

    • — « Et fermez la porte ! », poursuit le type le moins informé de l’univers.

      Non, mais ... lol (jaune) ...

      Quand la déréliction des services publics obligent les bénévoles à organiser des « sévices » publics ... Mais bon, le CAC40 se porte de mieux en mieux et on nous affirme sans sourciller que, si les prix des carburants « flambent » à la pompe, c’est que l’économie redémarre (comme la chenille) ...

      https://www.youtube.com/watch?v=m8tjtjKAhXQ

    • Oui, le réseau Obépine est une source très sûre : difficile de s’arrêter de chier pour cacher le virus sous le tapis. Asymptos ou pas, tout finit dans le même pot et donne un très bon aperçu de la situation.

      Clairement, dans les métropoles, ce n’est pas la fête du slip qui prédomine, par contre, on retrouve les niveaux de juillet dernier dans les petites villes secondaires.

      Clairement, on repart vers une circulation en clusters, localisée dans les quartiers denses des métropoles.

      Maintenant, avec un vrai tracking et un plan pour améliorer l’aération des bâtiments publics, on pourrait y arriver. Vraiment.

      Mais ça impliquerait des investissements et surtout la prise en compte des 13 millions d’otages de l’EN…

      Je pense qu’ils vont tenter de vacciner au moins le second degré avant la rentrée. Ça pourrait marcher, mais reste le problème des mutants dont les gosses sont les probables incubateurs et la question globale de la diffusion des vaccins dans les pays pauvres (90% de l’humanité, pour la faire courte).

      Si on ne libère pas les vaccins maintenant, on est possiblement grillés pour l’automne.

      Autre variable : les comportements cet été. Avec un minimum de combo port du masque en intérieur + aération, on pourrait ne pas relancer la sulfateuse pour la rentrée… Mais on a dit trop de conneries depuis trop de temps pour obtenir une adhésion suffisante : je trouve les commentaires sous mon billet très éclairants sur la pénétration des yolos en population générale. Et du coup, je ne suis pas optimiste.

    • Ah, je n’ai lu que le premier commentaire sous ton billet hier soir. J’aurais été en situation pour, j’aurais répondu d’un simple « Crétin ». Le niveau atteint par la crise continue que l’on endure depuis quelques dizaines d’années est épouvantable en ce qu’elle fait sortir du bois un nombre impressionnant de crétins dont on n’avait pas idée jusqu’alors. Vraiment. Je savais qu’ils existaient. Mais je ne les savais pas aussi nombreux, et ne pensais pas que la rationalité pouvait à ce point être multiple et donner lieu à de telles leçons de rationalité crétine, comme on peut le lire sous ton billet. On cause de post-vérité, mais on peut aussi parler de post-rationalité. Quoi qu’on devrait sans doute, pour gagner du temps, se contenter d’utiliser le mot « crétinerie ».

  • L’OMS révise sa position sur la transmission aérienne de la COVID-19 | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/science/600500/l-oms-revise-sa-position-sur-la-transmission-aerienne-de-la-covid-19

    Toutefois, le 30 avril, l’organisation a révisé la version anglaise de sa fiche. Elle met maintenant les aérosols sur un pied d’égalité avec les gouttelettes. En outre, elle explique que le virus peut se propager dans les lieux intérieurs bondés ou mal ventilés. « Il en est ainsi parce que les aérosols restent suspendus dans l’air ou voyagent au-delà d’un mètre de distance (longue distance) », explique-t-elle.

    Le 7 mai, l’agence américaine de santé publique (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) modifiait sa position à son tour. Elle insiste désormais sur la transmission par la respiration. « Inspirer de l’air à proximité d’une personne infectée » figure maintenant au sommet de sa liste des modes de transmission. La mise à jour tranche avec la position précédente de l’agence, qui se focalisait sur les gouttelettes non volatiles.

    Les récentes révisions de l’OMS et des CDC pourraient représenter « l’une des avancées les plus importantes en matière de santé publique durant cette pandémie », a écrit la sociologue Zeynep Tufekci, qui analyse en profondeur la cohérence scientifique des recommandations publiques depuis le début de la pandémie, dans un texte d’opinion publié dans le New York Times.

    Si l’importance des aérosols avait été acceptée plus tôt dans la crise, les autorités auraient pu encourager des comportements plus efficaces, soutient Mme Tufekci. Par exemple : favoriser le temps passé à l’extérieur ; mieux ventiler et filtrer l’air dans les espaces intérieurs ; seulement limiter les rassemblements propices aux événements de superpropagation ; et se calmer avec la désinfection des surfaces.

    #Covid_19 #Transmission #Zeynep_Tufekci

  • Pandémicide - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2021/05/03/pandemicide

    Nous traversons la pandémie les yeux rivés sur l’espérance d’un monde d’après, un monde qui aura pris la mesure de la crise surmontée et surtout de toutes celles à venir, un monde qui aura appris de ses erreurs, mais surtout de ses réussites communes. À l’échelle mondiale, tous les pays ont tiré les conséquences de la pandémie et ont fait leurs choix  : certains pour leur population et d’autres contre. Ces choix sont essentiellement politiques.

  • Travail à la demande - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/075833-000-A/travail-a-la-demande
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/075833-000-A/1920x1080?ts=1619444271&watermark=true&text=true

    Livraison de repas à domicile, voitures avec chauffeur, participation rémunérée à des sondages : « l’économie des #petits_boulots » ou « #gig_economy » génère un chiffre d’affaires planétaire de 5 000 milliards de dollars, en constante expansion. Des États-Unis au Nigeria, de la France à la Chine, un voyage à la rencontre des travailleurs « #à_la_tâche » de l’économie numérique mondialisée.

  • On en a grosses - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2021/03/08/on-en-a-grosses

    Je voulais faire l’impasse sur le 8 mars et finalement, c’est le patriarcat qui a décidé de faire de cette journée aussi une journée comme toutes les autres, c’est-à-dire une journée de plus où l’on méprise les gonzesses et où l’on doit se préoccuper une fois encore des pauvres petits problèmes existentiels de ceux qui souffrent de tous leurs privilèges.

  • Le mot de la fin - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2021/02/24/le-mot-de-la-fin

    Ma grand-mère avait coutume de commencer les livres par la fin. Elle ne lisait même pas la quatrième de couverture, non, elle l’ouvrait comme le fait aujourd’hui un lecteur de mangas, parcourait les 2-3 dernières pages et décidait alors seulement si le bouquin valait la peine d’être lu.

  • Ces coupes budgétaires frappant les personnes en situation de handicap qui pourraient gagner la France - Basta !
    https://www.bastamag.net/coupes-budgetaires-Royaume-Uni-frappant-les-personnes-en-situation-de-hand


    C’est ce que raconte le film « Moi, Daniel Blake » https://blog.monolecte.fr/2017/05/07/nous-daniel-blake

    À partir de 2010, des dizaines de milliards de livres sterling ont été retirées des budgets des dépenses sociales desquelles beaucoup de personnes handicapées dépendaient. Ces réductions budgétaires ont été dévastatrices parce qu’elle se sont faites à plusieurs niveaux : vous pouviez subir à la fois une réduction de votre aide sociale, puis voir vos prestations d’invalidité supprimées, et perdre en plus une partie de votre aide au logement. Cela a poussé certaines personnes encore plus loin dans la pauvreté et l’isolement. D’autres qui avaient eu jusqu’ici une vie indépendante et relativement confortable se sont retrouvées pour la première fois de leur existence confrontées à de graves difficultés financières et à des conditions de vie indignes. Une foule de statistiques montrent cela. Mails il était pour moi aussi vraiment important de parler des personnes qui se cachent derrière ces chiffres : des êtres humains qui ont les mêmes espoirs et les mêmes craintes que les autres, et le même droit à une vie bonne et agréable.

    Je pense par exemple à Jimbob, un retraité écossais atteint de maladie pulmonaire et d’arthrite qui a vu ses prestations d’invalidité interrompues pendant la première vague d’austérité. La perte de ses prestations a eu pour conséquence qu’il ne pouvait plus se permettre de mettre le chauffage chez lui, et je lui avais parlé pendant un hiver glacial. J’ai été frappée par la façon dont il essayait de s’en sortir au quotidien malgré tout : ne chauffer qu’une seule pièce, se blottir dans sa voiture avec son chien, et même s’asseoir dans une tente à l’intérieur de son appartement parce qu’un espace confiné est plus chaud. Je pense aussi à Rachel, une personne en fauteuil roulant qui avait vu son aide sociale se réduire lentement, jusqu’à ne plus en avoir du tout. J’ai parlé à de nombreuses personnes qui ont perdu ces dernières années leurs prestations d’aide humaine à la vie quotidienne, mais la situation de Rachel m’a vraiment marquée. Sans aucun soutien, elle était mal nourrie et dormait parfois dans son fauteuil roulant faute de pouvoir atteindre seule son lit.