StreetPress | Le magazine urbain

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  • En lien avec la mise au pas illibérale des médias, on nous raconte ici les tribulations du groupe #Altice et de son propriétaire, le richissime #Patrick_Drahi.

    DrahiLeaks saison 3 : Altice, le groupe propriétaire de SFR pourrait s’écrouler | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1711104714-drahileaks-altice-groupe-proprietaire-sfr-pourrait-ecrouler- le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont le fruit d’un travail en commun de plusieurs mois. Nous avions, en décembre 2022 et en avril 2023, mis en ligne une quinzaine d’enquête. Ce lundi, nous publions une nouvelle série de révélations. Au menu : fraude fiscale, immobilier, yacht et spéculation.

  • À Béziers, le syndicat Force Ouvrière roule pour Ménard et l’extrême droite
    https://www.streetpress.com/sujet/1709135381-beziers-syndicat-force-ouvriere-robert-menard-extreme-droite

    FO main dans la main avec l’extrême droite à Béziers ? Jean-Pierre Andrieu, le secrétaire général de l’union locale, conteste… Il lance :

    « En quoi Robert Ménard est-il d’extrême droite ? »

    Sans se démonter, le syndicaliste affirme que la municipalité n’a « pas supprimé de libertés aux Biterrois ». « Ménard n’a pris aucune mesure d’extrême droite depuis son élection », ose-t-il.

  • Emmaüs Tarn-et-Garonne accusé d’avoir exploité des enfants | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1709051448-emmaus-tarn-garonne-accuse-exploite-enfants-mineurs

    Christian Calmejane, trésorier d’#Emmaüs International jusqu’en 2023, aurait exploité des mineurs dans la communauté qu’il dirige dans le Tarn-et-Garonne. Agés de 14 à 17 ans, ils devaient trier les vêtements, gérer les espaces verts ou la crèche.

    La Ville-Dieu-du-Temple (82) – Ce 6 juin 2023 au petit matin, la brigade de recherche de Castelsarrasin, petite ville en banlieue de Montauban (82), interpellent quatre individus à leurs domiciles. Ils sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 57.000 euros des caisses de l’association Emmaüs Tarn-et-Garonne. Parmi les gardés à vue, une figure du mouvement de l’Abbé Pierre : Christian Calmejane, ancien trésorier d’Emmaüs International – qui fédère l’ensemble des groupes dans le monde – et directeur de la communauté locale depuis 27 ans. Ce dernier a comparu devant le tribunal judiciaire de Montauban en novembre dernier et a été sommé de justifier un dépôt suspect de 83.000 euros en liquide sur ses comptes personnels. À la surprise générale, il a finalement été relaxé. Le procureur, qui avait requis contre lui 12 mois de prison avec sursis pour blanchiment aggravé et abus de confiance, a fait appel de la décision.

  • Coup de filet dans l’extrême droite : 39 membres des Zouaves et du GUD arrêtés à Paris - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/politique/extreme-droite/coup-de-filet-dans-lextreme-droite-39-membres-des-zouaves-et-du-gud-arretes

    Trente-neuf hommes, membres des Zouaves Paris ou du #GUD, dont leurs leaders respectifs Marc de Cacqueray-Valmenier et Gabriel Loustau, ont été arrêtés samedi 10 février. Certains « fichés S » ont déjà eu maille à partir avec la justice. Ils sont soupçonnés de s’être rassemblés pour « commettre des dégradations » alors qu’ils se recueillaient sur la tombe de l’antisémite Robert Brasillach.

    https://www.streetpress.com/rubriques/extremedroite2022
    #extrême_droite #nazis

  • Le néofasciste et ami de Marine Le Pen, Axel Loustau, prestataire de services de la RATP et de la Cité des sciences | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1706627486-neofasciste-ami-marine-le-pen-axel-loustau-prestataire-ratp-

    Astoria Sécurité, entreprise d’Axel Loustau, militant néofasciste et ami de Marine Le Pen bénéficie de juteux contrats avec la RATP et la Cité des sciences, encaissant plus de 25 millions d’euros d’argent public.

    Porte de la Villette, Paris 19e – Un mardi matin à la Cité des Sciences et de l’Industrie, on ne croise guère que des groupes scolaires agités et des agents de sécurité. Des fouilles à l’entrée au contrôle des billets, jusqu’au cœur des expositions, impossible d’échapper à ses hommes et femmes en costume au revers brodé d’un triangle rouge vert et bleu, le logo d’Astoria Sécurité. L’entreprise est, sous différents noms, depuis plus de dix ans, le principal prestataire sur les sujets de sécurité d’Universcience, le gérant de la Cité des Sciences et du Palais de la Découverte. Une activité des plus lucratives : depuis la signature du premier contrat en 2011, la société a encaissé, selon nos calculs, près de 25 millions d’euros d’argent public.

    #Astoria #surveillance #vigiles #GUD #droites_extrêmes #RN

    Quand les délégations de « sévices publiques » engraissent le #fascisme ...

  • Le ministère de l’Intérieur envisage la dissolution de trois associations qui soutiennent la Palestine
    https://www.streetpress.com/sujet/1705598072-ministere-interieur-envisage-dissolution-rois-associations-p

    Selon des documents rédigés par les services de renseignements, le ministère de l’Intérieur envisage la dissolution de trois associations pro-palestiniennes : le Comité Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et Capjpo EuroPalestine.

    Ce cauchemar.

  • « METOO N’A PAS ATTEINT NOS QUARTIERS POPULAIRES »

    Les Clandestines : Neuf femmes victimes de violences conjugales se battent pour éviter un autre féminicide dans leur cité

    À Rennes, neuf militantes se font appeler Les Clandestines. Toutes victimes de violences conjugales, elles font de leur passé une force pour aider d’autres femmes du quartier de Villejean et empêcher de nouveaux féminicides.

    https://www.streetpress.com/sujet/1702640348-rennes-femmes-lutte-feminicide-violences-sexistes-conjugales

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/28/violences-faites-aux-femmes-les-intentions-ne-suffisent-pas/#comment-59757

    #feminisme #violence

  • Sur le plateau de Millevaches, trois médias privés de subventions parce que trop à gauche | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1702304380-plateau-millevaches-medias-prives-subventions-gauche-ministe

    Cette année, Télé Millevaches, IPNS et La Trousse corrézienne n’auront pas d’argent du Fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité. Les journalistes dénoncent une décision politique venue de l’Intérieur.

    Le couperet est tombé le 27 novembre 2023. Télé Millevaches, IPNS et La Trousse corrézienne ne bénéficieront pas du Fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité (FSMISP) comme les années précédentes. Les trois médias implantés sur le plateau des Millevaches et alentour, un territoire « hyper-rural » réparti sur plusieurs départements de Nouvelle-Aquitaine, ne sont pas dans la liste des titres soutenus, que StreetPress a pu consulter. Les responsables des médias lancent l’alerte : pour eux, le ministère de l’Intérieur est dans le coup. (1)

  • La Caf des Landes condamnée pour avoir mis fin au RSA d’allocataires après un contrôle | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1701427927-caf-landes-condamnee-rsa-allocataires-controle-aides-pauvret

    « Après des contrôles, il arrive que certaines Caf coupent le RSA à titre presque punitif et ne le rétablissent jamais ensuite », dénonce Maître Terrasson. D’après lui, il s’agit de mesures « illégales, vexatoires et humiliantes » :

    « D’éventuelles irrégularités déclaratives ne justifient en rien qu’il soit mis fin à des prestations de survie. Le RSA est un droit, pas une aumône. »

    L’autre problème, selon l’avocat, est le manque de précision comptable de l’institution qui ne justifie jamais les sommes qu’elle réclame. « La Caf est incapable d’avoir la précision qu’elle exige pourtant d’allocataires dans le besoin ! » tonne-t-il. Il n’est pas rare qu’elle récupère plus que ce qu’elle ne devrait, et se fasse ainsi de l’argent sur le dos des plus précaires. Ce qui s’expliquerait justement par le fait que les allocataires ne font que très rarement valoir leurs droits.

    • Le 13 novembre 2023, le tribunal administratif de Pau a jugé que la Caf n’avait pas à suspendre les aides d’un couple d’allocataires vivant sous le seuil de pauvreté.
      Magali et Serge, 48 ans, sans-emploi tous les deux, et leur fils de 22 ans, ont l’habitude de vivre avec presque rien. La famille remplit régulièrement son frigo aux Restos du Cœur. Dans son modeste appartement à Mont-de-Marsan, dans les Landes (40), elle n’a plus d’eau chaude ni de chauffage depuis un an, la faute à une dette de 4.000 euros auprès d’EDF. Tout a encore empiré depuis un contrôle de la caisse d’allocations familiales (Caf), en avril dernier. Depuis cette date, l’organisme leur réclame un trop-perçu de 17.722 euros qui a entraîné la suspension du revenu de solidarité active (RSA) de Serge et la baisse des allocations personnalisées au logement (APL) de Magali. Ils doivent désormais plus de 5.000 euros à leur fournisseur d’électricité, ne sortent même plus pour aller à la plage car il faudrait payer un ticket de bus et se demandent comment nourrir leurs deux chats.

      Alors, le 13 novembre 2023, en apprenant la décision du Tribunal administratif de Pau, ils ont eu l’impression de sortir un tout petit peu la tête de l’eau. Dans le cadre d’une procédure d’urgence, le juge des référés a estimé que la Caf des Landes n’avait pas le droit de mettre fin au RSA de Serge, le couple ayant des ressources inférieures au seuil de pauvreté. « C’était un gros gros soulagement », souffle Magali, la voix tremblante à travers le téléphone. « Les allocataires pensent souvent, à tort, que la Caf est toute puissante, mais cela prouve que les tribunaux peuvent encore être des garde-fous », estime leur avocat Clément Terrasson qui souligne une décision « rare ». En outre, la juridiction reproche à l’organisme de protection sociale d’avoir effectué des retenues sur leurs aides avant même d’avoir étudié les #recours des allocataires, pourtant faits dans les délais.

      Une affaire banale pour des allocataires de la CAF

      « C’est une affaire triste mais on ne peut plus banale », note maître Clément Terrasson. Comme StreetPress l’a raconté dans un précédent article, les #trop-perçus touchent des millions d’allocataires de la Caf ou de #Pôle Emploi souvent en raison d’une erreur de l’organisme, parfois à tort.

      Après avoir enchaîné les petits boulots, Magali a dû arrêter de travailler à cause d’une d’une polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune qui atteint les articulations. Depuis dix ans, la quadragénaire touche une pension d’#invalidité d’environ 430 euros par mois. Quant à Serge, auteur de quelques ouvrages sur le rock, il a perdu son emploi alimentaire dans une station-service et n’a plus le chômage depuis 2020. L’écrivain occasionnel touche un RSA de 450. À cela s’ajoutent des #APL de plus de 300 euros. Devant les juges, ils estiment vivre à trois avec 1.300 euros d’aides, dont 600 euros partent dans leur loyer.

      Le 5 avril 2023, une agent de la Caf se présente chez Magali et Serge pour un #contrôle, après leur avoir demandé de préparer des documents comme leurs relevés bancaires et leurs avis de non-imposition. Après avoir feuilleté leur dossier, la salariée de la Caf les informe qu’ils n’ont pas déclaré les aides familiales, conséquentes, qu’ils ont reçues ni les droits d’auteurs de Serge – autour de 250 euros en trois ans. Elle leur annonce qu’ils vont passer en « commission fraude ». « J’étais en larmes et j’ai eu l’impression que ça l’agaçait », se souvient Magali, qui s’est sentie humiliée. Elle assure :

      « Pour les anniversaires ou à Noël, ma famille nous envoie de l’argent pour nous aider… Je ne savais qu’il fallait déclarer ce qu’on touchait d’aide familiale ! » [mieux vaut éviter : en espèces, par mandat, ou par l’entremise d’un prête nom sans dossier Caf, ndc]
      Vingt jours plus tard, le RSA de Serge est interrompu et sur le site de la Caf, le couple découvre qu’il doit un total de 17.723 euros. Le 5 juin 2023, ils font un recours administratif préalable contre ces décisions, qui n’est jamais pris en compte.

      La famille est détruite

      « On n’a jamais eu énormément d’argent. Mais là, ça nous a détruits. C’est un peu comme si, quand on est pauvre, on ne peut jamais s’en sortir… » s’exaspère Magali. La maman en situation de handicap dit être tombée dans un état dépressif sévère avec l’envie de « passer à l’acte ».

      Au-delà des sommes qui représentent une véritable épée de Damoclès pour les allocataires touchés par un tel contrôle, c’est l’accusation de #fraude qui la heurte. Elle se souvient d’une conversation particulièrement blessante avec une #assistante_sociale du département. « Elle m’a dit que je vivais au crochet de la société depuis trop longtemps et qu’on allait me remettre au travail » , raconte Magali :

      « Quand on entend des choses sur les #fraudeurs à la télé, on ne se rend pas compte qu’on peut rentrer dans cette case. On n’a escroqué personne, on ne s’est pas enrichis… On n’a même pas de four à micro-ondes ! On essayait juste de survivre dans un quotidien un peu compliqué. »

      Le tribunal pour obliger la Caf à rendre des comptes

      La mère de famille, qui milite au sein de la #CGT_chômeurs et précaires, en parle à ses copains syndicalistes. C’est grâce à l’un d’eux qu’elle est mise en relation avec l’avocat Clément Terrasson, qui a fait de l’aide aux #allocataires de la Caf l’une de ses spécialités. Avec son conjoint, Magali décide de se battre pour leurs droits devant la justice. « J’ai eu l’impression d’avoir été piégée et qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’on se défende », dit-elle.

      [passage cité au-dessus]

      Le combat judiciaire du couple des Landes n’est pas fini. Si Serge devrait récupérer son #RSA dans quelques jours, la décision en référé est une mesure d’urgence et le jugement final aura lieu dans environ un an et demi. Magali conclut :

      « Je suis contente d’avoir gagné. Maintenant, on sait que c’est possible et qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. »

      #indus #droit #Caf #précaires #data_mining #société_punitive

  • BD censurée à Quai des bulles : la liberté d’expression tombe à l’eau
    https://actualitte.com/article/114535/politique-publique/bd-censuree-a-quai-des-bulles-la-liberte-d-expression-tombe-a-l-eau

    Tiens, tiens, enfin des réflexions intéressantes sur la « liberté d’expression », mot d’ordre à tout faire de l’extrême droite libertarienne. Et le distingo entre « censure » et « rapport de force idéologique ». Cela ouvre une voie pour une expression réellement progressiste et alternative.

    Le festival malouin dédié à la bande dessinée se tenait du 25 au 27 octobre sous le ciel breton. Pour l’occasion, des planches étaient exposées dans la ville, tout au long des semaines qui suivaient l’événement. Certains dessins ont suscité une vague d’indignation, au point d’être retirés prématurément, sur décision du président de l’association Quai des bulles, Georges Coudray.

    Publié le :

    30/11/2023 à 16:03

    Ugo Loumé

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    ActuaLitté

    Les cases de tienstiens n’ont pas plu à Saint Malo. Pourtant, sa bande dessinée Koko n’aime pas le capitalisme, publiée par la maison indépendante Bandes Détournées, a conquis plus de 20.000 lecteurs (selon Ouest-France, 10.500 selon nos données Edistat, auxquels il faut ajouter les précommandes). Son compte Instagram rassemble lui près de 77.000 personnes.

    Cependant, son coup de crayon engagé n’est pas du goût de tous. Notamment de celui des agents de sécurité de la ville, qui n’ont particulièrement pas apprécié les satires de l’auteur de bandes dessinées. Surtout lorsque ce dernier, habitué à détourner des films ou émissions cultes, fait chanter aux Choristes le célèbre slogan « Tout le monde déteste la police ». Des œuvres « heurtant » les forces de l’ordre, tout autant que certains élus du Rassemblement national qui n’ont pas manqué l’occasion de s’exprimer. Loin de l’esprit Charlie prôné tout le long de « l’arc républicain ».

    Les organisateurs de Quai des bulles ont reconnu « quelques réserves exprimées par certaines personnes concernant l’humour grinçant de cette exposition, ce qui a déjà été le cas à quelques reprises depuis la création du festival ».

    Les planches ont donc été retirées le 17 novembre, alors que l’exposition devait durer 9 jours de plus. Un choix assumé par Georges Coudray, président de l’association Quai des bulles, visiblement à la demande de la ville de Saint-Malo (ActuaLitté a contacté la municipalité qui botte en touche : le maire ne souhaite pas commenter cette affaire).

    « Ce n’était pas un choix facile. Mais je l’assume pleinement. Je n’ai pas été forcé, mais il m’a fortement été demandé de le faire et je l’ai accepté dans un souci d’apaisement et de vivre ensemble. » Il ajoute : « J’ai estimé que cette exposition avait fait la plus grosse partie de son temps. Je n’aurais jamais accepté de la retirer le premier jour du festival. »

    Ce dernier ne se pas cache pas de la censure qui a été exercée, ni de la volonté de faire un pas vers son origine : « J’ai imaginé la police qui fait des rondes tous les jours. C’est peut-être eux qui voient le plus l’exposition au sein de Saint-Malo. Et ces gens, le festival en a besoin : avoir la police qui fait des rondes, c’est un gage de sécurité qui est très important pour un festival. »

    Un geste consensuel, donc, pour l’équipe du festival qui tenait, selon Ouest-France, à « réaffirmer son soutien indéfectible envers l’auteur ».
    Pas de « droit absolu »

    tienstiens et les éditions Bandes détournées, eux, ne s’indignent pas : « Nous ne criions pas à la censure. Les trente planches avaient été choisies parmi les plus politiques de l’album et nous ne sommes pas étonnés de la réaction qu’elles ont provoquée. Et tienstiens ne défend pas l’idée qu’il y aurait un droit absolu à la liberté d’expression », a expliqué la maison indépendante à L’Obs.

    En bon marxiste matérialiste, tienstiens refuse de jouer sur le plan des idées. Et s’attaque justement à la liberté d’expression dans son ouvrage à paraitre, Situations, co-réalisé avec le scénariste Maxime Morin. Selon eux, cette notion ne fait que protéger « l’atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné tous [ses] défenseurs : l’idéologie ultra-libérale des années 80. » « En gros, pour les droitos, l’art est un moyen au service de leur amour-propre. »

    L’auteur de BD et sa maison d’édition préfèrent voir les choses en termes de domination matérielle, et souhaitent profiter de cet événement pour mettre en lumière le rapport de force qui a, selon eux, été rendu visible ici : « L’organe de la police impose sa volonté au festival en trois semaines. Il est amusant de comparer avec le temps qu’il a fallu par exemple pour que la société française accepte la notion de "violence policière". »

    ActuaLitté a contacté tienstiens afin d’approfondir sa perspective matérialiste sur la liberté d’expression et obtenir son retour sur ce qu’il appelle le « Saintmalogate ». Ce dernier a répondu au nom de Maxime Morin, coauteur de Situations, de ses éditeurs et de lui-même :

    Le concept de « liberté d’expression » reposerait sur l’autodétermination du sujet, qui serait parfaitement libre de se réaliser dans et par le langage que le pouvoir met à sa disposition. Cela est évidemment une chimère constitutive du néolibéralisme : il n’y a pas d’autodétermination du sujet, lequel est toujours déterminé, à différents niveaux, par des structures (économiques, politiques, ontologiques).

    - tienstiens

    Une fois cette chimère dévoilée, les auteurs de Situations peuvent se concentrer une autre forme de censure, plus subtile, que Barthes appelait la « censure profonde » et qui, selon les mots du philosophe français que tienstiens cite « ne consiste pas à interdire (à couper, à retrancher, à affamer), mais à nourrir indûment, à maintenir, à retenir, à étouffer, à engluer ». En d’autres termes : une force qui agit sur le sujet pour l’empêcher d’agir autrement.

    En cela, la satire, celle qu’on retrouve dans Koko notamment, « n’a pas un statut à part vis à vis de la censure, et à ce titre elle s’inscrit tout autant dans ce rapport de force déséquilibré. » Il s’agit alors de se concentrer sur les conditions matérielles globales dans lesquelles nous nous trouvons, plutôt que sur un cas particulier d’atteinte à la « liberté d’expression ».
    Démasquer la réalité

    Le « Saintmalogate » ne serait donc pas une chose si négative pour tienstiens et les siens, en ce qu’elle dévoile dans la réalité ce qui est montré dans la bande dessinée, et permet ainsi d’amorcer une lutte matérielle, loin de l’opposition contrôlée qui se jouerait sur le plan des idées.

    Le tout dans une volonté de s’extirper des différentes fictions qui masquerait le « fond politique sérieux » de toute chose, à commencer par les créations de tienstiens : « L’idée n’est pas de se cacher derrière l’humour. »

    Pour nous, refuser d’utiliser la liberté d’expression comme défense, c’est non seulement montrer que dans les conditions matérielles actuelles, elle est une arme plus souvent au service du pouvoir que des opprimés, mais aussi accepter le fait qu’on soit dans un rapport de force, que l’on tente de retourner à notre avantage. C’est justement ce que l’on fait en renversant la censure par effet Streisand pour se rendre plus visible.

    - tienstiens

    • Koko n’aime pas le capitalisme | Bandes Détournées
      https://www.bandesdetournees.fr/product-page/koko-n-aime-pas-le-capitalisme

      Tienstiens publie depuis 3 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.

    • Koko n’aime pas le capitalisme - Ulule
      https://fr.ulule.com/tienstiens_bd

      Résumé :
      Tienstiens publie depuis presque 2 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourrissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.
      De cette belle rencontre est né « Koko n’aime pas le capitalisme et autres histoires », un livre compilant des strips déjà publiés et des inédits jamais vus sur internet ni minitel !
      Vous y trouverez, pêle-mêle :
      ✓ Des textes intelligents et drôles avec de la vraie critique à l’intérieur
      ✓ Des dessins réalisés avec de véritables crayons de couleurs
      ✓ Dark Vador, Mad Max, Harry Potter et Sigmund Freud
      ✗ La vraie recette des gougères à l’emmental

    • Tienstiens, l’auteur qui réinvente la BD sur Instagram
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/tienstiens-l-auteur-qui-reinvente-la-bd-sur-instagram-4032059

      Humour absurde, critique du néolibéralisme, mise en page novatrice : le dessinateur de bande dessinée cartonne sur les réseaux et s’apprête à faire le grand saut vers le format papier.

      Mêler une critique radicale de la société à un humour mordant et décalé : Tienstiens, auteur de bande dessinée, fait partie de ces auteurs qui réinventent les codes de la BD sur Instagram. Fort de 45 000 abonnés sur la plateforme, il sort son premier album, “Koko n’aime pas le capitalisme”, un recueil divers au cœur duquel on retrouve la gorille Koko.

      Même lors de notre interview, l’auteur reste dans un troisième degré qui fait la particularité de ses strips. “Je ne voulais pas du tout faire de la BD, moi, à la base, explique l’auteur -Théo Hernandez dans le civil. Je voulais faire HEC pour faire du marketing digital. Mais mes parents trouvaient que c’était pas une bonne idée. Je pense qu’ils avaient un peu honte aussi. Donc j’ai fini par céder et j’ai fait les Beaux-Arts.

      LREM et Bernard Arnault, ses préférés
      Les écoles de commerce, les “bullshit jobs”, le néolibéralisme, voilà les cibles principales auxquelles s’attaque le dessinateur avec un humour acerbe. Les personnalités politiques et les grands patrons sont les cibles favorites de l’auteur : pour lui, cibler les puissants est un moyen de caricaturer le pouvoir et ses travers.

      Ses éditeurs de Bandes détournées expliquent s’être spécialisés sur le créneau du détournement : “On se situe dans la continuité des situationnistes et de Guy Debord, qui détournaient des comics, ou comme ils le disaient eux-mêmes, la “culture de masse” pour mieux la subvertir.” Les débats de société actuels, la culture pop, le cinéma, la télévision, sont autant de sujets potentiels à “disrupter”.

      La maison Bandes Détournées fonctionne sur le mode de l’auto-édition et chaque album est soutenu par un financement participatif. Un mode de fonctionnement “hyper horizontal” et une “vente en direct du petit éditeur”, selon les mots d’Émile et Yann, ses fondateurs : “ça permet de maîtriser tout le processus de création du livre, de l’écriture, la fabrication, la communication, le choix de la date de sortie, etc…

      Quant à la technique, Tienstiens fait le choix - peu banal - de dessiner avec des crayons de couleur : “ça vient d’un cadeau que m’ont fait mes grands-parents pour le réveillon du 1er mai, explique-t-il sans sourciller. J’en prends soin, parce que je sais qu’un jour, je n’en aurai plus et je devrai me retirer du monde de la bande dessinée.

      Sens de la chute
      Publier sur les réseaux sociaux influence son sens de la chute et sa conception de la mise en page, plus créative que d’ordinaire en BD. Le principe du carrousel d’Instagram, qui fait défiler latéralement les cases, oblige à surprendre en fin de strip pour accrocher l’attention de son audience. Pour l’édition de son premier album, aidé par la graphiste Laure Guilloux, il a donc voulu s’affranchir des codes traditionnels de mise en page, “ne pas rester dans le gaufrier classique de six cases” et “s’amuser un peu”.

      Pour cultiver le sens du mystère, Tienstiens confie avoir caché un message politique sur la couverture de son album : “Si on prend une à une les lettres du titre de “Koko n’aime pas le capitalisme”, et qu’on les remet dans le même ordre, en fait il y a un message qui critique un système économique en particulier.” Saurez-vous le retrouver ?

    • https://www.streetpress.com/sujet/1701188812-saint-malo-maire-censure-exposition-bande-dessinee-police-na

      Des enfants de chœur en habit du dimanche qui chantent à l’unisson « tout le monde déteste la police » dessinés au crayon. Ce dessin ironique, baptisé « ACAB BCBG », aurait dérangé des agents de la police nationale à Saint-Malo (35). C’est en tout cas la version de monsieur le maire Gilles Lurton (LR), qui a décidé de la faire retirer. Le 17 novembre 2023, l’exposition de bande dessinée issue de « Koko n’aime pas le capitalisme » (éd. Bande détournée, 2022) de l’auteur Tienstiens, a été désinstallée neuf jours avant la date prévue.

  • Le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1701278537-rassemblement-national-rn-radicaux-identitaires-monarchistes
    [une photo de l’aînée Le Pen, au micro, habillée de blanc]

    « Pour être crédibles, faites le ménage. Chassez de vos rangs les gudards, les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites. » Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti est en verve, ce 28 novembre à l’Assemblée nationale. La séquence fait suite au meurtre de Thomas à Crépol (26) le 19 novembre lors d’une rixe et aux différentes manifestations et attaques racistes de l’extrême droite radicale à Romans-sur-Isère le week-end suivant. Sur les bancs du RN, on bout. Marine Le Pen ne goutte pas vraiment la diatribe « ordurière », dit-elle. Elle annonce porter plainte.

    Mais l’assertion est-elle fausse ? Marine Le Pen a bien évincé certains des cadres les plus gênants, aux manettes du parti au temps du père. Mais une nouvelle génération aussi radicale pointe le bout de son nez. De nombreux #néofascistes, monarchistes et #identitaires, certains passés par des groupuscules dissous, militent activement au #RN.

    #extrême_droite #néonazis and co

  • Identitaires, néonazis et monarchistes avec Le Pen
    « Le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration »
    https://www.streetpress.com/sujet/1701278537-rassemblement-national-rn-radicaux-identitaires-monarchistes

    La semaine, ils bossent à l’Assemblée pour des députés RN, le week-end, ils militent pour des groupuscules violents. Ces radicaux occupent aussi des postes-clés au sein du RNJ, la section jeunesse du parti ou tractent pour Marine Le Pen. Enquête.

    « Pour être crédibles, faites le ménage. Chassez de vos rangs les gudards, les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites. » Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti est en verve, ce 28 novembre à l’Assemblée nationale. La séquence fait suite au meurtre de Thomas à Crépol (26) le 19 novembre lors d’une rixe et aux différentes manifestations et attaques racistes de l’extrême droite radicale à Romans-sur-Isère le week-end suivant. Sur les bancs du RN, on bout. Marine Le Pen ne goutte pas vraiment la diatribe « ordurière », dit-elle. Elle annonce porter plainte.

    Mais l’assertion est-elle fausse ? Marine Le Pen a bien évincé certains des cadres les plus gênants, aux manettes du parti au temps du père. Mais une nouvelle génération aussi radicale pointe le bout de son nez. De nombreux néofascistes, monarchistes et identitaires, certains passés par des groupuscules dissous, militent activement au RN. Pire encore, notre enquête révèle que plus d’une dizaine d’entre eux sont même salariés de députés. Preuve en est, s’il le faut, que le Rassemblement National n’a jamais coupé les ponts avec la frange la plus violente de l’extrême droite.

    Des radicaux au palais Bourbon

    Novembre 2022. Les députés du RN se regroupent devant l’Assemblée nationale, pour une minute de silence en hommage à Lola, une jeune fille assassinée quelques jours plus tôt. Marine Le Pen et Jordan Bardella apparaissent, l’air grave, au centre de la scène immortalisée par leur service com’. Derrière l’objectif se trouve Raphaël Attal. Le photographe est toujours au plus près du président du RN, depuis des mois. Il l’accompagne encore aujourd’hui dans tous ses déplacements, que ce soit au salon Milipol ou à Vesoul. Sur son temps libre, Raphaël Attal s’occupe également de la com’ du mouvement féministe identitaire Némésis, qui multiplie les happenings entouré de cogneurs venus de groupuscules violents. Rien de surprenant : le jeune photographe a milité à la Cocarde étudiante avec le patron du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ) Pierre-Romain Thionnet, et l’une des fondatrices de Némésis, par ailleurs candidate aux législatives pour le RN l’année dernière.

    Vivier de jeunes parfois très radicaux, la Cocarde fournit de nombreux collaborateurs parlementaires au RN. Loin d’être de simples exécutants, ces collabs participent activement à la création de la ligne politique de leurs députés. StreetPress a identifié une dizaine de radicaux, issus principalement de groupuscules violents, voire dissous, actuellement en poste au Palais Bourbon ou au Parlement européen.

    Côté pile, Nina Azamberti est étudiante en droit à l’université d’Aix-Marseille et l’une des assistantes du député des Bouches-du-Rhône (13) Romain Baubry. Côté face, c’est une autre affaire : Nina devient Athénia, militante d’extrême-droite radicale. Membre de Némésis, c’est une des figures du mouvement identitaire Défends Marseille, qui roule pour le sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier. Pas sectaire, celle qui habille son téléphone avec des stickers de croix celtiques ou du groupuscule néonazi Zoulous Nice, fricote aussi avec le mouvement néofasciste Tenesoun. Présente à leur colloque de mars 2023, elle leur prête main forte pour une action contre l’immigration suite au meurtre de Lola, ou participe à des soirées dans leur local aixois.

    Côté pile, Nina Azamberti est étudiante en droit et assistante du député de Romain Baubry. Côté face, c’est une autre affaire : Nina devient Athénia, militante d’extrême-droite radicale. / Crédits : Capture d’écran Instagram

    Tendance néofasciste toujours, Maylis de Cibon est dans l’équipe du député du Var (83) Philippe Schreck. Responsable de la Cocarde Assas, elle est également membre du groupuscule néofasciste parisien Luminis, étroitement lié Groupe union défense (Gud). Ses militants mènent régulièrement des actions communes. Avec Luminis, Maylis de Cibon a pu croiser un autre assistant parlementaire, habitué des couloirs de Bruxelles : Vianney Vonderscher.

    Assistant de l’eurodéputé Jean-Paul Garraud, le président de la Cocarde, qui tente de conserver une image bien lisse, a été aperçu fin septembre à la conférence de rentrée de Luminis au parloir du Colombier. Vianney Vonderscher s’illustre aussi en 2021, dans le service d’ordre de Némésis pendant la marche Nous Toutes, qui finit en bagarre rangée. Et en mai 2022, avec son prédécesseur à la présidence de la Cocarde, Luc Lahalle, aujourd’hui assistant de l’eurodéputée RN Catherine Griset, ils participent à un déplacement à Turin pour voir leurs camarades du Fuan, la branche universitaire de Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite au pouvoir en Italie. Camarades transalpins qui, entre deux craquages de torches et conférences sur la jeunesse, s’adonnent à quelques saluts fascistes au son d’une chanson italienne anticommuniste, devant les attachés parlementaires du RN hilares.

    Des assistants déjà épinglés

    Nina, Maylis, Vianney et Luc sont loin d’être les seuls assistants du RN qui ont des accointances radicales. Certains, malgré plusieurs signalements dans la presse, sont toujours en poste. L’assistant du député de Haute-Saône (70) Émeric Salmon, Steven Fasquelle, avait par exemple été épinglé par le site participatif Dijoncter pour ses relations avec les ultra-violents des Vandal Besak à Besançon. Un groupuscule dont certains membres sont impliqués dans la descente raciste de Romans-sur-Isère samedi dernier. Contacté, Émeric Salmon nie tout rapport « ni de loin, ni de près » de son assistant avec le groupuscule, malgré les photos qui le prouvent.

    La liste ne s’arrête pas là. Bastien Holingue travaille avec le député de la Moselle (57) Laurent Jacobelli, porte-parole du RN épinglé en octobre 2023 pour ses insultes contre un élu Renaissance. L’assistant Bastien Holingue a lui été responsable de Génération Identitaire Normandie, révèle un autre média participatif : Manif-Est.info. Un groupuscule dissous, notamment en raison de ses actions violentes. Et puis, il y a Rémi Meurin, assistant accrédité au groupe RN au Parlement européen. Ce militant chevronné, ancien candidat RN à la mairie de Tourcoing (59), fut un pilier du bar des Identitaires lillois La Citadelle. StreetPress le présentait déjà en 2020 : après ce portrait et celui de Médiacités, Marine le Pen avait exigé « des explications » sur le passé de son candidat. Selon elle, « un engagement précédent chez les Identitaires n’était pas suffisant pour retirer l’investiture ». Elle ne semble donc pas avoir changé d’avis, malgré la dissolution du mouvement l’année suivante.

    Enfin, certains, s’ils ne sont pas liés à des groupuscules en particulier, ne cachent toutefois pas leur radicalité. Andrea Orabona, collaborateur de Lionel Tivoli, élu des Alpes-Maritimes (06), est connu dans son université de Nice pour des propos racistes : il avait notamment publié des vidéos d’étudiantes portant le voile en les qualifiant de « Pokémons ». Dans la série des déclarations racistes, le royaliste Jérémie Boulet, qui assiste l’élu du Gard (30) Nicolas Meizonnet, aime aussi, entre autres, citer Maurras.

    Au RNJ, formations et afterworks avec des militants violents

    Dans le sillage de ces attachés parlementaires, c’est toute une génération de radicaux qui monte. Après la relance du RNJ début 2023, Pierre-Romain Thionnet, le boss de l’organisation de jeunesse, a créé les Forums RNJ. Des « moments de formation et de cohésion » selon lui, où militants et sympathisants du mouvement peuvent venir écouter des députés ou des universitaires leur parler d’écologie ou de l’IA. Objectif : former les cadres de demain. Le public est trié sur le volet.

    Parfois, les intervenants sont tenus secrets, comme le 7 juin, où une formation sur la Turquie d’Erdogan est donnée par le chercheur en géopolitique Tancrède Josseran, qui préfère se faire discret. Pierre-Romain Thionnet se fend même d’un rappel à ses troupes : pas de photos, de vidéos ou de mentions de son nom sur les réseaux sociaux. Pour participer aux conférences d’une cinquantaine de places, il faut fournir nom et prénom. Le boss du RNJ nous assure que ses équipes vérifient les profils des participants. Cela n’a pas empêché, en avril dernier, comme l’avait révélé Libération, à deux militants néofascistes bien connus, d’assister à une intervention sur la situation en Hongrie : Aloys Vojinovic, ancien N°2 des Zouaves Paris, un groupuscule nazifiant dissout, et Eyquem Pons, dit Etienne Cormier, cadre de feu Génération identitaire. Contacté, ce dernier dit ne pas se souvenir s’être déjà rendu à un Forum RNJ, malgré une photo l’attestant. Difficile d’imaginer qu’ils sont simplement passés « entre les mailles du filet » : Vojinovic connaît bien certains jeunes cadres du RN. Et notamment l’attaché parlementaire Luc Lahalle : les deux hommes ont posé ensemble, cagoulés. La photo a été postée sur le compte Instagram de l’actuel attaché parlementaire, qui fréquente souvent les forums RNJ.

    À gauche, Aloys Vojinovic, ancien n°2 des Zouaves Paris. À droite, Luc Lahalle, aujourd’hui assistant de l’eurodéputée RN Catherine Griset. / Crédits : Capture d’écran Instagram

    Ces forums ne se tiennent pas qu’à Paris. Pour le premier Forum du Sud, en février, le RNJ des Bouches-du-Rhône accueille Franck Allisio, député local. Parmi les auditeurs, deux militants de Tenesoun sont dans la salle. Comme le notait Libération, Rafael F., le porte-parole du groupuscule, plus connu sous son pseudonyme militant Raphaël Ayma, est venu accompagné d’Hélios C., autre militant néofasciste passé par le Bastion social Aix-en-Provence avec lequel il anime régulièrement des « spaces » politiques sur le réseau social Twitter-X.

    Pour le premier Forum du Sud, en février, le RNJ des Bouches-du-Rhône accueille Franck Allisio, député des Bouches-du-Rhône. De gauche à droite, chef de la section locale RN, Hélios C., Franck Allisio, Nicolas M., Ralph A., et tout à droite, Raphaël Ayma. / Crédits : Capture d’écran Twitter

    Dans la salle ce jour-là, on trouve aussi Nicolas M. Ce militant passé par l’UNI, a posé devant un tag « Clément mérite » – en référence au militant antifasciste Clément Méric tué à Paris en 2013 par des néonazis – et une croix celtique avec certains membres de Tenesoun, image relayée sur le canal Telegram néonazi Ouest Casual.

    Des radicaux localement aux responsabilités

    Le RNJ est organisé en sections locales, avec un responsable par antenne. Si le CV de ceux des plus grosses sections semble avoir été vérifié avec attention, ce n’est pas le cas de tous. Le nouveau responsable du RNJ 74, Édouard Bina, a fait ses armes à la Cocarde. Il vient même d’y reprendre le poste de Pierre-Romain Thionnet, celui de secrétaire national. Jusque là rien d’étonnant au RN. Mais il y a quelques années, ce militant lyonnais ne cachait pas ses sympathies pour l’Action française et baigne plus largement dans un milieu radical. À la Cocarde Lyon, il a rencontré Sinisha Milinov, candidat RN aux municipales en 2020, militant de GI puis porte-parole des Remparts. Tous les deux se sont rendus en mars 2022 à Clermont-Ferrand (63), où ils ont passé du temps avec leurs camarades de la Cocarde locale, mais aussi avec les militants du groupuscule néonazi Clermont Nationaliste, dont un ancien des Zouaves Paris, « Marceluss ». Une sacrée bande de copains.

    Le nouveau responsable du RNJ 74, Edouard Bina, a fait ses armes à la Cocarde. Ici, il porte son manteau siglé du logo de la Cocarde. À sa gauche, Sinisha Milinov et « Marceluss ». / Crédits : DR

    De gauche à droite, Pierre-Romain Thionnet et Edouard Bina. / Crédits : Capture d’écran Instagram

    À Clermont-Ferrand, Édouard Bina et Sinisha Milinov ont aussi rencontré Julien Chmielewski. Encore un ancien de la Cocarde, propulsé responsable du RNJ Puy-de-Dôme… et proche, comme l’avait révélé Mediacoop, de Clermont Non Conforme, le groupe néofasciste local, composé plus ou moins des mêmes membres que Clermont Nationaliste. Après ces révélations, il est resté en poste jusqu’au 5 octobre. Il ne s’agit là que des cadres du RNJ, si on se penche sur les simples militants, la liste est encore plus longue.

    RNJ cherche petites mains radicales

    Le Front National a toujours fait appel à des petites mains issues de l’extrême-droite radicale, notamment pour faire face aux militants de gauche lors de ses collages et tractages ou pour sécuriser ses rassemblements. Et la tradition perdure. Ce dimanche 7 mai 2023, au marché Convention dans le 15e arrondissement de Paris, le membre du groupuscule violent Tenesoun Raphaël Ayma – encore lui – tracte avec une équipe du RNJ emmenée par son président Pierre-Romain Thionnet. La veille, ses camarades de Tenesoun étaient présents en nombre à la marche du C9M, où les néofascistes commémorent chaque année le décès d’un militant de l’Oeuvre française en 1994.

    Et la présence du militant de Tenesoun n’est pas un cas isolé au Rassemblement National : du Var au Tarn, en passant par la Marne ou le Loiret, le parti reste attaché à cette tradition pour occuper le terrain.

    Le Front National a toujours fait appel à des petites mains issues de l’extrême-droite radicale lors de ses collages et tractages. Ici, le tractage de Raphaël Ayma avec le RNJ à Paris en mai 2023. / Crédits : Capture d’écran Twitter

    À Fréjus ou la Seyne-sur-Mer (83), Clément Girard milite très activement pour le RN, et s’affiche aux côtés des députés Frank Giletti et Frédéric Boccaletti. Mais dès qu’il retourne à Avignon (84), le jeune homme adepte des saluts de Kühnen – ersatz de salut nazi – milite surtout avec l’Action française.

    Le mouvement monarchiste fournit d’autres bras au parti d’extrême-droite, comme Ralph A., impliqué dans le RNJ des Bouches-du-Rhône, ou Axel Bonnefoi du côté d’Orléans (45), où il dirige la section locale de la Cocarde quand il ne passe pas ses soirées avec des militants néonazis ou relaie des sons néofascistes dans ses stories Instagram.

    À Fréjus ou la Seyne-sur-Mer, Clément Girard milite très activement pour le RN mais dès qu’il retourne à Avignon, le jeune homme adepte des saluts de Kühnen milite surtout avec l’Action Française. / Crédits : Capture d’écran Instagram

    Pour occuper le terrain, le RN n’est pas sectaire et pioche dans toutes les chapelles de l’extrême-droite radicale. Dans le Tarn, avant d’être un militant du RNJ très présent, Aaron V. était membre du groupuscule Patria Albiges, impliqué dans plusieurs agressions à Albi (81). Plus violents encore : StreetPress évoquait également l’implication de membres du groupe hooligan néonazi des MesOs, basé à Reims, dans plusieurs sessions de collages du RNJ de la Marne (51).

    Si le RN est si poreux aux groupuscules, c’est que la jeune génération d’extrême droite nage dans le même bain. Les jeunes du RN ne se contentent pas de tractages ou de formations idéologiques. Le futur du parti se retrouve aussi et surtout dans des afterworks où ils discutent politique et font la fête. À Paris, ces soirées très privées ont lieu dans les caves des bars du Quartier Latin. Des sympathisants racontent un « entre soi », dans lequel « on n’arrive pas par hasard ». On y croise les cadres du RNJ, mais aussi des militants de l’Action française, ou un militant du GUD, proche de Luc Lahalle (encore !) et Pierre-Romain Thionnet, le patron des jeunes RN.

    Interrogée par Le Monde en mai dernier sur l’influence de ses amis gudards Frédéric Chatillon et Axel Loustau, Marine Le Pen était pourtant catégorique :

    « Combien d’années va-t-il falloir que je me batte pour que les gens sachent quelles sont mes idées ? Ces groupes radicaux m’ont toujours détestée et combattue. Ils n’ont pas de place au RN. »

    Qu’importe, la nouvelle génération des radicaux entretient la flamme du Front.

    Contactés, Raphaël Attal, Vianney Vonderscher, Luc Lahalle, Maylis de Cibon, Nina Azamberti, Steven Fasquelle, Bastien Holingue, Raphaël Ayma, Hélios Cheylan, Édouard Bina, Andrea Orabona, Jérémie Boulet, Axel Bonnefoi, Julien Chmielewski, Romain Baubry, Philippe Schrek, Jean-Paul Garraud, Catherine Griset, Lionel Tivoli, Nicolas Meizonnet, Nicolas M., Ralph A. et Aaron V. n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

    Enquête de Daphné Deschamps et Arthur Weil-Rabaud.

  • IDENTITAIRES, NÉONAZIS ET MONARCHISTES AVEC LE PEN
    Le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration
    https://www.streetpress.com/sujet/1701278537-rassemblement-national-rn-radicaux-identitaires-monarchistes

    Descente raciste à Romans-sur-Isère : quels sont les profils des interpellés ?
    Samedi, près de 80 manifestants masqués et armés de barres de fer, se sont rendus dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, prétextant un hommage à Thomas. StreetPress a identifié des néonazis venus des quatre coins de la France.
    https://www.streetpress.com/sujet/1701088297-descente-raciste-romans-isere-profils-interpelles-thomas-ext

    DANS LE LOT, UNE ANCIENNE CANDIDATE FN
    Huit identitaires interpellés à Lyon après des collages
    https://www.streetpress.com/sujet/1701276408-huit-identitaires-interpelles-lyon-collages-rassemblement-th

    RANÇOIS FILLON LEUR A FAIT UN DON EN 2015
    Le parloir chrétien où il fait bon être faf
    https://www.streetpress.com/sujet/1701272670-parloir-colombier-chretien-faf-paris-extreme-droite-don-fill

    Le bruit des bottes, le silence des pantoufles
    Des bandes d’extrême droite multiplient les actions punitives visant migrants, Arabes et musulmans. Une violence raciste et islamophobe qui ne suscite pas de réaction politique et médiatique à la hauteur du danger qu’elle incarne.
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68800

    Doxing, harcèlement en masse, menaces de mort : Toufik de Planoise ciblé par l’extrême droite
    https://radiobip.fr/site/blog/2023/11/29/doxing-harcelement-en-masse-menaces-de-mort-toufik-de-planoise-cible-par-le

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/01/contre-le-fascisme-riposte-syndicale-et-populaire/#

    #extremedroite

  • En ce moment sur Xwitter circule le hashtag « gros lardon » ...

    Les « ordres de gros lardon », c’est pour nous faire mourir de rire, je pense.

    https://twitter.com/LChevreuils/status/1728547909572886756

    🇨🇵 FLASH - La tentative de ratonnade à Romans-sur-Isère est confirmée.

    Des Maghrébins ont interceptés deux autres membres de la milice néo-nazi pendant leur fuite.

    Originaire de Rouen, ils avaient reçu pour ordre « de ne plus frapper du bougnoule » et de se cacher, car la situation est hors de contrôle.

    https://twitter.com/Tajmaat_Service/status/1728540889427927420

    Désolé : depuis une semaine, je n’arrive plus à générer de lien vers des vidéos twitter. J’ai systématiquement une erreur 502 « bad gateway » sur la page de twittervideodownloader...

  • Tentative d’égorgement islamophobe dans le Val-de-Marne
    https://www.streetpress.com/sujet/1700480934-tentative-egorgement-islamophobe-racisme-temoignage
    attention ! photo gore

    À Villecresnes (94), Mourad a été agressé au cutter par un septuagénaire. Dans des vidéos que s’est procurées StreetPress, l’agresseur insulte le jeune homme sur son lieu de travail de « bougnoule », avant de lui taillader la gorge.

    #violences_racistes #racisme #Guerre_d'Algérie #Justice

  • Des centaines d’ados sans-papiers mis à la rue après avoir refusé le chantage des pouvoirs publics | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1700133112-centaines-adolescents-mineurs-isoles-sans-papiers-rue-expuls

    Des centaines d’ados étrangers ont été expulsés de centres d’hébergement, quelques jours seulement après avoir été mis à l’abri. Le motif : ils ont rejeté une procédure destinée à des personnes majeures.

    Ibrahim (1) a 16 ans et un débit de parole rapide, comme s’il avait eu besoin de parler depuis trop longtemps. Le jeune Guinéen fait partie des 430 mineurs non accompagnés (#MNA) remis à la rue ou menacés de l’être ces derniers jours à Paris, en pleine trêve hivernale. Tous avaient pourtant été pris en charge dans une grande opération de mise à l’abri organisée par la préfecture de la région Île-de-France, le 19 octobre dernier. Lui a été logé porte de la Villette, dans l’un des centres d’accueil et d’examen des situations (CAES), des hébergements destinés aux demandeurs d’asile où ont été répartis les mineurs isolés de la capitale. Deux semaines plus tard, Ibrahim est prié de quitter les lieux sous 48 heures.

    #paywall #douce_France #Paris #migrants

    • J’en peux plus du traitement fait aux MNA, aux mineurs en danger, aux personnes malades, détenus, personnes âgées, pauvres, racisées ...j’en peux plus de ce pays . J’ai lu des horreurs concernant tous ces sujets. J’en peux plus de l’ED, de la gauche , du centre... Cet hiver est une horreur pour les pauvres ...

  • Tristan Berteloot, journaliste à Libé :
    https://twitter.com/Tristan_Brtloot/status/1723742029060956497

    Un jeune homme passant en vélo boulevard St-Germain à côté du cortège a crié « dégage Marine Le Pen, vous êtes une bande de fachos ». Une foule de militants de la LDJ s’est jetée sur lui immédiatement. Il a été lynché au sol aux cris de “défoncez le ce fils de pute”.

    La police est intervenue pour le protéger. Il est reparti, choqué, après plusieurs minutes. Il a dit à la police “je ne savais pas qu’à la LDJ, ce sont des fous comme ça, ce sont des neonazis”. Il dit vouloir porter plainte.

    Les militants de la Ligue de défense juive étaient, pour la plupart, masqués.

    • Utiliser l’antisémitisme contre l’opposition et pour légitimer le massacre à Gaza : nous ne marcherons pas !
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=4


      https://www.revolutionpermanente.fr/Utiliser-l-antisemitisme-contre-l-opposition-et-pour-legitimer-

      La marche « contre l’antisémitisme » appelée dimanche par LR-Renaissance est une tentative grossière d’instrumentaliser ce combat. L’objectif est clair : légitimer le massacre en cours à Gaza et criminaliser ceux qui refuseraient l’« union nationale » avec des partis qui votent actuellement une loi immigration d’une brutalité historique.

    • Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?
      https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

      Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être.

      Pour qui n’avait pas lu la tribune, de plateaux en studios jusque dans les colonnes de nos journaux, l’appel semblait pourtant clair et limpide. Voire rassembleur. Tous unis contre l’antisémitisme. Ce seul mot d’ordre se suffisait (presque) à lui-même pour rassembler le plus grand nombre. Parce que c’est l’enjeu. Dans la période que nous traversons, notre solidarité en faveur des Français de confession juive doit s’exprimer de manière massive. Sauf que personne n’a lu la tribune du président Larcher (Sénat) et de la présidente Braun-Pivet (Assemblée nationale). La tribune réservée au Figaro, et qui n’est accessible qu’aux abonnés, raconte une histoire un peu plus complexe, et déséquilibrée. Quelques passages : « Les actes antisémites se multiplient (…). Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme (…). Nous, appelons dimanche à une marche pour la République et contre l’antisémitisme (…) ». Et d’ajouter : « Une marche pour la libération des otages. » On ne peut qu’être d’accord. D’accord s’il y avait une suite. Mais de suite il n’y aura pas.

      Pour les auteurs, l’antisémitisme ne serait donc que le fait des islamistes. Ils épargnent l’extrême droite dont il n’est jamais fait mention. Pourquoi ? Pour permettre au Rassemblement national de ne pas se sentir exclu de l’initiative ? C’est une hypothèse. Pourtant, derrière la nouvelle bataille du RN contre l’antisémitisme se cache une réalité qu’il aurait été déterminant de rappeler dans la tribune : la haine des musulmans, le racisme anti-Arabes. Pourquoi ce mot n’est-il jamais utilisé dans la tribune ? Parce que ça aurait fâché le RN et qu’il n’aurait finalement pas pu se joindre à l’appel de dimanche ? La tribune fait le choix de (seulement) « dénoncer les porteurs de haine », sans jamais utiliser ce mot : racisme. Ce racisme qui se banalise et s’exprime de manière décomplexée . Quand on invoque la République, on marche sur ses deux jambes. Les Français de confession juive ont peur. Associés à la politique raciste de Netanyahou ou par pur antisémitisme, les menaces et agressions progressent. Les Français de confession musulmane ont peur. Associés au Hamas, les raccourcis fleurissent et les amalgames engendrent la haine. Ils doivent recevoir notre plein et entier soutien.

      Dans cette tribune, il est demandé la libération des otages israéliens et français. Oui ! Toute manifestation doit être l’occasion de dire notre soutien en faveur de cette exigence. Et alors que les experts de plateaux, studios et journaux nous assurent qu’il ne s’agit que d’une initiative contre l’antisémitisme, et qu’en réalité il est fait mention du conflit au Proche-Orient, pourquoi la tribune ne s’émeut-elle à aucun moment du sort fait aux Gazaouis et aux Palestiniens de Cisjordanie ? En réalité, tout porte à croire que Braun-Pivet, en difficulté après l’affichage de son soutien « inconditionnel » à Israël, s’est laissée aller à l’improvisation. Elle crée d’ailleurs le malaise jusque dans ses propres rangs. Les députés Renaissance ont découvert l’initiative de leur collègue dans la presse. Macron lui-même semble être habité par ce malaise et hésiterait à rejoindre le cortège parisien tant il ne voudrait pas « apparaître pro israélien ou anti-arabe », souffle-t-on dans son entourage. Pourtant, ça n’est pas le sujet. Le sujet devait être celui de la lutte contre l’antisémitisme. Mais c’est Larcher et Braun-Pivet qui ont fait du sujet de la défense de l’État d’Israël l’un des sujets de la mobilisation, dimanche. En offrant, par la même occasion, une opération de blanchiment du passé antisémite du RN.

      La gauche a été accusée de manifester aux côtés des islamistes le 18 novembre 2019 pour lutter contre l’islamophobie et le racisme anti-arabe. L’appel n’était pourtant lancé que par des organisations républicaines et aucune organisation terroriste ou islamiste n’avait appelé officiellement à s’y joindre. Et alors que le RN appelle officiellement à descendre dans la rue, ce dimanche, il suffirait cette fois de simplement se boucher le nez ? La gauche a défilé samedi dernier dans les rues de Paris pour la paix, en soutien aux Palestiniens. Il a été reproché à cette même gauche de ne pas avoir appelé à libérer les otages français et israéliens retenus par le Hamas, ce qui était un mensonge. À quelques marginales exceptions, la gauche y a largement brandi l’appel en faveur de la libération des otages. La gauche a tenu bon, sur ses deux jambes.

      Pourquoi Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher essayent-ils d’emporter les Français sur la seule exigence de la libération des otages et la lutte contre l’antisémitisme, sans avoir parlé des Palestiniens et du racisme ? Pourquoi ce qu’on reproche (injustement) à la gauche n’est-il pas reproché à la droite, ici à la manœuvre ? Parce que l’on préférera retenir que l’arc républicain était présent ce dimanche, avec ses premiers dignes représentants de l’État. Et que l’on se réjouira même que l’extrême droite ait soi-disant changé et définitivement tourné la page d’un antisémitisme qu’elle ne semble toujours pas prête à reconnaître quand il s’agit des siens. Et parce que l’on préférera retenir que seule la France insoumise ne s’est pas jointe à la mobilisation. Une mobilisation qu’on qualifiera « d’historique ». En espérant que ça soit pour les bonnes raisons.

    • 2 #dessins_de_presse pour illustrer la tribune de Larcher et Braun-Pivet que je n’ai pas lu, à quoi bon !
      l’œil de Soph’ dans l’huma de ce week-end et Cambon pour #Urtikan.net
      https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/paradoxe-disruptif

      Marche contre l’antisémitisme : un soutien inconditionnel ?

      et l’épisode n°3 #FafLeaks de StreetPress
      https://www.streetpress.com/sujet/1699454359-marc-cacqueray-valmenier-noble-nazi-gud-extreme-droite-divis

      Marc de Cacqueray est l’héritier d’une famille noble ancrée à l’extrême droite. Le militant ultra-violent est aujourd’hui à la tête du Gud. Portrait du leader de la mouvance néonazie parisienne. Ce représentant d’une aristocratie fasciste française se pose en successeur de la mouvance nationaliste-révolutionnaire et s’inscrit dans les pas des Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, anciens gudards désormais notables liés au RN et à Marine Le Pen.

  • FedEx licencie une employée qui dénonçait du harcèlement raciste | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1698608266-fedex-licencie-employee-harcelement-raciste

    Quand elle débarque chez FedEx à Roissy (95), le 18 mai 2015, Myriam (1) est impressionnée par la diversité des visages qu’elle croise. « Avant, j’avais travaillé dans des grandes boîtes où j’étais la seule noire du bâtiment. Là, j’ai vu des noirs, des Maghrébins et des Asiatiques à des postes à responsabilités. Je me suis tout de suite sentie à ma place ! Mais j’ai vite déchanté… » Lorsqu’on la rencontre chez elle en région parisienne, la femme quadragénaire se dit « détruite ».