StreetPress | Le magazine urbain

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  • Des centaines d’ados sans-papiers mis à la rue après avoir refusé le chantage des pouvoirs publics | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1700133112-centaines-adolescents-mineurs-isoles-sans-papiers-rue-expuls

    Des centaines d’ados étrangers ont été expulsés de centres d’hébergement, quelques jours seulement après avoir été mis à l’abri. Le motif : ils ont rejeté une procédure destinée à des personnes majeures.

    Ibrahim (1) a 16 ans et un débit de parole rapide, comme s’il avait eu besoin de parler depuis trop longtemps. Le jeune Guinéen fait partie des 430 mineurs non accompagnés (#MNA) remis à la rue ou menacés de l’être ces derniers jours à Paris, en pleine trêve hivernale. Tous avaient pourtant été pris en charge dans une grande opération de mise à l’abri organisée par la préfecture de la région Île-de-France, le 19 octobre dernier. Lui a été logé porte de la Villette, dans l’un des centres d’accueil et d’examen des situations (CAES), des hébergements destinés aux demandeurs d’asile où ont été répartis les mineurs isolés de la capitale. Deux semaines plus tard, Ibrahim est prié de quitter les lieux sous 48 heures.

    #paywall #douce_France #Paris #migrants

    • J’en peux plus du traitement fait aux MNA, aux mineurs en danger, aux personnes malades, détenus, personnes âgées, pauvres, racisées ...j’en peux plus de ce pays . J’ai lu des horreurs concernant tous ces sujets. J’en peux plus de l’ED, de la gauche , du centre... Cet hiver est une horreur pour les pauvres ...

  • Tristan Berteloot, journaliste à Libé :
    https://twitter.com/Tristan_Brtloot/status/1723742029060956497

    Un jeune homme passant en vélo boulevard St-Germain à côté du cortège a crié « dégage Marine Le Pen, vous êtes une bande de fachos ». Une foule de militants de la LDJ s’est jetée sur lui immédiatement. Il a été lynché au sol aux cris de “défoncez le ce fils de pute”.

    La police est intervenue pour le protéger. Il est reparti, choqué, après plusieurs minutes. Il a dit à la police “je ne savais pas qu’à la LDJ, ce sont des fous comme ça, ce sont des neonazis”. Il dit vouloir porter plainte.

    Les militants de la Ligue de défense juive étaient, pour la plupart, masqués.

    • Utiliser l’antisémitisme contre l’opposition et pour légitimer le massacre à Gaza : nous ne marcherons pas !
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=4


      https://www.revolutionpermanente.fr/Utiliser-l-antisemitisme-contre-l-opposition-et-pour-legitimer-

      La marche « contre l’antisémitisme » appelée dimanche par LR-Renaissance est une tentative grossière d’instrumentaliser ce combat. L’objectif est clair : légitimer le massacre en cours à Gaza et criminaliser ceux qui refuseraient l’« union nationale » avec des partis qui votent actuellement une loi immigration d’une brutalité historique.

    • Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?
      https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

      Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être.

      Pour qui n’avait pas lu la tribune, de plateaux en studios jusque dans les colonnes de nos journaux, l’appel semblait pourtant clair et limpide. Voire rassembleur. Tous unis contre l’antisémitisme. Ce seul mot d’ordre se suffisait (presque) à lui-même pour rassembler le plus grand nombre. Parce que c’est l’enjeu. Dans la période que nous traversons, notre solidarité en faveur des Français de confession juive doit s’exprimer de manière massive. Sauf que personne n’a lu la tribune du président Larcher (Sénat) et de la présidente Braun-Pivet (Assemblée nationale). La tribune réservée au Figaro, et qui n’est accessible qu’aux abonnés, raconte une histoire un peu plus complexe, et déséquilibrée. Quelques passages : « Les actes antisémites se multiplient (…). Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme (…). Nous, appelons dimanche à une marche pour la République et contre l’antisémitisme (…) ». Et d’ajouter : « Une marche pour la libération des otages. » On ne peut qu’être d’accord. D’accord s’il y avait une suite. Mais de suite il n’y aura pas.

      Pour les auteurs, l’antisémitisme ne serait donc que le fait des islamistes. Ils épargnent l’extrême droite dont il n’est jamais fait mention. Pourquoi ? Pour permettre au Rassemblement national de ne pas se sentir exclu de l’initiative ? C’est une hypothèse. Pourtant, derrière la nouvelle bataille du RN contre l’antisémitisme se cache une réalité qu’il aurait été déterminant de rappeler dans la tribune : la haine des musulmans, le racisme anti-Arabes. Pourquoi ce mot n’est-il jamais utilisé dans la tribune ? Parce que ça aurait fâché le RN et qu’il n’aurait finalement pas pu se joindre à l’appel de dimanche ? La tribune fait le choix de (seulement) « dénoncer les porteurs de haine », sans jamais utiliser ce mot : racisme. Ce racisme qui se banalise et s’exprime de manière décomplexée . Quand on invoque la République, on marche sur ses deux jambes. Les Français de confession juive ont peur. Associés à la politique raciste de Netanyahou ou par pur antisémitisme, les menaces et agressions progressent. Les Français de confession musulmane ont peur. Associés au Hamas, les raccourcis fleurissent et les amalgames engendrent la haine. Ils doivent recevoir notre plein et entier soutien.

      Dans cette tribune, il est demandé la libération des otages israéliens et français. Oui ! Toute manifestation doit être l’occasion de dire notre soutien en faveur de cette exigence. Et alors que les experts de plateaux, studios et journaux nous assurent qu’il ne s’agit que d’une initiative contre l’antisémitisme, et qu’en réalité il est fait mention du conflit au Proche-Orient, pourquoi la tribune ne s’émeut-elle à aucun moment du sort fait aux Gazaouis et aux Palestiniens de Cisjordanie ? En réalité, tout porte à croire que Braun-Pivet, en difficulté après l’affichage de son soutien « inconditionnel » à Israël, s’est laissée aller à l’improvisation. Elle crée d’ailleurs le malaise jusque dans ses propres rangs. Les députés Renaissance ont découvert l’initiative de leur collègue dans la presse. Macron lui-même semble être habité par ce malaise et hésiterait à rejoindre le cortège parisien tant il ne voudrait pas « apparaître pro israélien ou anti-arabe », souffle-t-on dans son entourage. Pourtant, ça n’est pas le sujet. Le sujet devait être celui de la lutte contre l’antisémitisme. Mais c’est Larcher et Braun-Pivet qui ont fait du sujet de la défense de l’État d’Israël l’un des sujets de la mobilisation, dimanche. En offrant, par la même occasion, une opération de blanchiment du passé antisémite du RN.

      La gauche a été accusée de manifester aux côtés des islamistes le 18 novembre 2019 pour lutter contre l’islamophobie et le racisme anti-arabe. L’appel n’était pourtant lancé que par des organisations républicaines et aucune organisation terroriste ou islamiste n’avait appelé officiellement à s’y joindre. Et alors que le RN appelle officiellement à descendre dans la rue, ce dimanche, il suffirait cette fois de simplement se boucher le nez ? La gauche a défilé samedi dernier dans les rues de Paris pour la paix, en soutien aux Palestiniens. Il a été reproché à cette même gauche de ne pas avoir appelé à libérer les otages français et israéliens retenus par le Hamas, ce qui était un mensonge. À quelques marginales exceptions, la gauche y a largement brandi l’appel en faveur de la libération des otages. La gauche a tenu bon, sur ses deux jambes.

      Pourquoi Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher essayent-ils d’emporter les Français sur la seule exigence de la libération des otages et la lutte contre l’antisémitisme, sans avoir parlé des Palestiniens et du racisme ? Pourquoi ce qu’on reproche (injustement) à la gauche n’est-il pas reproché à la droite, ici à la manœuvre ? Parce que l’on préférera retenir que l’arc républicain était présent ce dimanche, avec ses premiers dignes représentants de l’État. Et que l’on se réjouira même que l’extrême droite ait soi-disant changé et définitivement tourné la page d’un antisémitisme qu’elle ne semble toujours pas prête à reconnaître quand il s’agit des siens. Et parce que l’on préférera retenir que seule la France insoumise ne s’est pas jointe à la mobilisation. Une mobilisation qu’on qualifiera « d’historique ». En espérant que ça soit pour les bonnes raisons.

    • 2 #dessins_de_presse pour illustrer la tribune de Larcher et Braun-Pivet que je n’ai pas lu, à quoi bon !
      l’œil de Soph’ dans l’huma de ce week-end et Cambon pour #Urtikan.net
      https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/paradoxe-disruptif

      Marche contre l’antisémitisme : un soutien inconditionnel ?

      et l’épisode n°3 #FafLeaks de StreetPress
      https://www.streetpress.com/sujet/1699454359-marc-cacqueray-valmenier-noble-nazi-gud-extreme-droite-divis

      Marc de Cacqueray est l’héritier d’une famille noble ancrée à l’extrême droite. Le militant ultra-violent est aujourd’hui à la tête du Gud. Portrait du leader de la mouvance néonazie parisienne. Ce représentant d’une aristocratie fasciste française se pose en successeur de la mouvance nationaliste-révolutionnaire et s’inscrit dans les pas des Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, anciens gudards désormais notables liés au RN et à Marine Le Pen.

  • FedEx licencie une employée qui dénonçait du harcèlement raciste | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1698608266-fedex-licencie-employee-harcelement-raciste

    Quand elle débarque chez FedEx à Roissy (95), le 18 mai 2015, Myriam (1) est impressionnée par la diversité des visages qu’elle croise. « Avant, j’avais travaillé dans des grandes boîtes où j’étais la seule noire du bâtiment. Là, j’ai vu des noirs, des Maghrébins et des Asiatiques à des postes à responsabilités. Je me suis tout de suite sentie à ma place ! Mais j’ai vite déchanté… » Lorsqu’on la rencontre chez elle en région parisienne, la femme quadragénaire se dit « détruite ».

  • Des policiers falsifient des documents pour expulser des ados #sans-papiers

    Le ministère de l’Intérieur affirme qu’Ibrahim a 22 ans. Il en a pourtant six de moins. Pour pouvoir expulser des étrangers, des policiers font grandir des mineurs non accompagnés d’un simple coup de crayon. Une pratique illégale.

    (#paywall)

    https://www.streetpress.com/sujet/1698051854-policiers-falsifient-documents-expulser-adolescents-sans-pap
    #falsification #âge #expulsion #France #asile #migrations #réfugiés #adolescents #jeunes #majeurs #mineurs #faux_en_écriture_publique

    ping @karine4 @isskein

    signalé par @colporteur ici:
    https://seenthis.net/messages/1022663

  • Des policiers falsifient des documents pour expulser des ados sans-papiers, Audrey Parmentier
    https://www.streetpress.com/sujet/1698051854-policiers-falsifient-documents-expulser-adolescents-sans-pap

    Le ministère de l’Intérieur affirme qu’Ibrahim a 22 ans. Il en a pourtant six de moins. Pour pouvoir expulser des étrangers, des policiers font grandir des mineurs non accompagnés d’un simple coup de crayon. Une pratique illégale.

    Installé dans le cabinet de son avocat, Ibrahim (1) ne comprend toujours pas : « Pourquoi les policiers veulent que je quitte la France ? Moi, j’aime ce pays ». Il admire la vue derrière une large baie vitrée. « Il y a quoi de plus beau que Paris ? » Ibrahim est né loin des gratte-ciel, dans le sud de la Guinée. En 2021, il fuit son pays « pour des histoires de religion ». Arrivé en Italie, des camarades le persuadent d’aller en France. « Ils me disaient que c’était mieux. » Mais Ibrahim n’est pas reconnu mineur et se retrouve à la rue. Ce mercredi 6 septembre 2023, les galères continuent : le jeune de 17 ans a reçu une obligation de quitter le territoire français (#OQTF) qui lui donne six ans de plus. «  Je ne suis pas né en 2000, ce n’est pas vrai ! », s’étrangle-t-il en lisant la décision de la préfecture de police de Paris. À côté de lui, Thierno (1), 16 ans, est dans la même situation.

    Au total, StreetPress a identifié au moins six procédures – à Paris, Dijon (21) ou dans les Alpes-Maritimes – où la #police est accusée d’avoir volontairement falsifié l’âge de mineurs. Des pratiques qui tendraient à se multiplier avec l’organisation de la Coupe du monde de Rugby ou des Jeux olympiques 2024, selon des personnes interrogées. Ibrahim, Thierno, mais aussi Mohammed, Ousmane et Fatou clament tous être mineurs. Ils se débattent pourtant depuis des mois avec des procédures d’éloignement.

    les avocats cités n’évoquent pas le #faux_en_écriture_publique

    #expulsions #JO #étrangers #mineurs_isolés_étrangers #MIE

  • L’enfer des trop-perçus : « La Caf me réclame 16.274 euros » | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1697711051-enfer-trop-percus-caf-remboursement-dettes-pole-emploi

    Un phénomène massif

    Sarah fait partie des millions de Français confrontés à ces trop-perçus de la Caf ou de Pôle emploi, également appelés « indus », qui font vivre l’enfer à des allocataires déjà précaires. Les organismes de protection sociale récupèrent alors ces sommes en prélevant tout ou une partie des prestations à venir ou en exigeant le remboursement.

    En 2018, deux millions d’allocataires de la Caf ont dû rembourser un trop-perçu, soit un bénéficiaire sur cinq, d’après les données de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), qui précise que les cas de fraudes sont minoritaires. Quant aux allocations versées en trop aux inscrits au chômage, elles auraient atteint un milliard d’euros en 2017, selon Pôle emploi.

    StreetPress s’est entretenu avec cinq bénéficiaires de minimas sociaux qui ont vécu ou vivent une telle situation, avec des montants allant de 400 à 21.500 euros, en raison d’une erreur de leur part ou de l’organisme. Tous l’ont découvert fortuitement, en se connectant sur leur espace en ligne.

    Contactée par StreetPress, la Caf assure que le versement des prestations au juste droit est « un enjeu quotidien » pour ses 35.000 salariés et que plusieurs projets sont en cours pour « simplifier les relations avec les allocataires ». Pôle emploi n’a pas répondu à nos questions.

    #CAF #précarité #racket #guerre_aux_pauvres

  • L’enfer des trop-perçus : « La Caf me réclame 16.274 euros » | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1697711051-enfer-trop-percus-caf-remboursement-dettes-pole-emploi

    Chaque année, des millions d’#allocataires doivent des sommes faramineuses à la #Caf ou à _Pôle_emploi, souvent en raison d’une erreur de l’organisme. Parfois à tort. Sarah, Pierre ou Adrien racontent « l’épée de Damoclès au-dessus de la tête ».

    Une après-midi de septembre 2021, Sarah ouvre le site de la Caisse d’allocations familiales (Caf) du Tarn (81) pour mettre à jour sa situation, comme d’habitude. Sur l’écran de son ordinateur : coup de massue. Une ligne rouge indique qu’elle doit 16.274 euros. « Au début, comme je vois mal, j’ai cru que c’était 1.600 euros… C’est des erreurs qui ont déjà pu arriver », se souvient la Toulousaine de 35 ans. L’éducatrice en CDI travaille dans une structure avec des personnes handicapées. Elle est elle-même née avec le syndrome de Usher, une maladie rare qui associe perte d’audition et troubles de la vue. Elle touche 900 euros d’allocation aux adultes handicapés (AAH) par mois. Quand Sarah se rend à l’agence de la Caf de sa ville pour comprendre ce qu’il lui arrive, un conseiller lui confirme qu’elle doit rembourser cette somme. Entre décembre 2019 et avril 2021, elle a fait un service civique de six mois en Israël puis un volontariat d’un an en République Tchèque. Selon l’administration, elle n’aurait pas dû toucher son #AAH pendant ce temps à l’étranger :

    « J’étais à deux doigts de me tirer une balle. Je ne vois pas comment je peux faire. Même en travaillant 40 heures par semaine, ce n’est pas possible ! »

    Un phénomène massif

    Sarah fait partie des millions de Français confrontés à ces #trop-perçus de la Caf ou de Pôle emploi, également appelés « #indus », qui font vivre l’enfer à des allocataires déjà #précaires. Les organismes de protection sociale récupèrent alors ces sommes en prélevant tout ou une partie des prestations à venir ou en exigeant le remboursement.

    En 2018, deux millions d’allocataires de la Caf ont dû rembourser un trop-perçu, soit un bénéficiaire sur cinq , d’après les données de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), qui précise que les cas de fraudes sont minoritaires. Quant aux allocations versées en trop aux inscrits au chômage, elles auraient atteint un milliard d’euros en 2017, selon Pôle emploi.

    StreetPress s’est entretenu avec cinq bénéficiaires de minimas sociaux qui ont vécu ou vivent une telle situation, avec des montants allant de 400 à 21.500 euros, en raison d’une erreur de leur part ou de l’organisme. Tous l’ont découvert fortuitement, en se connectant sur leur espace en ligne.

    [plusieurs cas]

    En dernier recours, Sarah et Pierre pourront se tourner vers la Cour européenne des droits de l’Homme. Dans un jugement de 2018, la juridiction internationale a rappelé que l’organisme qui ne porte pas à la connaissance de l’allocataire les réglementations sur lesquelles se fonde une décision de remboursement de sommes indues est en tort.

  • La division Martel, les bébés néonazis parisiens | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1697625538-fafleaks-division-martel-bebes-neonazis-parisiens-gud-marc-c

    La division Martel est un groupe de très jeunes néonazis parisiens, fans de combats, du Gud et d’Hitler. Grâce aux FafLeaks, plus de 2000 vidéos, audios et SMS inédits, on vous raconte le quotidien des lycéens néonazis entre ratonnades et Parcoursup.

    Depuis sa garde à vue, Pierre C. est privé de sortie. Il a été arrêté après avoir participé à une tentative de ratonnade, le soir de la demi-finale de Coupe du monde France-Maroc en décembre 2022. Comme une trentaine de militants d’extrême droite, équipés de gants coqués et de protège-tibias, le lycéen de 17 ans voulait « défendre [le] drapeau [français] face aux hordes de Marocains ». Sa mère n’a pas vraiment apprécié le projet. Désormais, c’est niet, plus de sorties avec ses amis d’extrême droite. A-t-il pensé à Parcoursup ? Le double visage du jeune homme a de quoi troubler. Côté pile, auprès de sa famille, Pierre suit ses cours de maths et s’enquille les salons d’orientation. Côté face, il enchaîne les actions avec la division Martel.

    Rigolez pas trop quand même. Malgré leurs condamnations, ces petits cons se retrouveront bientôt dans les rangs de la police macronienne. Radicalisation, qu’ils disaient ...

    • heureusement, d’ici là, les citoyens auront largement voté la réforme de la police proposée à l’Assemblée 😁 et les députés Macroniens auront plié sous la marrée et porté le projet 🥐 👀 💐

      #ou_pas

  • 🔴 Après 22 ans, le géant de l’intérim Adecco jugé pour fichage racial | StreetPress

    Adecco et deux ex-responsables vont être jugés le 28 septembre 2023 pour « fichage racial » et discrimination à l’embauche. Entre 1997 et 2001, une agence faisait un tri entre ses intérimaires noirs et non-noirs. Plongée dans un système raciste (...)

    #Adecco #fichage #racisme

    https://www.streetpress.com/sujet/1695805410-geant-interim-adecco-juge-fichage-racial-discrimination-emba

  • Après 22 ans, le géant de l’intérim Adecco jugé pour fichage racial
    https://www.streetpress.com/sujet/1695805410-geant-interim-adecco-juge-fichage-racial-discrimination-emba

    Adecco et deux ex-responsables vont être jugés le 28 septembre 2023 pour « #fichage_racial » et discrimination à l’embauche. Entre 1997 et 2001, une agence faisait un tri entre ses #intérimaires noirs et non-noirs. Plongée dans un système raciste.
    « Je tiens à vous signaler qu’au sein de l’agence #Adecco, […] on procède à un tri ethnique des intérimaires. En effet, les intérimaires sont classés en fonction de leur couleur de peau. Une distinction est faite entre les noirs et les non-noirs. » C’est par ces mots que commence la lettre explosive envoyée par Gérald Roffat le 1er décembre 2000 à l’association SOS Racisme. À l’époque, il est étudiant en licence de ressources humaines à l’université Paris Créteil. Le jeune homme, métisse, vient de faire un stage de six mois dans l’agence Adecco de Montparnasse, dans le 14ème arrondissement de Paris (75). Ce qu’il a vu l’a révolté. « Le pire, c’est que le stagiaire qui m’a expliqué ce que j’allais faire, était noir », se souvient le volubile Gérald Roffat, aujourd’hui âgé de 47 ans. « Les gens autour de moi se racontaient des histoires pour se justifier, mais moi je trouvais ça malsain. Ce courrier est la porte de sortie que j’ai trouvée. »

    Ce 28 septembre 2023, après une procédure exceptionnellement longue, les délits racistes dénoncés par le lanceur d’alerte vont finalement être jugés. Le groupe d’#intérim Adecco et deux anciens directeurs de l’agence Paris-Montparnasse ont été renvoyés en correctionnelle le 25 juillet 2021 par la Cour d’appel de Paris pour « fichage à caractère racial » et discrimination à l’embauche. 500 intérimaires du secteur de l’#hôtellerie-restauration en Île-de-France entre 1997 et 2001 en auraient été victimes. Ils sont aujourd’hui quinze à se porter partie civile. StreetPress a eu accès aux documents judiciaires dans lesquels quatorze chargés de recrutement ou de clientèle témoignent de leur participation au fichage.
    Les blancs recevaient des appels, les noirs faisaient la queue. Dans sa lettre, l’ex-stagiaire Gérald Roffat déroule : « Pour chaque intérimaire, le chargé de recrutement indique la mention PR1 ou PR2. Il ajoute la mention PR4 quand il s’agit d’une personne de couleur. (…) Lorsqu’un client d’Adecco demande un intérimaire, il peut tout naturellement demander un BBR [pour “bleu blanc rouge”, NDLR] ou un non-PR4. » Résultat : les intérimaires noirs sont servis en dernier et souvent cantonnés à la plonge, loin des regards des clients.

    [...]
    « On ne voyait pas ce qu’il y avait derrière leur bureau, mais on le sentait », raconte quant à elle Adrienne Djokolo, 59 ans. La Française née en République du Congo avait 31 ans lorsqu’elle a commencé à faire des missions d’intérim pour Adecco en 1995. « On partait très tôt le matin à 7h s’asseoir à l’agence pour attendre une mission. On repartait bredouille s’il n’y avait rien. Il n’y avait que des noirs, des arabes, des indiens… » C’est quand Adrienne arrivait dans les restaurants qu’elle voyait les intérimaires « blancs » d’Adecco. « Ils nous disaient qu’eux n’avaient pas besoin d’aller à l’agence. On les appelait directement chez eux pour les missions », rembobine la grand-mère, aujourd’hui en CDI dans une entreprise de #restauration collective

    • oui, la longueur de la procédure est ahurissante. à croire que l’emploi est plus sacré encore qu’un président de la république.

      c’est pas un racisme idéologique mais un souci de productivité du placement. à gérer trop de contrats, Adecco s’est auto piégé, fallait ne rien écrire, ses contenter dune visualisation des photos pour décider de la mise en relation avec un employeur.
      de toute façon, c’est les donneurs d’ordre qui décident : les « blancs » en salle, arabes et asiatiques compris éventuellement, les trop colorés en coulisse et en soute. à vu de pif, depuis 2000, cette répartition n’a évoluée qu’à la marge .

      une entreprise ne contracte pas avec une boite d’intérim qui envoie des candidats qu’elle juge irrecevables. en bar, hôtel, restau, on a aucune raison et pas le temps d’organiser des entretiens qui doivent échouer, comme c’est le cas, au vu des contraintes légales pesant sur les modalités de recrutement, avec les candidats profs de fac, ou diverses institutions culturelles, par exemple.
      la boite d’intérim est censé garantir l’appariement immédiat du salarié au poste, c’est sa fonction. et des critères subjectifs ("raciaux" par exemple, mais aussi d’âge, de présentation) président évidement à l’embauche, spécialement de qui est « au contact du client »

      intérim ou pas, dans le secteur, réaliser un chiffre d’affaire passe par le fait de produire une image. ça relève désormais y compris, pour les bars, de ce que certains nomment « direction artistique » (des prestataires vendent la définition de « concepts » : déco, type de produits, accessoires, éclairage, choix du personnel).

      ou bien, plus prosaïquement, de nombreux cafés tabac parisiens repris par des asiatiques, s’organisent sur une double logique entreprise familiale-communautaire (fiabilité assurée, verser des salaires) tout en prenant soin de s’adjoindre des collaborateurs qui soient suffisamment proches ("caucasiens", comme disent les flics yankee) d’une clientèle parisienne.
      pour assurer le chiffre ça bricole. aujourd’hui j’ai vu deux kabyles qui ont récemment repris un bar près du marché où je fais mes courses, sans employer personne. ils ont éprouvé le besoin d’afficher en terrasse un petit drapeau français...

      #donneur_d'ordre #patron (s) #placement #client #image #embauche

  • L’État abandonne les résidences universitaires
    https://www.streetpress.com/sujet/1695630612-etat-abandonne-residences-universitaires-logements-crous-etu

    À peine un étudiant sur 17 obtient une place en Cité U. Et ceux qui décrochent une place doivent composer avec les fuites d’eau, les cafards et autres nuisibles. Enquête sur un service public en manque chronique de moyens.

    [...]

    « Vu que l’État ne suit plus à la hauteur des besoins, tout se repose sur les collectivités. Donc soit elles sont volontaristes et cèdent du foncier, soit elles préfèrent vendre à des promoteurs privés et là le Crous est en difficulté », résume Adrien Liénard de l’Unef. En effet, des promoteurs privés développent des résidences étudiantes partout en France comme à Toulouse (31) où l’entreprise Bouygues a construit un Campus étudiant ; à Grasse (06) où un promoteur a racheté une ancienne prison pour en faire également un campus ou encore le groupe Cardinal qui implante des résidences dans de nombreuses villes.

    Aujourd’hui, les #résidences_étudiantes_privées dépassent le nombre de logements des Crous, souligne le rapport d’avril 2023 de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Selon Apolline Dumar de la Fage, il y a actuellement plus d’un tiers d’étudiants qui logent en résidences privées.

    #étudiants #Cité_U #crous #logement_étudiant #logement

    • Tout le supérieur est en train d’être américanisé. Ce qui donne une éducation prévue pour n’être réservée qu’à deux types d’étudiants :
      – Ceux dont les parents sont bourgeois.
      – Ceux dont la famille a encore quelque chose à perdre pour garantir le crédit usuraire qui enfermera les diplômés de la classe moyenne dans le larbinat à vie.

    • Ami dont le fils est rentré dans le supérieur. Comme le gamin a 18 ans, il a pu s’endetter personnellement pour payer l’école de commerce privée. 50K€ pour payer l’école ces 5 prochaines années. Remboursement à 1K€/mois à partir de la fin des études.
      La bulle étudiante est en cours de constitution de ce côté de l’Atlantique.

  • 💫 Cantine de soutien aux grévistes de Emmaüs Grande-Synthe 💫

    Hello !
    Jeudi 5 octobre au soir on organise une cantine à la Trotteuse, en soutien aux compagnon.ne.s sans-papiers de Emmaüs Grande-Synthe qui sont en grève depuis le 23 août dernier ! La liste de leur revendications est dans le communiqué ci-dessus, iels réclament entre-autres leur régularisation et le départ de la direction du Emmaüs, qui a multiplié les abus à leur égard. Celle-ci, très agressive depuis le début de la mobilisation, a porté plainte contre les compagnon.ne.s en grève et transmis leurs noms à la préfecture !
    L’argent récolté ira à leur caisse de grève. Solidarité avec les grévistes et force à elleux, à bientôt 🤗

    PS : Si tu n’es pas dispo ce soir-là tu peux aussi les soutenir directement en participant à leur cagnotte : https://www.payasso.fr/udcgtnord/solidarite

    PS2 : Y a aussi deux autres grèves dans des communautés Emmaüs dans le Nord en ce moment : à Lille et à Tourcoing. Petit article à ce propos : https://www.streetpress.com/sujet/1695297697-emmaus-apres-revelations-streetpress-communautes-sans-papier

    Message reçu sur boucle militante

  • Emmaüs : Après les révélations de StreetPress, trois communautés de sans-papiers en grève illimitée dans le Nord | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1695297697-emmaus-apres-revelations-streetpress-communautes-sans-papier

    En juin dernier, StreetPress a révélé les dérives de la Halte-Saint-Jean, une communauté Emmaüs accusée de traite des êtres humains et travail dissimulé. Depuis, un mouvement de grève d’ampleur des compagnons sans-papiers a éclaté dans le Nord.

    Saint-André-Lez-Lille (59) – « Hier colonisés, aujourd’hui exploités, demain régularisés ! », scandent en cœur les 21 compagnons sans-papiers de la Halte-Saint-Jean, au rythme des percussions improvisées sur de vieux jerricans. Ils viennent de voter à l’unanimité la reconduite de la grève pour le 83ème jour consécutif. Soutenus par la CGT et le Comité des sans-papiers 59 depuis le début de leur lutte, ils dénoncent l’exploitation dont ils ont été victimes durant des années de la part de la direction de la communauté. Des faits révélés par une enquête de StreetPress, parue en juin dernier.

  • Les #LRA, zones de non-droit où sont enfermés des #sans-papiers

    Dans les locaux de rétention administrative, les droits des sans-papiers retenus sont réduits. Souvent sans avocats, ni même de téléphones, ils ne peuvent défendre leurs droits. Enquête dans l’angle mort de la rétention française.

    Commissariat de Choisy-le-Roi (94) – « Ce n’est pas le bon jour », répète le major Breny, en costume-cravate malgré la chaleur. Ce lundi 4 septembre 2023, l’atmosphère est glaciale quand la députée Ersilia Soudais (LFI) demande à visiter le local de #rétention_administrative (LRA) annexé au commissariat de Choisy-le-Roi. Méconnus du grand public, ces #lieux_d’enfermement sont destinés aux personnes étrangères et victimes d’une #décision_d’éloignement. Mais à la différence des #centres_de rétention_administrative (#Cra), elles y sont enfermées pour 48 heures au maximum. « Soit le Cra est plein, soit une décision est prise de les positionner temporairement en LRA », introduit le major.

    Le directeur du lieu commence par interdire aux journalistes les photos à l’intérieur. « Ici, nous sommes dans un #commissariat », lance-t-il. À plusieurs reprises, le major Breny nous renvoie vers une « disposition du Ceseda », le code de l’entrée et du séjour des étrangers. Laquelle ? « Regardez sur internet, je ne connais pas le Ceseda par cœur », s’agace-t-il. La disposition a beau être introuvable et l’interdiction illégale, le major n’en démord pas.

    Une #opacité qui concorde avec la situation nationale. En 2022, 27 LRA permanents existaient en France pour 154 places. Mais impossible de savoir combien de personnes y passent chaque année car l’administration ne communique aucun chiffre, au contraire des Cra. Entre ignorance des agents et méconnaissance des retenus au sujet de leurs droits qui y sont réduits, les LRA représentent un angle mort de la rétention. Une situation qui inquiète les associations, d’autant que les placements en LRA sont de plus en plus réguliers.

    Une ignorance du droit

    Le lendemain de la visite au LRA de Choisy-le-Roi, la députée Ersilia Soudais se rend au LRA de Nanterre (92). L’accueil est similaire. Après vingt minutes d’attente, le responsable commence par refuser l’accès aux journalistes. L’élue lui rappelle la procédure, ce qui ne le dissuade pas de vérifier auprès de ses supérieurs. Cinq minutes plus tard, il s’excuse :

    « On n’a jamais reçu de visite. »

    Ce LRA, situé au rez-de-chaussée de la préfecture, a été créé il y a moins d’un an, en novembre 2022. Selon les agents présents, il est principalement dédié à l’enfermement des personnes « dublinées », qui ont déjà demandé l’asile dans un autre pays de l’Union européenne. Il peut accueillir actuellement six personnes.

    À l’intérieur, l’agent tente à nouveau d’encadrer la visite. Il indique à Ersilia Soudais qu’elle ne peut pas discuter avec des retenus. Ce qui est encore une fois illégal. L’élue était en train d’échanger avec le seul prisonnier du LRA, un homme algérien. Débardeur blanc et cigarette à la bouche, il est enfermé depuis deux jours. Il demande un traducteur, mais la discussion est interrompue par la sous-préfète des Hauts-de-Seine, Sophie Guiroy Meunier, descendue de son bureau : « Vous êtes là dans quel cadre ? » À plusieurs reprises, la sous-préfète nous demande à quoi servent nos questions. « Mais vous écrivez un rapport ? » interroge-t-elle. Quarante minutes plus tard, la députée ressort sonnée de ces deux visites. « Ça me donne envie de me rendre dans d’autres LRA d’Île-de-France », déclare-t-elle en partant.

    Un accès juridique restreint en LRA

    À Nanterre, s’ils veulent appeler l’extérieur, les retenus doivent demander un portable aux agents. Or, le décret du 30 mai 2005 stipule qu’un LRA doit fournir une ligne téléphonique fixe en accès libre, parmi d’autres obligations, pour permettre aux retenus de contacter leurs avocats. Un policier balaye :

    « C’est plus simple comme cela. »

    La situation est représentative du #flou entretenu dans ces locaux, où l’accompagnement juridique n’est pas obligatoire, contrairement aux Cra. « Les personnes retenues ont un certain nombre de #droits. Mais, en pratique, elles n’ont pas d’informations suffisantes », affirme maître Berdugo, coprésident de l’Association pour le droit des étrangers (ADDE). À Choisy-le-Roi, les cinq retenus parlent très peu français et personne n’a l’air de connaître l’acronyme LRA.

    Celui de Choisy-le-Roi a rouvert en février 2022, après une fermeture décidée par une ordonnance administrative, « compte tenu du #traitement_inhumain_et_dégradant infligé aux personnes », a noté l’ADDE. Parmi les points noirs à l’époque : l’obligation de demander aux agents l’autorisation de se rendre aux toilettes. Désormais, des travaux ont été effectués. Trois douches et des WC sont en accès libres, « pour huit places contre douze auparavant », détaille le major Breny. Concernant les retenus, le directeur du LRA assure :

    « Ils sont tous contents. Dehors, c’est plus dur. Ici, on s’occupe d’eux. Ils n’ont pas exprimé un mal-être particulier. »

    Un manque d’information qui coûte cher

    « C’est notre première nuit ici, on espère ne pas être envoyés en centre de rétention. On est tranquille », avance Ahmed, originaire d’Algérie. Mais quand on aborde leur situation juridique, les hommes lèvent les yeux de leur téléphone – qu’ils ont ici le droit de conserver – et s’interrogent. Ali (1), torse nu à cause de la chaleur, demande des renseignements à la députée sur les démarches juridiques qu’il doit entreprendre. « Est-ce que vous avez un avocat ? » lui demande-t-elle. Il répond non de la tête. Idem pour ses camarades. Pourtant, le délai de recours d’une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) est de 48 heures devant le tribunal administratif. D’où la nécessité d’agir vite pour tenter de la faire annuler. « Les retenus sont présentés quatre jours après devant le juge des libertés et de la détention (JLD) et il arrive qu’on apprenne qu’ils n’ont pas contesté l’OQTF », souligne maître Florian Bertaux, avocat au barreau du Val-de-Marne. Il renchérit :

    « Il n’y a pas de permanence au tribunal administratif dans notre département, donc pour faire un recours, il faut souvent déjà connaître un avocat. »

    Le recours est d’autant plus difficile à faire qu’aucun moyen de télécommunications n’est mis à leur disposition. Impossible donc d’envoyer un mail à son avocat. « Pour transmettre une décision, c’est très compliqué. Ils sont dépendants des services de police », continue maître Berdugo.

    Les retenus gaspillent parfois un temps précieux en essayant de joindre les mauvais interlocuteurs. Youssef (1), un père de famille défendu par maître Berdugo, a été placé au LRA de Nanterre fin août 2023. « En guise d’informations, on lui a donné une liasse sur laquelle il était indiqué qu’il pouvait être assisté par diverses associations, alors que c’était faux », raconte son conseil. Parmi les numéros écrits, celui de l’association la Cimade, qui n’intervient pourtant pas dans les LRA. En apprenant cela, Paul Chiron, chargé de soutien et des actions juridiques en rétention à la Cimade, s’étrangle :

    « C’est hallucinant. Nous refusons d’être dans les LRA car il n’y a pas de garanties suffisantes afin d’exercer nos missions. »

    Heureusement pour Youssef, il connaissait déjà maître Berdugo et avait une procédure en cours à la préfecture. Mais lors de sa comparution devant le JLD, les autres retenus du LRA altoséquanais n’ont pu faire de recours car les 48h de délais de contestation « étaient expirés ».

    Des LRA qui disparaissent du jour au lendemain

    Les avocats eux-mêmes ont du mal à suivre la situation des LRA. En juillet 2023, maître Berdugo et des confrères avaient tenté de faire fermer le LRA de Nanterre via un référé-liberté. « Lorsqu’on l’a préparé, on nous a indiqué qu’il n’y avait plus personne dans le LRA. Donc on a laissé tomber », raconte-t-il. Maître Berdugo continue :

    « La préfecture avait promis de ne plus saisir le juge, donc on pensait que le LRA ne fonctionnait plus. »

    Pour ne rien arranger, des #LRA_temporaires sont créés – en plus des permanents – par arrêtés préfectoraux lorsque des étrangers ne peuvent être placés tout de suite dans un Cra, en raison de circonstances particulières. « C’est très peu encadré », souffle Paul Chiron de la Cimade. Ces LRA sont hébergés dans des #hôtels, des #cités_administratives ou encore des #gendarmeries. StreetPress a contacté le directeur général de #Contacts_Hôtel, groupe auquel appartient le #Ashley_Hôtel qui a hébergé un LRA au Mans à partir de mars 2023. « L’hôtelier ne communique pas sur le sujet étant donné qu’il est soumis à une clause de confidentialité », a-t-il répondu. Parfois, les LRA ne durent qu’une seule nuit avant de disparaître et d’effacer le sort des personnes enfermées.

    Hors métropole, les LRA ont par exemple donné lieu à des « aberrations juridiques », d’après maître Flor Tercero, partie au mois d’avril à Mayotte. Elle assure que « les arrêtés de publication des LRA apparaissaient une fois qu’ils étaient fermés » et assène :

    « C’était l’omerta la plus totale. »

    Aucune donnée

    Ainsi, personne ne savait où se trouvaient les locaux de rétention ni combien de personnes y avaient été enfermées. « Dans certains LRA, les règlements intérieurs disaient qu’ils étaient faits pour douze personnes, mais dans les arrêtés de création des LRA, il y avait écrit quarante personnes. Une #surpopulation contestable. » Elle mentionne des familles qui tentaient de joindre leurs proches disparus et placés en LRA :

    « Elles ont appelé les centres de rétention, mais il n’y avait pas de numéro de téléphone dans les LRA. Elles les ont retrouvés ensuite plus tard aux Comores. »

    Ces dérives perdurent car les LRA ne sont que très peu contrôlés. « Nous sommes très peu saisis sur les LRA, et pour ceux qui sont temporaires, c’est souvent trop tard, ils ont fermé. Cette temporalité très brève rend nos visites compliquées », admet Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté. En sept ans, le CGLPL n’a pu se rendre que dans quatre LRA :

    « Notre dernière visite remonte en 2021 à Tourcoing. »

    De son côté, la Cimade constate une « flambée » des LRA et estime qu’ils étaient auparavant « bien moins utilisés qu’aujourd’hui notamment avec l’usage détourné qui en est fait depuis les instructions de Gérald Darmanin. » En témoigne un extrait de la circulaire du 3 août 2022, qui a demandé que les capacités des LRA soient augmentées « d’au moins un tiers ». De quoi interroger le chargé de soutien de l’asso Paul Chiron :

    « Avec quatre Cra en Ile-de-France, la question des circonstances de temps et de lieu nécessaire à la création d’un LRA, peut difficilement s’entendre. »

    La Cimade craint également que les #locaux_de_rétention ne soient utilisés à l’avenir pour enfermer des familles en toute discrétion. « Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé qu’il ne voulait plus d’enfants dans les Cra, mais il n’a rien dit sur les LRA », rappelle Paul Chiron. Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas été en mesure de fournir à StreetPress des données précises sur le nombre de personnes enfermées dans les LRA. Idem du côté de la préfecture de police. Quant à maître Berdugo, il a lancé un nouveau référé-liberté pour faire fermer le LRA de Nanterre. L’affaire passe ce 18 septembre 2023 devant le tribunal administratif de Cergy.

    (1) Les prénoms ont été modifiés.

    https://www.streetpress.com/sujet/1694682108-lra-non-droit-sans-papiers-etrangers-locaux-retention-admini

    #sans-papiers #France #migrations #enfermement

    • le ministre de l’Intérieur ne risque rien pénalement car la prescription dans ce genre de cas est de six ans. Un délai largement dépassé. Le #Parlement_européen pourrait néanmoins toujours demander le remboursement des sommes perçues dans un délai de cinq ans « à partir du moment où il a connu ou aurait dû connaître les faits en cause », renchérit Anticor. Si c’était le cas, le quadra devrait redonner un peu moins de 20.000 euros à l’institution, sans compter les intérêts.

      #emploi_fictif

  • Pour remplir sa police municipale, Paris drague les allocataires du RSA | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1694009133-police-municipale-paris-drague-allocataires-rsa-jeux-olympiq

    Antoine (1), 26 ans, allocataire du RSA, s’est rendu à cette réunion. Pour leur vendre le job, les policiers municipaux leur auraient parlé en long et en large des besoins pour les Jeux olympiques de Paris 2024. « En gros, ils nous ont dit qu’ils recherchaient 200 agents pour nettoyer les rues avant l’arrivée des touristes. Le directeur faisait aussi une fixette sur les tables des terrasses qui empiètent sur le trottoir », se souvient le Francilien. Selon lui, des allocataires se seraient renseignés sur les armes dont ils disposeraient. Les policiers auraient répondu qu’ils n’auraient pas d’armes à feu mais des gilets pare-balles, des matraques et des gazeuses.

    « Il ne faudrait pas qu’ils soient déployés en vitesse en tant que stagiaires pour faire du nombre pendant les JO, sans l’encadrement nécessaire », s’inquiète une source au sein des forces de l’ordre auprès de StreetPress.

    Argument de vente ou véritable projet ? À StreetPress, la mairie de Paris a d’abord confirmé que les agents « devraient être déployés au printemps 2024 avant les Jeux olympiques et paralympiques 2024 ». Mais la com’ a ensuite rétropédalé face aux réalités du calendrier. Les allocataires du RSA intéressés doivent passer des épreuves – deux écrites, deux sportives et une orale – entre janvier 2024 et juin 2024. Ces nouvelles recrues devraient avoir leurs résultats d’admission en septembre 2024 et être déployées au début de l’année 2025, après leur formation de six mois, détaille la municipalité. Les nouvelles recrues ne seront donc pas déployées pendant les Jeux

    #Paris #police #RSA #police_municipale #JO

    • Il semble bien qu’il s’agisse de policiers municipaux et non d’ASVP, ces, derniers étant généralement chargés de dresser les PV, sont traditionnellement rattachés au service dit de « tranquillité publique », ce dernier regroupant ASVP et PM. 

      La ville de Paris (de gauche) a donc décidé de son propre chef qu’il fallait davantage de policiers dans Paris.

      La PM de Paris n’est effectivement pas armée (pour l’instant). Ceux d’autres villes ne l’étaient pas non plus, jusqu’à ce qu’un simple arrêté voté en Conseil municipal en décide autrement.

  • 🛑 Drapeau nazi et appel à « nettoyer le pays », des militaires néonazis au régiment de Belfort | StreetPress

    Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême-droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT (...)

    #armée #extrêmedroite #néonazisme #racisme
    #antifascisme #antiracisme

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://www.streetpress.com/sujet/1693819816-nazi-militaires-neonazis-regiment-belfort-besancon-vandal

  • Affaire Hedi : l’un des policiers déjà inquiété dans une enquête sur le tabassage d’une jeune fille | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310723/affaire-hedi-l-un-des-policiers-deja-inquiete-dans-une-enquete-sur-le-taba

    L’un des quatre policiers mis en examen à Marseille pour des violences à l’encontre de Hedi est déjà apparu dans une information judiciaire relative au tabassage d’Angelina, en 2018. Cet agent, qui avait nié toute implication, n’a pas été poursuivi à l’issue d’investigations plombées par l’absence de vidéos exploitables et le mutisme de la hiérarchie. Mais l’enquête vient d’être rouverte.

    Leur anonymat a jusqu’ici été préservé et toute une profession le protège, plus que jamais. Mais l’identité de l’un des quatre policiers mis en examen dans l’affaire Hedi, jeune homme de 22 ans touché par un tir de LBD à Marseille, puis tabassé et « laissé pour mort »(selon ses termes), mérite pourtant d’être examinée.
    D’après nos informations, David B. est l’une des figures centrales d’une précédente information judiciaire ouverte pour des faits de violences assez similaires, commis en décembre 2018 à Marseille. Une jeune fille de 19 ans, Angelina (plus connue sous le pseudonyme de Maria), avait été gravement blessée par un tir de LBD en marge des manifestations des « gilets jaunes », puis passée à tabac par plusieurs policiers, à ce jour non identifiés par la justice.
    Dans l’affaire Hedi, David B. a pu être identifié, comme ses collègues de la BAC, grâce à l’exploitation d’enregistrements de caméras de #vidéosurveillance de la ville, de celles d’un commerce et d’un lieu de culte, et de #vidéos d’un témoin, d’après les informations recueillies par Mediapart.

    #police #Marseille #anonymat_policier #omerta #revendication_mafieuse #faux_en_écriture_publique #BAC (#Paris)

    • Par ailleurs, des comptes rendus d’opération du 8 décembre 2018 montrent que David B. était présent dans le périmètre où Maria [Angelina] s’est fait agresser, à la même heure. Sur la base de ces éléments, l’Inspection générale de la police nationale (#IGPN) recherche David B. pour l’auditionner. Mais ce dernier s’est envolé pour le Togo, pour une opportune mission militaire d’un an, au bénéfice d’une entreprise privée…

      Particulièrement ciblé, mais non identifié
      Ce n’est que deux ans après les faits, en février 2021, que l’IGPN l’entend enfin. Si David B. confirme avoir été « vêtu de sombre pour ne pas attirer l’attention » le 8 décembre 2018, et s’il confirme n’avoir porté aucun brassard apparent (contrairement à la réglementation), il déclare n’avoir pas du tout souvenir de ce qu’il a fait ce jour-là.
      En même temps, il se dit certain « à 2 500 % » de ne pas avoir porté de casque non réglementaire et nie toute participation aux violences commises contre Angelina. Des déclarations dont se contentera l’IGPN, d’autant que les perquisitions du casier et du domicile de David B., menées en juin 2021, soit deux ans et demi après les faits, demeurent infructueuses.
      Parmi tous les policiers auditionnés dans l’affaire d’Angelina, aucun n’a identifié les auteurs des violences. Les responsables des différentes unités de police présentes ce jour-là ont déclaré ne pas reconnaître les fonctionnaires sur les vidéos. Certains ont même expliqué être dans l’incapacité de localiser leurs propres agents au moment des faits. Et l’IGPN a recueilli leurs déclarations sans interroger ces commissaires, commandants ou majors sur de telles incohérences.
      En définitive, si le nom de David B. apparaît dans la synthèse des investigations menées par l’IGPN, au côté de trois collègues, comme ayant été particulièrement ciblés par les investigations, la « police des polices » ne conclut à aucune identification.
      Et faute de pouvoir formellement identifier les auteurs, le juge d’instruction saisi du dossier ordonne un premier non-lieu en décembre 2020, en concluant malgré tout que les individus qui ont roué de coups Angelina « avaient tous la qualité de fonctionnaires de police ».

      refroidir l’affaire. technique de base utilisable par tout mis en cause, et qui fait partie des raisons de ne pas passer en comparution immédiate, de demander des actes, des expertises, bref, d’allonger par tous moyens la durée qui sépare les faits incriminés d’un jugement éventuel.
      ça marche bien. c’est ainsi que de nombreux voyous, militants, quidams, obtiennent des relaxes ou des peines bien plus légères là où ils auraient été lourdement condamnés.
      sauf impondérable, ça fonctionne d’autant mieux qu’on est du côté du manche.
      par exemple, un flic pourtant mis en cause par ses propres collègues (!) pour avoir étranglé sans raison et sans la tuer une femme enceinte est jugé deux ans après les faits : quatre mois de prison avec sursis https://www.streetpress.com/sujet/1675691675-policier-condamne-etrangle-femme-enceinte-violence-ile-franc

      dans l’affaire Zineb Redouane, 4 ans après, la justice est encore à pied d’oeuvre, rassurez-vous ! elle enquête sur... les services de santé car c’est à l’hosto qu’elle est morte... (à La Timone ou Zineb Redouane est morte, ils ont pris soin de fournir des explications publiques détaillées sur les blessures et les soins prodigués au « miraculé » Hedi)

      grâce à ses collègues dont ceux de l’IGPN, le baqueux parisien de Marseille qui a tabassé Angelina a eu le loisir de prendre une dispo d’un an. lorsqu’il a fini par être « inquiété », il a pu sans peine dire qu’il ne se souvenait de rien.
      au taf, on échange des conseils, on bricole collectivement les PV de façon à ne pas être mis en cause (et éventuellement à gratter des dommages et intérêts).
      les lyncheurs d’Hedi ont tenté bien trop tôt d’appliquer la recette utilisé par leur collègue lyncheur d’Angelina : « on se souvient pas ». car contrairement à ce qui s’était passé pour Angelina, empêchée de porter plainte jusqu’à ce que la vidéosurveillance soit légalement effacée, ainsi que, moins légalement, d’autres éléments, il y a des images de vidéosurveillance à l’appui des dire de la victime et du témoin principal. là ils sont passés au registre « je suis un prisonnier politique, je refuse de collaborer à l’enquête car je ne reconnais pas la légitimité d’une mise en cause de la police ». Mais, d’avoir mixer le scénario, qui contenait déjà des déclarations au moyen desquelles ils comptaient s’en sortir, celui-ci se voit ruiné. Et, malchance encore, ils ne disposent pas de LE avocat spécialisé de leur corporation. Laurent-Fr@nck Lien@rd, qui taffe pour des flics marseillais à l’occasion, doit être assez occupé par la défense de l’assassin de Nahel, Florian Menesplier ...
      Deux flics au trou, ok, c’est inédit, ça les énerve.
      Pas de nouvelles du complice de Florian Menesplier (Nahel). Et dans le cas de Hedi, seul le policier utilisateur du LBD est détenu. Ses collègues, lyncheurs d’un blessé grave, leurs complices sur place (il y a 4 impliqués, et 4 autres présents) contribuent probablement très activement à la mobilisation policière en cours.

      #polar