• La Russie ne vendra plus de moteurs de fusée aux États-Unis
    https://www.lesnumeriques.com/spatial/la-russie-ne-vendra-plus-de-moteurs-de-fusee-aux-etats-unis-n177873.h

    La Russie, par le biais de son agence spatiale Roscosmos, a fait savoir qu’elle mettait sur pause la livraison de moteurs pour les fusées américaines. Une mesure décidée en représailles aux sanctions contre le pouvoir de Vladimir Poutine.

    “Laissez-les voler sur autre chose, leurs balais, je ne sais quoi !” Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Russia 24, Dmitri Rogozine, patron de la société spatiale russe Roscosmos, a informé que la société ne vendrait plus de moteurs de fusée aux États-Unis. Il s’agit de la dernière série de menaces de l’entreprise, en réponse aux sanctions mondiales contre la Russie.

    “Aujourd’hui, nous avons pris la décision d’arrêter les livraisons de moteurs de fusée produits par NPO Energomash aux États-Unis”, affirme-t-il, avant de poursuivre : “Permettez-moi de vous rappeler que ces livraisons avaient été assez intensives quelque part depuis le milieu des années 1990.” Toujours selon le média russe, l’interdiction s’applique aux moteurs RD-180, utilisés sur les lanceurs américains Atlas V comme systèmes de propulsion principaux, et aux moteurs RD-181, utilisés comme premier étage des fusées Antares. La Russie a livré un total de 122 moteurs RD-180 aux États-Unis depuis les années 1990, dont 98 ont été employés pour propulser les lanceurs Atlas.

    Roscosmos avait prévu de livrer 12 moteurs RD-181 supplémentaires en 2022-2024, et des discussions avaient également eu lieu avec les États-Unis sur la livraison de moteurs RD-181M avec des caractéristiques opérationnelles améliorées. “Nous pensons que, dans cette situation, nous ne pouvons plus fournir aux États-Unis nos meilleurs moteurs”, complète le directeur de l’agence.

    La Russie a annoncé, le 28 février dernier, qu’elle suspendait sa coopération avec l’Europe sur les lancements spatiaux depuis la base de Kourou en Guyane française, en réponse aux sanctions occidentales contre la Russie pour le déclenchement du conflit en Ukraine. Roscosmos a également prévu de rapatrier l’ensemble de son personnel en Russie.

    • La guerre des étoiles
      « Le Canard enchaîné » 2/3/2022 Frédéric Pagès

      Quoique perchée à 400 km d’altitude, la Station spatiale internationale (ISS) n’est pas épargnée par la guerre en Ukraine. D’abord parce qu’y sont enfermés quatre astronautes américains et deux russes (le septième est allemand). Ensuite parce que le système informatique qui maintient l’ISS sur orbite est russe. Si Poutine décide de débrancher ses ordinateurs, la station risque non seulement de heurter des débris spatiaux, mais aussi de dévier sur des orbites de plus en plus basses, jusqu’à l’écrasement final sur la Terre. Une menace que Dimitri Rogozine, le directeur de l’Agence spatiale russe, a brandie, évoquant « un risque de chute sur les Etats-Unis ou l’Europe » et tweetant à l’adresse des occidentaux (« le Figaro », 28/2) : « l’ISS ne survole pas la Russie, donc tous les risques sont pour vous. »
      Et ces pauvres cosmonautes qui ne peuvent même pas rentrer chez eux à pied…


      image : https://www.noosfere.org

  • La Volte & Zanzibar : « Désirer autre chose que le gris des murs » - CQFD,
    https://cqfd-journal.org/La-Volte-Zanzibar-Desirer-autre

    Éditer demain
    La Volte & Zanzibar : « Désirer autre chose que le gris des murs »
    paru dans #CQFD n°193 (décembre 2020), par Emilien Bernard, illustré par Julien Loïs.
    Résignée, la #science-fiction ? Pessimiste et catastrophiste ? Pas forcément. La preuve avec cet entretien croisé autour de la maison d’édition #La_Volte et du vrombissant collectif d’écrivain.es Zanzibar.

    Zone de rêve collectif
    https://www.monde-diplomatique.fr/2020/02/ZANZIBAR/61351

    Nos avenirs nous appartiennent. Encore faut-il les imaginer et les rendre contagieux. Un collectif d’auteurs de science-fiction, ou plutôt de « science-friction », choisit de créer des outils de libération des imaginaires, et de les propager.

    https://generationsf.ucoz.com
    https://www.noosfere.org


    #noosfere #philippe_curval #zanzibar

  • Un stand-alone d’#Asimov bien décevant : Némésis
    Malgré un super potentiel, des personnages de femmes scientifiques élaborés, des dilemmes politiques, d’autres formes de vie, Némésis se referme sur un goût de pas assez.

    http://monot.jc.pagesperso-orange.fr/biblio/nemesi__.htm
    http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146574530

  • Berlin-Sodome.
    http://www.ebooksgratuits.com/html/mirbeau_628e8.html#_Toc297977367

    – Oui, mes amis, j’arrive de Berlin… Vous n’avez pas été, cette fois-ci, jusqu’à Berlin ?… Allez à Berlin… allez-y… il faut absolument aller à Berlin… Il faut le voir, le revoir… C’est prodigieux… kolossal !… comme ils disent… Allez-y !…

    Et, me prenant par le bras comme pour m’y entraîner, il parlait toujours :

    – Toutes les fois que j’y reviens, j’y ai une surprise nouvelle… C’est que j’ai connu Berlin, en 56, moi… Une grande ville de province, pleine de soldats, triste, l’air pauvre. À présent, le luxe s’y étale… brououu… Et le dévergondage ?… Brououu !… Ah !… Kolossal !…

    Ses yeux se bridaient dans la grimace qu’il faisait en riant, et il baissait la voix en m’emmenant à l’écart avec Gerald.

    – Des pédérastes ! des pédérastes !… Tous pédérastes !… Les plus grands seigneurs, les officiers, les ministres, les artistes, les chambellans… et les généraux, et les grands écuyers, et les ambassadeurs…, tous !… tous !… Scandales sur scandales… procès sur procès… disparitions sur disparitions… Kolossal !… D’ailleurs, vous avez bien lu, en première page du Temps, qui n’en peut mais, ces télégrammes officiels, concernant des personnages de cour, de là-bas ? Ça dépasse en pornographie les annonces de quatrième page, qui font la fortune du Journal !…

    Il sautillait sur ses vieilles bottines déformées par la goutte, et se tapait les cuisses, comme un enfant qui vient de faire une bonne blague à son professeur :

    – Et savez-vous qu’il s’est formé une ligue de ces messieurs, en vue d’obtenir l’abrogation d’articles gênants du code, qui les empêchent de… de…

    Et, frottant alternativement son nez et son front, il se mit à pouffer de rire, au grand dommage de mes joues et de mes narines…

    – Oui, mon cher, une ligue… une ligue des Droits de l’homme et du pédéraste… une ligue avec ses statuts, ses commissions, ses assemblées générales… brououu !… des assemblées en rond, je suppose… C’est kolossal !… Vous voyez qu’ils ne s’en cachent pas… Au contraire… Ils ont eu successivement le bien-être… la richesse… le luxe… Il leur manquait la dépravation… Maintenant, ils en ont leur mesure… il ne leur manque plus rien… C’est l’aboutissement fatal des armes victorieuses, le couronnement de la Grunderzeit… Voilà, maintenant, qu’ils dépassent les peuples qui ont une histoire… Ah !… ah !… Et ils en sont assez fiers !… Ils m’ont scandalisé… positivement scandalisé, moi ! Scandaliser un Parisien, ça n’est pas rien !… Et ils étaient aux anges de ma figure ahurie !… Il fallait les voir !… Kolossal !… Et, pourtant, nous ont-ils dit assez de fois que nous étions Babylone !… À en croire leurs pasteurs, ils ne nous ont fait la guerre que pour étouffer ces germes de vice, brûler Paris qui empoisonnait le monde !… Eh bien… ils font mieux que nous… Ils sont Sodome… Sodome-sur-la-Sprée. Naturellement, la province suit le mouvement ; les officiers et les hauts fonctionnaires le propagent… Il y a Sodome-sur-la-Sprée… Mais il y a Sodome-sur-le-Mein, Sodome-sur-l’Oder, et Sodome-sur-l’Elbe, et Sodome-sur-le-Weser, et Sodome-sur-l’Alster, et Sodome-sur-le-Rhin… Ah ! ah !… sur-le-Rhin, mon cher.

    Comme il n’oublie jamais de manifester son nationalisme, il ajouta :

    – Quand nous avons été vicieux, nous autres, – nous ne le sommes plus guère, la mode en est passée, – nous l’avons été légèrement, gaiement… Les Allemands, eux, qui sont pédants, qui manquent de tact, et ignorent le goût, le sont – comment dire ? – scientifiquement… Il ne leur suffisait pas d’être pédérastes… comme tout le monde… ils ont inventé l’homosexualité… Où la science va-t-elle se nicher, mon Dieu ?… Ils font de la pédérastie, comme ils font de l’épigraphie. Ils savent qui a été l’amant de Wagner, et de qui Alcibiade et Shakspeare ont été les maîtresses. Ils écrivent des livres sur les amours de Socrate, et sur celles d’Alexandre le Grand… Ils ont relevé, sur les vieilles pierres, tous les noms de tous les mignons de tous les pharaons de toutes les dynasties… Pédérastes avec emphase, sodomites avec érudition !… Et, au lieu de faire l’amour entre hommes, par vice, tout simplement, ils sont homosexuels, avec pédanterie… Allez à Berlin, je vous dis… allez revoir Berlin… Ça vaut le voyage…

    Nous lui avions tous serré la main, tour à tour, sans qu’il s’arrêtât de parler, de crier et de rire, et nous étions loin, déjà, que nous le voyions s’agiter encore, et nous désigner, du doigt, Berlin, à qui nous tournions le dos…

    Extrait de Octave Mirbeau, LA 628-E8 (1907)
    L’auteur y développe pour la première fois une perception du monde qu’on retrouve dans de nombreux road movies , pour lui cette nouvelle perspective est aussi bouleversante comme la découverte de l’internet au début des années 1990 pour nous. Le net nous permet une forme de déplacement que Franz Werfel anticipe dans son roman L’Étoile de ceux qui ne sont pas nés - nous restons immobiles tout en déplaçant le monde vers nous .

    Avis au lecteur.
    ...
    L’automobile, c’est le caprice, la fantaisie, l’incohérence, l’oubli de tout… On part pour Bordeaux et – comment ?… pourquoi ? – le soir, on est à Lille. D’ailleurs, Lille ou Bordeaux, Florence ou Berlin, Buda-Pesth ou Madrid, Montpellier ou Pontarlier…, qu’est-ce que cela fait ?…

    L’automobile, c’est aussi la déformation de la vitesse, le continuel rebondissement sur soi-même, c’est le vertige.

    Quand, après une course de douze heures, on descend de l’auto, on est comme le malade, tombé en syncope, et qui, lentement, reprend contact avec le monde extérieur. Les objets vous paraissent encore animés d’étranges grimaces et de mouvements désordonnés… Ce n’est que peu à peu, qu’ils reprennent leur forme, leur place, leur équilibre. Vos oreilles bourdonnent, comme envahies par des milliers d’insectes aux élytres sonores. Il semble que vos paupières se lèvent avec effort sur la vie, comme un rideau de théâtre sur la scène qui s’illumine… Que s’est-il donc passé ?… On n’a que le souvenir, ou plutôt la sensation très vague, d’avoir traversé des espaces vides, des blancheurs infinies, où dansaient, se tordaient des multitudes de petites langues de feu… Il faut se secouer, se tâter, taper du pied sur le sol, pour s’apercevoir que votre talon pose sur quelque chose de dur, de solide, et qu’il y a autour de vous, devant vous, des maisons, des boutiques, des gens qui passent, qui parlent, qui s’empressent… On ne se ressaisit bien que le soir, tard, après dîner. Encore, vous reste-t-il une sorte d’agitation nerveuse qui décuplera et grossira vos rêves de la nuit.

    Octave Mirbeau, La 628-E8, 1907
    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_628-E8

    L’Étoile de ceux qui ne sont pas nés
    Titre original : Stern der ungeborenen, 1946
    http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?NumLivre=2146559183
    WDR, 2002 : Meinung über Bücher : Dr. Sven Papcke , Franz Werfels ’Stern der Ungeborenen’
    http://www.papcke.de/Radio/werfel.html

    #science-fiction #automobile #internet #berlin #homosexualité #lgbt

  • Adieu Chasch, Wankh, Dirdir et Pnume : Jack Vance, 1916 - 2013

    http://www.noosfere.org/jackvance/art/jv_cat&dog.jpg

    Jack Vance passed away at home on the evening of Sunday May 26, 2013, ending a long, rich and productive life. Recognized most widely as an author, family and friends also knew a generous, large-hearted, rugged, congenial, hard-working, optimistic and unpretentious individual whose curiosity, sense of wonder and sheer love of life were an inspiration in themselves. Author, friend, father and grandfather – there will never be another like Jack Vance.

    http://www.jackvance.com

    Je dois dire que suis vraiment sniff. Avec Barjavel, Pierre Boulle, Pierre Pelot, pour les francophones et Philip José Farmer et Daniel Keyes, pour les anglophones, Jack Vance et son cycle de Tschaï sont parmis les premiers livres de SF que j’ai lu et qui m’ont donné le goût du genre. Ouin.

    We’ve lost another one of the greats : R.I.P. Jack Vance, 1916-2013
    http://io9.com/weve-lost-another-grand-master-r-i-p-jack-vance-191-510346926

    #jack_vance #s.f. #science-fiction #littérature #polar

    Forays into Fantasy : The Dying Earth by Jack Vance
    http://blog.worldswithoutend.com/2012/07/forays-into-fantasy-the-dying-earth-by-jack-vance

  • Ce roman de 1969 avait précisément prédit les évènements de notre époque ! #sf
    http://www.gentside.com/livre/ce-roman-de-1969-avait-precisement-predit-les-evenements-de-notre-epoque_a

    John Brunner se doutait-il en rédigeant son roman de science-fiction en 1969, que ce qu’il décrivait comme un futur imaginaire serait aujourd’hui notre quotidien ? Située en 2010, l’intrigue de Stand on Zanzibar avait tout prédit.

  • De l’anticipation proche de qualité :
    Ces choses que nous n’avons pas vues venir, Steven AMSTERDAM, albin michel.

    Au passage à l’an 2000, un jeune garçon subit en famille l’angoisse du changement de millénaire de son père : il faut fuir la ville avec du matériel de survie pour échapper à l’Apocalypse. Bien sûr, cette tragédie n’arrive pas mais, au fil des années et du passage à l’âge adulte de cet enfant, le pays sombre dans la décadence, le conduisant à mener sa vie entre combines, chapardages et relations personnelles intéressées.

    Roman mosaïque dans une nation en déliquescence, Ces choses que nous n’avons pas vues venir suit le narrateur de son enfance jusqu’à sa pleine maturité par le biais d’une dizaine de textes présentant les étapes principales de sa vie : évasion de la ville avec ses grands-parents dans l’espoir d’un quotidien meilleur à la campagne, jeune homme solitaire vivant de rapines, ménage à trois avec une sénatrice ambitieuse, chômeur, guide touristique ; c’est par le petit bout de la lorgnette de cet égocentrique que l’on découvre en creux ce monde futur. Catastrophes écologiques, régressions politiques, replis communautaristes, modification des rapports intimes et de la cellule familiale, tous ces bouleversements ne sont vus que par le regard arriviste de cet homme, tentant de survivre le mieux possible de ce monde décadent.

    Bien sûr, la comparaison avec La Route semble inévitable, mais là ou Cormac McCarthy décrit une apocalypse violente ne laissant d’autre choix que la mort et le désespoir, Steven Amsterdam imagine une lente dégradation de la situation, permettant aux êtres humains de s’adapter sans trop de difficultés (ou presque, seuls les plus forts s’en tirent bien) et s’il faut chercher une influence, c’est plutôt vers JG Ballard et l’anticipation sociale qu’il faut regarder.

    Premier roman de Steven Amsterdam, américain récemment émigré en Australie, Ces choses que nous n’avons pas vues venir est une étonnante réussite dans le domaine pourtant encombré des lendemains qui déchantent.

    les détails sur noosfere : http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146578793