« Acte d’agression flagrant » ou « réponse proportionnée », le bombardement par les États-Unis d’une base aérienne en Syrie divise le Conseil de sécurité
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M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie), dont le pays avait demandé cette réunion d’urgence du Conseil de sécurité, a jugé indispensable que le monde sache la position de chaque État Membre sur les derniers événements en Syrie. « Nous sommes préoccupés par les signaux émis ces derniers jours en Syrie », a-t-il dit. Il a déploré que les États-Unis aient exécuté une attaque unilatérale, alors que des projets de résolution étaient en discussion. Cet acte unilatéral représente une menace à la sécurité internationale, a-t-il dit, rappelant que l’humanité s’était précisément dotée d’instruments de droit international pour empêcher que les pays puissants s’en prennent aux pays les plus faibles.
Brandissant la Charte des Nations Unies, le délégué bolivien a rappelé que celle-ci, qui interdisait toute action unilatérale, devait être respectée, et que toute initiative devait être autorisée par le Conseil. Il a lu l’Article 24 de la Charte, avant de rappeler que le Conseil de sécurité agissait au nom des peuples du monde entier.
Les États-Unis ont décidé d’être enquêteur, juge et procureur, a-t-il poursuivi, rappelant qu’aucune enquête n’avait été menée pour déterminer les auteurs de l’attaque d’Edleb.
Le délégué a rappelé qu’en septembre 2013, les États-Unis avaient également brandi la menace d’attaques contre la Syrie. L’attaque d’hier dessert le processus d’Astana et de Genève, a-t-il dit. En 2003, les États-Unis, au sein de ce même Conseil, avaient également avancé des « preuves sans appel » de la présence d’armes chimiques en Iraq, a-t-il poursuivi. « N’oublions pas ce qui s’est passé. »
Il a souligné que cette intervention avait justifié une invasion de l’Iraq à la suite de laquelle un million de personnes avaient perdu la vie. « Serions-nous en train de parler des actes de Daech si cette invasion illégale n’avait pas eu lieu ? »
Le représentant a rappelé la longue histoire de coups d’État financés par la CIA en Amérique latine. Ce Conseil ne peut pas être un pion sur l’échiquier de la guerre, a-t-il dit, en déplorant qu’il y ait au sein de ce Conseil des « membres de première et de seconde classe ».
Enfin, il a affirmé que l’attaque d’hier représentait un coup fatal porté au multilatéralisme.