• Sur « la peur d’embaucher », l’aveu du responsable de la CPME..

    D’après le patronat, le chomage est causé par les excessives règlementations de protection des salariés qui rendraient trop difficile le licenciement.
    Sauf que si tel était le cas, les nouvelles dispositions concernant les ruptures conventionnelles et les licenciements économiques (loi El Khomri) auraient déjà dû porter leur fruit.

    Dans un entretien au journal La Croix, François Asselin, répète cette revendication de l’assouplissement des licenciements, avant de révéler finalement que le problème se situe ailleurs..

    Le problème est que la France est en panne de rebond et ce n’est pas seulement une question juridique. Aujourd’hui, un chef d’entreprise sait que tout licenciement va mettre l’intéressé en grandes difficultés car il aura le plus grand mal à retrouver du travail. La charge émotionnelle est d’autant plus pesante dans une petite entreprise, ou en région, car l’employeur recroisera son ancien salarié au supermarché, à l’école de ses enfants… Dans le même temps, une entreprise a peur, elle aussi, de ne pouvoir rebondir quand elle voit son modèle économique bouleversé par une baisse des commandes, l’apparition de nouveaux besoins…

    Voilà : ce qui fait peur dans le licenciement, c’est l’impact humain, social, le manque de perspectives optimistes. Parce qu’en période de chômage de masse, mettre quelqu’un sur le carreau, c’est dramatique. Parce que le manque de vitalité économique général semble condamner toute personne licenciée au chômage de longue durée.
    On a peur d’embaucher, parce que le spectre d’une séparation fait peur, tout autant sur le plan humain que financier ou juridique.

    Le problème de la France n’est pas un problème juridique, c’est une panne de confiance collective : c’est la peur du chômage qui amplifie le chômage.

    Nous sommes dans un cercle vicieux. Est-il raisonnable de penser que l’économie française sortira de ce cercle vicieux et retrouvera de la performance collective si on déplace le curseur de la sécurité au profit des employeurs et au détriment des employés ?

    Les solutions sont ailleurs. Il faut remplacer le cercle vicieux de la défiance par le cercle vertueux de la confiance. D’où mon leit motiv personnel : la #RSE...

    Faut-il libéraliser le marché du travail ?
    Recueillis par Marie Dancer et Emmanuelle Réju, le 10/04/2017
    http://www.la-croix.com/Economie/Economie-et-entreprises/Faut-liberaliser-marche-travail-2017-04-10-1200838419