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  • Lycées professionnels : 80 filières fermées dès la rentrée 2023, les professeurs touchés devront se réorienter
    https://www.francebleu.fr/infos/education/lycees-professionnels-les-professeurs-des-filieres-fermees-devront-se-reo

    Les enseignants qui verront leur spécialité fermée [vente, gestion administration] « pourront se diriger vers le professorat des écoles, vers les collèges » ou vers les nouveaux « bureaux des entreprises », créés au sein des lycées professionnels pour aider les élèves à trouver des stages. « Il y a des transferts, on va les encourager », a précisé le ministre de l’Éducation, qui affirme donc que les enseignants concernés changeront totalement de métier d’ici le mois de septembre.

    quand l’intellectuel de gauche fait le ministre...

    • La suppression des cours de techno en 6eme pose la question de l’avenir de la discipline et de certains professeurs.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/les-profs-de-technologie-indignes-et-inquiets-apres-la-suppression-de-leur-m

      Selon les établissements, les cours de technologie, dans lesquels les élèves apprennent notamment la prise en main d’un ordinateur (mot de passe, traitement de texte, recherches sur Internet…), oscillaient donc entre une heure et deux heures par semaine. « Une perte horaire importante pour ses professeurs qui devront parfois trouver un complément de service dans un autre établissement », explique Fabrice Cizeron, professeur au collège de Montalieu-Vercieu (Isère) et membre du bureau de l’Association nationale pour l’enseignement de la technologie (Assetec). Lui sera contraint, à la rentrée 2023, de donner des cours dans un second collège, à une heure de son domicile. André, à Cergy, ne sait pas encore où il effectuera le reste de ses heures.

      Mais ce sont surtout les professeurs #contractuels, nombreux dans cette discipline, pour qui l’incertitude plane. Lydie, qui enseigne dans un collège de Haute-Savoie depuis 2019, n’arrive toujours pas à y croire. Pourtant, à la rentrée 2023, son poste sera supprimé dans son établissement. Elle ne saura qu’en juillet si elle est affectée ailleurs. « Je vais avoir la boule au ventre jusqu’à l’été, admet-elle. J’aimais vraiment ce boulot, j’y suis venue par choix après une reconversion professionnelle », poursuit la quinquagénaire. Pierre, contractuel dans le département de l’Isère, partage son désarroi. « A la rentrée, mon employeur, ça va être Pôle emploi. Pour moi, c’est un #plan_social sur le dos des contractuels », peste ce professeur de 45 ans. Dans son collège, il y avait trois postes, dont deux occupés par des contractuels. Seul le titulaire restera en place à la rentrée 2023.

      #travail #management #éducation_nationale #lycées #lycées_professionnels #enseignants #restructuration #privatisation

      edit https://seenthis.net/messages/1002117

  • Commémorations du 8-Mai : la Préfecture de police interdit les manifestations dans un large périmètre autour des Champs-Elysées
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/06/commemorations-du-8-mai-la-prefecture-de-police-interdit-les-manifestations-

    Aucun bruit de casserole ne devrait résonner pendant la commémoration, lundi, de l’armistice du 8 mai 1945. Pour prévenir tout acte hostile au président de la République, Emmanuel Macron, à Paris, la Préfecture de police a interdit de manifester dans un large périmètre autour des Champs-Elysées.

    Les deux arrêtés, publiés vendredi 5 mai au soir, sont motivés par le fait que cette commémoration, qui réunit autour du chef de l’Etat des membres du gouvernement et des personnalités politiques, est « susceptible de constituer », dans « le contexte actuel de menace très élevée, une cible privilégiée et symbolique pour des actes de nature terroriste ».

    Ils instituent un très large périmètre autour des Champs-Elysées, à l’intérieur duquel toutes les manifestations « revendicatives » sont interdites, de même que les rassemblements « non déclarés ». Les arrêtés listent les peines encourues en cas d’infractions à ces arrêtés.

  • Certains parquets créent des fichiers sauvages de manifestants gardés à vue | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050523/certains-parquets-creent-des-fichiers-sauvages-de-manifestants-gardes-vue

    LaLa répression du mouvement social est décidément protéiforme. Déclarations martiales du gouvernement, violences policières lors des manifestations, interpellations au jugé lors des incidents violents, gardes à vue dans des conditions critiquables… Côté judiciaire, c’est à peine mieux. Une grande partie des manifestants placés en garde à vue en ressort sans aucune poursuite, et une non moins grande partie de ceux qui sont jugés en comparution immédiate bénéficie finalement d’une relaxe. Or, selon des informations obtenues par Mediapart, il s’avère également que certains parquets pratiquent un fichage sauvage des manifestants gardés à vue.

    • Mobilisation contre la réforme des retraites : le ministère de la justice reconnaît l’existence d’un fichier nominatif de manifestants
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/15/mobilisation-contre-la-reforme-des-retraites-le-ministere-de-la-justice-reco

      Ce tableur Excel détaille l’identité de personnes placées en garde à vue lors des manifestations à Lille, ainsi que les suites pénales données. Le tribunal administratif, qui examinait lundi deux requêtes en référé déposées par des associations contestant son existence, doit rendre sa décision jeudi sur sa légalité.

      Le Monde avec AFP
      Publié hier à 19h40

      Lors d’une audience en référé au tribunal administratif de Lille, lundi 15 mai, des représentants du ministère de la justice ont reconnu l’existence d’un fichier nominatif de personnes placées en garde à vue lors de la mobilisation sur les retraites à Lille, qu’ils ont décrit comme un simple « outil de gestion » administrative.

      Le tribunal examinait deux requêtes en référé déposées par l’Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) et le Syndicat des avocats de France (SAF) ainsi que par la Ligue des droits de l’homme (LDH), après la publication d’un article de Mediapart dénonçant un tel fichage. Le juge doit rendre sa décision jeudi sur la légalité dudit fichier.
      Identités des personnes placées en garde à vue listées

      Nommé « Suivi des procédures pénales - mouvement de la réforme des retraites », ce dernier est un tableur Excel détaillant les noms, prénoms, dates de naissance des personnes placées en garde à vue lors des manifestations contre la réforme des retraites et les suites pénales données à leur interpellation. Selon le ministère de la justice, ce fichier est autorisé par le décret encadrant la base de données Cassiopée, qui rassemble dans un logiciel sécurisé les données des prévenus, victimes ou témoins des procédures judiciaires des dix dernières années.

      Le tableur examiné « rassemble simplement les procédures liées à un même évènement, ce que Cassiopée ne permet pas de faire en temps réel », et ne contient « aucune autre information » que celles autorisées dans cette base, a détaillé un représentant du ministère. Si « la chancellerie n’a pas donné cette consigne », il s’agit d’un « outil pour la gestion locale », a assuré ce dernier. Cela « permet le pilotage d’un évènement particulier » avec une forte « volumétrie des gardes à vue », a expliqué une autre représentante, évoquant l’existence d’autres fichiers de ce type dans d’autres villes que Lille.
      Décryptage : Manifestation interdite ou spontanée, « technique de la nasse », motifs d’interpellation… les réponses à vos questions sur les droits des manifestants
      « Cela revient à du fichage d’opposants politiques »

      Mais pour les organisations qui contestent l’existence du fichier, en regroupant des informations nominatives les procureurs « se sont permis d’ajouter une donnée majeure : une opinion politique », puisque toutes les personnes fichées le sont pour avoir protesté contre la réforme des retraites, a fait valoir Jean-Baptiste Soufron, avocat de l’Adelico et du SAF. « Ce n’est pas autorisé » et « cela revient à du fichage d’opposants politiques », a-t-il dénoncé. « Si le but est uniquement statistique, pourquoi conserver des données identifiantes, et ne pas se contenter d’un numéro d’enquête », a mis en avant l’avocate de la LDH, Marion Ogier.

      Selon elle, quelques dizaines de personnes ont potentiellement été fichées, de cinquante à cent interpellations ayant eu lieu dans le ressort de Lille depuis le 17 mars, date à laquelle le fichier aurait été créé, après le durcissement de la mobilisation contre la réforme créé par le recours à l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement.
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      La procureure de Lille et le procureur général de Douai, également visés par les recours, n’étaient ni présents ni représentés à l’audience.
      Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés « J’ai l’impression que mon arrestation est politique » : au tribunal de Paris, une barricade en feu, un dossier vide, une relaxe

      Le Monde avec AFP

  • « Fonds Marianne » : la commission des finances [du Sénat] crée une mission d’information et demande [à l’unanimité] les pouvoirs d’une commission d’enquête pour mener ses travaux
    https://www.senat.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/presse/03-05-2023/fonds-marianne-la-commission-des-finances-cree-une-mission-dinformation-et-dem

    La mission doit permettre de faire toute la lumière sur la manière dont les crédits du « Fonds Marianne », créé après l’assassinat de Samuel Paty afin de promouvoir les valeurs républicaines et de combattre les discours séparatistes, ont été utilisés.

    En effet, les éléments communiqués jusqu’à présent au président de la commission des finances ne suffisent pas à faire toute la lumière sur le sujet : aucun élément concret ne permet en particulier de justifier des choix réalisés dans l’attribution des subventions et les éléments relatifs au contrôle de l’exécution des projets apparaissent lacunaires. Ainsi, il est indispensable de compléter l’information de la commission des finances par des auditions qui permettront d’apporter des éléments objectifs et de d’assurer toute la transparence sur les modalités de fonctionnement du "Fonds Marianne".

    • Sébastien Jallet, ancien directeur de cabinet de Marlene Schiappa
      http://videos.senat.fr/video.3953582_647e88e32741d.fonds-marianne---audition-de-l-ancien-direc

      "Vous avez des questions extrêmement précises. Nous sommes sur des questions qui font l’objet d’une information judiciaire. Je n’ai pas l’appui d’un avocat. Il me paraît délicat d’être dans cet exercice sans avoir des garanties minimales de défense et de protection. »"

    • Fonds Marianne : l’implication de Marlène Schiappa en question
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/07/fonds-marianne-l-implication-de-marlene-schiappa-en-question_6176634_3224.ht

      Le rapport de l’IGA, jugeait que la ministre s’était « effacée du processus, une fois passé le lancement officiel » du fonds, et renvoyait l’essentiel de la responsabilité à M. Gravel. Un point immédiatement mis en avant par la désormais secrétaire d’Etat à la vie associative, qui devait recevoir, mercredi, la presse pour évoquer le sujet. Mais le rendez-vous a été annulé au dernier moment – officiellement car elle était retenue à Bruxelles – quelques minutes après la fin de l’audition de son ancien directeur de cabinet.
      Le témoignage de ce dernier, sous serment, devant les sénateurs, était de fait embarrassant pour Mme Schiappa : Sébastien Jallet, répondant aux questions précises de la commission, n’a pu que reconnaître que, contrairement à ce qu’a toujours avancé la secrétaire d’Etat, elle ne s’est pas tenue à l’écart des sélections du fonds. Comme l’a admis M. Jallet, elle a personnellement choisi de retoquer, après la sélection officielle des lauréats, une association qui avait été sélectionnée pour recevoir 100 000 euros de subventions. « Nous avons sur cette association une réserve de la ministre, en raison d’un historique de relations assez ancien et d’une mise en cause par voie de presse d’un membre de l’association vis-à-vis de la ministre », a reconnu son ancien directeur de cabinet.

      Comme l’a appris Le Monde, confirmant les informations de Mediapart, l’association ainsi retoquée n’est autre que SOS Racisme, qui peut pourtant se targuer d’une longue expérience de ces sujets. « Nous avions déposé un dossier (…) sur un projet de lutte contre le racisme dans le sport », nous raconte son président, Dominique Sopo. « Il nous avait été dit au printemps 2021, par le CIPDR, oralement, que la décision était favorable, et que la commission d’attribution nous octroyait 100 000 euros. Et ensuite, plus de son, plus de lumière. »
      M. Sopo finira par apprendre que Marlène Schiappa a personnellement demandé le retrait de cette subvention, en raison de ses « prises de position ». Pour le président de SOS Racisme, le contentieux vient d’une critique publique qu’il avait émise envers la ministre, en 2019, autour de l’annonce, non suivie d’effet, d’un plan anti-discriminations, et de sa présence sur le plateau de Cyril Hanouna et dans les colonnes de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles. « Cela ne me choque pas qu’une ministre décide d’intervenir dans l’attribution des subventions, note M. Sopo, mais elle a menti de façon constante en disant qu’elle n’était pas intervenue. » Contacté, le cabinet de Mme Schiappa ne nous a pas répondu.
      Sifaoui plusieurs fois reçus avant le lancement du fonds
      D’autres éléments soulevés par la commission d’enquête évoquent nombre d’interventions du cabinet de la ministre chargée de la citoyenneté. A commencer par la réception au ministère, à plusieurs reprises, de Mohamed Sifaoui, bénéficiaire de la plus importante subvention du fonds, plusieurs semaines avant le lancement de celui-ci. Devant les sénateurs, Christian Gravel avait témoigné avoir appris l’existence du fonds Marianne par un coup de téléphone de M. Sifaoui, lui disant que le cabinet de Mme Schiappa souhaitait qu’il reçoive une subvention pour son projet de « contre-discours républicain ».

      Sébastien Jallet a assuré que M. Sifaoui avait pris l’initiative de proposer un projet, mais confirmé qu’il y avait eu, de la part du cabinet, « une invitation à envisager » une action. Il n’a, en revanche, pas su répondre à une autre question précise des sénateurs faisant état d’un courriel envoyé par Marlène Schiappa en février 2021 – soit trois mois avant l’attribution du fonds Marianne – pour s’inquiéter du montant excessif des demandes de M. Sifaoui alors que ce dernier demandait initialement 1,5 million d’euros sur trois ans, avant de revoir ses ambitions à la baisse à 355 000 euros annuels.

      Il s’est montré tout aussi embarrassé lorsque les sénateurs l’ont questionné sur l’aveuglement de ses services à détecter les nombreuses irrégularités présentées par l’association de M. Sifaoui, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire, qui n’avait aucun historique dans la lutte contre la radicalisation et employait son budget de 50 000 euros à l’exploitation de locaux dans Paris. M. Jallet en a renvoyé la responsabilité au CIPDR, expliquant que le fonds était « un chantier qui, une fois passé la phase d’impulsion et la validation, relevait pour l’essentiel de missions administratives ».
      Auditionné en fin de journée, son successeur, Julien Marion, directeur de cabinet de Sonia Backès, actuelle secrétaire d’Etat à la citoyenneté, n’a pu que convenir qu’il n’avait jamais entendu parler du fonds Marianne, et que celui-ci ne figurait pas dans les éléments transmis par l’équipe précédente, avant les révélations du magazine Marianne et de France Télévisions.

    • il avait séché sa première audition et voilà que Sifaoui qui fait l’objet d’une perquisition est empêché pour la seconde

      Le lourd CV de Mohamed Sifaoui, la « caution scientifique » du fonds Marianne
      https://www.mediapart.fr/journal/france/120623/le-lourd-cv-de-mohamed-sifaoui-la-caution-scientifique-du-fonds-marianne

      un festival, dont la mise en garde à vue suite à ses déclarations de deux personnes auxquelles rien n’a pu être reprochées et :

      Latifa Ibn Ziaten, la mère d’un militaire français tué par Mohamed Merah qui se consacre depuis à la déradicalisation mais a le défaut, aux yeux de Sifaoui, de porter un voile ? « Je suis assez étonné qu’on honore une femme qui a perdu son fils mais qui porte le voile […]. Ce n’est pas parce qu’une personne perd son fils, et il y en a beaucoup, des centaines de personnes, qu’on va la faire sortir de ses fourneaux [sic] pour en faire une égérie de la lutte antiterroriste. » Une autre fois : « Le voile qu’elle porte est porté par une idéologie qui a tué son fils »…
      En décembre 2015, à l’occasion d’une soirée électorale, il tweete : « Qui est la botoxée basanée qui parle sur France 2 avec Pujadas ? »
      Et c’est donc cet expert de la dialectique et des analyses pondérées qui a été choisi par Marlène Schiappa et le préfet Gravel pour incarner, quelques mois après l’assassinat du professeur Samuel Paty, un contre-discours visant à sensibiliser la jeunesse aux dangers des « idéologies séparatistes ».

      #poukave

  • Tir de LBD : une femme estimée partiellement responsable de sa blessure par la justice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/03/tir-de-lbd-une-femme-estimee-partiellement-responsable-de-sa-blessure-par-la

    Egarée avec sa fille dans une ville qu’elle ne connaissait pas, pressant le pas à la vue des fumées, Sophie Lacaille s’est retrouvée non loin de la place Pey-Berland, devant l’hôtel de ville, où de nombreux débordements violents ont eu lieu. La quinquagénaire se souvient d’un « bruit de pas très forts sur le bitume », puis d’une « douleur fulgurante à la nuque ». Elle s’est évanouie dans les bras de sa fille. Un pompier volontaire lui a porté secours, avant qu’elle ne soit évacuée vers les urgences.

    […]

    Cette dernière a estimé que la responsabilité de l’Etat était bien engagée. Mais dans son délibéré, rendu le 23 février, le tribunal administratif de Bordeaux pose le principe d’un partage de cette responsabilité. « Elle s’est maintenue à proximité des attroupements alors même qu’elle constatait une montée en puissance de la violence dans la ville et ne pouvait ignorer les graves incidents intervenus au cours des semaines précédentes à l’occasion de manifestations de “gilets jaunes” », justifient les juges. Pour eux, Sophie Lacaille a commis « une imprudence fautive » et « cette faute est de nature à exonérer partiellement l’Etat de sa responsabilité à hauteur de 25 % ».

  • Manifestations contre la réforme des retraites : un rapport dénonce l’« instrumentalisation » de la garde à vue à des fins de maintien de l’ordre.
    La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonce, dans un rapport publié mercredi 3 mai, des gardes à vue « dépourvues de base légale » et s’inquiète d’une « banalisation de l’enfermement » à titre préventif.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/03/manifestations-contre-la-reforme-des-retraites-un-rapport-denonce-l-instrume

    Ce rapport accablant met en évidence de « graves atteintes aux droits fondamentaux », des gardes à vue « dépourvues de base légale » et fait part de ses « vives inquiétudes » face à cette « banalisation de l’enfermement ».

    Dans un courrier envoyé au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a été destinataire de ce rapport le 17 avril, la contrôleure générale, Dominique Simonnot, ne se contente pas de constater les « carences alarmantes » détectées dans le travail des agents qui ont procédé aux interpellations. Elle en attribue en grande partie la responsabilité aux « instructions » données par la Préfecture de police et le parquet de Paris, encourageant un recours massif aux interpellations « à titre préventif ».

    Cette approche « préventive » du maintien de l’ordre, qui n’est prévue par aucun texte de loi, « révèle ainsi non seulement une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives, mais également un dévoiement de l’autorité judiciaire, dont le rôle constitutionnel (…) n’est pas de garantir la sécurité juridique des mesures de police, a fortiori lorsqu’elles ont sciemment été prises en méconnaissance de la loi ».

    • Dominique Simonnot, c’est comme la LDH, faudrait peut-être voir à envisager de la dissoudre :
      https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/gerald-darmanin-repond-a-dominique-simonnot-sur-les-gardes-a-vue-prev

      Dans sa réponse en date du 2 mai Gérald Darmanin fait valoir que la contrôleuse « excède ses compétences, notamment lorsqu’elle dénonce “une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives” ».

    • « Les instructions données par la préfecture de police et le parquet de Paris, de même que le classement sans suite de 80% des procédures , révèlent un recours massif, à titre préventif, à la privation de liberté à des fins de maintien de l’ordre public, dénonce Dominique Simonnot. Conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, le droit français conditionne pourtant expressément le recours à une mesure de garde à vue à l’existence d’un soupçon caractérisé quant à la commission ou la tentative d’infraction. »
      https://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/retraites-la-controleuse-generale-des-lieux-de-privation-de-liberte-den
      ce qui laisse 20% de possible incarcération alors que la surpopulation carcérale atteint un nouveau record en fRance.
      https://seenthis.net/messages/979544
      le rapport en question du #CGLPL
      https://seenthis.net/messages/1001545

    • Dominique Simonnot : « Je n’ai pas été nommée pour plaire au pouvoir » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/030523/dominique-simonnot-je-n-ai-pas-ete-nommee-pour-plaire-au-pouvoir

      La Contrôleuse des lieux de privation de liberté constate « un recours massif » aux gardes à vue pendant les manifestations contre la réforme des retraites, « à titre préventif » et « à des fins de maintien de l’ordre public ». Gérald Darmanin estime qu’elle « excède ses compétences ». Elle réagit sur Mediapart.

    • Donc les gardes à vue que vous avez vues, vous, étaient majoritairement abusives ?
      Exactement. Et je le regrette. C’est un peu aberrant. Je comprends que c’est très compliqué, qu’il y a beaucoup de monde, que les policiers n’en peuvent plus, que leur métier est très dur. Bien sûr qu’il faut arrêter ceux qui s’en prennent aux policiers : on a vu des images épouvantables de violences contre les policiers, personne ne peut les cautionner. Mais le boulot des policiers, c’est de garder leurs nerfs, et d’arrêter ceux qu’il faut arrêter. La loi, c’est la loi, et c’est tout. On ne peut pas s’asseoir sur la loi dès qu’il y a un évènement particulier…

      À l’issue de ces gardes à vue abusives, il n’y a pas de recours possible ?
      Non. Et les conditions de garde à vue sont particulièrement immondes. Je vous assure qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour entrer dans ces cellules. Au commissariat de Nice, des avocats ont noté ce que nous constatons souvent : des cellules ignobles, des draps avec des couvertures dégueulasses, des matelas qui ne sont pas désinfectés, des toilettes ignobles, sans chasse d’eau, ou qu’il faut actionner de l’extérieur. Résultat : l’État vient d’être condamné par le tribunal administratif de Nice à améliorer en urgence les cellules sous peine d’astreintes financières. Nous l’avions déjà signalé, le ministre de l’intérieur n’a pas voulu nous écouter. Je salue l’action des avocats qui se saisissent de ces sujets. C’est par le droit qu’on y arrivera, puisque politiquement cela semble impossible. Il faut dire aux Français combien ça nous coûte à tous de ne pas se tenir conformément à la loi. C’est d’ailleurs la même chose sur la surpopulation carcérale : le fait qu’il n’y ait pas plus de détenus que de places de prison, ça viendra avec des recours d’avocats au nom de leurs clients, qui vont faire condamner l’État. Il faut faire payer l’État.

    • Gardes à vue abusives : « Je me sens insulté », Nuñez réagit au rapport de la Contrôleuse des prisons - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/gardes-a-vue-abusives-je-me-sens-insulte-nunez-reagit-au-rapport-de-la-co

      […]
      « C’est totalement faux, je ne passe aucune instruction sur les interpellations préventives, a réagi ce mercredi matin le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, invité sur CNews. Je me sens insulté, offensé quand j’entends dire ça. Je demande à mes effectifs de faire cesser des infractions. Je demande d’interpeller uniquement les auteurs de ces infractions. »

      Le préfet de police s’est justifié en recontextualisant les nombreuses gardes à vues qui ont suivi les manifestations contre la réforme des retraites : « Ce sont des interpellations massives, dans des cortèges sauvages » où sont commis des « incendies, des dégradations ». « Il est parfois difficile de caractériser la nature de l’infraction dans un groupe », dit-il, pour expliquer le nombre élevé de personnes relâchées sans poursuite.

      « Scènes collectives de violences »
      « Par nature, les scènes collectives de violences telles que celles concernées par les contrôles rendent complexes aux services enquêteurs l’attribution de la responsabilité individuelle, dans le temps de la garde à vue, au sens pénal », a également répondu Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans un courrier adressé à Dominique Simonnot.

      « On pourra regretter que le rapport, malgré la consultation de procédures judiciaires individuelles, ne cite jamais les références de celles dont certaines citations sont extraites, rendant particulièrement complexe l’apport d’éléments de réponse sur la forme et le fond », a-t-il déploré.

    • La susceptibilité de Nuñez a de quoi interroger. Il n’accepte aucune vexation comme si toutes les exactions n’étaient pas documentées.
      https://www.hrw.org/fr/news/2023/05/04/alerte-aux-restrictions-de-lespace-de-la-societe-civile-en-france
      Est-il aussi chatouilleux que Darmanin ? Celui-ci déclarait s’étouffer, en entendant parler de violences policières, juste après les meurtres de George Floyd, de Cédric Chouviat ... et de tant d’autres victimes de la police.

  • Petit début de raz le bol chez les flics | Le Monde | 29.04.23

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/29/dans-la-police-un-ras-le-bol-assez-perceptible-apres-des-semaines-de-maintie

    Des appels à manifester partout où les membres du gouvernement se déplacent, des tutoriels sur Internet pour fabriquer des projectiles remplis de peinture ou monter des barricades en « dents de dragon », réputées inexpugnables : les opposants les plus déterminés à la réforme des retraites, en particulier parmi les jeunes, ne désarment pas
    [...]
    « Pas de retrait, pas de JO », les activistes les plus aguerris diffusent un mot d’ordre qui suscite la vigilance accrue des services de sécurité. Les Jeux olympiques, organisés du 26 juillet au 11 août 2024, ont beau apparaître comme une échéance encore lointaine, l’éventualité de voir blocages, sabotages ou affrontements perturber un événement d’ampleur mondiale et sa préparation donne déjà des suées aux autorités. « Pour l’instant, indique-t-on au ministère de l’intérieur, on regarde tout, y compris les signaux faibles. »

    A Lyon, puis à Paris, [...] à Valence, [...] à Dijon. Dans chaque cas, des « comités d’accueil » avaient été prévus et organisés par le biais de messageries Internet [...] les unités spécialisées dans le maintien de l’ordre connaissent un niveau de sollicitation et d’engagement sans équivalent depuis la crise des « gilets jaunes », entre 2018 et 2019.

    « Il y a un ras-le-bol assez perceptible, analysait Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, au plus fort des manifestations contre la réforme des retraites. De plus en plus de fonctionnaires, notamment chez les CRS, estiment que ce n’est pas à la police de régler, dans la rue, un problème qui devrait entraîner une réponse avant tout politique. Les personnels ne sont pas au point de déposer casques et boucliers, mais on n’en est pas loin. »

    « La situation est pourtant loin d’atteindre le niveau d’exaspération constaté lors de la tentative de réformer les retraites de 2019, tempère Marion Guénot, sociologue au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales. Les syndicats avaient manifesté devant le Conseil économique, social et environnemental, avec des dépôts collectifs d’arrêts maladie chez les CRS, une grève du zèle à la police aux frontières et un service minimum en commissariat. »

    Entre-temps, le ministre de l’intérieur a multiplié les déclarations de soutien aux policiers et sorti le chéquier [...]

    merci @manfred

  • #Salaire des #enseignants : pour 70 % des professeurs, les hausses de 2023 seront inférieures aux pertes de pouvoir d’achat sur un an
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/27/salaire-des-enseignants-pour-70-des-professeurs-les-hausses-de-2023-seront-i

    Alors que le gouvernement vient d’annoncer les modalités de revalorisation des enseignants, le collectif Nos services publics publie une étude qui en montre l’impact limité face à l’inflation.

    Ce sont des chiffres qui éclairent d’un autre angle les mesures salariales annoncées par le gouvernement pour les enseignants. Alors que l’exécutif, notamment le président de la République, Emmanuel Macron, met en avant des hausses de salaire « historiques », le collectif Nos services publics montre, dans une étude publiée jeudi 27 avril, qu’une fois l’inflation prise en compte, les augmentations prévues pour septembre 2023 ne compenseront même pas les pertes de pouvoir d’achat subies depuis le mois de janvier pour 70 % des enseignants.

    #France

  • Avec la fin de la trêve hivernale, les squats sous la menace des expulsions
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/avec-la-fin-de-la-treve-hivernale-les-squats-sous-la-menace-des-expulsions_6

    Alors qu’une proposition de loi « antisquat » a été votée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 4 avril, les habitants et les associations s’inquiètent d’un durcissement concernant les mesures d’évacuation des lieux occupés illégalement.

    [...] Avec la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, elles craignaient de se retrouver à la rue. Le 20 avril, le juge a tranché en leur faveur : elles pourront rester jusqu’en décembre. Si, à Montreuil, ces femmes ont obtenu un petit « répit », plusieurs squats ont été évacués, comme le Malaqueen – un squat et centre social autogéré implanté à Malakoff (Hauts-de-Seine) depuis 2021. « Les squats ne sont pas soumis à la trêve, mais il y a normalement une forme de tolérance durant l’hiver », explique Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, qui rappelle que le contexte de la proposition de loi portée par les députés Renaissance Guillaume Kasbarian (Eure-et-Loir) et Aurore Bergé (Yvelines) contre l’occupation illicite des logements contribue à détériorer la situation.

    Ce texte, déposé par les députés de la majorité et adopté en deuxième lecture par l’Assemblée nationale le 4 avril, est largement décrié, que ce soit par la Défenseure des droits, par la Commission nationale consultative des droits de l’homme ou encore par les rapporteurs spéciaux de l’ONU. Il prévoit de sanctionner le squat du domicile d’autrui de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, soit des peines trois fois plus lourdes qu’actuellement. Squatter des bâtiments vides ou désaffectés, y compris ceux destinés à un usage commercial, agricole ou professionnel, exposerait à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, alors que cela ne constitue pas pour l’instant un délit.

    [...] La préfecture indique pour sa part avoir attendu la fin de la trêve hivernale pour appliquer la loi et affirme avoir proposé des hébergements pour deux ménages (dont une famille avec un enfant) qui ont été refusés.

    Les habitants du Malaqueen avaient reçu un premier ordre d’expulsion le 22 août 2022 mais avaient obtenu un délai. Le 1er avril, le second ordre d’expulsabilité était tombé : pour les occupants, ce n’était plus qu’une question de jours. Depuis cette date, les habitants s’étaient activés à vider les lieux, et, si quelques chambres restaient occupées, une partie d’entre eux avaient déjà quitté les lieux. « Ils ont trouvé refuge dans d’autres squats ou chez des amis, que du temporaire », regrette Maya (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), l’une des soutiens du squat. [...]

    https://justpaste.it/da8nz

    https://paris-luttes.info/communique-du-malaqueen-menace-d-16889
    https://actu.fr/ile-de-france/malakoff_92046/malakoff-une-quarantaine-de-personnes-expulsees-du-squat-du-malaqueen_59023493.

    #squats

  • Opération Wuambushu : Affrontements entre forces de l’ordre et délinquants à Tsoundzou - Mayotte la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/operation-wuambushu-affrontements-entre-forces-de-l-ordre-et-del

    La situation, selon nos informations, aurait rapidement dégénéré. « C’est la débandade » nous dit une source « c’est le bordel » pour une autre. Des affrontements qui se déroulent dans le cadre de l’opération Wuambushu. Depuis vendredi, la #CRS_8 est mobilisée sur Tsoundzou.

    Des fonctionnaires de #police auraient été encerclés. Certains policiers auraient dû faire usage de leur arme à feu pour se dégager. La CRS 8 et le Raid sont intervenus sur place. Depuis samedi, huit CRS, dont six ce dimanche, seraient blessés selon une source policière.

    Les affrontements se sont déroulés en marge d’une opération de police de lutte contre l’immigration clandestine qui a entraînée l’interpellation de 12 étrangers en situation irrégulière.

    https://seenthis.net/messages/999990#message1000194

    #Mayotte

    • Communiqué intersyndical (CGT-FSU-Union syndicale Solidaires) : Mayotte - Contre l’opération Wuambushu et pour un réel accès aux droits
      https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-

      Communiqué commun ADDE / Gisti / LDH / SAF / ABP : Mayotte : il est urgent d’y rétablir le droit
      https://www.gisti.org/spip.php?article6999

      Dans une tribune, 170 soignants installés à Mayotte font part de leurs vives inquiétudes sur l’impact sanitaire de l’opération Wuambushu
      https://www.megazap.fr/Projet-Wuambushu-Des-soignants-de-Mayotte-expriment-dans-une-tribune-leurs-p

    • Reconquête.
      Mayotte : en prélude à l’opération « Wuambushu », la CRS 8 a tiré plus de 600 grenades
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/mayotte-en-prelude-a-l-operation-wuambushu-la-crs-8-a-tire-plus-de-600-grena

      Engagés dimanche aux alentours du village de Tsoundzou, les policiers ont également utilisé des balles réelles à une dizaine de reprises « vers le sol et pour faire fuir ».

      Pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : la CRS 8, d’après le bilan qu’elle a établi, n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire fuir « une centaine d’assaillants armés de machette », dimanche 23 avril, alors que cette unité, présentée comme le fer de lance des CRS nouvelle génération, connaissait à Mayotte sa première projection outre-mer. Les affrontements, qui ont duré une partie de la journée, ont causé dix-neuf blessés parmi les forces de l’ordre, principalement touchés par des jets de cailloux.

      Les fonctionnaires de deux sections de « la 8 » ont même ouvert le feu à douze reprises à l’aide de leurs pistolets automatiques « vers le sol et pour faire fuir » les assaillants, selon plusieurs témoignages, alors que de tels tirs d’armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l’ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée.

      Ces heurts ont offert un prélude de violence à la vaste opération « #Wuambushu » de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale dans l’île voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Dépêchés dans cet archipel depuis le mardi 18 avril, une quarantaine de fonctionnaires de la CRS 8 ont été pris à partie dès leur arrivée aux abords du village de Tsoundzou, à environ 15 kilomètres au sud de Mamoudzou, la capitale de fait de l’archipel, située sur l’île de Grande-Terre.

      C’est précisément dans cette localité de Tsoundzou que se regroupent, depuis les premières opérations de « décasage » menées dans les bidonvilles de la région, des centaines de Comoriens, souvent immigrants clandestins, l’une des cibles prioritaires de « Wuambushu ».

      « Opération de reconquête du terrain »

      Depuis plusieurs mois, les services de sécurité disent enregistrer à Tsoundzou une hausse notable de la délinquance, notamment des faits de racket d’habitants, de vols et des attaques perpétrées contre les forces de l’ordre, la gendarmerie essentiellement, qui contrôle la quasi-totalité de l’archipel.

      Dimanche, au lendemain du caillassage d’un convoi de véhicules de la gendarmerie, des forces de police ont tenté d’investir Tsoundzou, CRS 8 et détachement du RAID en tête. Sur place, sous une pluie tropicale battante et par une température de près de 40 °C, les policiers ont essuyé tirs de cailloux depuis le couvert très dense offert par la végétation, tandis qu’une centaine d’individus, jeunes pour la plupart, dressaient des barrages à l’entrée du village, enflammaient des palettes et tentaient d’attirer les forces de l’ordre dans la « cambrousse ».

      « On est sur une opération de reconquête du terrain, a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse le commandant divisionnaire fonctionnel Jean-Louis Sanchet, responsable de la CRS 8. [C’est] un terrain qu’ils connaissent et pas nous. »
      Dimanche après-midi, des effectifs du RAID – dont une antenne est présente sur place de manière constante depuis la fin novembre 2022 – ont également été mobilisés pour tenter d’interpeller les jeunes gens retranchés dans les collines avoisinant la localité de Tsoundzou. Sans succès.

  • A la suite des huées contre Emmanuel Macron en Alsace, trois personnes seront jugées pour outrage
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/22/a-la-suite-des-huees-contre-emmanuel-macron-en-alsace-trois-personnes-seront

    Et Dupond-Moretti ?

    Trois personnes seront jugées en septembre pour avoir fait des doigts d’honneur et proféré des insultes à l’encontre d’Emmanuel Macron lors de sa visite à Sélestat (Alsace) mercredi, a confirmé la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, samedi 22 avril. Les trois manifestants – deux hommes et une femme – n’avaient pas d’antécédents judiciaires.

  • La police et la gendarmerie confrontées à des départs massifs
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/20/la-police-et-la-gendarmerie-confrontees-a-des-departs-massifs_6170372_3224.h

    D’abord, parce que cette nécessité d’augmenter en urgence les effectifs pèse sur le « coût du sac à dos », c’est-à-dire les dépenses en équipement des nouvelles recrues, de l’ordre de 4 144 euros dans la police et de 2 328 euros dans la gendarmerie. Ensuite, parce qu’elle contribue à accentuer la pression sur la capacité d’accueil des écoles. Avec 8 500 recrutements prévus d’ici à 2027, note la Cour des comptes, « le Beauvau de la sécurité puis la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur ont fixé des objectifs très ambitieux », une annonce qui « apparaît peu réaliste au regard de l’état de quasi-saturation de l’appareil de formation ».

    Or, pour fournir de nouveaux effectifs et tenir l’engagement politique d’un « recrutement massif de policiers et de gendarmes » rappelé dans le rapport annexé de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, les pouvoirs publics n’ont d’autre choix que celui de « dégrader la qualité des recrutements ». En attestent la hausse considérable du taux d’admission au concours de gardien de la paix, passé de 2 % en 2014 à 18 % en 2020, et qui atteint 20 % chez les sous-officiers de gendarmerie.

    L’analyse de la Cour des comptes pointe aussi les limites de la généreuse politique d’incitation indemnitaire et indiciaire menée par les gouvernements qui se succèdent depuis 2016 : « Plus de 730 millions d’euros ont été engagés au titre de ces mesures sous l’effet de la signature de précédents protocoles et, de 2023 à 2027, 1,5 milliard d’euros sont prévus », détaille la Cour, en notant que la hausse de rémunération salariale dont ont bénéficié les forces de l’ordre « est l’une des plus fortes et rapides de la sphère de l’Etat ». Davantage que ces libéralités, la Cour invite le ministère de l’intérieur à promouvoir une « politique globale différente (…), insistant notamment sur l’amélioration des conditions de travail des personnels et sur la gestion dynamique des ressources humaines ».

    #police

    • Ce mouvement de fond, déjà record en 2021 et qui s’est amplifié en 2022, s’explique moins par les départs à la retraite, d’un niveau relativement étale, que par « la concurrence avec les polices municipales, qui attirent de plus en plus de policiers et gendarmes » grâce à de meilleures conditions de travail et de rémunération, la hausse des démissions des élèves en cours de formation et une augmentation des détachements dans d’autres administrations – de 50 % dans la police par exemple.

      Les polices municipales remplacent de plus en plus la police nationale, dans leurs missions, ce qui s’apparente à une forme de privatisation des services de polices ; nous sommes déjà entrés dans l’ère des milices territoriales où chaque collectivité met en place une version de la « sécurité publique », selon sa propre conception. C’est une politique délibérée de l’État depuis longtemps.

      Ces polices municipales sont de plus en plus armées, à l’instar de la nationale. L’armement des PM ou non est un choix de la municipalité. De plus le salaire des agents de la territoriale est négociable, ce qui n’est pas possible dans la fonction publique d’État. Les policiers municipaux imposent leurs conditions. Le profil des recrues de la PM et leur niveau de formation est encore pire que dans la PN : anciens militaires, agent de gardiennage... des abrutis complets. Il arrive assez souvent que certains soient révoqués pour des coups tordus (port d’arme de service en dehors de leurs heures de travail lors d’opération de commandos, par exemple).

      Enfin, la mise en place opérationnelle de l’infrastructure de la vidéosurveillance dépend des collectivités (avec le financement à 50% de l’État). C’est géré au quotidien par les services de « tranquillité publique » des communes (CAD : policiers municipaux et ASVP). En plus de la surveillance de la population (interfaçable demain avec la reconnaissance faciale) et de l’argument clientéliste électoral, c’est un excellent outil de verbalisation des véhicules. Il s’agit d’une source de rentrée financière non négligeable pour les collectivités. Pour assurer la continuité, le relai sur le système de surveillance vidéo est passé en nuit à la PN.

    • La frustration de la CRS 8, équipée de matériel défectueux, souffrant de carences dans le recrutement et de missions à contre-emploi
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/22/materiel-defectueux-carences-dans-le-recrutement-et-missions-a-contre-emploi

      Deux rapports confidentiels mettent l’accent sur des dysfonctionnements récurrents au sein de cette unité, présentée comme le fer de lance du maintien de l’ordre.
      (...) Six mois après sa création, le chef de l’unité déplorait déjà une mobilisation « sur des non-événements », source de « lassitude et de démotivation », et comptabilisait, sur les 78 sorties enregistrées, neuf seulement en adéquation avec les missions théoriquement dévolues à la CRS 8, dont six pour la région parisienne.
      (...) Pour compenser une disponibilité « totale, “H24” et sept jours sur sept » quand elle est en mission, la CRS 8 est soumise à un cycle de travail sur mesure : huit jours de service pour six jours de repos. Et si elle s’entraîne quotidiennement à Bièvres (Essonne), elle regagne tous les soirs son cantonnement administratif de Vélizy-Villacoublay, dans le département voisin des Yvelines. Comme l’a révélé Le Canard enchaîné, franchir cette frontière administrative d’un coup de volant, en neuf minutes, permet à ses agents de percevoir chaque jour les 41 euros d’indemnité de déplacement propre aux CRS.
      https://justpaste.it/887vr

    • « Les polices municipales glissent vers un modèle plus interventionniste, une inflexion sécuritaire marquée »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/04/les-polices-municipales-glissent-vers-un-modele-plus-interventionniste-une-i

      La sociologue Virginie Malochet explique, dans un entretien au « Monde », pourquoi les polices municipales sont de plus en plus sollicitées, et de plus en plus armées.
      https://justpaste.it/9wnam

  • #Immigration et #délinquance : réalités et perceptions

    Le projet de loi sur l’immigration qui devait être débattu au Parlement proposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Une manière, peut-être, de répondre aux inquiétudes persistantes de ceux qui, dans les enquêtes d’opinion, estiment que l’immigration aggrave la délinquance. Pourtant, les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Et si les étrangers en situation irrégulière ont une probabilité plus forte de commettre des #vols, un meilleur accès au #marché_du_travail peut résorber cet écart. La surreprésentation des immigrés dans les #statistiques officielles mais aussi le traitement médiatique de la délinquance permettent de comprendre l’écart entre perceptions et #réalité. Lorsque les médias adoptent un traitement plus neutre de l’origine nationale ou étrangère des auteurs présumés d’infractions, les inquiétudes à l’égard de l’immigration se réduisent. C’est en tout cas ce que montre l’expérience allemande en la matière.

    http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=13737
    #criminalité #migrations #perception #médias

    –---

    voir aussi le décryptage de @vivre :
    Comment s’explique la surreprésentation des étrangers dans la criminalité ?
    https://asile.ch/2012/10/06/andre-kuhn-comment-sexplique-la-surrepresentation-des-etrangers-dans-la-crimin
    https://seenthis.net/messages/511003
    #André_Kuhn

  • Une course-poursuite finit en drame : la police accusée d’avoir percuté trois ados sur un scooter | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1681753326-course-poursuite-drame-police-accuse-percute-trois-ados-coma

    Méline, 37 ans, les aperçoit. Elle descend la rue des Pyrénées depuis la place Gambetta à bord de sa Twingo. Arrêtée à un feu rouge, elle voit le scooter « suivi de près par une voiture de police » remonter en sens inverse et tourner à gauche dans la rue de Bagnolet. « Quand je les vois de profil, je me rends compte qu’ils sont trois et que ce sont des enfants, ils ont de tout petits corps », se souvient cette livreuse et chauffeuse routière. Elle s’engage juste derrière la voiture de police, dans la rue de Bagnolet.

    « Le scooter des petits roule droit, il ne fait pas de zigzags, la route n’est pas mouillée », affirme Méline, encore « sidérée » parce qu’elle voit ensuite :

    « La voiture de police se met sur la gauche du scooter et ouvre une portière côté droit, tout en roulant, pour essayer de les déséquilibrer. Ça ne marche pas. Quelques secondes après, ils mettent un coup de volant sur la droite pour les percuter volontairement. Ils tapent entre l’aile droite et la portière avant droite. Les passagers sont projetés du scooter et tombent sur le trottoir. »
    Menacés avec un pistolet

    Dans sa note vocale, Ilan se rappelle que le véhicule de police leur a d’abord mis « un coup de pression » en se plaçant juste derrière le scooter. « On ne peut vraiment pas freiner, sinon on se fait tamponner par la voiture. » Il se souvient que la voiture se positionne ensuite sur la gauche du scooter. « La policière qui était à l’arrière, porte droite, nous a menacés avec un pistolet, je crois. Ensuite, ils reviennent derrière nous très peu de temps, et se remettent à côté. J’entends un bruit de portière. Je crois qu’ils ont ouvert leur portière, qu’ils l’ont fermée et qu’une seconde après ils nous ont tamponnés avec l’avant de leur voiture. Ils ont mis un coup de volant pour nous tamponner le scooter. » (...)
    Juste après l’accident, selon les récits de tous ces témoins, les trois policiers descendent de leur voiture. Méline décrit « un policier black, un Européen et une femme » qui se penchent sur Safyatou et Salif, pendant qu’Ilan « sautillait parce qu’il avait mal à la jambe ». Un autre équipage, également composé de trois policiers, arrive presque aussitôt en renfort. Ilan est menotté.

    Les vidéos tournées par les témoins commencent à cet instant. Sur l’une d’entre elles, on entend Méline s’adresser directement aux six policiers présents : « Ils les ont percutés volontairement ! Appelez les pompiers, n’enlevez pas le casque, ne les mettez pas plus en danger, c’est pas normal ce qui se passe. C’est des enfants ! » Sur une autre, c’est Almamy qui dit « les policiers, ils les ont fait tomber. (…) Ils les ont percutés de ouf. Oui oui, j’ai vu ça, oui oui. »

    Méline, Almamy, Camille et son mari Alban demandent aux policiers de faire attention à leurs gestes sur les blessés et d’attendre les pompiers. Tous tiennent à rester sur place pour pouvoir apporter leur témoignage. Ils affirment en avoir été dissuadés par les policiers, qui leur ont demandé de s’écarter et de circuler, sans prendre leurs coordonnées.

    (pourvu que Méline ne soit pas subito arrêtée suite à un grave délit routier ou en possession d’un kilo de coke)

    #police #Paris #impunité_policière

  • Droits des étrangers, petite enfance, services publics : les mises en garde de la Défenseure des droits dans son rapport annuel
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/17/droits-des-etrangers-petite-enfance-services-publics-les-mises-en-garde-de-l

    Les chiffres ne font que confirmer une tendance profonde, sur laquelle alerte depuis plusieurs mois la Défenseure des droits, Claire Hédon. Les atteintes aux droits et les « entailles » aux principes qui fondent la société française se multiplient, notamment en matière d’accès aux services publics, droits des étrangers ou de protection de l’enfance, s’inquiète-t-elle dans son rapport annuel 2022, publié lundi 17 avril.

    « Depuis presque trois ans que je suis en poste, je constate des atteintes aux droits qui portent atteinte à la cohésion et à la démocratie. On a une augmentation dans tous les domaines », a expliqué Claire Hédon dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse.

    L’autorité indépendante, dont elle est à la tête depuis 2020, qui est chargée notamment de défendre les droits des citoyens, a reçu en 2022 plus de 125 000 réclamations, soit 9 % de plus que l’année précédente.

    Faudrait voir à dissoudre Claire Hédon : elle tient un discours anti-républicain à la limite du séparatisme.

  • Patrick Baudouin, président de la LDH : « Les libertés publiques en France sont en péril »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/14/patrick-baudouin-president-de-la-ldh-l-etat-des-libertes-publiques-en-france

    Après les déclarations de Gérald Darmanin, on a senti un flottement chez plusieurs ministres, ou pour le moins une gêne : on espérait qu’Elisabeth Borne recadrerait son ministre dans un sens plus républicain, et plus respectueux de la liberté associative. Aujourd’hui, j’ai quelque peu honte pour notre pays, qui glisse progressivement vers les régimes illibéraux.

    • Surtout, ne pas sombrer dans la surenchère verbale en parlant clairement de fascisme républicain comme synonyme de régimes illibéraux :-)

      Blague à part, ce que je trouve hallucinant, c’est que tout le monde est au garde-à-vous derrière Darmanin, ministres et députés LaRem [et LR et autres probablement]. Il leur fait peur ou quoi ?

      Quel pouvoir de répression a Darmanin (ou Macron) en pratique, sur les députés en particulier, pour qu’ils aient tous aussi peur de lui ? Je peux [ou veut] pas croire qu’ils décident en leur âme et conscience de proférer les éléments de langage fascisants que « on » leur fourni, ou d’afficher un tel suivisme du forcené de Bauveau, par véritable idéologie ; vu le niveau de puanteur atteint par le susnommé, ça serait vraiment inquiétant que la totalité de la majorité soit idéologiquement en phase avec lui...

    • Alors je ne suis pas certain qu’ils ne soient pas tout simplement tous tarés : ces abrutis fans du « distruptif », ils sont biberonnés à l’idée que « les français sont fainéants ils veulent jamais bosser » et surtout qu’« on ne peut jamais réformer le pays ». Fondamentalement ils sont totalement hostiles à la démocratie et à un moment il faut que quelqu’un fasse le sale boulot à la Thatcher et réforme à la hache. (Ça fait des décennies que c’est documenté.)

      Plus proche de nous : Macron a déjà menacé de dissoudre. À mon avis c’est plus un message pour ses propres troupes que pour les autres. S’il y a dissolution, il n’y a pas beaucoup de ces peigne-culs macronistes qui seraient réélus.

      Sauf à organiser systématiquement des « duels » avec le RN, parce que les gens de gauche pourraient tout de même encore voter pour le moins pire (même si à mon avis, c’est foutu : les gens de gauche n’ont plus vraiment de raisons de faire la différence entre LaREM et LeRN).

  • Saint-Malo s’enfonce dans une crise du logement en dépit de quotas sur les locations Airbnb
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/12/en-depit-de-quotas-sur-les-locations-airbnb-saint-malo-s-enfonce-dans-une-cr

    Le centre historique, si pittoresque, a vu des boutiques de biscuits bretons remplacer pharmacies et commerces de proximité. La dernière boucherie a baissé le rideau. Un œil averti repère en revanche sur de nombreuses portes d’immeubles des « boîtes à clés », réservées aux hôtes de location saisonnière de type Airbnb ou Abritel. Une armoire sécurisée pour une trentaine de clés a également été installée dans la laverie. Sillonnant les ruelles pavées sur son vélo-cargo, la factrice reconnaît : « Dans certaines rues, je n’ai que deux ou trois habitants à l’année à qui distribuer le courrier. »

    https://justpaste.it/9z7s5

    #tourisme #logement #ville