• Entre les droites et le FN, une contamination datée
    http://blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front/2017/10/15/entre-les-droites-et-le-fn-une-contamination-datee.html

    En 1988, un document interne du FN donne cette définition du Rassemblement pour la République (RPR) : « Mouvement politique qui fait campagne sur les thèmes du Front national et pactise avec le socialisme et les lobbies une fois au pouvoir ». Aujourd’hui comme hier, les cadres du FN mettent en avant ce qu’ils considèrent comme une évidence : leurs adversaires politiques parleraient comme eux. L’enjeu est de taille : l’électorat de la droite dure… que Laurent Wauquiez et Marine Le Pen se disputent. Le contexte participe à la bataille : le séisme de la présidentielle est passé et continue de peser sur l’histoire du parti ; Florian Philippot s’en est allé. En ces temps de « refondation », le FN entend plus que jamais se démarquer et, en ce sens, faire la différence avec cette droite.

    L’émergence du Front national, son installation et son ascension ont représenté un défi pour les formations de droite. À des moments précis de l’histoire, des représentants de cette famille politique se sont emparés de thématiques frontistes. La campagne présidentielle de 2007 représente une coupure fondamentale : la question identitaire s’installe dans le débat et devient, pour certains hommes et femmes politiques, un terrain d’entente au sein des droites. Quelle combinaison sémantique utilise Nicolas Sarkozy ? Deux mots – « identité » et « nationale » – qui appartiennent à la rhétorique des droites. Ils excluent celui qui est autre : l’étranger. Le « nous », les Français, s’oppose au « eux », les immigrés. L’association entre identité nationale et immigration est transparente. La droite républicaine fait sienne un marqueur idéologique du Front national.

    Le degré d’intimité entre la droite et l’extrême droite varie en fonction de la dynamique électorale du Front national. Plus il engrange de voix, plus l’attitude de la droite envers la formation lepéniste peut se montrer généreuse. Cette histoire commence donc timidement avec quelques alliances passées inaperçues. Les 13 et 20 mars 1977, le Front national s’engage pour la première fois de son histoire dans les élections municipales. Il s’allie avec la droite dans certaines communes. Des conseillers municipaux FN sont élus sur des listes d’union des droites à Toulouse, Millau, Forcalquier, Donzenac et Villefranche-sur-Mer. Cet épisode est à peine connu. À ce moment, le FN n’est pas audible et suscite peu d’intérêt. À Paris, la liste FN « Paris aux Parisiens » recueille 1,86% des voix.

  • Au FN, Aucun Mot N’est Innocent | Derrière Le Front | Francetv Info
    http://blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front/2017/05/02/au-fn-aucun-mot-nest-innocent.html

    Ce lundi 1er mai, Marine Le Pen prononce son discours à Villepinte. Quelques heures plus tard, on apprend - par RIDICULE TV - que la présidente du FN reprend mot pour mot des passages d’un autre discours de campagne… celui de François Fillon (au Puy-en-Velay, le 15 avril). Au sein du parti, il n’est pas question de contamination politique. L’explication des responsables frontistes est claire. C’est un « clin d’oeil assumé à un bref passage touchant d’un discours sur la France » de la part « d’une candidate de rassemblement qui montre qu’elle n’est pas sectaire » assurent en choeur les proches de Marine Le Pen.

    C’est bien plus que cela. Ce coupé-collé revient sur une vieille histoire, celle d’un balancement quasi-perpétuel au sein des droites françaises. Mais depuis un bon moment, il s’effectuait plutôt dans un sens : droite – Front national. L’hold-up idéologique de la droite sur le FN ne date pas d’aujourd’hui… ni de la campagne présidentielle de 2007. En revanche, c’est à cette époque qu’il commence à changer de nature. Les rapports s’inversent sur un aspect essentiel : la dépendance politique. Pour l’élection de 2007, Nicolas Sarkozy s’empare des votes FN. Quelques années plus tard, la situation s’est retournée. Avec près de 30% des voix aux élections régionales de décembre 2015, le FN prend la place de leader. C’est à son tour d’empiéter, notamment, sur l’électorat de la droite républicaine. Aujourd’hui, et en cette veille de second tour de la présidentielle, il s’agit de s’adresser pleinement à l’électorat de François Fillon - et à ses représentants - jusqu’à « plagier » certains passages d’un discours.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Le FN Va-t-il Faire Tomber Les Murs ? | Derrière Le Front | Francetv Info
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    D’autres après Bruno Mégret ont tenté d’influer la ligne du FN. Pour certains - et encore plus aujourd’hui dans la perspective d’un second tour affichant la présence de Marine Le Pen -, une potentielle victoire ne peut s’obtenir qu’au prix de l’ouverture… à droite. Paul-Marie Coûteaux, ancien président du Siel (Souveraineté, Identité et Libertés) et jadis conseiller de Marine Le Pen, a essayé en vain d’exposer la viabilité de cette stratégie à Marine Le Pen : « La vraie dédiabolisation passait, sinon par des alliances d’états-majors, du moins par des liens avec des personnalités et des groupes de la droite ‘’classique’’ comme Dupont-Aignan, Villiers ou la nébuleuse de la Manif pour tous. Dieu sait combien de dîners j’ai organisé chez moi pour mettre Marine Le Pen en relation avec ces milieux. Mais j’ai vite compris qu’elle n’avait aucun intérêt pour cette stratégie. Sa ligne c’est ‘’ni droite, ni gauche’’ : pour elle la droite, c’est le monde du fric et des cathos, avec lesquels elle n’a aucune affinité ». Il s’est rapproché aujourd’hui de François Fillon auprès duquel il maintient cette tentative d’union des droites entre LR et le FN.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Une « dédiabolisation » En Panne ? | Derrière Le Front | Francetv Info
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    Le « roman national » frontiste

    La « dédiabolisation » frontiste marque-t-elle un coup d’arrêt à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle ? Marine Le Pen s’est certainement installée dans une voie où elle ne désirait pas aller. Certes, ses précisions ultérieures soulignent une rupture. Mais en niant la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv, ses paroles s’inscrivent fondamentalement dans la réécriture d’une histoire. Les faits historiques sont établis : c’est la police française qui s’est chargée d’arrêter, ce 16 juillet 1942, plus de 13 000 enfants, femmes et hommes juifs pour être conduits dans les camps d’extermination nazis.

    L’histoire qu’entend écrire le FN ambitionne avant tout de glorifier un passé et de rejeter une « repentance » considérée comme permanente. La Seconde Guerre mondiale et la Guerre d’Algérie sont particulièrement visées. Et sur ce point, si la gestion peut être différente, la filiation avec le FN de Jean-Marie Le Pen existe. La question est de savoir quelles sont les empreintes mémorielles qui peuvent s’inscrire dans le capital historique du Front national ? Lors de la débaptisation de la « Rue du 19 mars 1962 Fin de la Guerre d’Algérie », Julien Sanchez était ferme sur ce point. Ses mots n’étaient pas anodins : il faut « effacer ce choix-là » et « donner un nom qui rappellera la vraie histoire et qui ne blessera personne ». Par son geste, le maire de Beaucaire entendait vouloir « rétablir la vérité » sur cette partie de l’histoire de France.

    L’entreprise frontiste se situe là : changer des plaques de noms de rue et nier la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv équivalent à revenir sur certaines parties « sensibles » de l’histoire. Dernièrement, la présidente du FN regrettait que « 80% de l’enseignement sur la Seconde Guerre mondiale soit consacré à la collaboration ». Ce dimanche, elle n’a fait que poursuivre la logique et ébaucher une partie de la trame de ce « roman national » frontiste : « En réalité, on a appris à nos enfants qu’ils avaient toutes les raisons de la critiquer, de n’en voir peut-être que les aspects historiques les plus sombres. (…) Donc, je veux qu’ils soient à nouveau fiers d’être Français ».

    #Linfiltré #PhoneStories #FN