Le champ des baleines
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Cousteau a toujours été vendu comme un genre de pré-Hulot sans le merchandising, un type ridicule, ok, mais qui se battait pour sauver les océans et leur diversité. Jusque-là : respect, Bonnet Rouge. Sauf que dans Le Monde du silence, le rapport des hommes de la Calypso à la faune marine est pour le moins ambigu. Voire scandaleux. Faire sauter un récif de corail à la dynamite n’est jamais innocent (même si le but est de fournir au biologiste de l’expédition des échantillons de poissons). Pas plus qu’éperonner un cachalot après l’avoir harcelé au harpon (voix off, de mémoire : « l’instinct du pêcheur se réveille à la vue de l’immense créature ». Bah tiens). On pourrait à la limite pardonner le trucidage accidentel du bébé cachalot qui passe malencontreusement sous leurs hélices ; ce sont des choses qui arrivent. Mais quand ce drame sanglant attire les requins, les prétendus amoureux de la mer pètent les plombs et en tuent joyeusement une bonne dizaine sous le regard bienveillant de leur capitaine (voix off : « Tous les pêcheurs du monde détestent les requins »). Pure curée. Et le reste est à l’avenant : ces Messieurs chevauchent les tortues de mer, se gavent de langoustes braconnées et – surréalisme aigu – finissent par emprisonner un mérou gigantesque – Jojo – dans leur cage anti-requin, pour rire. Des barbares, pas moins.
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