Le sport, cette passion bourgeoise pour le mépris de classe. Portrait au vitriol du "baron" et de son olympisme.
Paris 2024 : « On emmerde l’esprit Coubertin ! » - 19h17.info
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Coubertin s’est nourri du modèle anglais des Public Schools qui ont fait du sport une discipline éducative à part entière pour former la future élite. Il en retint une exécration pour le professionnalisme qui était la porte d’entrée des ouvriers dans le monde sportif. Un signe de décadence et une atteinte à la pureté sociale du sport selon lui. Car le baron a longtemps été partisan de ce sport amateur, repère de la bourgeoisie, duquel la classe ouvrière était tenue à l’écart, de même que les femmes ou encore les peuples colonisés. Et pour cause, derrière l’apolitisme de façade de l’idéologie olympique, il voyait dans le sport un parfait support politique à la promotion d’intérêts nationalistes et colonialistes. N’a-t-il jamais écrit : « En ciselant son corps par l’exercice, l’athlète antique honorait les dieux. L’athlète moderne fait de même, il exalte sa race, sa patrie et son drapeau ». Pas mal pour un chantre de la « paix entre les peuples ». Dans la bouche du fondateur des olympiades modernes, le football devenait même une parfaite métaphore du colonialisme : « Je voudrais que vous ayez l’ambition de découvrir une Amérique, de coloniser un Tonkin et de prendre un Tombouctou. Le football est l’avant-propos de toutes ces choses […] C’est l’éducation du »va de l’avant » ».