Entretien avec David Dufresne // Carbone

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  • « La politique-fiction est une déclaration d’amour déçu à la politique » : Entretien avec David Dufresne // Carbone
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    Ce qui est très délicat en réalité, c’est de passer autant de temps dans les meetings, sur les forums et dans la fachosphère (ce qu’eux appellent la réinfosphère ou la patriosphère). (Silence.) C’est costaud, quoi. C’est un monde assez fou. De haine, de souffrance, d’incompréhension, de paranoïa. C’est démoralisant. On n’en sort pas indemne. C’est là où l’écriture joue. Elle permet parfois d’en rire, d’y échapper, comme d’y replonger en plein cœur. L’écriture est un élastique. Et l’élastique m’y ramène toujours : à un moment donné, il faut bien que j’y retourne. L’écriture est un plaisir, mais la documentation, l’infiltration, les meetings, pas du tout.

    Finalement, ce travail s’apparente à du reportage, mais le problème c’est qu’il n’y a plus de budget dans les médias pour cela. Même les télévisions qui étaient si riches sont aujourd’hui obligées d’accepter les images fournies par les partis. C’est quand même démentiel ! Elle est là, la négation du récit. Aujourd’hui, la politique est revenue exactement à ce qu’elle était il y a très longtemps, c’est-à-dire de la pure propagande. La fiction, les nouveaux récits font partie de ce qui peut éventuellement contrecarrer cette propagande.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Autopromo