• Prendre les problèmes à la racine : à propos des jeunes femmes et du féminisme radical | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2017/05/04/prendre-les-problemes-a-la-racine-a-propos-des-jeunes-femmes-et-d

    Le choix personnel, et non le contexte politique, est devenu l’unité d’analyse préférée du discours féministe. Par conséquent, toute analyse critique des choix personnels, comme le préconise le féminisme radical, est devenue un facteur de discorde, malgré sa nécessité pour impulser tout changement social d’importance. Le deuxième facteur est la généralisation progressive d’une interprétation queer du genre. Au lieu de considérer celui-ci comme une hiérarchie qu’il faut contrer et abolir, la politique queer positionne le genre comme une forme d’identité, un simple rôle à performer ou à subvertir. Cette approche a pour effet ultime de dépolitiser le genre (ce qui est loin d’être subversif) en fermant les yeux sur son rôle dans le maintien de l’oppression des femmes par les hommes. Ce sont alors les féministes critiques du genre qui sont traitées comme l’ennemi, plutôt que le genre lui-même.

    Conséquemment, nous nous retrouvons aujourd’hui dans un contexte où le féminisme radical est attaqué d’une extrémité à l’autre du spectre politique. Dans les médias sociaux, on a l’impression que les féministes radicales sont tout aussi susceptibles d’être prises à partie par des féministes s’autoproclamant queer que par des militants masculinistes – la principale différence entre les deux groupes étant que les masculinistes ne cachent pas, eux, leur détestation des femmes.

  • #Jindi_Mehat : L’horreur de la chasse aux sorcières demeure omniprésente dans la culture moderne.
    http://tradfem.wordpress.com/2017/05/20/lhorreur-de-la-chasse-aux-sorcieres-demeure-omnipresente-dans-la-

    Samedi soir le 13 mai, au SFU Harbour Center de Vancouver, l’historienne féministe et fondatrice des Archives d’histoires supprimées, Max Dashu, a livré une puissante présentation sur les chasses aux sorcières qui ont balayé l’Europe au Moyen-âge, en exposant la raison d’être, les méthodes et les résultats de cette période de féminicide religieux et laïque. Bien qu’il soit tentant de considérer ce long spasme de misogynie meurtrière comme un incident historique isolé qui ne pourrait jamais survenir de nouveau, cela équivaudrait à ignorer que notre oppression continue à être ancrée dans le contrôle patriarcal des corps féminins. Cela passerait également sous silence les motifs de chasse aux sorcières qui résonnent encore tel un écho dans le mouvement de ressac aujourd’hui opposé à un féminisme centré sur les femmes.

    Max Dashu a méthodiquement guidé son auditoire à travers des siècles d’histoire européenne, alors que des milliers de femmes ont été torturées et brûlées comme sorcières, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne. Elle a parlé de villages où des massacres avaient éliminé toutes les femmes sauf deux. Les victimes comprenaient des guérisseuses, des adultères, des femmes qui avaient leur franc-parler ou des talents extraordinaires, et des femmes qui avaient simplement élevé la main pour se protéger quand des hommes les battaient. Toute femme qui défiait les attentes patriarcales devenait une cible de féminicide.

    Le contexte sexué de la chasse aux sorcières est impossible à ignorer. Des jurys entièrement composés d’hommes décidaient quelles femmes allaient vivre et quelles femmes allaient mourir. Les femmes étaient enchaînées dans des positions qui tordaient leur corps dans des positions facilitant l’accès à leurs organes sexuels. Elles étaient systématiquement violées avant d’être immolées. Leurs tortionnaires utilisaient des outils spécialement conçus pour leur enlever les seins, brûler la vulve et déchirer le vagin. Ces horribles atrocités visaient à contrôler et éradiquer spécifiquement les corps féminins, et le fait que cette lecture soit aujourd’hui qualifiée de controversée démontre combien de femmes ont oublié, ou n’ont jamais appris, les leçons de l’hystoire (herstory).

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/05/15/horror-witch-hunts-remains-ever-present-modern-culture

    #gynocide #violences_masculines #histoire

    • L’article a l’air très intéressant (je n’ai pas encore eu le temps de le lire), mais il me semble que dès le premier paragraphe il y a une grosse erreur :

      Max Dashu, a livré une puissante présentation sur les chasses aux sorcières qui ont balayé l’Europe au Moyen-âge

      Les chasses au sorcière ont eu lieu en masse pendant la Renaissance au moment où les prémisses de l’État moderne se mettaient en place (contrôle accru des territoires et des populations, imposition étatiques de monopoles professionnels, développement du système juridique)

    • Je me souviens de cet article, à propos de Caliban et la sorcière, de Silvia Federici, https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/080416/caliban-et-la-sorciere-femmes-corps-et-accumulation-primitive

      Au Moyen Âge, les femmes étaient artisanes, elles avaient leur place dans les corporations. Paysannes, elles produisaient dans les communs une agriculture vivrière. Elles étaient guérisseuses, accouchaient les parturientes et faisaient aussi « passer » les grossesses non désirées. Elles disposaient d’un savoir ancestral transmis de génération en génération. L’histoire omet aussi de rappeler que les paysan-nes d’alors vivaient en lien avec la Nature, instance supérieure à laquelle ils devaient respect et bienveillance.
      La chasse aux sorcières qui débute alors et persécute les femmes durant deux siècles est historiée comme une période de superstition collective née dans l’Église qui, jetant son dévolu sur les femmes, brûle les impies. Pas si simple.

      [...]

      Pour Silvia Federici, cette période marque le moment où la classe dominante se procure, à l’extérieur, les moyens de développer sa richesse et de réprimer les luttes. Les savoirs ancestraux doivent êtres dénigrés : l’État officialise une connaissance qui se théorise, s’étudie, s’écrit. Les femmes qui soignaient doivent être réprimées au profit des pratiques des médecins et de la science officielle qui se déploient. Les croyances impies en les signes de la nature doivent être méprisées, rendues dangereuses : la croyance culpabilisante et asservissante de la religion prend le pas sur l’animisme et les croyances naturalistes.

      ...

      Les 13e et 14e siècles sont pour l’historienne des temps de découverte politique forts. Les fabliaux rapportent des portraits de femmes combattives, exprimant leurs désirs, à mille lieues de l’iconographie suivante de femmes faibles, discrètes et soumises à l’autorité paternelle puis maritale.

      Au Moyen Âge se développe le principe d’une société monétaire tournée vers le commerce et l’exportation de denrées. Dans une société rurale, agricole, dont les terres sont cultivées par la communauté — femmes et hommes dans les communs — le peuple est en lien et en lutte : refus de la taxation, de la mise à disposition des denrées…

      https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/080416/caliban-et-la-sorciere-femmes-corps-et-accumulation-primitive

      Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive est publié aux éditions Entremonde.
      Publié le 8 avril 2016 par Hélène

      #silviafederici #sorcières #Federici

    • 1233 - Vox in Rama, première bulle contre la sorcellerie.

      Le pape Grégoire IX "institua l’Inquisition en 1231, et en confia l’exécution aux frères prêcheurs (franciscains et dominicains). Ainsi, il enleva au pouvoir laïque le pouvoir doctrinal de juger, mais faute d’effectifs suffisant, l’Inquisition devra s’appuyer sur les princes locaux, qui trouveront les moyens de renforcer leurs pouvoirs. À le demande de son inquisiteur exerçant en Allemagne Conrad de Marbourg, il édicta en 1233 la première bulle de l’histoire contre les sorcières, la Vox in Rama décrivant le sabbat des sorciers et leur culte du diable. Parmi ses nombreuses particularités, cette bulle considère le chat, comme le crapaud, comme une incarnation du Diable et déclare que toute personne abritant un chat noir risque le bûcher.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_IX

      Jean XXII publia, en août 1326, la bulle Super illius specula, assimilant pratiquement la sorcellerie à l’hérésie. Une voie que suivirent ses successeurs de Benoît XII à Alexandre V en pérennisant la chasse aux sorcières.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_XXII

    • Les chasses au sorcière ont eu lieu en masse pendant la Renaissance au moment où les prémisses de l’État moderne se mettaient en place (contrôle accru des territoires et des populations, imposition étatiques de monopoles professionnels, développement du système juridique)

      en effet @apichat c’est vrai que l’inquisition a surtout persécuté les femmes à la renaissance mais ca à quant même commencé au moyen age ; sur le lien donné par @eoik http://books.openedition.org/pup/2664?lang=fr

      1326 : Le pape Jean XXII autorise par sa constitution Super illius specula l’emploi de la procédure inquisitoriale contre les sorcières."
      et sur wikipédia la fin du moyen age est associé à la fin du XVeme et debut du XVIeme
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fin_du_Moyen_%C3%82ge

      Mais en voyant l’article sur la Renaissance, c’est vrai qu’on pourrait parlé de pré-renaissance
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9-Renaissance

  • #Natasha_Chart : Voici comment ils ont brisé nos grands-mères
    http://tradfem.wordpress.com/2017/05/16/voici-comment-ils-ont-brise-nos-grands-meres

    Une fois, il y avait des sorcières. Non. Ce ne furent jamais des sorcières. Pas de la façon dont les hommes l’ont prétendu, en tout cas.

    Une fois, il y avait plusieurs traditions spirituelles indigènes, polythéistes et animistes, dans ce qui est maintenant l’Europe de l’Ouest. Leurs coutumes comprenaient différentes formes de respect et d’autorité pour les femmes, ainsi que des saintes, des guérisseuses et des cheffes.

    Une fois, il y avait une Église qui était un royaume, bâti sur le socle de l’Empire romain, lui-même bâti sur un événement historique, l’enlèvement et le viol des Sabines. Cette église était en réalité une principauté, gouvernée par des princes qui brûlaient de convoitise pour les territoires et pour l’or, une convoitise presque aussi insatiable que leur haine brûlante à l’égard des femmes.

    Ces princes procédèrent à la conversion de chefs d’État et exigèrent une dîme de leurs sujets, sans vraiment s’occuper de la gouvernance locale. Ils créèrent un des premiers empires transnationaux, très éphémère, qui nécessitait peu de fonctionnaires ou de soldats s’occupait principalement de gouverner ce que l’on qualifie souvent de sphère privée.

    Les États inféodés à l’Église en vinrent toutefois à éprouver des problèmes de maîtrise de leurs paysans, parce que l’Église et l’aristocratie voulaient voler tout le territoire et le privatiser à leurs fins en mettant sous enclosure le commun, tout ce qui échappait encore à la propriété privée.

    Comme l’explique Sylvia Federici dans son livre, Caliban et la sorcière, les autorités laïques ont finalement inventé une stratégie gagnante, celle de donner aux hommes tout ce que les femmes possédaient, y compris les femmes elles-mêmes. Les fonctionnaires n’ont pas oublié de rendre compte de la valeur économique du travail des femmes ; ils l’ont plutôt explicitement retranchée de leurs comptes économiques, en déclarant à l’ère des enclosures que tout ce travail n’avait aucune valeur. Les artisans masculins ont coordonné des boycotts de leurs concurrentes et de tous les hommes qui collaboraient avec elles. Les femmes qui persistaient à tenter de pratiquer des métiers publics étaient harcelées, qualifiées de « prostituées » ou « sorcières », et étaient même agressées en toute immunité.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/10/04/this-how-they-broke-our-grandmothers

    Natasha Chart est un organisatrice en ligne et une féministe vivant aux États-Unis.

  • Voici comment ils ont brisé nos grands-mères | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2017/05/16/voici-comment-ils-ont-brise-nos-grands-meres

    Comme l’explique Sylvia Federici dans son livre, Caliban et la sorcière, les autorités laïques ont finalement inventé une stratégie gagnante, celle de donner aux hommes tout ce que les #femmes possédaient, y compris les femmes elles-mêmes. Les fonctionnaires n’ont pas oublié de rendre compte de la valeur économique du travail des femmes ; ils l’ont plutôt explicitement retranchée de leurs comptes économiques, en déclarant à l’ère des enclosures que tout ce travail n’avait aucune valeur. Les artisans masculins ont coordonné des boycotts de leurs concurrentes et de tous les hommes qui collaboraient avec elles. Les femmes qui persistaient à tenter de pratiquer des métiers publics étaient harcelées, qualifiées de « #prostituées » ou « #sorcières », et étaient même agressées en toute immunité.

    #spoliation #appropriation

  • #Claire_Heuchen : Prendre les problèmes à la racine : à propos des jeunes femmes et du féminisme radical
    http://tradfem.wordpress.com/2017/05/04/prendre-les-problemes-a-la-racine-a-propos-des-jeunes-femmes-et-d

    Brève présentation : un certain nombre de jeunes femmes ont communiqué avec moi depuis un an en me demandant ce à quoi ressemblait le fait d’être ouvertement radicale au sujet de mon féminisme. Voir des jeunes femmes se rallier au féminisme radical me rend optimiste pour l’avenir. Mais que celles-ci aient peur de manifester publiquement un féminisme radical est tout à fait inquiétant. Voilà pourquoi cet article est dédié à l’ensemble des jeunes femmes assez audacieuses pour poser des questions et contester les réponses reçues.

    Pourquoi le féminisme radical est-il attaqué à ce point ?

    Le féminisme radical n’a pas bonne presse. Ce n’est pas exactement un secret : l’affirmation ignoble de l’idéologue de droite Pat Robertson selon laquelle l’agenda féministe « …encourage les femmes à quitter leur mari, assassiner leurs enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir lesbiennes » a donné le ton aux échanges généraux à propos du féminisme radical. Si le point de vue de Robertson sur notre féminisme frôle la parodie, sa misogynie, agrémentée d’une lesbophobie flagrante, a également servi à discréditer le féminisme radical comme suspect.

    En effet, si le féminisme radical peut être rejeté comme un complot sinistre ou ciblé comme une simple blague, cela évite à la société de répondre à une foule de questions difficiles à propos de sa structure patriarcale. Il en résulte que le pouvoir n’a pas à être redistribué, ce qui permet de bloquer toute remise en question ennuyeuse pour les membres des classes oppresseures. La diabolisation du féminisme radical est un moyen très efficace d’entraver tout changement politique important, de maintenir le statu quo. Il est donc prévisible que la droite conservatrice s’oppose au féminisme radical.

    Ce qui est souvent plus difficile à prévoir, ce sont les propos venimeux adressés au féminisme radical par la gauche progressiste, dont on s’attend à ce qu’elle soutienne une politique de justice sociale. L’atteinte de cette justice par les femmes appelle notre libération du patriarcat, y compris celle des contraintes du genre, qui est à la fois une cause et une conséquence de la domination masculine. Mais quand on se penche sur les raisons de l’hostilité de la gauche, elle devient tristement prévisible.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sisteroutrider.wordpress.com/2017/05/02/grasping-things-at-the-root-on-young-women-radical-feminis

    #féminisme_radical #gauche #insultes #misogynie