Emmanuel Macron. Battre Le Pen, et ensuite ? - Page 1

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  • L’interview d’Emmanuel Macron qui est en train de faire hurler le fan club de la rébellion syrienne :
    https://www.letemps.ch/monde/2017/06/21/emmanuel-macron-leurope-nest-un-supermarche-leurope-un-destin-commun

    Et il y a la Syrie. Sur ce sujet, ma conviction profonde, c’est qu’il faut une feuille de route diplomatique et politique. On ne réglera pas la question uniquement avec un dispositif militaire. C’est l’erreur que nous avons collectivement commise. Le vrai aggiornamento que j’ai fait à ce sujet, c’est que je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar el-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime !

    Sur la Syrie, mes lignes sont claires. Un : la lutte absolue contre tous les groupes terroristes. Ce sont eux, nos ennemis. C’est dans cette région qu’ont été fomentés des attentats terroristes et que se nourrit l’un des foyers du terrorisme islamiste. Nous avons besoin de la coopération de tous pour les éradiquer, en particulier de la Russie. Deux : la stabilité de la Syrie, car je ne veux pas d’un Etat failli. Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions ? Des Etats faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. Je ne veux pas de cela en Syrie. Trois : j’ai deux lignes rouges, les armes chimiques et l’accès humanitaire. Je l’ai dit très clairement à Vladimir Poutine, je serai intraitable sur ces sujets. Et donc l’utilisation d’armes chimiques donnera lieu à des répliques, y compris de la France seule. La France sera d’ailleurs à cet égard parfaitement alignée avec les Etats-Unis. Quatre : je veux une stabilité syrienne à moyen terme. Cela veut dire un respect des minorités. Il faut trouver les voies et moyens d’une initiative diplomatique qui fasse respecter ces quatre grands principes.

    Le fan club se lamente bruyamment sur Twitter (comme Pichon le prédit, je pense aussi qu’il y aura une tribune commune dans le Monde ou Libé prochainement), mais le fait que Macron dénonce « une forme de néoconservatisme importée en France », ça tient du miracle (et c’est un qualificatif dont le chœur des bonnes âmes aura du mal à se départir).

    Je vais le dire autrement : beaucoup de bruit sur l’absence de « successeur légitime », alors qu’à mon avis le véritable coup de théâtre, c’est la dénonciation du néoconservatisme « à la française ».

  • Emmanuel Macron. Battre Le Pen, et ensuite ?
    5 mai 2017 Par La rédaction de Mediapart
    4. Environnement : le nucléaire, pourquoi ? International, les questions clés
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050517/emmanuel-macron-battre-le-pen-et-ensuite-0

    17:03 Plénel : Pourquoi êtes-vous, d’après ce qu’on a compris, contre la reconnaissance unilatérale de la Palestine ? La Palestine est au coeur, vous le savez, d’une sorte de, comme l’a dit Edgar Morin, presque d’un cancer, qui est au coeur de la région. La Suède, symbole du libéralisme sur notre continent l’a reconnue, les BRICS qui sont au coeur de ce que vous rappeliez sur le climat, avec la Chine, le Brésil, la Russie, l’Inde, la chine, l’Afrique du Sud l’ont reconnue. Pourquoi vous, avez-vous cette position de retrait sur cette question ?
    Macron : parce que j’ai une position pragmatique. Quel est le problème aujourd’hui ? On a plutôt un dirigeant palestinien qui est plus modéré et a pris ses responsabilités. Et on a un durcissement de la position israélienne avec des vrais sujets d’insécurité, moi je respecte la démocratie israélienne . J’ai exprimé mes désaccords à plusieurs moments sur le non-respect des accords d’Oslo. Aller prendre une position nationale pour favoriser ou en tout cas pour dire : « Je reconnais de manière unilatérale la Palestine » Est-ce que ça sert l’avancée du débat sur place ? C’est totalement contre-productif. Ça fait que le jour d’après, je ne parle plus une seule seconde avec Israël.
    Plénel : ou bien cela vaut dire le principe d’égalité quand même,
    Macron : Non, je ne touche pas....
    Plénel : deux états … de droit...
    Macron : mais c’est très différent, je défends ce principe (18:21). Ministre, je suis allée en Israël, j’ai été m’exprimer devant le CRIF, j’ai défendu la théorie des deux états, l’engagement français pour les deux états, la condamnation de la colonisation et cætera. Je le fais, constamment, mais une autre chose est d’aller reconnaître unilatéralement la Palestine, qui dans le temps que nous vivons est un point de déséquilibre qui fait que vous perdez toute relation avec l’état d’Israël. J’assume là aussi une filiation avec l’histoire française qui n’est jamais tombée d’un côté ou de l’autre. Reconnaître l’état de Palestine aujourd’hui, de manière unilatérale dans le contexte, c’est faire le choix d’un camp et c’est complètement se couper avec l’autre. La force de la diplomatie française c’est d’avoir toujours tenu ce point d’équilibre qui fait que l’on est un des rares partenaires qui parle aux deux. Je veux préserver cela parce que si on veut être utile à l’humanité, à la région, à celles et ceux qui y vivent, c’est la capacité à parler aux deux qui nous rend efficace, pas d’aller s’amuser, nous à reconnaître unilatéralement, ce qui ne changera la vie de personne sur le terrain, y compris d’ailleurs des Palestiniens.
    (19:13)

    Plénel : Est-ce que ce pragmatisme diplomatique s’étant au cas de la Russie, vous êtes le seul candidat à ne pas vous être prononcé pendant la campagne sur le maintien ou non des sanctions économiques européennes...
    Macron : Je me suis prononcé sur le maintien du processus de Minsk, qu’il faut suivre dans son évolution, je l’ai dit à plusieurs reprises.
    Plénel : Vous êtes pour ou contre le maintien des sanctions ?
    Macron : Mais je suis pour le maintien des sanctions tant que le processus n’est pas respecté et l’évaluation de ce processus au plus vite possible. Je ne veux pas qu’on bloque le sujet avec le ... une espèce de ...de... en quelque sorte de situation de stérilisation où les deux parties ne respectent pas le processus. Or la vraie difficulté du processus de Minsk, c’est que l’Ukraine, elle-même est en train de dévier, et donc ce sujet est éminemment complexe. Vous me reconnaîtrez une faible complaisance à l’égard de la Russie. Un pragmatisme pour dire, on doit parler à la Russie sur le sujet syrien, parce qu’ils sont là, ils sont autour de la table et le problème, c’est même qu’ils sont autour de la table sans nous, quand on regarde Astana. Donc, évidemment qu’il faut parler avec la Russie, et évidemment que nous avons une histoire commune et que je distingue le peuple russe de son dirigeant mais nous n’avons pas les mêmes valeurs que Wladimir Poutine et en l’espèce quand il enfreint le droit international, il y a un processus mis en place, il faut le respecter. (20:30)
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1237&v=mwaJp3QKy9o


    #Macron #Palestine #Russie

    • Présidentielle française : à quoi ressemblerait la politique africaine d’Emmanuel Macron ?
      Publié le 05 mai 2017
      Par Marwane Ben Yahmed
      http://www.jeuneafrique.com/mag/433802/politique/presidentielle-francaise-a-quoi-ressemblerait-politique-africaine-demm

      Le dossier israélo-palestinien

      « (...) Le conflit israélo-palestinien doit être traité de manière spécifique. Raison pour laquelle je ne souhaite pas réactiver l’approche euro-méditerranéenne de l’UPM [Union pour la Méditerranée], qui justement n’a pas pu se concrétiser à cause de ce dossier.

      Notre rôle est de protéger Israël dans la région, mais aussi de nous tenir aux côtés du peuple palestinien et de faire aboutir l’objectif de deux États. Il faut une reconnaissance pleine et entière des deux pays pour envisager une véritable cohabitation entre eux.

      C’est pour cela que je condamne de la même manière la politique de colonisation menée par Israël, non conforme au droit international et aux accords d’Oslo, comme celle de boycott lancée à son encontre. La France parle aux deux parties et jouit d’une vraie légitimité. Nous avons donc un rôle important à jouer. Le cadre, selon moi, doit être onusien. » (...)