• Paul Ariès : un « socialisme gourmand » pour en finir avec la gauche triste
    http://www.bastamag.net/article2273.html

    Paul Ariès [1] : Il est de plus en plus difficile d’exister réellement dans cet univers voué à la marchandise et à l’accumulation sans fin. Nous peinons à donner un sens réel à nos existences et nous sommes devenus sourds aux appels à la vie. La gauche sous-estime la critique du capitalisme. Le capitalisme, c’est en effet trois choses. C’est un système d’exploitation du travail et de pillage de la nature. Cela, les gauches le critiquent assez bien. Le capitalisme, c’est aussi l’imposition de modes de vie particuliers et de produits qui lui sont spécifiques. Les gauches ont largement perdu la critique des styles de vie capitalistes. Le capitalisme, c’est enfin une réponse à nos angoisses existentielles, au sentiment de finitude, à la peur de mourir. La réponse capitaliste est le toujours plus, plus de richesses économiques et de pouvoir. Ne nous leurrons pas : le capitalisme nous donne à jouir. C’est certes une mauvaise jouissance, une jouissance d’emprise, une jouissance d’avoir. Nous ne pourrons cependant qu’être dans des combats défensifs tant que nous n’inventerons pas nos propres dissolvants d’angoisse existentiels. Je pense bien sûr à des aspects classiques comme l’invention de « communs » (services publics notamment), mais je songe aussi à la place de la fête et de la fantaisie, à l’amour et à l’amitié, à la question de la beauté…

    #politique #tw #fb

    • Oui, et derrière il y a le rapport à la propriété, dernier privilège féodal à abolir... Tant que ce privilège sera étendu à tout et non restreint à ce qui est vital pour l’homme (l’alimentaire, le logement, sa liberté, son intimité ?), tant que tout est achetable, vendable et consommable, on peut jouir sans entrave en détruisant nos richesses. On ne se prive pas, le capitalisme néolibéral nous dit que c’est bon pour l’humanité...

      Notre salut doit effectivement passer par une gratification sociale, une fierté, un plaisir à partager, à économiser plus, à gaspiller moins, à rouler ensemble en vélo plutôt qu’à posséder un 4x4 plus gros que celui de son voisin.
      Ça arrivera tôt ou tard, de toute façon on aura pas le choix.
      Le problème, c’est que si on attend trop, on sera en mode survie et du coup l’ambiance sera terrible. Ce ne sera pas festif, mais punitif. Ce ne sera pas joyeux mais intégriste. Ceux qui continuent à se goinfrer sur le dos des autres finiront lynchés...