« Pour être efficace, une photographie doit être simple »
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Certaines photos sont plus fortes que les mots. Un cliché d’un photographe amateur représentant une jeune fille de 16 ans confrontée à un sympathisant néonazi, pris le 1er mai lors d’une manifestation d’extrême droite à Brno, en République tchèque, a eu une grande résonance en ligne.
Cette photographie s’inscrit dans la tradition des clichés stéréotypant des figures antithétiques. Quelques semaines auparavant, c’est l’image d’une manifestante à Birmingham, en Angleterre, défiant calmement du regard un militant du groupuscule d’extrême droite English Defence League, qui était devenue virale.
Vincent Lavoie, historien de la photographie et professeur d’histoire de l’art à l’université du Québec, à Montréal (Canada), analyse pour Big Browser les raisons de cet engouement.
Ces images ne sont pas des icônes, du moins pas encore, et je doute même qu’elles le deviennent. Elles s’inscrivent plutôt à l’intérieur d’une série d’images semblables, réunies autour de la reprise de certains motifs. Leur répétition – une polarité idéologique doublée d’une polarité du genre – explique en partie leur popularité, attestée par les « like » et les « retweet », nouveaux indices de la valeur sociale des images.