Je suis une femme, j’habite à La Chapelle. Le vrai problème, ce ne sont pas les harceleurs

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  • Les habitantes du quartier La Chapelle répondent au journal « Le Parisien »
    https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/210517/les-habitantes-du-quartier-la-chapelle-repondent-au-journal-le-paris

    Reprenant une campagne de stigmatisation des réfugiés orchestrée par les Républicains, un article du Parisien prétend que le quartier La Chapelle (18° arrondissement) serait dangereux pour les femmes. Les habitantes répondent dans une vidéo : le problème ce n’est pas les réfugiés, c’est votre propagande xénophobe qui salit notre vie de quartier ! Source : La Chapelle en lutte

    • Pour bien connaître le quartier puisque j’y habite, mon expérience est conforme à cet article. C’est vrai que la place de la chapelle c’est le chaos, la pollution, la bousculade, une quantité d’hommes qui stationnent impressionnante, des voitures dans tous les sens qui klaxonnent continuellement et s’engagent sur les passage piéton, des trottoirs étroits et occupé par les vendeurs de clops, casque audio, téléphones et autres et les migrants qui dorment rue Pajol en errance. J’ai pas vécu de harcelement de rue dans le quartier. J’ajoute que je suis toujours avec mes écouteurs dans la rue lorsque je suis seule, ca me rend moins réceptive à ce que les hommes peuvent me dire. Aussi je n’aime pas la proximité physique et traversé la zone est quant même éprouvante alors je doit avoir une mine assez renfrognée quant je passe par là et j’évite tous les regards comme les petits singes en Inde quant ils sont en surpopulation près des temples à l’heur des repas. Du coup on me fiche la paix.
      Je suis bien d’accord avec le fait que le problème viens de l’aménagement de la zone mais si la zone est aménagé l’augmentation des loyers va participé à la gentrification du quartier et ces homme vont devoir trouver un autre endroit pour leur activitées ou non activitées, cette fois probablement hors de Paris. C’est déjà le cas avec la hall Pajol aménagée récemment et où des sans abris s’étaient installés qui est surveillé depuis par des vigiles. L’article évoque les loyers, je pense que les loyers d’un bout à l’autre de la rue Pajol doivent être bien différents. Et si le problème d’aménagement du quartier est résolu ces hommes en seront chassés et avec eux les femmes et les enfants des classes populaires.
      L’instrumentalisation du féminisme auquel on assiste depuis au moins 20 ans (via les « voiles », « burqa », « burkini ») me semble de plus en plus forte et difficile à contrer. Merci pour ce texte qui me concerne doublement, et qui me permet d’avancer dans ma réflexion.


    • Question naïve (et facile) : quel genre d’hommes cette photo (prise et publiée par Femen France) stigmatise-t-elle ?
      https://lignesdeforce.wordpress.com/2017/05/22/quand-femen-sinspire-de-torchons-racistes

      Quand #Femen s’inspire de torchons racistes
      Lisez cet appel de Femen France : les deuxième et troisième paragraphe sont recopiés dans Le Parisien libéré, journal de gauche et féministe bien connu ! Le « sentiment d’insécurité » qui suit appartient au vocabulaire des #journalistes, des marchands de peur et des politicards.

      Oh ! certes, Femen France se défend – sincèrement je n’en doute pas – de tout racisme. Seulement à force de pratiquer le militantisme politique comme on mène des campagnes publicitaires, en sautant sur toutes les occasions de rameuter les photographes, on finit par tomber dans les pièges médiatiques les plus grossiers.

      Au passage, je ne vois pas la différence entre les fabricants de lingerie et Femen (les unes ont d’ailleurs posé pour les autres) : il s’agit toujours de mettre de la femme dénudée à la une pour vendre son produit. Faire seins nus (comme on dit sur les plages) ne peut éternellement tenir lieu d’analyse des rapports de genre.

      Une remarque pour finir : les personnes qui écrivent, à propos de n’importe quelle question sociale « La réponse à cette situation ne peut-être exclusivement policière » sont des ordures ou des crétins, supplétives toutes trouvées de la flicaille et des gens de plume chargés de les justifier.

      Ces dégueulasseries une fois pointées, redisons que oui ! le monde sexiste est hostile aux femmes, y compris aux simples passantes, et que cela doit être combattu. Les féministes, qui organisent par exemple des manifestations de nuit pour se réapproprier la ville, n’ont pas attendu les Femen pour s’en préoccuper.

      #La_Chapelle #Claude_Guillon

    • Cette histoire me rappel qu’Anne Hidalgo avait un projet d’aménagement de 7 places parisiennes : https://www.paris.fr/vosplaces
      mais ce sont 7 places dans des quartier moins populaires, rien de prevu pour la « place » de la chapelle.

      Aussi dans le 18°-19° Caroline de Haas se présente aux législatives (fondatrice de Osez le féminisme et instigatrice de la pétition contre la loi travaille). Elle se présente contre El Komri et du coup je soupçonne de basses manœuvres dans ce contexte. Je trouve que l’apparition de ce sujet sur ce secteur à ce moment est peut être un moyen de la mettre en mauvaise posture. Je vais voire si je trouve une réaction de sa part sur le sujet. Vu la collision entre la presse et le PS ca m’entonnerait pas que le but réel soit de lui savonner la planche électorale de la part de El Komri et autres saussialistes en marche.

      edit : voici la réaction de Caroline de Haas
      https://www.youtube.com/watch?v=D4ghYQ_uRSw


      Elle propose un élargissement des trottoirs et amélioration de l’éclairage mais pas de réponse répressive policière.

      edit2 : sur le sujet voire plutot la réaction de Caroline de Haas sur son blog médiapart que je découvre :
      https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/210517/la-chapelle-lextreme-droite-dans-ses-oeuvres-encore

      J’ai de mon côté répondu aux questions de France 3. Lors de l’échange avec la journaliste, j’ai rappelé plusieurs choses :

      1. D’abord, que les violences sexuelles à l’encontre des femmes ont lieu partout. Dans tous les pays du monde, dans tous les quartiers du monde, dans tous les immeubles du monde, dans tous les bureaux du monde. 230 femmes sont violées chaque jour. 1 sur 5 subit du harcèlement sexuel au travail. 100% des femmes ont été harcelées dans les transports en commun à Paris. Les violences sexistes et sexuelles sont massives.

      2. Ensuite, j’ai proposé qu’on passe de l’indignation à l’action. Des dizaines de chercheuses et chercheurs, responsables d’associations, militantes et militants féministes ont travaillé sur le harcèlement, notamment le harcèlement de rue. On connaît les solutions, à La Chapelle comme ailleurs : 1. la prévention et l’éducation (les moyens ne cessent de se réduire du côté des centres sociaux) 2. les sanctions (elles existent mais ne sont jamais appliquées, essayez d’aller porter plainte pour harcèlement de rue) 3. l’aménagement de l’espace urbain (plus d’espace, de l’éclairage). Pourquoi ne les met on pas en place ?

      3. Enfin, j’ai rappelé qu’à chaque fois que des citoyennes, citoyens ou partis politiques, expliquent (ou sous entendent) que les violences ne sont le fait que d’une catégorie de la population, non seulement ils mentent (les 230 femmes violées chaque jour le sont dans 80% des cas par un homme de leur entourage) mais ils alimentent le racisme. Ils n’apportent aucune solution aux violences que subissent les femmes et en plus, ajoutent la violence subit par les racisé.e.s.

      On n’entend jamais la droite ou l’extrême-droite sur les violences que subissent les femmes. Sauf lorsque ces violences sont commises par des étrangers. Comme si lorsqu’un français violait, c’était moins grave. Une violence sexuelle est une violence sexuelle. Qu’elle soit subie à La Chapelle, à Bourg en Bresse ou à Bordeaux, qu’elle soit le fait d’un père, d’un voisin, d’un migrant ou d’un manager, elle est intolérable.

      #racisme #instrumentalisation #urbanisme #législatives #féminisme #femmes #mixité #non-mixité #harcèlement

    • Voir aussi :

      Des hordes de harceleurs à Paris ? Quand le féminisme arrange les politiques
      Olympe, Le Plafond de Verre, le 21 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600774

      « Soit on les laisse mourir devant les yeux de nos enfants, soit… »
      Collectif Solidarité Migrants Wilson, Revue Projet, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600735

      Les habitantes du quartier La Chapelle répondent au journal « Le Parisien
      Paris Luttes Info, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600745

      L’affaire de La Chapelle
      Tieri Briet, L’Autre Quotidien, le 22 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/600930

    • Réseau Classe/Genre/Race, Fatima Ouassak, le 22 mai 2017
      https://www.facebook.com/ClasseGenreRace/posts/1929933270584671

      On se souvient de l’article du Parisien publié le 18 mai intitulé « Paris : des femmes victimes de harcèlement dans les rues du quartier Chapelle-Pajol », et des politiciens qui s’étaient saisi de l’affaire. C’est maintenant au tour des Femen d’investir cette question du « harcèlement de rue » dans le quartier de la Chapelle. Une activiste s’y est faite photographier poitrine nue ce matin.

      Pour information, les questions de « non-mixité dans l’espace public » et de « harcèlement de rue » sont dans les cartons de l’action publique depuis de nombreuses années déjà, bien avant cet épisode à la Chapelle ou même celui du reportage bidonné sur le « PMU de Sevran » :
      – Les acteurs institutionnels disent : « c’est une question centrale, elle est liée à la nature même des hommes qui vivent dans ces territoires, à leur culture, à leur religion ».
      – Les médias répètent : « c’est une question centrale, elle est liée à la nature même des hommes qui vivent dans ces territoires, à leur culture, à leur religion, allons faire un reportage dans le 18ème ou à Sevran »
      – Les associations s’activent : « oui c’est vrai que cette question est centrale, on va demander une subvention aux acteurs institutionnels qui nous suivent là-dessus pour organiser une action dans le 18ème ou à Sevran, et on va appeler les médias pour filmer ».

      Le traitement politique et médiatique de cette question s’inscrit dans les mêmes logiques :
      – une logique culturaliste : on réduit un fait social complexe à une lecture réduite au caractère culturel, et en réalité racial, des protagonistes. Caractère culturel qu’on essentialise. Et ça donne : « ces femmes sont harcelées dans la rue parce que ces hommes sont arabes ou noirs, et donc ils sont violents avec les femmes, par définition ».
      – une logique coloniale : Les pouvoirs publics de la France républicaine se doivent de « sauver » les femmes qui vivent dans ces quartiers, les protéger de leurs barbares de frères/maris/cousins
      – une logique raciste/sexiste : on invisibilise le sexisme structurel en France et on sur-visibilise le sexisme dans les quartiers. D’ailleurs, le fait de sur-visibiliser le second permet d’invisibiliser le premier. Et ça donne : « en France, il y a l’égalité hommes-femmes, sauf en banlieue »

      La présence policière (qui est en soi une violence policière) plus importante dans les quartiers populaires, par rapport aux quartiers pavillonnaires par exemple, se justifie par l’argument selon lequel dans les quartiers populaires, il y a des « zones de non droit » où « l’on a davantage besoin de la police ».
      Sur quoi s’appuie-t-on pour parler de zones de non-droit : les « trafics de drogue », « l’islamisme », « le potentiel terrorisme », et aussi, et c’est important de le noter, « les violences faites aux femmes » qui sont construites comme étant plus importantes là qu’ailleurs.

      La manière dont on traite médiatiquement et politiquement les « rapports entre hommes et femmes » dans les quartiers populaires, a entre autres comme fonction de justifier une présence policière plus importante dans ces quartiers où vivent des classes/races jugées dangereuses.

      L’offensive politico-médiatique visant à légitimer encore davantage la présence policière dans les quartiers populaires, prenant appui sur « les rapports entre hommes et femmes » dans ces quartiers", est en train de monter en puissance.
      Des textes de loi se préparent...
      Restons vigilant-es, et surtout organisons politiquement pour ne pas laisser nos causes être instrumentalisées à des fins classistes, sexistes et racistes.

      Réseau Classe/Genre/Race

  • Je suis une femme, j’habite à La Chapelle. Le vrai problème, ce ne sont pas les harceleurs - le Plus
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1670327-je-suis-une-femme-j-habite-a-la-chapelle-le-vrai-probleme-

    Le problème de La Chapelle, ce ne sont pas les hommes ou les harceleurs. C’est le trop de tout : les voitures, la pollution, la foule. On étouffe. Les hommes, et disons-le, les pauvres, y sont parce que personne d’autre ne veut y aller. Parce que jamais l’espace public n’a été aménagé pour eux, et plus largement pour les piétons.

    #mobilité #ville #exclusion #femmes