Qu’est-ce qu’une revue scientifique ? Et… qu’est-ce qu’elle devrait être ?

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  • Qu’est-ce qu’une revue scientifique ? Et… qu’est-ce qu’elle devrait être ?
    http://theconversation.com/quest-ce-quune-revue-scientifique-et-quest-ce-quelle-devrait-etre-7

    La véritable mission des revues

    On peut identifier cette mission en la divisant en trois points :

    Permettre la création de communautés . Les revues doivent créer des espaces où puissent se rencontrer et discuter des communautés. C’est ce que Jean‑Claude Guédon appelle des « territoires » : à savoir des espaces organisés par des moyens de communication. Cf. cette conférence

    Mettre la conversation au centre . L’objectif des revues ne doit pas être celui de diffuser des contenus, mais plutôt de créer des espaces de dialogue. À la limite, la présence de textes publiés n’est qu’accessoire. Ces textes peuvent se trouver ailleurs (par exemple sur des blogues, ou sur des portails de diffusion comme Érudit ou revues.org). La revue est le lieu où on échange des idées et les textes ne sont qu’un des outils possibles pour mettre en place la conversation. Les formes que ces textes peuvent prendre sont diverses et hétérogènes : il peut s’agir d’article, mais aussi de formes beaucoup plus courtes ou beaucoup plus longues.

    Créer des modèles de semi-stabilisation des connaissances . C’est ce que Jean‑Claude Guédon appelle des cristaux de connaissance. La discussion arrive parfois à des moments de stabilité et laisse émerger des contenus (plus ou moins fragmentaires) qui semblent s’imposer comme des connaissances. Ce sont ces cristaux qui portent les résultats de la recherche.

    #revues #communication_scientifique
    #xyzaeiou

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    L’idée selon laquelle la production serait une phase complètement séparée de la diffusion repose en effet sur une idéalisation naïve qui dénature la réalité de la recherche. La recherche est d’abord basée sur la discussion et l’échange : on ne peut produire un contenu scientifique qu’en dialoguant avec les autres chercheurs. Aussi, la diffusion est le pivot sur lequel devrait se baser cet échange.

    En second lieu, la forme article – née des caractéristiques spécifiques au format papier – est trop contraignante et ne répond pas – ou pas toujours – aux besoins de ce que Jean‑Claude Guédon appelle « la grande conversation scientifique ». L’environnement numérique nous donne la possibilité de mettre en place d’autres formes d’échange, beaucoup plus fluides et fructueuses : pourquoi se borner à une forme d’écriture dont le besoin n’est plus inscrit dans la matérialité du support que nous utilisons ?

    En conclusion, les revues scientifiques sont aujourd’hui une véritable aberration. Elles produisent des effets opposés à ceux qu’elles seraient supposées produire. C’est pourquoi je cautionne complètement le point de vue d’Olivier Ertzscheid, qui affirmait en mai 2016 qu’il ne publierait plus dans des revues scientifiques.

    C’est donc là la mission des revues et c’est à ce problème qu’elles doivent répondre : comment peut-on produire des espaces où puissent se former des communautés capables de converser et d’échanger sur des sujets scientifiques ?

    Les revues ne doivent pas se concentrer sur la diffusion, car la diffusion n’est qu’un moyen de répondre à un besoin : celui de former des communautés.

    #revues_scientifiques