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  • Au Maroc, des villages berbères rasés pour le tourisme de luxe
    https://lareleveetlapeste.fr/au-maroc-des-villages-berberes-et-commerces-rases-pour-le-tourisme

    Le gouvernement leur avait laissé entrevoir une rénovation, c’est finalement une série de #démolitions qui s’est abattue sur les marocains en parfois seulement 24h. Tout le long de la côte du pays, de Nador à Sidi R’bat, les autorités mènent une vaste opération de « libération du domaine public maritime ». Le spectre du #tourisme_de_luxe serait derrière cette destruction massive.

  • À #Volvic, #Danone accusée d’assécher les ruisseaux pour produire 7 millions de bouteilles plastiques d’eau par jour | La Relève et La Peste
    https://lareleveetlapeste.fr/a-volvic-danone-accusee-dassecher-les-ruisseaux-pour-produire-7-mi

    “Dans ce contexte précis, l’argument du changement climatique est inadapté”, avance le chercheur, chiffres à l’appui : “Entre 1971 et 1999, la pluviométrie moyenne était de 755 millimètre par an. Entre 1999 et 2018, elle était était de 751 millimètre par an. Elle était donc quasi-identique, alors même que le débit des sources a été divisé par 8 et que les prélèvements de la #SEV ont, eux, été multipliés par dix en 40 ans. Et avec tout ça, on voudrait nous faire croire que les prélèvements d’eau par Danone n’y sont pour rien ?”

    Face à cette situation, les demandes de l’association Preva sont claires : en premier lieu, baisser drastiquement les prélèvements de la SEV.

    “Ces prélèvements sont actuellement bien supérieurs à la capacité de renouvellement de la ressource, détaille Sylvie De Larouzière. Ça ne peut plus durer, sachant que le fait même d’embouteiller dans des bouteilles en plastique, qui sont en plus ensuite vendues majoritairement à l’étranger, c’est vraiment un système de l’ancien monde…”

    #eau

  • Les peuples autochtones coupaient des planches directement sur les arbres vivants sans les tuer | La Relève et La Peste
    https://lareleveetlapeste.fr/les-peuples-autochtones-coupaient-des-planches-directement-sur-les

    Alors que la déforestation ravage la planète, il est temps de réapprendre à traiter les arbres avec respect. En Amérique du Nord, les premières nations l’avaient bien compris des centaines d’années auparavant. Sans pétrole, ni machines, elles ont développé des techniques extraordinaires pour prélever l’écorce et même des planches entières sur des arbres vivants sans les raser, ni les tuer.

    (c’est ce qui passe pour le liège, on prélève l’écorce sur l’arbre vivant)

  • Le Conseil d’Etat interdit définitivement la chasse des oiseaux à la glu et aux tenderies | La Relève et La Peste
    https://lareleveetlapeste.fr/le-conseil-detat-interdit-definitivement-la-chasse-des-oiseaux-a-l

    C’est un long combat de 50 ans qui se termine enfin pour la Ligue de la Protection des Oiseaux. Dans une décision rendue fin mai, le Conseil d’Etat a décidé d’abroger définitivement les arrêtés permettant la pratique de chasses dites traditionnelles. Utilisant des pièges cruels et non-sélectifs, elles n’étaient plus conformes avec le droit européen.

    • L’abrogation définitive de ces arrêtés-cadres ne permettra plus au gouvernement de récidiver impunément chaque année en autorisant à la demande des chasseurs des pratiques qu’il sait pourtant illégales.

      Ah oui, donc c’est l’illégalité (et encore… peut être plus l’illégitimité) au droit européen qui les embête, plus que la protection des oiseaux.
      A la campagne comme à la ville, le gouvernement fidèle à lui-même.
      Ca doit les faire cher les pics d’autres députés européens, alors qu’ils étaient juste venus pour les petits fours.

  • A l’AG de Total : « Nous sommes en route vers l’enfer climatique » | La Relève et La Peste
    https://lareleveetlapeste.fr/a-lag-de-total-nous-sommes-en-route-vers-lenfer-climatique

    Pourquoi est-il important d’être là ? « Parce qu’avec Total nous sommes en route vers l’enfer climatique » nous répond une militante. Pourtant, malgré les actions répétées des différentes associations ces derniers mois, notamment celles d’Extinction Rebellion avec ses campagnes « Carnage Total » et « Banques trop crades », les actionnaires de l’entreprise française ont voté ce vendredi 26 mai la poursuite de la politique Scope 3 de « réduction des émissions » du groupe.

    Cette politique, qui prévoit une diminution des émissions carbones de l’entreprise en 2030 par rapport à 2015, est « très loin d’être suffisante » selon Christine Blondel, chercheuse en physique et histoire des sciences, membre des Scientifiques en Rebellion. Pire encore, Total va augmenter ses investissements dans les énergies fossiles de 8% d’ici 2030.

    Au micro de France Culture en février dernier, son PDG, Patrick Pouyané déclarait « La demande en pétrole va continuer d’augmenter, il faut bien la fournir »

    Le projet Eacop, le plus grand oléoduc mondial traversant l’Ouganda et la Tanzanie, en est un des symboles. Total a déjà reçu l’autorisation de forage par le gouvernement Ougandais. Quelque 400 puits seront exploités. 216 000 barils de pétrole sortiront de terre tous les jours.

    Pour réduire ses émissions tout en continuant de croître, l’entreprise prévoit une baisse de 40% de son bilan carbone lié au pétrole mais aussi une forte croissance de sa production de gaz naturel liquéfié, ressource fossile jugée comme « faible » en émission de CO2.

    « Un mensonge » nous explique Jérôme Guilet, astrophysicien, membre des Scientifiques en Rebellion, « c’est un argument qui est utilisé pour éviter de faire une transition justement ».

  • L’Espagne va récolter 6 milliards d’euros via la taxe sur les superprofits de la finance et de l’énergie
    https://lareleveetlapeste.fr/lespagne-va-recolter-6-milliards-deuros-via-la-taxe-sur-les-superp

    En plus de ces taxes sur les superprofits, le gouvernement Espagnol a mis en place un impôt de solidarité sur les grandes fortunes pour faire progresser la « justice fiscale » et lutter contre les inégalités

  • En France, une ferme sur 10 appartient à une société financière, un danger pour l’agriculture (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/en-france-une-ferme-sur-10-appartient-a-une-societe-financiere-un-

    Pour le 59ème Salon International de l’#Agriculture, Terre de Liens publie la deuxième édition de son rapport sur l’état des #terres agricoles en France. Aujourd’hui, les sociétés financières possèdent 640 000 ha de terres fertiles, contrôlant ainsi 14% de la surface agricole. Terre de Liens dénonce une logique d’#accaparement et #financiarisation des terres agricoles qui met en danger la résilience alimentaire du pays.

  • Sobriété : cibler les individus au lieu de fournir des réponses systémiques alimentera des pénuries (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/sobriete-cibler-les-individus-au-lieu-de-fournir-des-reponses-syst

    « C’est manque de prévision total : on mendie du gaz et de l’électricité, incapables de penser le temps long alors que c’est ce qu’est censé faire la permanence de l’Etat. La décroissance, c’est organiser une sobriété collective qui permet à nos sociétés de perdurer … sans pénuries ! Or, pénurie d’eau cet été, pénurie d’énergie aujourd’hui et pour demain… les paris sont ouverts ! » conclut Camille Etienne

  • Une propriété de chasse condamnée à 120 000 euros d’amende pour préjudice écologique au marais Audomarois (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/une-propriete-de-chasse-condamnee-a-120-000-euros-damende-pour-pre

    Fin août 2021, une société de chasse a été condamnée par la Cour d’Appel de Douai pour avoir porté un lourd préjudice écologique au marais Audomarois, au nord-ouest de la région Hauts-de-France. L’étang a été agrandi, de nombreux habitats et tourbières ont été modifiés ou détruits, ce qui constitue une atteinte non-négligeable envers l’environnement. L’écosystème ne peut malheureusement pas véritablement être remis en état, car cela causerait d’autant plus de dégradations. Les dommages sont ainsi irréparables. Cette condamnation refait la lumière sur l’importance de protéger les zones humides, fortement menacées de disparition en France.

  • Un apiculteur a trouvé une méthode pour sauver les #abeilles des redoux et du parasite #varroa
    https://lareleveetlapeste.fr/un-apiculteur-a-trouve-une-methode-pour-sauver-les-abeilles-des-re

    Face à l’hécatombe de ses colonies d’abeille au sortir de l’hiver, Xavier Dumont s’est souvenu des climats plus rigoureux d’il y a 40 ans. C’est ce qui lui a donné l’idée d’une méthode originale pour sauver ses abeilles : les faire hiverner dans sa cave pour reproduire les températures de l’époque. Et l’expérience a été un véritable succès ! En plus d’assurer la survie de toutes ses colonies, la méthode a permis de lutter contre le parasite varroa. L’apiculteur a lancé un grand appel à participer à tous les apiculteurs de France afin d’éprouver la méthode de façon scientifique et d’en valider les différents protocoles.

  • La Relève et La Peste
    https://lareleveetlapeste.fr/la-france-teste-officiellement-la-reconnaissance-faciale-dans-les-

    La surveillance algorithmique avance à pas de colombe. Lundi 19 juillet, le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a adopté un plan de sécurité prévoyant de mettre en place, « à titre expérimental, un premier dispositif de reconnaissance faciale » dans les gares et les trains régionaux. Une logique sécuritaire assumée.

    Mais le combat est loin d’être gagné, nuance Martin Drago. « La tension médiatique se concentre sur la reconnaissance faciale ; pourtant c’est l’arbre qui cache la forêt, celle de la surveillance biométrique. » Analyse de démarche, de comportements dans la foule, détection d’émotions, suivi de silhouettes ou d’individus, captations sonores : tout cela constitue aussi de la surveillance de l’espace public par algorithmes.

    Selon le juriste de la Quadrature du Net, d’autres types de technologies sont déployées dans la plus grande opacité : à Valenciennes, dans les couloirs du métro parisien, à Marseille, à Cannes, à Saint-Étienne, peut-être à Toulouse.

    « Ces techniques reposent sur l’analyse de comportements par algorithmes, mais on ne sait pas ce dont il est vraiment question, car parfois, on ne l’apprend que quand l’expérimentation est passée. Or, du moment que l’on utilise notre corps pour nous marquer au sein d’une foule, c’est le même danger. »

    #Vidéosurveillance #Reconnaissance_faciale #surveillance #Technopolice

  • Loi sécurité globale : menaces à la liberté d’informer et surveillance généralisée (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/loi-securite-globale-menaces-a-la-liberte-dinformer-et-surveillanc

    Cette semaine, les députés de l’Assemblée Nationale se réunissent pour passer en revue la proposition de loi de sécurité globale déposée le 20 octobre par Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID et Christophe Castaner, ancien Ministre de l’Intérieur. Décrite comme un « continuum de la sécurité », ce texte marque une nouvelle étape sécuritaire liberticide du gouvernement, qui soutient pleinement son contenu sous la figure de Gérald Darmanin. De partout, les voix de la société civile s’élèvent pour en dénoncer les dérives les plus inquiétantes. Si les menaces à la liberté d’informer en sont les plus criantes, cette proposition pourrait surtout renforcer la surveillance de masse.

    La volonté d’interdire de filmer la police lors de ses interventions n’est pas nouvelle. Lancée il y a plusieurs mois, une pétition avait recueilli plus de 550 000 signatures suite au dépôt d’Eric Ciotti d’une proposition de loi en ce sens, le lendemain de l’assassinat de George Floyd par des policiers aux Etats-Unis. Mais c’est peut-être la première fois qu’elle est défendue si ouvertement par le gouvernement à travers les déclarations du Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a rappelé ce début de semaine sur RMC et BFMTV la promesse qu’il avait faite aux policiers et aux gendarmes de ne plus pouvoir filmer leurs images.

    (...)

    Sur les 32 articles de la proposition de loi, celui qui créée le plus la polémique est l’article 24 qui voudrait « compléter » la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, en rendant passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de filmer et diffuser l’image d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale.

    Pour cause, les images servent de moyen de défense aux manifestants et personnes interpellées violemment, souvent a posteriori.

  • Lactalis : évasion fiscale, pollution, négligences sanitaires, syndicalistes traqués… révélations d’une enquête indépendante (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/lactalis-evasion-fiscale-pollution-negligences-sanitaires-syndical

    Sur les 38 sites violant le Code de l’environnement, les journalistes de Disclose en ont recensé 34 dépassant les rejets de polluants autorisés, 19 rejetant un volume supérieur à l’autorisation, 17 ayant pollué un cours d’eau, dont 7 ayant entraîné une mortalité avérée de poissons.
    30 octobre 2020 - Augustin Langlade

    Lactalis pollue depuis des années des dizaines de rivières françaises ; Lactalis a élaboré un système d’évasion fiscale de grande envergure ; Lactalis pratique le mouillage du lait, recycle les fromages, dissimule ses négligences sanitaires, traque les syndicalistes… C’est ce que révèle une nouvelle enquête du média d’investigation Disclose. Mené pendant un an par quatre journalistes, Mathias Destal, Marianne Kerfriden, Inès Léraud et Geoffrey Livolsi, qui ont épluché des centaines de documents, recueilli des dizaines de témoignages, entrepris plusieurs analyses sur le terrain, ce reportage saisissant expose au grand jour « l’étendue des dérives impliquant » le géant français des produits laitiers.

    Fondé en 1933 en Mayenne, Lactalis est devenu en moins de cent ans une multinationale tentaculaire, numéro un mondial des produits laitiers, dont le chiffre d’affaires avoisine les 20 milliards d’euros. Aujourd’hui, le groupe possède 266 sites industriels répartis dans une cinquantaine de pays, emploie 85 000 salariés, transforme cinq à six milliards de litres de lait chaque année, fabrique des centaines de millions de fromages, de desserts, de poudres, de beurres, de protéines animales… On le retrouve derrière des marques telles que Lactel, La Laitière, Président, Bridélice, Chaussée aux Moines, Salakis, Société ou La Vache qui Rit. Non coté en bourse malgré sa taille gigantesque, Lactalis se structure en une myriade de filiales et de marques, des centaines d’entreprises locales dont les bénéfices convergent vers le siège, puis disparaissent dans des paradis fiscaux.

    ÉVASION FISCALE D’ENVERGURE

    Entre 2013 et 2018, révèlent les journalistes de Disclose, Lactalis aurait escroqué l’administration fiscale de 220 millions d’euros dus au titre de l’impôt sur les sociétés. Les enquêteurs ont décortiqué trois mécanismes à l’origine de cette évasion massive de capitaux : la création de dettes fictives, de créances entre les sociétés du groupe et d’emprunts entre filiales.

    En quelques mots, le mécanisme de la dette fictive consiste à payer les producteurs quarante jours après la livraison du lait, afin de faire baisser sur le papier les bénéfices de l’entreprise. Basée en Belgique, une holding du groupe, BSA International, rachète la dette de presque toutes les filiales dans lesquelles elle détient des parts, puis déclare aux pouvoirs publics des résultats médiocres, avant de se renflouer, tout naturellement.

    De la même manière, la société BSA International fait remonter vers elle les créances de toutes ses filiales : c’est le second mécanisme. Au lieu d’enregistrer dans le pays de production ou de vente ses bénéfices, la filiale de Lactalis les transfère vers la société belge auprès de laquelle elle a contracté des dettes, ce qui diminue d’autant la proportion d’impôts qu’elle aura à payer. Cette astuce aurait permis à Lactalis de faire circuler 1,2 milliard d’euros vers BSA International rien qu’en 2018.

    Enfin, les emprunts. Une société-écran luxembourgeoise, Nethuns, dont BSA International est actionnaire, accorde des prêts gigantesques aux filiales, qui seront remboursés avec force intérêts, transformés du même coup en autant de bénéfices. Grâce à cette méthode, BSA France aurait réduit ses bénéfices de 19,5 millions d’euros entre 2018 et 2019, s’épargnant 55 % des impôts qu’elle aurait dû régler au Trésor.

    La société-écran Nehtuns, conseillée par la banque Société générale, est détenue à hauteur de 33 % par chaque membre de la fratrie Besnier, propriétaire de Lactalis. Une fois les dettes de BSA International réglées et ses créances récupérées, Nethuns fait disparaître ses bénéfices mirobolants du Luxembourg vers des paradis fiscaux.

    POLLUTION DE DIZAINES DE RIVIÈRES FRANÇAISE

    En enquêtant pour les seules dix dernières années, les journalistes de Disclose ont découvert que 38 usines détenues par le groupe Lactalis (sur les 60 passées en revue) avaient pollué ou polluent toujours des cours d’eau, en parfaite violation du Code de l’environnement.

    Ces 38 usines sont toutes des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Régime dérogatoire, le statut d’ICPE autorise une usine à déverser ses eaux usées dans la nature, à condition qu’elle les épure et procède à des mesures d’auto-surveillance. Autrement dit, les eaux sont censées être drastiquement traitées avant le rejet, et évaluées pour qu’elles ne présentent aucun danger sanitaire ou environnemental. Les auto-surveillances sont transmises à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), dont les 1 600 agents sont chargés de contrôler quelque 500 000 installations… Trop peu pour empêcher la pollution.

    Sur les 38 sites violant le Code de l’environnement, les journalistes de Disclose en ont recensé 34 dépassant les rejets de polluants autorisés, 19 rejetant un volume supérieur à l’autorisation, 17 ayant pollué un cours d’eau, dont 7 ayant entraîné une mortalité avérée de poissons.

    Disclose cite l’exemple de la fromagerie de la marque L’Étoile du Vercors, produisant du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien. Non raccordée à une station d’épuration, cette usine déverserait depuis une dizaine d’années 100 000 mètres cubes d’eaux souillées par an dans l’Isère (40 piscines olympiques), au point que la pollution serait visible depuis l’espace. On est en plein cœur du Parc naturel régional du Vercors, normalement protégé par son statut. Et pourtant, chaque jour, 600 kilos de produits toxiques comme des détergents industriels sont librement rejetés dans la rivière.

    Après maintes investigations, les policiers de l’Office français de la biodiversité (OFB), alertés par une association, s’aperçoivent que les auto-surveillances effectuées par la fromagerie évitent délibérément de rechercher la présence de certaines substances comme le cyanure, le plomb, le cuivre ou le nickel dans leurs eaux usées, à la demande de la direction du groupe elle-même. Pire, une dizaine d’usines sur les 38 en infraction auraient transmis aux services de l’État des rapports d’auto-surveillance falsifiés.

    Pourquoi Lactalis préfère-t-il se passer de contrôle, éviter les traitements, au risque de finir en procès ? La raison est simple : les procédures de traitement des eaux usées sont bien plus chères que les amendes, dix fois plus chères, si l’on en croit les journalistes. Vu la lenteur des procès et le manque d’effectifs de l’OFB, mieux vaut donc empoisonner l’environnement.

    MOUILLAGE DU LAIT ET RÉCUPÉRATION DES EAUX DE LAVAGE

    Selon les journalistes de Disclose, pour augmenter toujours plus ses bénéfices, Lactalis utiliserait de nombreuses techniques strictement interdites sur notre territoire, à commencer par le réemploi de produits souillés. Un fromage tombe au sol. Au lieu de le jeter, la direction du groupe recommande à ses usines de le fondre à nouveau pour en faire du fromage à pizza ou de la Vache qui Rit, au mépris des dangers sanitaires que de tels procédés font peser.

    Le recyclage de matières usées ne s’arrête pas aux accidents de chaîne : il est aussi appliqué systématiquement au lait et aux crèmes desserts. Quand les petits pots de la marque La Laitière sont remplis, témoigne pour Disclose un ancien salarié de Lactalis, les tuyaux de l’usine sont lavés à l’eau claire. Le mélange d’eau et de crème qui en résulte est consigné dans des cuves de recyclage, dont le contenu sera disséminé dans les crèmes desserts du prochain cycle de production.

    De la même manière, les usines de Lactalis pratiquent le mouillage du lait à grande ampleur. En bref, chaque bouteille de lait sortant de ces sites de fabrication contiendrait une part non négligeable d’eaux blanches issues du rinçage des tuyaux et de « perméat », un mélange de protéines et d’eau, de très faible coût. Alors que le groupe Lactalis a été condamné pour avoir trafiqué, en 1997, 684 millions de litres de lait, il procéderait toujours au mouillage. (...)

  • « On n’est pas libre d’avoir une bagnole ou non parce que l’univers suburbain est agencé en fonction d’elle » (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/on-nest-pas-libre-davoir-une-bagnole-ou-non-parce-que-lunivers-sub

    Le vice profond des bagnoles, c’est qu’elles sont comme les châteaux ou les villas sur la Côte : des biens de luxe inventés pour le plaisir exclusif d’une minorité de très riches et que rien, dans leur conception et leur nature, ne destinait au peuple. À la différence de l’aspirateur, de l’appareil de T.S.F. ou de la bicyclette, qui gardent toute leur valeur d’usage quand tout le monde en dispose, la bagnole, comme la villa sur la côte, n’a d’intérêt et d’avantages que dans la mesure où la masse n’en dispose pas.

    C’est que, par sa conception comme par sa destination originelle, la bagnole est un bien de luxe. Et le luxe, par essence, cela ne se démocratise pas : si tout le monde accède au luxe, plus personne n’en tire d’avantages ; au contraire : tout le monde roule, frustre et dépossède les autres et est roulé, frustré et dépossédé par eux.

    La chose est assez communément admise, s’agissant des villas sur la côte. Aucun démagogue n’a encore osé prétendre que démocratiser le droit aux vacances, c’était appliquer le principe : une villa avec plage privée pour chaque famille française. Chacun comprend que si chacune des treize ou quatorze millions de familles devait disposer ne serait-ce que dix mètres de côte, il faudrait 140 000 kilomètres de plages pour que tout le monde soit servi !

    En attribuer à chacun sa portion, c’est découper les plages en bandes si petites — ou serrer les villas si près les unes contre les autres — que leur valeur d’usage en devient nulle et que disparaît leur avantage par rapport à un complexe hôtelier. Bref, la démocratisation de l’accès aux plages n’admet qu’une seule solution : la solution collectiviste. Et cette solution passe obligatoirement par la guerre au luxe que constituent les plages privées, privilèges qu’une petite minorité s’arroge aux dépens de tous.

    Or, ce qui est parfaitement évident pour les plages, pourquoi n’est-ce pas communément admis pour les transports ? Une bagnole, de même qu’une villa avec plage, n’occupe-t-elle pas un espace rare ? Ne spolie-t-elle pas les autres usagers de la chaussée (piétons, cycliste, usagers des trams ou bus) ? Ne perd-elle pas toute valeur d’usage quand tout le monde utilise la sienne ?

    Et pourtant les démagogues abondent, qui affirment que chaque famille a droit à au moins une bagnole et que c’est à l’« État » qu’il appartient de faire en sorte que chacun puisse stationner à son aise, rouler à 150 km/h, sur les routes du week-end ou des vacances.

    La monstruosité de cette démagogie saute aux yeux et pourtant la gauche ne dédaigne pas d’y recourir. Pourquoi la bagnole est-elle traitée en vache sacrée ? Pourquoi, à la différence des autres biens « privatifs », n’est-elle pas reconnue comme un luxe antisocial ? La réponse doit être cherchée dans les deux aspects suivants de l’automobilisme.

    1. L’automobilisme de masse matérialise un triomphe absolu de l’idéologie bourgeoise au niveau de la pratique quotidienne : il fonde et entretient en chacun la croyance illusoire que chaque individu peut prévaloir et s’avantager aux dépens de tous. L’égoïsme agressif et cruel du conducteur qui, à chaque minute, assassine symboliquement « les autres », qu’il ne perçoit plus que comme des gênes matérielles et des obstacles à sa propre vitesse. Cet égoïsme agressif et compétitif est l’avènement, grâce à l’automobilisme quotidien, d’un comportement universellement bourgeois (« On ne fera jamais le socialisme avec ces gens-là », me disait un ami est-allemand, consterné par le spectacle de la circulation parisienne [1]).

    2. L’automobile offre l’exemple contradictoire d’un objet de luxe qui a été dévalorisé par sa propre diffusion. Mais cette dévalorisation pratique n’a pas encore entraîné sa dévalorisation idéologique : le mythe de l’agrément et de l’avantage de la bagnole persiste alors que les transports collectifs, s’ils étaient généralisés, démontreraient une supériorité éclatante. La persistance de ce mythe s’explique aisément : la généralisation de l’automobilisme individuel a évincé les transports collectifs, modifié l’urbanisme et l’habitat et transféré sur la bagnole des fonctions que sa propre diffusion a rendues nécessaires. Il faudra une révolution idéologique (« culturelle ») pour briser ce cercle. Il ne faut évidemment pas l’attendre de la classe dominante (de droite ou de gauche).

    [....]

    Si la voiture doit prévaloir, il reste une seule solution : supprimer les villes, c’est-à-dire les étaler sur des centaines de kilomètres, le long de voies monumentales, de banlieues autoroutières. C’est ce qu’on a fait aux États-Unis.

    Ivan Illich en résume le résultat en ces chiffres saisissants : « L’Américain type consacre plus de mille cinq cents heures par an (soit trente heures par semaine, ou encore quatre heures par jour, dimanche compris) à sa voiture : cela comprend les heures qu’il passe derrière le volant, en marche ou à l’arrêt ; les heures de travail nécessaires pour la payer et pour payer l’essence, les pneus, les péages, l’assurance, les contraventions et impôts… À cet Américain, il faut donc mille cinq cents heures pour faire (dans l’année) dix mille kilomètres. Six kilomètres lui prennent une heure. Dans les pays privés d’industrie des transports, les gens se déplacent à exactement cette même vitesse en allant à pied, avec l’avantage supplémentaire qu’ils peuvent aller n’importe où et pas seulement le long des routes asphaltées. »

    [...]

  • Un « ISF climatique » pourrait rapporter 4,3 milliards d’euros par an à la France (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/un-isf-climatique-pourrait-rapporter-43-milliards-deuros-par-an-a-

    Dans un rapport publié mardi 13 octobre, Greenpeace préconise de rétablir l’ISF en l’adaptant à l’impact climatique des plus fortunés afin de concilier justice sociale et environnementale. Cet impôt d’un nouveau genre pourrait ainsi rapporter 4,3 milliards d’euros par an à l’Etat français. Une proposition qui arrive au début de l’examen du projet de loi de finances pour 2021 afin de mettre en avant la responsabilité sociale et environnementale des ménages les plus aisés.

    Avec son rapport nommé « L’argent sale du capital : pour un ISF Climatique », l’ONG Greenpeace est parti d’un constat irréfutable, chiffres clés à l’appui : plus on est riche, plus on pollue. En raison de leur consommation et de leur mode de vie, mais aussi de leur patrimoine financier, les 1 % les plus riches de la planète seraient responsables de deux fois plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre.

    Avec l’aide du cabinet spécialisé Carbone 4 et de Carbon4 Finance, Greenpeace a analysé les données de l’INSEE et de la Banque de France sur la composition du patrimoine financier des ménages, pour les associer à des facteurs d’émissions. Les résultats sont sans appel :
    En France, le patrimoine financier des 1% des ménages les plus riches est associé à une empreinte carbone 66 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres

    D’après le rapport, le patrimoine financier des ménages soumis à l’ISF en 2017, avant sa suppression, était associé à l’émission annuelle de 97 millions de tonnes en équivalent C02 (tCO2eq). En 2017, les recettes issues des déclarations spontanées d’ISF en France s’étaient élevées à 4,2 milliards d’euros.

    Selon les calculs de l’ONG et du cabinet d’experts, rétablir un impôt sur la fortune qui soit directement indexé sur les émissions de gaz à effet de serre (au niveau actuel de la taxe carbone : 44,6 euros / tCO2eq) induites par les produits financiers bancaires des ménages les plus riches rapporterait environ 4,3 milliards d’euros à l’État, une rentrée d’argent légèrement supérieure à 2017.

    « Non seulement cette mesure instituerait un nouveau contrat social ajusté aux défis politiques de notre époque, mais elle inciterait également les ménages les plus fortunés à décarboner leur patrimoine financier en désinvestissant des activités les plus émettrices. Une telle réforme de la fiscalité doit pouvoir trouver sa place dans les lois de finances, si possible dès cette année, où le budget comprend une mission spéciale dédiée à la relance de l’économie qui engage des dépenses supplémentaires et exceptionnelles qui vont nécessiter, inévitablement, de nouvelles recettes. » explique ainsi Clément Sénéchal, chargé de campagne politique climatiques pour Greenpeace France

    En effet, le patrimoine financier détenu par les ménages est investi dans des activités économiques qui ont des conséquences concrètes, et qui vont plus ou moins émettre des gaz à effet de serre, comme détenir des actions BNP Paribas, l’une des banques les plus polluantes à travers ses investissements dans les énergies fossiles.

    Cet impact est tel que l’empreinte carbone associée au patrimoine financier des 10% des ménages les plus aisés (45,7 tCO2eq) est supérieure à l’empreinte carbone associée à leur consommation selon l’OFCE (40,4 tCO2eq).

    C’est pourquoi l’ONG propose de mettre en place cet ISF climatique pour les ménages au patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros. « L’impôt verrait son barème renforcé et serait pondéré en fonction non seulement du volume des avoirs financiers détenus par le ménage concerné, mais également de l’empreinte carbone de ces mêmes avoirs. »

    Pour l’heure, ces ménages au patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros sont taxés par l’Impôt sur la fortune immobilière, issu de la loi de finances pour 2018, qui n’a rapporté que 1,3 milliard d’euros en 2018. Trois milliards de moins que l’ISF. Tout récemment, un rapport commandé par le gouvernement français lui-même montrait à quel point la suppression de l’ISF et l’instauration de la flat taxe ont aggravé les inégalités dans le pays. La fortune des 0,1 % des Français les plus riches a ainsi augmenté de 25% depuis 2017, tandis que plus de 10 millions de Français.es vivent dans la pauvreté.

    C’est d’ailleurs suite à cette réforme fiscale bénéfique pour les plus aisés que la taxe carbone devait connaître une augmentation significative en 2018 et aurait pesé quatre fois plus lourd sur les ménages les plus pauvres, en pourcentage de leurs revenus, que sur les plus riches. A cause de la réforme de la fiscalité du capital amorcée par Emmanuel Macron, les 5 % de Français·es les plus pauvres devraient voir leur niveau de vie perdre environ 240 euros par an, quand les 5 % les plus riches devraient gagner 2905 euros par an.

  • Fin de l’ISF et flat tax : la politique fiscale de Macron a fait exploser les revenus des 0,1 % les plus riches (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/fin-de-lisf-et-flat-tax-la-politique-fiscale-de-macron-a-fait-expl

    Par rapport à 2017, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches a augmenté d’un quart ! Une exacerbation de la concentration du capital incompréhensible alors que la pauvreté continue d’augmenter à un rythme alarmant dans le pays.

    Le verdict est sans appel. Publié le 8 octobre, le deuxième rapport du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité a confirmé que les réformes fiscales menées par le gouvernement Macron ont fait exploser les revenus des 0,1% les plus riches de France.

    Mené sous la direction de France stratégie, un organe de prospective rattaché au Premier ministre, le rapport indique que les dividendes ont augmenté de plus de 60% entre 2017 et 2018, passant de 14,3 milliards d’euros à 23,2 milliards d’euros.

    En 2018, « deux tiers des 23 milliards d’euros ont été reçus par 38 000 foyers (0,1 % des foyers), dont un tiers par 3 800 foyers (0,01 % des foyers), alors que l’année précédente la moitié des 14 milliards avaient été reçus par 38 000 foyers, dont un petit quart par 3 800 foyers ».

    En clair : par rapport à 2017, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches a augmenté d’un quart ! Une exacerbation de la concentration du capital incompréhensible alors que la pauvreté continue d’augmenter à un rythme alarmant dans le pays.

    « Ce rapport souligne de façon caractérisée et solide : pour les très hauts revenus, le gain est considérable », note le sénateur socialiste Vincent Eblé, ex-président de la commission des finances au Sénat. « Les chiffres sont absolument hallucinants. En une seule année, l’inflexion est énorme. C’est un changement de nature démentiel. »

    Cette tendance en France se vérifie également dans le reste du monde. Un rapport de la banque UBS et du cabinet de conseil PwC, publié mercredi 7 octobre, précise ainsi quela fortune des milliardaires a atteint la somme inédite de 10 200 milliards de dollars durant la crise sanitaire.

    Un accroissement de richesse qui illustre à quel point les marchés financiers jouent un rôle d’accélérateur des inégalités pendant les crises, analyse France24. A la source de cet enrichissement des plus riches dans le territoire français : la sulfureuse suppression de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) pour le remplacer par un IFI (impôt sur fortune immobilière), et l’instauration d’une « flat tax » ou prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% sur les revenus du capital.

    « Contrairement à l’Impôt sur le Revenu (IR), le PFU est un impôt proportionnel. Autrement dit, le PFU avantage les contribuables les plus aisé·e·s puisque les quelques centimes d’intérêts générés par le PEL d’une personne aux revenus modestes sont taxés au même taux que les milliards obtenus sous formes de dividendes par les plus grosses fortunes. Plus grave, le PFU augmente la différence de taxation entre revenus du travail et revenus du capital. » explique l’organisation Attac dans une note de travail

    Résultat, la distribution des richesses fait un véritable retour en arrière en France. Les auteurs précisent ainsi que la « forte progression des dividendes déclarés par les ménages au titre de 2018 (…) est comparable par son ampleur à la chute enregistrée en 2013, au moment où les revenus mobiliers ont été intégrés au barème progressif de l’IR (impôt sur le revenu) ». Plus simplement : les dividendes versés ont retrouvé leur niveau de 2012. L’instauration d’une progressivité de l’imposition des dividendes avait fait chuter la distribution de ces derniers de 22 milliards en 2012 à 13 milliards en 2013.

    Ces mesures avaient été justifiées par Emmanuel Macron comme un moyen d’inciter les plus riches à investir dans l’économie française grâce à l’illusoire théorie du ruissellement. (...)

    Ce rapport hautement subversif intervient à un moment où l’épidémie de Covid-19 a plongé de plus en plus de ménages dans la pauvreté alors que l’exécutif s’entête à accorder la priorité à des mesures pro-entreprises, sans conditions écologiques et sociales, dans son plan de relance pour l’économie et l’emploi.

    Comme l’indique Le Monde : « la crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté un million de Françaises et Français, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté monétaire – à 1 063 euros par mois et par unité de consommation, il concernait 14,8 % des ménages en 2018, selon l’Insee. »

    Conséquence directe de cette pauvreté : les demandes d’aide au Secours Populaire et pour le RSA ont dramatiquement explosé partout dans le pays. Pendant le confinement, 1 270 000 personnes ont sollicité l’aide du Secours populaire tandis que les dépenses liées au RSA ont augmenté de 9,2% en août par rapport à la même période en 2019.

    « Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a urgence pour aider tous ces gens », témoigne Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire à FranceInfo. « Beaucoup n’avaient jamais demandé d’aide à personne. Et là, non seulement ils n’ont plus de quoi se nourrir, mais ils ne peuvent plus payer leur loyer ni l’électricité. »

    Malgré cette situation déplorable, un retour sur ces mesures fiscales n’est pas à l’ordre du jour selon le ministère des Finances cité par Le Monde. « Il n’est pas question dans le contexte de crise actuelle de revenir à une instabilité fiscale nuisible ni d’augmenter les impôts, qui ont baissé de 45 milliards d’euros pour les ménages et les entreprises depuis le début du quinquennat. », prévient Bercy.

    (...)

  • 73 milliards d’euros en plus, la BCE fait sauter les derniers garde-fous des banques (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/73-milliards-deuros-en-plus-la-bce-fait-sauter-les-derniers-garde-

    La nouvelle se répand tranquillement dans les journaux et sur les sites économiques. « La BCE accorde un nouvel assouplissement aux banques », « La BCE assouplit ses règles à hauteur de 73 milliards pour soutenir les banques », « La BCE assouplit encore les exigences de fonds propres des grandes banques ». Des titres tellement laconiques qu’ils peuvent nous faire tomber dans des abîmes de perplexité. Mais on trouvait aussi « Crise. Les banques vont mal. La BCE change les règles ». Voilà qui semble plus clair, car c’est bien de cela qu’il s’agit : les banques vont mal et cette histoire d’assouplissement est encore un cadeau qui leur est fait.
    La mauvaise gestion des banques

    A vue de nez, 73 milliards comparés aux déjà 1.300 milliards de « liquidités » accordés par la Banque centrale européenne (BCE) au printemps et aux centaines de milliards de garanties publiques accordés par les états, ça sonnerait presque comme une broutille. Et puis, en comparaison avec l’envergure des destructions et autres problèmes sociaux et écologiques posés par les pratiques bancaires et financières, l’événement pourrait paraître anecdotique. Pourtant, la décision de la BCE est hautement symbolique : elle achève de déconstruire le peu de cadre qui avait été donné aux banques après la crise de 2008.

    La nature même de l’activité bancaire, le crédit, consiste en une prise de risque : le risque que les emprunteurs ne remboursent pas. C’est la fonction de la banque que d’évaluer ce risque et de décider si elle a les moyens de le prendre. Les banques ont pour cela une réserve : leur capital, aussi appelé fonds propres. Le capital est là pour absorber les pertes éventuelles, celles liées notamment au non-remboursement des crédits et aux pertes de valeur des titres financiers qu’elles détiennent.

    Pendant la crise de 2008, les banques ont prouvé qu’elles n’avaient pas les moyens des risques délirants qu’elles avaient pris : leurs fonds propres étaient trop limités pour absorber leurs pertes. Nombre d’entre elles se sont donc retrouvées techniquement en faillite et le choix a alors été fait, dans la panique et vu l’incapacité des dirigeants à concevoir d’autres solutions, de les sauver avec de l’argent public. Un coût abyssal pour la collectivité.

    Au lendemain de la crise, une des priorités des régulateurs a donc été de modifier les réglementations qui régissent le montant des fonds propres des banques. C’était la fonction du comité de Bâle (qui a alors écrit la 3ème version de son dispositif réglementaire, Bâle 3) et des institutions des différents pays.

    Mais la force du lobbying et l’idéologie dominante au sein des gouvernements et de l’appareil législatif ont accouché de règles excessivement compliquées qui se perdent dans mille détails et permettent aux banques, notamment les plus grandes, de s’extraire largement des contraintes par des jeux de pondération des risques et autres exceptions.

    Résultat : dix ans après la crise de 2008, les grandes banques européennes détiennent à peine plus de 5 % de fonds propres par rapport au montant total de leurs engagements. Leur « coussin de sécurité » est bien maigre, et certainement pas suffisant pour absorber des chocs significatifs, mais il est établi dans le respect de la loi.

    Revenons-en à la dernière annonce de la Banque centrale européenne. La grande panique des gouvernants et autres représentants des instances de contrôle, c’est que les banques arrêtent de prêter (l’économie fonctionne à la dette, et s’il n’y a plus de crédit bancaire pour continuer la course folle à la croissance, l’édifice se fissure voire s’écroule) et/ou qu’elles tombent en faillite (ménages et entreprises n’ont plus les moyens de rembourser leurs crédits vu les circonstances, de plus en plus de crédits sont en défaut de paiement, ce qui signifie des pertes pour les banques). C’est ce qui a justifié la débauche de moyens déployés dès le début de la pandémie pour soutenir les banques et tout le système financier.

    Tout a commencé discrètement par l’annulation des « coussins contracycliques » (une réserve de capital justement imposée aux grandes banques pour surmonter les crises) et autres mesures similaires le 12 mars 2020, puis par l’annonce des 750 milliards de liquidités pour les banques le 18 mars 2020 (bientôt suivies par 600 milliards supplémentaires), puis, le 27 mars, par un report d’un an de l’application des règles de Bâle 3 qui seront désormais appliquées en 2023.

    Malgré tout cela, les banques vacillent : les résultats du deuxième trimestre étaient encore relativement positifs pour certaines, mais d’autres affichaient déjà des pertes. Rappelons quand même qu’un an plus tôt, les fameux stress tests de l’organe de contrôle des banques, l’EBA, adoubaient les banques européennes pour leur solidité et leur remarquable capitalisation.

    Aujourd’hui, on risque de voir le niveau de fonds propres de nombreuses banques passer sous le niveau réglementaire. Pour remédier à ce problème, la BCE a donc décidé de modifier le mode de calcul par lequel on évalue si les fonds propres ont un niveau suffisant, c’est-à-dire le rapport entre le montant de fonds propres et le montant des engagements pris par la banque.

    Ce rapport est aussi appelé “ratio de levier”. Et pour augmenter le ratio rien de plus simple : on enlève certains éléments du total des engagements (le dénominateur), en l’occurrence les fameux 73 milliards à l’échelle du système bancaire européen. Et hop, le ratio monte. De la magie.
    On frôlait déjà le néant réglementaire, maintenant on touche le fond : il n’y a plus de limites à ce qui peut être modifié dans le peu que la construction réglementaire « démocratique » a produit.

    Certes les circonstances sont exceptionnelles, mais elles n’en finissent plus d’être exceptionnelles et de tout justifier. On va de circonstance exceptionnelle en état d’exception, que ce soit en matière de contrôle de la population et de restriction des libertés ou en matière de réglementation bancaire, l’exception s’installe.

    (...)

    Mais n’oublions pas que dans cette histoire ce sont les emprunteurs qui prennent finalement le plus de risques : quelle maîtrise du marché de l’emploi a un. ouvrier.e, un.e employé.e ? Aucune.

    Les grandes banques, elles, ont la maîtrise de tout cela. Elles peuvent anticiper les risques qu’elles prennent. Elles peuvent calculer les risques de défaut de paiement dans un secteur donné, à une période donnée, et constituer des réserves en fonction. Elles peuvent remplir cette fonction de prise de risque sans la faire peser sur la population.

    Mais pour l’instant, leurs dirigeants savent très bien que s’ils n’ont pas assez de capital pour absorber leurs pertes, les gouvernants seront là pour les aider. C’est tellement confortable, c’est ce qu’on appelle l’aléa moral.

    Certes, les pratiques sont aujourd’hui plus discrètes que les sauvetages en grande pompe de 2008-2011, mais elles sont là. Alors lorsque la prochaine faillite arrivera, de deux choses l’une : soit on met les mauvais payeurs en esclavage pour que la richesse produite par leur travail paie les dettes et évite la faillite des banques, soit on continue de faire des cadeaux en platine aux banques.

    Tout cela ressemble à une alternative infernale, un choix entre la peste et le choléra qui pétrifie et bouche l’horizon. Reste donc à faire sauter les verrous que nous avons dans la tête : la possibilité d’une faillite bancaire est un impensé qui nous tient, qui nous empêche de réfléchir aux options qui s’offrent à nous si on décide de s’organiser pour faire porter le coût des risques à ceux qui en ont les moyens et qui sont là pour ça : les dirigeants, les actionnaires et les créanciers des banques.

    La bonne nouvelle c’est qu’il y a des chemins de traverse, car une dette, ça se répudie, ça se déshonore. Comme le disait David Graeber, une dette n’est qu’une promesse, et le monde dans lequel nous vivons est truffé de promesses que ceux qui nous dirigent et nous dominent n’en finissent pas de bafouer.

  • Interpol alerte sur l’explosion du commerce illégal de déchets plastique [La Relève et La Peste]
    https://lareleveetlapeste.fr/interpol-alerte-sur-lexplosion-du-commerce-illegal-de-dechets-plas

    À titre d’exemple, au premier trimestre de 2018, les exportations de plastique des États-Unis ont ainsi augmenté de 330 % vers la Malaisie, de 300 % vers la Thaïlande, de 277 % vers le Vietnam… De la sorte, les pays exportateurs dont la France affichent « des taux de recyclage artificiellement élevés, indique le rapport, alors que dans les faits, ils se sont simplement débarrassés du problème. »

    C’est dans ce contexte de difficultés extrêmes que des organisations criminelles « opportunistes » ont mis la main sur la circulation et le traitement des déchets plastique. Leur mode opératoire est redoutable : maintenant que les États versent des sommes colossales pour se défaire de leur plastique, les réseaux illégaux récupèrent auprès des organismes de collecte réguliers des cargaisons de déchets, qu’ils font transiter par plusieurs pays pour « déguiser leur origine » et acheminent vers des « économies émergentes » et de petits pays comme « le Laos ou le Myanmar », où les ordures seront déchargées, mais jamais recyclées.

    Interpol signale également que l’Afrique pourrait devenir l’une des destinations privilégiées pour les réseaux criminels, étant donné que « les itinéraires pratiqués par le commerce illégal de déchets électroniques pourraient être éventuellement utilisés pour les cargaisons de déchets plastique ».

    Au début de l’année 2020, face à ce fléau, la Malaisie a renvoyé 150 conteneurs de déchets plastique illégaux vers leurs pays d’origine (3 737 tonnes), dont 43 vers la France, en annonçant qu’elle prendrait « les mesures nécessaires » pour que les États d’Asie du Sud-Est ne deviennent pas « la décharge du monde », en particulier celle des pays développés.
    La ministre malaisienne de l’environnement Yeo Bee Yin, le 28 mai 2019 à Port Klang – Crédit : Mohd RASFAN
    Le fléau de la pollution plastique

    Depuis une dizaine d’années, la production mondiale de déchets plastique est en perpétuelle augmentation, de dix millions de tonnes par an environ. En 2018, elle aurait atteint le niveau record de 360 millions de tonnes, venant s’ajouter aux plus de 6 milliards de tonnes déjà produites par l’ensemble des êtres humains.

    On estime que 91 % de ces déchets plastique ne sont pas recyclés et que seuls 12 % d’entre eux sont incinérés, ce qui veut dire que l’écrasante majorité des ordures de cette matière mettant quatre siècles à se dégrader sont amoncelées dans des sites d’enfouissement ou déversées dans la nature sous la forme de détritus, qui finissent dans les rivières et les océans.

  • Les nitrates d’ammonium, l’un des dangers de l’agriculture industrielle.
    https://lareleveetlapeste.fr/explosion-a-beyrouth-les-nitrates-dammonium-lun-des-dangers-de-lag

    La France est le premier consommateur d’engrais chimiques à base de nitrates d’ammonium en Europe. En 2014, la France produisait 40 % des engrais de synthèse qu’elle utilise, en importait 35 % depuis des États de l’Union européenne et 25 % hors-Europe. En revanche, elle importe la quasi-totalité de ses matières premières pour la production des engrais, faisant de nos ports industriels, par lesquels transitent et sont stockés les produits, de véritables bombes à retardement comme le dénonce l’association les Amis de la Terre.

    « En France, nous avons des sites qui contiennent beaucoup plus de nitrates que ce qu’il s’est passé à Beyrouth, et ce, sans respect des règles de sécurité ! Le leader mondial des engrais Yara, implanté dans les régions du Havre, de Saint-Nazaire ou encore de Bordeaux, a ainsi fait l’objet de pas moins de 11 mises en demeure depuis 2015 ! Comment ne pas s’inquiéter d’un stockage de 20 000 tonnes de nitrates d’ammonium à proximité de Bordeaux par une multinationale qui ne respecte pas la réglementation et pour laquelle l’État fait preuve de largesses ? » explique Anne-Laure Sablée, chargée de campagne agriculture chez les Amis de la Terre, à La Relève et La Peste

  • La stratégie du choc pandémique : comment les entreprises du numérique conquièrent de nouveaux marchés
    https://lareleveetlapeste.fr/la-strategie-du-choc-pandemique-comment-les-entreprises-du-numeriq

    Si, malgré la récession qui s’amorce, le secteur du numérique se prépare à la croissance et recrute à tout-va, c’est au prix d’une lutte pour la survie, les entreprises les plus grandes et agressives s’accaparant la majorité des marchés et absorbant les plus petites, dans une nouvelle phase de sélection et de compétitivité redoublée. Article co-écrit par Maud Barret Bertelloni, membre du Mouton Numérique, et Augustin Langlade, journaliste à La Relève et La Peste. La crise sanitaire se révèle un marché (...)

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