Vu le #film L’Amant double, François Ozon, 2017
Au moins je ne me suis pas ennuyé, il y a un intrigue et un dévoilement progressif jusqu’au dénouement qui rendent ça assez divertissant sur le moment (contrairement au Rodin de Doillon).
Beaucoup apprécié Marine Vacth, que je ne connaissais pas, incroyablement belle, et dont j’ai trouvé le jeu très maîtrisé mais plein d’intensité. Elle m’a rappelé Irène Jacob dans La Double Vie de Véronique (Kieslowski, 1991).
(J’ai ainsi découvert que Jérémie Renier et Jeremy Renner sont deux personnes différentes. Bicoz non, je n’ai pas vu Cloclo.)
La photographie est magnifique et j’ai été très impressionné par la qualité du son des dialogues.
Après il y a les plans-regarde-moi-je-cadre-trop-bien qui me font sortir de la scène parce que je les remarque. Il y a des psys dans des appartements luxueux du 16e arrondissement, et on nage dans un monde de gentils bourgeois.
Les références appuyées à Cronenberg, Hitchcock, De Palma… bon d’accord, mais justement, bon et alors ? Et puis bon : y’a déjà eu Faux-semblants (Dead Ringers) de Cronenberg en 1988, je ne sais pas trop ce qu’on ajoute.
Les scènes de sexe, pourquoi pas. Mais en particulier : la scène d’ouverture avec le vagin qui se transforme par fondu enchaîné en œil vertical qui laisse couler une larme, nope, ça me le fait pas (allez hop : Le Chien andalou, Bunuel, 1929). Et Chloé qui enfile Paul avec un gode-ceinture, je vois pas trop non plus. La scène bizarre, c’est le fantasme-cauchemar avec les deux jumeaux, mais ça m’a trop fait penser à Dead Ringers justement.
Surtout : malgré un dénouement censé être très surprenant, ou choquant (au moins pour l’héroïne), les émotions ne passent pas (au début, c’est plus ou moins cohérent avec le caractère de l’héroïne, mais à la fin du film, non, ça manque vraiment), et la charge horrifique à la Cronenberg n’est pas non plus réussie.
Du coup, c’est pas désagréable sur le moment, mais au final c’est totalement vain, et je suppose que j’aurai oublié le film la semaine prochaine.