Le Club | Mediapart

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  • Le kitsch olympique | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/editions-passion/blog/260723/le-kitsch-olympique

    Le kitsch olympique

    La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, s’ils ont lieu, devrait se dérouler dans un an, jour pour jour. Le point de départ de cet événement sportif mondial insensé – sans sécurité, en pleine guerre, sous des menaces, tant intérieure qu’extérieure – est le relais de la flamme olympique puis, son point d’orgue, le défilé des athlètes juchés sur des bateaux aux couleurs nationales.

    1936 : d’Olympie à Berlin…

    Historiquement, le relais de la flamme qui prend son départ d’Olympie pour atteindre le stade de la ville hôte tire son origine des JO nazis de Berlin 1936. Ce relais fut en effet inventé ou plutôt réinventé par Carl Diem, le secrétaire général du Comité organisateur des Jeux olympiques allemand (Jean-Marie Brohm, 1936. Les Jeux olympiques à Berlin). Carl Diem a imposé une tradition grecque qui n’existait pas vraiment en la transformant, c’est-à-dire en l’adaptant à l’idéologie nazie à partir de courses aux flambeaux de l’Antiquité grecque appelées les lampadédromies. L’idée du relais de la ville d’Olympie à Berlin se veut une parabole du lien sacré et désormais reconstruit entre Antiquité et modernité, hellénité et germanité, la Grèce et l’Allemagne.

    Sur le site d’Olympie, aujourd’hui encore et avant le départ de la flamme et son relais, il y a toute une chorégraphie qui accompagne son allumage. Elle est désuète et archaïque : vestales en supposés costumes grecs (jeunes femmes en drapé) et garçons déguisés en archers. Ces mises en scène parodiques, comiques voire loufoques furent elles aussi de pures créations nazies, approuvées par Joseph Goebbels (ministre de la propagande), adoptées par le CIO et mises en œuvre par les villes hôtes depuis, précisément, les JO de Berlin 1936. La mobilisation de l’Antiquité par les nazis, la récupération corrigée sinon révisée des rites antiques grecs, très bien documentée par l’historien Johan Chapoutot (Le nazisme et l’Antiquité), fait partie intégrante de l’arsenal olympique moderne qui n’a jamais été remis en cause.
    [...]
    2024 : la mise en Seine olympique

    Pour les JO de Paris 2024, le relais de la flamme, parti d’Olympie et une fois franchi la Méditerranée, passera par 65 villes-étapes et les départements français qui ont acquitté une facture de 180.000 € (TTC). Certaines d’entre elles – d’anciennes villes olympiques – l’ont toutefois refusé : Grenoble, Albertville… ainsi qu’une dizaine de départements. La flamme traversera tous les arrondissements de Paris.

    L’empreinte marquante que veulent laisser les JO de Paris 2024 concerne la cérémonie d’ouverture qui ne se déroulera pas dans un stade mais sur la Seine et au cœur de Paris. Elle a, elle aussi, tout d’un spectacle kitsch à la fois dangereux et désuet. Près de deux centaines de millions d’euros dépensés pour un défilé du pont d’Austerlitz au pont d’Iéna (via la Concorde, les Invalides, le Grand Palais…), sur une distance de 6 km, d’environ 150 barges chargées de 10.000 athlètes et de quelques VIP sélectionnées (2.700 € la place…) s’exhibant devant plusieurs centaines de milliers de spectateurs dans des tribunes, sur les quais et la présence d’une centaine de chefs d’État (Poutine et Jinping, les fauteurs de guerre ou encore Erdogan, tous représentants les grandes démocraties seront-ils présents ?).
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  • ENTRETIEN « Les violences policières doivent être reconnues, jugées et condamnées »
    https://www.alternatives-economiques.fr/violences-policieres-doivent-etre-reconnues-jugees-condamnees/00107615
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    Il est des attaques auxquelles on ne doit jamais s’habituer
    Hier soir, Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, relayé par le préfet de police de Paris, est monté d’un cran dans l’échelle des attaques à l’autorité judiciaire. Voulons-nous d’une justice qui agit sous l’influence de telle autorité ou tel groupe de pression ? Nous attendons du Président de la République qu’il dénonce fermement cette attaque inédite à la séparation des pouvoirs. Il en va de la sauvegarde de l’État de droit.
    https://blogs.mediapart.fr/syndicat-de-la-magistrature/blog/240723/il-est-des-attaques-auxquelles-ne-doit-jamais-s-habituer?userid=1f7a

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/22/pour-lonu-notre-maintien-de-lordre-fait-desordre/#comment-57970

    #france #violence #police

  • Accablée comme une Arabe en France, par Khedidja Zerouali

    https://blogs.mediapart.fr/khedidja-zerouali/blog/130723/accablee-comme-une-arabe-en-france

    Je ne vis plus tranquillement depuis qu’un policier a mis une balle dans le thorax de Nahel, un enfant de 17 ans, arabe et habitant dans un quartier populaire de Nanterre.

    Quand on est arabes et noir·es, racisé·es dans ce pays, on naît en apnée, on vit en apnée et on risque de mourir étouffé·e. Je suis tellement en colère que même les gens heureux m’agacent ces jours-ci. Comment peux-tu vivre heureux dans un pays qui suinte le racisme par tous ses pores ? Qui tue, qui justifie, qui punit ses enfants qui osent se lever contre l’injustice ? Ce n’est pas le premier et pourtant cet homicide-là, et tout ce qui a suivi, nous marquera durablement.

    Le policier qui a tué a été soutenu financièrement par le ministre de l’intérieur, qui lui a permis de maintenir son salaire. Des Français·es, comme celles et ceux qu’on croise tous les jours, et des bourgeois·es gêné·es par quelques milliers d’euros en trop sur leurs comptes, ont nourri une caisse de soutien de plus d’un million d’euros. Une fille avec qui j’étais au lycée et que j’aimais beaucoup a partagé la cagnotte pour le policier sur Facebook. Ceux qui pensent qu’on peut de cette manière ôter la vie d’un jeune homme de 17 ans sont partout autour de nous. C’est aussi des gens bien, comme cette poignée de profs de mon ancien lycée qui estiment que, quand même, ce petit Nahel l’avait peut-être un peu cherché.

  • Mort de Nahel : colère et effroi - 500 personnalités alertent
    https://ricochets.cc/Mort-de-Nahel-cole%CC%80re-et-effroi-500-personnalites-alertent.html

    Une tribune contre la criminalisation de la colère populaire et la répression des revendications légitimes de la société civile, pour l’abrogation de l’article 435-1 qui donne un permis de tuer à la Police, qui alerte sur l’éludation par le gouvernement du caractère politique, structurel, de la mort de Nahel et de la colère qu’elle a suscitée. Avec des manifestations en vue pour le 15 juillet. Mort de Nahel : colère et effroi - 500 personnalités alertent Nous sommes signataires de cette tribune et (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/080723/mort-de-nahel-cole-re-et-effroi-500-personnalites-alertent

  • Nahel : Sans Justice Pas de Paix | Marche des Solidarités
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/050723/nahel-sans-justice-pas-de-paix

    Sans justice, pas de paix. En mémoire de #Nahel, en solidarité avec ses proches, contre le racisme et les violences policières, la Marche des Solidarités appelle à participer aux initiatives des 8 et 15 juillet. Nous appelons aussi à un défilé internationaliste le 14 juillet contre le projet de Loi Darmanin et contre le racisme. Mais nous ne signons pas l’appel unitaire qui circule actuellement.

    D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, Notre pays s’appelle Solidarité

    Voici le texte du mail envoyé par les deux représentants de la Marche des Solidarités aux réunions qui se sont tenues avec des syndicats, des associations, collectifs et organisations politiques :

    A toutes et tous,
    Face au #racisme et aux #violences_policières, pour exiger justice pour Nahel, comme pour les autres victimes de crimes policiers, pour exprimer la solidarité avec la jeunesse révoltée de nos quartiers, il y a besoin de la riposte la plus large possible.
    La Marche des Solidarités appellera donc à toutes les initiatives qui iront dans ce sens et souhaite continuer à participer au cadre permettant de les discuter et de les organiser.
    La Marche des Solidarités s’associe donc à l’appel aux dates du 8 juillet comme elle fera pour le 15 juillet.
    Par ailleurs nous invitons toutes les organisations, signataires ou non, à participer le 14 juillet prochain au défilé internationaliste et antiraciste qui sera ouvert par les tirailleurs et tirailleuses d’hier et d’aujourd’hui et les collectifs de sans-papiers. (Nation 14H00)

    Mais la Marche des Solidarités ne signe pas le texte unitaire actuel pour les raisons suivantes :
    – Nous refusons la phrase « l’escalade des violences est une impasse et doit cesser » qui met dos à dos la violence d’Etat et la révolte des quartiers. Ce qui doit cesser c’est la #violence_d’Etat.

  • Chronique d’audience – « Tout le monde dehors ! » | La sellette
    https://blogs.mediapart.fr/la-sellette/blog/060723/chronique-d-audience-tout-le-monde-dehors

    Le prévenu raconte avoir été tabassé par la police. La proc a une solution : « Si ce monsieur estime avoir été brutalisé, il peut toujours porter plainte. » Dans le public, certain⋅es ricanent d’un air sceptique, la présidente explose : « Ça suffit ! Tout le monde dehors ! »

    #justice #prison

  • Comme un appel après Nahel
    https://blogs.mediapart.fr/nadia-mokaddem/blog/050723/comme-un-appel-apres-nahel

    Sans doute parce que désormais il va de soi que nous habitons des quartiers insensibles où de magnifiques terrasses de café et des parcs proprets et une consommation proprette noie et interdit l’accès à cette humanité sensible car rappelez vous on n’est pas là pour s’aimer et vivre en hommes et en femmes et en êtres de chair et de désirs et de rêves.

    On est là pour adorer le bleu : celui de nos cartes et de nos uniformes et des coups que nous infligeons avec grâce et empressement à nos humanités en acceptant de poser un genou à terre chaque jour en hommage au capitalisme triomphant.

  • Ta conscience dans le journal | Noemi Lefebvre
    https://blogs.mediapart.fr/noemi-lefebvre/blog/020723/ta-conscience-dans-le-journal

    A quel moment ma conscience a-t-elle refusé la conscience morale de ces défenseurs de la misère bien organisée, la destruction de tous les services publics et les déclarations paternalistes d’un chef d’Etat qui envoie le Raid et son splendide matériel de guerre pour plaquer au sol un livreur deliveroo sur la Canebière, en accusant les jeunes de jouer un peu trop aux jeux vidéos ? Pas en lisant ce journal national fondé en 1944 et toujours recommandé aux étudiants de Sciences po.
    Aujourd’hui Le Monde annonce « une accalmie relative dans plusieurs villes de France » et évoque un possible « début de lassitude », c’est vrai c’est lassant à la fin de ne pas accepter de se faire tirer dessus quand on a 17 ans, ah la lassitude, ce sentiment ordinaire de cadres fatigués qui touche maintenant la jeunesse des quartiers, ce bovarysme de jeunesse… l’article imagine même la possible influence de l’appel d’un ministre justicier, par ailleurs père exemplaire, je cite « à la responsabilité des parents d’émeutiers » - parent d’émeutier, nouveau concept de criminalisation ordinaire - , évoque « l’effet des peines prononcées ces derniers jours en comparution immédiate », sans hésiter à présenter cette justice expéditive comme un instrument d’apaisement social, dénombre « 719 arrestations dans la nuit », ah la lassitude, cette humeur d’enfants gâtés qui ne savent plus comment se rendre intéressants, pourquoi étaient-ils venus troubler l’ordre public, déjà ? Pas à cause d’un enfant tué à bout portant, non, un micro-trottoir nous rassure sur ce point, l’analyse sociologique appartient à cet homme de la rue toujours prêt à dire son avis, ouais les gamins s’en foutent de Nahel M. (on l’appelle comme ça dans la presse nationale), c’est pas comme pour Zyed et Bouna en 2005, où va se nicher le « c’était mieux avant » des vieux cons d’après guerre…. Il sont venus pourquoi ? « pour se défouler, pour pilier » dit le micro-trottoir, ce qui est confirmé par le journalisme responsable du journal national, car en effet "certains étaient manifestement venus dans l’espoir d’un larcin", my god faut-il être las pour en arriver là.

  • Ce qui m’étonne, c’est qu’on s’étonne | Blogabart | 03.07.23

    https://blogs.mediapart.fr/alain-manach/blog/030723/ce-qui-metonne-cest-quon-setonne

    « Je ne comprends pas toutes ces réactions offusquées, atterrées, scandalisées face à ce qui se passe dans notre pays en ce moment. Pourtant tout était annoncé depuis fort longtemps » : après plusieurs nuits de révoltes, témoignage d’un habitant du quartier de la Villeneuve, à #Grenoble.

    #qui_aurait_pu_prédire ? :-)

    cette phrase attribuée à Nelson Mandela : « ce qui se fait pour nous, sans nous, se fait contre nous »

    [...]
    Que dire d’une société qui retire des moyens aux collèges de nos quartiers au nom de l’égalité ? Vous avez bien lu : égalité… Ce qui dans la tête des institutions qui nous gouvernent veut dire les mêmes moyens à tout le monde, les quartiers riches comme les quartiers pauvres… et qui de ce fait empêchent les équipes enseignantes de développer le formidable travail qui est le leur. À la Villeneuve de Grenoble, le collège avait un taux de réussite au brevet des collèges de 71 % en 2017 et il est aujourd’hui de 91 % et crac badaboum… on supprime les moyens financiers principaux leviers de la réussite de cette équipe formidable.

    Que dire d’une société qui depuis plus de quarante ans matraque la vie associative et l’éducation populaire, par une logique néolibérale plutôt que de soutenir l’engagement des citoyens ? Pour ceux qui connaissent le jargon de la vie associative, ce sont les appels à projet, la mise en concurrence des associations entre elles, le refus des financements de fonctionnement etc. Notre quartier de la Villeneuve est bien atteint par ce virus-là.

  • Le pillage est un acte politique
    https://blogs.mediapart.fr/le-moine-copiste/blog/020723/le-pillage-est-un-acte-politique

    ( ttps ://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/c-est-un-sentiment-de-degout-on-n-a-jamais-vu-ca-a-grenoble-eric-piolle-sidere-apres-la-nuit-d-emeutes-2806196.html )

    Nos dirigeants une fois de plus ne comprennent pas ce qui se passe. La start up nation a simplement oublié 85 % de sa population reléguée dans les "territoires" ou les "quartiers". Tandis que les bourgeois pillent le bien commun, pourquoi les jeunes ne pourraient-ils pas piller la richesse indécente qui s’étale et à laquelle ils ne peuvent accéder ? C’est une question éminemment politique.

    L’état et les gouvernants successifs ont fait sécession depuis très longtemps, accaparés par l’entre soi et l’argent qui coule à flot, les arrangements financiers, les magouilles, les délits d’intérêts et d’initiés tandis que la population des travailleurs s’enfonce dans le déclassement, la misère et voit les commerces, les écoles, les services publics disparaitre ou s’éloigner, rendant tous les aspects de la vie difficiles voire impossibles, tandis que les prélèvements augmentent, que les budgets de la sécurité sociale et des retraites sont siphonnés pour arroser les très grandes entreprises.

    L’état n’est qu’une émanation du système et se met au service de celui-ci en organisant le pillage du commun, le vol permanent du fruit du travail des populations pour distribuer largement aux mêmes : les très riches, les beaux quartiers, les très grandes entreprises, délaissant toujours un peu plus ceux qui sont exploités grâce à une communication habile, mensongère et cynique relayées par les médias détenus par leurs amis milliardaires.

    C’est cette sécession qui ne se dit pas, qui est à l’origine de tous les mouvements de colère et de protestation. Suivant les populations ciblées qui ne vivent pas la même réalité, hormis celle de l’abandon et du mépris, la réponse n’est pas la même. Le racisé subit le harcèlement policier, le paysan subit la solitude et l’éloignement de tout. Les uns vont se tourner vers l’économie parallèle parce qu’ils voient l’argent couler à flot sans jamais pouvoir en profiter. Le paysan finit par se suicider dans sa grange ou déverser des tonnes de purin devant une préfecture.

    L’état mène depuis longtemps un manège délétère en tentant de monter les populations les unes contre les autres. Les gilets jaunes demandaient de quoi vivre et de pouvoir participer davantage aux prises de décisions et on ne leur a proposé qu’un référendum sur l’immigration.

    Il est vrai que dans ce jeu de dupe, la démocratie représentative joue un jeu non seulement truqué mais particulièrement cynique et putassier. Macron a été élu deux fois par défaut, mais sa politique n’a pas grand-chose à envier à celle du RN, en particulier dans le volet répressif.

    La population est maintenue dans une forme de soumission et d’esclavage salarié ou non au nom de la démocratie et de la violence légitime de l’état. C’est une double imposture : l’état n’est que le bras armé de la bourgeoisie qui impulse les politiques qui la servent et enfume le peuple dans l’idée que rien d’autre n’est possible. La démocratie représentative organise quant à elle, l’impossibilité pour le peuple de s’exprimer autrement que par le jeu truqué des élections, car les représentants sont soumis au même dogme capitaliste néolibéral mondialisé qui exclut tout changement de politique.

    Les pillages mêmes s’ils peuvent paraître choquants, constituent une forme d’action politique. Cette violence dit : nous en avons assez d’être exclus de cette richesse que nous produisons et à laquelle nous ne pouvons pas accéder. La richesse est là, elle s’étale avec indécence au milieu de la pauvreté, et le pauvre devrait se contenter de jeûner et de ne rien avoir au milieu des publicités qui vantent le consumérisme …. On nage en pleine folie, une folie de la dissociation capitaliste, la folie du « en même temps » permanent, et ces jeunes comme avant eux d’autres jeunes et plus près de nous, les gilets jaunes, les manifestations massives contre les politiques injustes et prédatrices nous disent : STOP ! On ne veut plus de ce modèle, ou s’il existe, on veut aussi pouvoir en profiter !

    Une fois de plus ce gouvernement bourgeois ne répond que par la répression et laisse béante la souffrance, nie le réel et oppose le silence aux questions lancinantes qui resteront sans réponses : Pourquoi tant de racisme, si ce n’est la conséquence d’un néo colonialisme jamais résolu ? Pourquoi organiser la pauvreté générale sur la prédation du commun ? Pourquoi l’argent devrait-il être au centre de la vie ? Pourquoi certaines vie humaines valent plus que d’autres ? etc.. Autant de questions qui interrogent les fondements mêmes du système capitaliste, un système qui repose sur le vol et pillage permanent du commun.

    Tous les choix faits au nom de TINA (there is no alternative) sont des choix mortifères, iniques et violents qui ne peuvent aboutir qu’à la révolte généralisée dont on fait mine de s’émouvoir. La France récolte ce que ses dirigeants ont semé et ce n’est pas la réponse sécuritaire ou dictatoriale qui changera les choses . Oui, il reste au gouvernement la possibilité de recourir à l’état de siège et à l’article 16 de la Constitution, mais la dictature ne peut supprimer le réel.

    Le droit à la vie, à la liberté, à l’égalité et à la fraternité ces 3 mots inscrits sur tous les frontons des bâtiments de l’état sont une insulte permanente à tous ceux qui subissent la relégation, l’injustice, et la répression pour avoir oser demander d’être traités en égaux et de partager les fruits de la richesse produite.

    La crise ouverte est grave, mais on en peut demander à un dogme fou, à une croyance irrationnelle qui repose sur la valorisation infinie de la valeur, de se remettre en cause. Nos ayatollahs nous mèneront donc vers le chaos ou la mort pour continuer d’obéir à leurs croyances.

    Cette guerre ouverte il y a des siècles ne pourra s’achever que par la destruction totale du capitalisme qui de toutes les manières que l’on aborde le problème, nous mène tous irrémédiablement vers la mort.

    Cet énième épisode de violence est un appel, comme avant lui celui des gilets jaunes. Le déni du réel, l’autisme et le repli des bourgeois dans leurs certitudes et leur peur ne fait que renforcer la radicalisation de chaque camp dans cette guerre : cela ne peut être qu’eux ou nous, une poignée contre une multitude, la vie contre la mort, la communisation et la partage contre la prédation et le pillage du commun.

  • #Kimberly_Jones sur les révoltes aux Etats-Unis après la mort de #George_Floyd

    “When they say: ’Why do you burn down the community, why do you burn down your own neighborhood?’. It’s not ours! We don’t own anything. There is a social contract that we all have, whether you steal or I steal, then the person who has the authority comes in and they fix the situation. But the person who fixes the situation is killing us! So the social contract is broken. And if the social contract is broken what a fuck do I give a shit about burning a fucking football hall of fame, about burning the fucking Target? You broke the contract. When you kill us in the street and you give a fuck. You broke the contract for 400 years, we played your game and built your wealth.”

    https://twitter.com/Djame_/status/1674345275786240002

    https://www.youtube.com/watch?v=3QV3iOBcgjo

    #contrat_social #USA #Etats-Unis

    In the meantime, en France :
    Pourquoi les #services_publics sont pris pour #cible
    https://seenthis.net/messages/1008149

    • Vous avez dit « Contrat social » ?

      Le « Contrat social » n’est pas une vaine appellation car il voudrait que l’on fasse société en concédant de façon tacite à l’Etat la mise de notre liberté individuelle au service de la Liberté collective et du Bien commun par l’acceptation de la Constitution, des Lois et de la collecte des Impôts.

      En échange, l’Etat s’engage à respecter la Déclaration des droits de l’Homme, la Constitution, les Lois, le Parlement... Il doit aussi garantir la sûreté des personnes, les libertés individuelles et l’équité entre citoyens. Enfin, l’Etat doit défendre le bien et l’avenir collectif avant les biens individuels.

      Que devient le Contrat social, lorsque l’Etat et/ou ses représentants élus ou non bafouent la Constitution, les Lois, le Parlement ou détournent l’impôt du bien commun vers le bien particulier ?

      Que devient le Contrat social, lorsque l’Etat défend les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt et de l’avenir collectif ?

      Que devient le Contrat social, lorsque l’Etat tolère, cautionne, organise la discrimination des citoyens selon leur origine sexuelle, ethnique, sociale, religieuse ?

      Que devient le Contrat social, lorsque l’Etat empêche les libertés individuelles comme celles de s’exprimer, circuler, manifester ou grèver ?

      Que devient le Contrat social, lorsque son bras armé (Police ou Armée) dépositaire pour lui de la « violence légitime » harcèle, emprisonne, mutile ou tue des citoyens sans motif « légitime » ?

      https://blogs.mediapart.fr/laurent-thines/blog/010723/vous-avez-dit-contrat-social

    • Le chantage aux parents est un abus de pouvoir !
      https://diacritik.com/2023/07/02/le-chantage-aux-parents-est-un-abus-de-pouvoir

      Il y a eu des paroles prudentes des politiques car il y a eu des images, glaçantes. Impossible de mentir, de répéter des éléments de langage, de détourner l’attention. Nos regards sont braqués sur une réalité épouvantable. Nahel, un jeune homme de 17 ans, un enfant, est mort une arme policière sur la tempe pour « refus d’obtempérer ». Pourquoi ne s’est-il pas arrêté ? Peut-être moins parce qu’il conduisait sans permis que parce qu’il a eu peur pour sa vie. Et si telle a été sa pensée, il a eu raison de s’y fier. Cédric Chouviat s’était arrêté ; on connaît la conséquence. Et il y a tous les autres, des morts sans deuil possible. Il est déjà impossible de se représenter l’absence d’un être cher mort dans un accident (au sens étymologique de « ce qui arrive par hasard ») alors dans un contexte de contrôle routier, quand on sait la responsabilité politique d’une action policière volontairement meurtrière, on imagine la sidération de la mère de Nahel, dont ils ont brisé les lendemains et le cœur. On sait que c’est une balle qui a tué, que la balle a atteint le corps de l’enfant parce qu’elle a été propulsée par la gâchette dont le doigt posé dessus appartient à un homme qui avait le pouvoir de ne pas en faire usage. La mort de Nahel aurait pu ne pas être, c’est ce qui la rend si insupportable, révoltante.

      Donc ceux qui subissent quotidiennement en silence depuis trop longtemps sortent, explosent tout et, si saccager un Conforama ou voler un jogging de marque a peu à voir avec la réparation morale, ça représente une expression de la révolte, hier encore contenue mais bouillante. Car il faut dire la colère, immense, et rarement la colère est raisonnable, mesurée, tempérée. Ça explose tout. Même des écoles, des bibliothèques, des commerces artisanaux. Des lieux essentiels parce qu’au service des autres, précieux parce que de plus en plus rares. Des lieux où des gens inoffensifs échangent chaque jour leur force de travail contre un salaire qui permet de s’offrir une vie correcte. Cela pourrait être dit par les politiques quand ils dénoncent une forme de violence. Violence qu’ils ne peuvent par ailleurs pas ignorer, puisqu’elle bout depuis longtemps sous le couvercle remuant sur lequel ils sont assis. Pas un mot, donc. Pas une pensée pour une vraie belle société bien ordonnée et partagée par tous. Retour aux éléments de langage droitiers qui en « appellent à la responsabilité des parents ». Désigner des responsables et procéder au chantage (amendes voire risque d’emprisonnement, stage de responsabilisation, TIG etc), voilà leur méthode. C’est à ces politiques qu’il faudrait proposer un stage de responsabilisation.

      J’ai enseigné dix ans dont cinq en banlieue parisienne. Je n’y ai rencontré que des parents d’élèves responsables et des enseignants qui faisaient avec les moyens que l’État donne à ses collèges et lycées c’est-à-dire des moyens du bord, des moyens de clochard. Les élèves savaient très bien que les places dans cette société verrouillée sont chères. Ils savaient très bien qu’il n’y en avait pas pour tout le monde, qu’ils étaient servis les derniers, en témoignait l’état délabré de leur établissement construit il y avait à peine dix ans mais déjà vétuste tant les matériaux utilisés étaient de pacotille. Notre excellence pédagogique et notre écoute n’y changeaient rien. C’était dans le fond une bonne nouvelle, une preuve que ces enfants étaient des citoyens parfaitement lucides, plus éclairés que les politiques en poste.

      Je me souviens d’une enfant de 13 ans qui venait en classe le cartable vide – et peut-être le ventre aussi. Mes encouragements, mes tentatives de dialogue la laissaient indifférente. En tant que professeure principale, j’avais la charge de proposer un rendez-vous à ses parents. Je rencontrai la mère à qui j’expliquais la situation de la fille, les dangers de la déscolarisation. Je peux aisément me rappeler mes mots, auxquels je crois et tiens toujours même si je n’enseigne plus, ayant démissionné en partie pour les raisons évoquées ici. La place d’une enfant de 13 ans est à l’école parce que rien d’autre ne compte à cet âge que d’apprendre et de découvrir le monde grâce au savoir (j’avais utilisée une formulation moins pompeuse). Et je me souviens m’être détestée ensuite en disant à cette mère : à 13 ans, on se croit en capacité de vivre comme un adulte mais la réalité c’est que ces élèves sont des bébés, ils ont besoin que leurs parents les encouragent à croire à l’école et en eux-mêmes avant tout. Je me suis détestée dans cette posture que je trouvais prétentieuse mais que je n’avais pu réfréner, lancée dans un discours de prévention que je croyais utile. Après quoi, la maman s’est mise à raconter. La vie seule avec sa fille, le frigo vide la moitié du mois, les retards de facture, les crédits, ses absences au domicile parce qu’elle n’avait pas eu d’autre choix que d’acheter une licence de taxi et de travailler la nuit pour espérer des jours meilleurs pour elle et sa fille. Elle avait un regard coupable quand j’étais sans voix devant cette leçon de vie de maman responsable. Elle rêvait de jours meilleurs pour elles, je lui promettais que les enseignants veilleraient sur son enfant. Lors du conseil de classe, j’exposai la situation du parent pour expliquer celle de l’élève. La direction proposait un rendez-vous avec l’assistante sociale. Mais l’on ne soutenait personne sérieusement avec un demi-poste d’assistante sociale, présente une demi-journée par semaine et sans moyens à disposition. Notre collège, comme tous les autres de la région compartimentés au-delà du périphérique, était fréquenté par des centaines d’enfants dont les parents responsables se démenaient comme ils pouvaient pour parer à l’urgence du quotidien, qui n’attend pas. Ils pouvaient être absents, oui, pour certains. Pas irresponsables.

      Si les politiques veulent exiger des parents qu’ils soient plus présents, qu’ils prennent leurs responsabilités pour permettre que le travail paye, que l’école n’ait plus pour fonction de reproduire les inégalités sociales, que joindre un service public ne soit plus un calvaire, que trouver un médecin ne soit pas impossible, qu’habiter en banlieue ne se résume pas un logement en carton, que postuler à un emploi ne soit pas l’occasion d’une discrimination ou une humiliation de plus, que descendre dans la rue ne soit pas un risque pour sa vie. Quand les politiques auront pris ces responsabilités-là, ils n’auront nul besoin de recourir au chantage, une méthode illégale, réservée aux escrocs.

  • Un scandale historique méconnu : majeurs à 21 ans mais envoyés à la guerre à 18 ans !

    Un scandale passé presque complètement oublié, absent des manuels scolaires, mériterait d’être rappelé et exploité par les professeurs dans le cadre d’EMC. Avant 1974, on était mobilisable pour l’armée dès 18 ans mais on ne pouvait en revanche voter, choisir sa vie et ses études qu’à 21 !

    Comment des générations entières de jeunes gens ont pu, pendant des décennies, laisser passer un tel déni de droit, une atteinte aussi grossière à la logique élémentaire et à la simple humanité ? Quand on considère que quelqu’un est légalement un gosse, on ne lui fait pas manier des armes ! Pourtant, à ma connaissance, aucun mouvement ne s’est jamais élevé fortement contre cet état de fait. La génération de mai 1968, en particulier, s’en est peu émue. Les « événements » d’Algérie n’étaient pas loin, avec des mobilisations massives de 18-21 ans, pourtant aucun des grands slogans et revendications ne portaient sur cette question. Se contentaient-ils de leur sursis jusqu’à 22 ans en tant qu’étudiants en oubliant leurs camarades ouvriers partis à l’armée dès 18 ? Comment ne pas révolter face à son statut de mineur légal astreint de manier des armes mais incapable de retirer lui-même son propre acte de naissance ou de choisir ses études ?

    En remontant dans le temps, songeons aussi à tous ces jeunes résistants, parfois âgés de 15 ans, dans les maquis (parmi eux... Charles Pasqua !). C’est le même scandale que pour les femmes exclues de la citoyenneté. De Gaulle a juste daigné, à la Libération, leur donner, au compte-goutte, une majorité anticipée à 18 ans.

    Pour avoir interrogé de nombreuses personnes ayant la vingtaine à la fin des années 1960, les réactions que j’ai pu en recueillir sont à pleurer. Elles vont de « bof » à « ce n’était pas bien grave » en passant par « c’était comme ça je ne me posais pas de questions ». J’avoue en avoir été sidéré et même profondément blessé dans ma sensibilité civique. Une seule réaction a tranché : celle d’un vieil enseignant de mathématiques, Serge Dupré, ancien conseiller municipal dans la banlieue de Rennes, qui, lui aussi, en avait été scandalisé dans sa jeunesse. On aurait dit une grande expérience de test de résistance à la soumission, type Milgram, où seule une élite, quelques individus d’exception dotés d’une haute coinscience politique, ont réussi le test.

    Ce déni de droit effarant a duré jusqu’en 1974. C’est Valéry Giscard d’Estaing qui y mit heureusement fin en 1974 en faisant voter, le 7 juillet, la majorité civile à 18 ans.

    On pourrait penser que, désormais, c’est une affaire passée... Pas si sûr ! Le SNU, dérive pré-militariste du régime, prépare les esprits à faire manipuler les armes par des « mineurs » français qui ont pourtant l’un des statuts les plus arriérés d’Europe.

    La confusion s’installe assez facilement dans les esprits, comme le montrent un certain nombre des tweets infâmes adressés par ceux qui harcèlent en meute le militant lycéen Manès Nadel. Des messages de ce type sont arrivés par dizaines. Vous noterez ici la confusion des âges avec le projet de Mélenchon pour les 18-25 ans, auquel ses électeurs sont, tout de même, en droit de s’opposer...

    Même si le SNU n’est pas (encore) un service militaire, la confusion entretenu dans les esprits montre que dans les esprits malsains, l’idée de rendre les lycéens majeurs pour la guerre mais mineurs pour tout le reste ne dérange absolument pas les esprits dérangés...

    Cette affaire historique ne devrait donc pas manquer d’interroger le chercheur, surtout avec cette résonnance actuelle. Comment expliquer que certains scandales mobilisent des foules mais que d’autres - pourtant vécus concrètement par des millions d’individus - ne suscitent pas la moindre opposition et ne laissent aucune trace dans les manuels d’histoire ? D’où vient cet aveuglement sur certains sujets ? Comment expliquer qu’aucun politique, aucun contestataire, aucun juriste ou aucun militaire n’ait soulevé le problème, même parmi les plus progressistes ?

    Si un thésard en manque de sujet tombe sur cet article, il peut s’en emparer. C’est un sujet vierge, dont les références sont inexistantes en en France. Les seule dénonciations fortes, à ma connaissance, est américaine : ce sont Apocalypse Now et Nineteen.

    J’y vois, en outre, une magnifique entrée en EMC pour des lycéens afin de les inciter à s’emparer du droit de vote dès leurs 18 ans, voire à le revendiquer à 16 ans.

    Alors que Sarah El Haïr s’apprête à habituer graduellement à militariser nos concitoyens dès leurs 15 ans, leur statut juridique de mineur demeure marqué par des lois napoléoniennes archaïques. Est-il normal qu’un lycéen ne puisse pas de jure choisir son orientation scolaire et sa langue au lycée sans la signature de ses parents, comme ils le peuvent en Allemagne ou en Ecosse où le droit est bien plus avancé ? Est-il normal qu’ils ne puissent signer une pétition sur le site de l’Assemblée Nationale, étant passés en lecture seule par France Connect dès détection de leur âge ?

    Pire, l’IFOP se permet de faire un sondage pour recueillir l’avis des Français sur le SNU en interrogeant uniquement les plus de 18 ans. On retrouve bien là, avec le SNU, de façon très caractérisé, le même déni de droit et le même scandale. Cela mériterait une vraie colère et une dénonciation de même nature que celle concernant la condition féminine.

    https://blogs.mediapart.fr/rodolphe-dumouch/blog/210623/un-scandale-historique-meconnu-majeurs-21-ans-mais-envoyes-la-guerre

  • [Échauder les esprits.] Avec l’arrivée de France Travail, certains chômeurs, précaires et conseillers Pôle emploi craignent le renforcement de « la police des travailleurs »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/pole-emploi/temoignages-avec-l-arrivee-de-france-travail-certains-chomeurs-precaire

    Une centaine de personnes ont défilé mardi à Paris contre la réforme de #Pôle_emploi contenue dans le projet de loi « plein emploi », qui doit être étudié en juillet à l’Assemblée. Mais le texte suscite souvent la crainte des premiers concernés.

    "On est là, on est là !" Ils sont une centaine, mardi 27 juin, à arpenter en chantant le kilomètre de bitume parisien qui sépare le ministère de l’Economie du siège de l’Unédic, l’organisme qui gère le régime d’assurance-chômage. Une fois arrivée au pied des locaux de l’institution, la petite foule – à majorité des adhérents de la CGT – installe sono et barbecue, pour demander au conseil d’administration de l’association, qui se tient quelques étages au-dessus, de revaloriser significativement le montant des #allocations_chômage.

    L’inflation importante ces derniers mois et la diminution d’un quart de la #durée_d'indemnisation des demandeurs d’emploi, en février, avaient déjà échaudé les esprits des syndicats et associations de #chômeurs. Mais la présentation en juin du projet de loi « #plein_emploi », qui acte notamment la transformation de Pôle emploi en #France_Travail, a fini d’inquiéter ces organisations. Celles-ci ont appelé à défiler mardi.

    En théorie, le texte du gouvernement a pourtant de quoi séduire : un #accompagnement_renforcé pour les demandeurs d’emploi qui ne sont pas autonomes, une meilleure coordination entre tous les acteurs de l’emploi et une meilleure insertion des personnes en situation de handicap ou avec des difficultés sociales. Avec un objectif : atteindre le plein-emploi (5% de chômage, contre 7% actuellement) d’ici à la fin du quinquennat.

    Mais plusieurs mesures du projet font craindre le pire à certains. Parmi elles, l’obligation pour les futurs inscrits de signer un « contrat d’engagement » avec, à la clé, 15 heures à 20 heures d’#activité_obligatoires (une durée qui ne devrait finalement pas figurer dans la loi) pour les bénéficiaires du #RSA, ou la création d’une nouvelle #sanction en cas de non-respect de cette obligation. "Les gens seront pris dans une machine qui précarise", avance ainsi Mirabelle Lemaire, secrétaire générale du SNU TefiI-FSU, qui regroupe notamment des agents de Pôle emploi. 

    "Nous ne sommes pas du tout dans une logique de travail gratuit ou de bénévolat obligatoire, mais de grande diversité et de personnalisation des activités dans le futur contrat d’engagement", a tenu à rassurer le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans une interview accordée aux Echos. Sans nécessairement réussir à calmer les inquiétudes. Alors que l’examen du texte doit débuter en juillet à l’Assemblée, franceinfo a interrogé cinq manifestants qui exposent leurs craintes.

    Roxanne, demandeuse d’emploi non indemnisée : "J’aurais besoin d’un véritable accompagnement"

    "J’ai été diplômée de la fac de droit de Nice il y a cinq mois. Depuis, je n’ai pas réussi à trouver de travail, d’autant plus que je suis en situation de handicap. Comme je n’ai jamais cotisé, je ne touche pas d’allocations chômage. Mais comment peut-on trouver un emploi si on finit à la rue ? Heureusement, mon père est en mesure de m’aider.

    J’aurais besoin d’un véritable accompagnement dans ma recherche, notamment pour déterminer quels sont les emplois qui sont adaptés à ma situation, et comment adapter ceux qui peuvent l’être. Mais aux yeux de Pôle emploi, on n’existe pas quand on n’est pas indemnisé. Je n’ai rencontré qu’une seule fois ma conseillère, à ma demande. Depuis, mon dossier est passé entre les mains de l’équipe chargée du handicap, mais je n’ai eu aucun retour. Malgré les promesses du gouvernement, je pense que ça sera pareil avec France Travail. A chaque réforme de Pôle emploi, on promet de mieux accompagner les chômeurs. Mais, à chaque fois, c’est un peu plus la #police_des_travailleurs."

    Mirabelle Lemaire, secrétaire générale du SNU Tefi-FSU : "On part des besoins des entreprises et non des gens"

    "Le projet France Travail est très flou. Au début, Pôle emploi devait être à la manœuvre de ce nouveau service de l’emploi, et maintenant, on ne nous parle plus que d’un rôle d’appui. Le risque, c’est que nous ne soyons plus que de simples exécutants, et que la politique de l’emploi soit décidée localement, par les présidents de région et les préfets.

    On voit bien qu’il y a un changement de logique : au lieu de partir des projets professionnels des gens pour les accompagner, on part des besoins des entreprises pour former de la main-d’œuvre, comme c’est le cas avec la réforme des lycées professionnels. Au lieu de former à des métiers, on ne forme qu’à des bouts de métiers, ou sur des outils précis, pour telle ou telle entreprise.

    Par exemple, quand la fibre est arrivée, on a formé à tour de bras des ’tireurs de câbles’ pour venir procéder aux installations chez les gens. Une fois que la fibre a été installée quasiment partout, ces gens ont de nouveau été au chômage. France Travail va accentuer ce phénomène : on nous dit qu’il faut remettre les gens au #travail, immédiatement. Mais accompagner un demandeur d’emploi, cela demande du temps !"

    Andrés, ex-cadre désormais au RSA activité : "Le sale boulot a déjà commencé"

    "En 2013, j’ai été licencié de mon emploi de cadre dirigeant à l’occasion de la vente de mon entreprise. Comme j’avais beaucoup contesté cette opération financière, je me suis grillé dans mon secteur et je n’ai pas réussi à retrouver d’emploi. J’ai été au #chômage, jusqu’à épuisement de mes droits. Désormais, je fais à peu près n’importe quoi comme boulot – agent d’entretien, saisonnier, préparateur de sandwiches, etc. Je touche aussi le RSA, et parfois la #prime_d'activité.

    Depuis que je ne suis plus cadre, j’ai découvert à quel point les travailleurs non-qualifiés sont mal traités : vous faites de l’#intérim, mais la paie arrive avec un mois de retard, amputée de plusieurs heures de travail pourtant effectuées. Du côté de Pôle emploi, j’ai déjà reçu un avertissement de #radiation car je ne m’étais pas rendu à une formation, alors que je leur avais envoyé un mail expliquant que j’avais un contrat ce jour-là ! Tous les dysfonctionnements du système sont mis au service de la radiation des demandeurs d’emploi. Je n’ai pas besoin d’attendre de voir ce que donnera France Travail : le sale boulot a déjà commencé."

    Gary*, conseiller Pôle emploi : "Il faut des embauches"

    "France Travail va continuer l’#externalisation du marché de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, qui est déjà à l’œuvre. Entre 2020 et 2023, dans mon agence de Seine-Saint-Denis, nous sommes passés d’environ 250 demandeurs d’emploi avec un suivi actif par conseiller au double. Comme Pôle emploi ne peut pas répondre à toute la demande, il externalise une partie de l’activité à des prestataires privés. 

    En théorie, l’accompagnement renforcé voulu par le gouvernement, avec des portefeuilles de demandeurs d’emploi moins nombreux, c’est génial. Mais comme aucune hausse des moyens n’a été annoncée, en pratique, les collègues seront obligés d’externaliser l’accompagnement. On veut faire correctement notre métier, mais pour cela, il faut des embauches. En 2019, une étude de la CGT Pôle emploi Ile-de-France avait démontré que pour respecter les normes d’accompagnement édictées par Pôle emploi lui-même, il faudrait deux à trois fois plus de conseillers sur les six agences de l’ouest de la Seine-Saint-Denis !"

    Dominique, autoentrepreneuse au RSA : "Pôle emploi devrait indemniser 100% des chômeurs"

    "Je suis titulaire d’un bac +3 en histoire de l’art et archéologie. Malgré mes 58 ans, je n’ai jamais réussi à travailler suffisamment longtemps pour recharger durablement mes droits au chômage, alors je dépends majoritairement du RSA depuis la fin de mes études. J’ai fait plein de formations : photographie, graphisme, menuiserie… Les offres d’emploi auxquelles je postule ensuite restent les trois quarts du temps sans réponse. Et quand j’en reçois, on me dit le plus souvent que je ne suis pas assez formée, ou alors au contraire trop diplômée !

    Après ma dernière #formation, j’en ai eu marre et j’ai décidé de monter ma propre autoentreprise pour créer et réparer des meubles, monter des cuisines, etc. Mais la Chambre de commerce n’acceptait de me prêter de l’argent que si je décrochais un prêt bancaire. Je suis allée voir toutes les banques, mais elles ont refusé de me prêter de l’argent, en invoquant ma situation précaire. Ce n’est pas de France Travail dont j’ai besoin, mais que Pôle emploi indemnise 100% des chômeurs, c’est-à-dire des personnes privées d’emploi, qu’elles aient ou non suffisamment travaillé."

    Le plein emploi, c’est la loi. Chômer est un crime.

    #droit_au_chômage

  • Ce que Jean-Marc Jancovici ne comprend pas | Mouais, le journal dubitatif

    https://blogs.mediapart.fr/mouais-le-journal-dubitatif/blog/250523/ce-que-jean-marc-jancovici-ne-comprend-pas

    L’air de rien, malgré son apparente approche globale, la pensée de Jancovici est très simple, et même très simpliste. Pour lui, tout se résume aux flux physiques : l’économie, le progrès social et technologique, la marche du monde. Y’a de l’énergie, y’a de la thune, y’a plus d’énergie, y’a plus de thune. « Les faits physiques n’ont pas besoin d’être politisés » (3) dit-il. Quand il répète que « la décroissance, on ne va pas y échapper », c’est finalement par rationalité physique selon lui. C’est largement sous-estimer les fous furieux qui nous gouvernent, prêts à aller aux confins de l’univers chercher de nouvelles sources d’énergie, et surtout, prêts à ce que les trois quarts de l’humanité meurent pendant qu’ils seront bunkérisés dans les derniers endroits viables de la planète. Jancovici, qui n’est d’ailleurs pas un scientifique, il le dit lui-même, martèle un discours qui confère souvent au scientisme, idéologie selon laquelle tous les problèmes qui concernent l’humanité pourraient être réglés suivant le paradigme de la méthode scientifique : « Les lois de la physique et des mathématiques seront respectées de toute façon » (4) prévient JMJ. Bien évidemment que chacun connaît l’irréversibilité de la catastrophe en cours, la dérégulation climatique, ainsi que le réchauffement planétaire. Ce sur quoi sur nous pouvons avoir prise pour s’adapter, prévoir, éviter, c’est le politique, au sens premier du terme, c’est-à-dire l’organisation de la cité.

    Et c’est là où le bât blesse. Ce que Jean-Marc Jancovici ne comprend pas, c’est qu’aucune forme d’avancée écologiste ne sera possible tant que la bourgeoisie, dont il fait partie, sera aux commandes. D’ailleurs l’a-t-on déjà vu soutenir une quelconque lutte écolo ? Car ce n’est que par la lutte et l’organisation que le progrès social advient, que l’on construit des alternatives viables et non par la magie de l’invention machinique ou par la formation scientifique.

  • Bleu Marine 2027, le jour où tout a merdé | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/macko-dragan/blog/160623/bleu-marine-2027-le-jour-ou-tout-merde

    Bleu Marine 2027, le jour où tout a merdé

    [REDIFFUSION] Automne 2027, France. Ça fait quelques mois que le RN l’a emporté face à une version Wish de Macron à droite, et une endive et un jambon désunis à gauche. Ça n’a pas été une grosse surprise, tout avait été fait pour que ça arrive. Tout semble foutu. Depuis un trou dans l’espace-temps je vous envoie donc ce courrier, en espérant que vous puissiez enrayer l’(in)évitable.

    Automne 2027, France. Après la grosse mandale de l’accession au pouvoir du clan Le Pen, conséquence logique de décennies d’inexorable ascension vers les codes de la mallette nucléaire, le soufflé est retombé et, comme en Italie, on se fait déjà plus moins sereinement à l’idée d’être gouvernés par une clique fasciste. Difficile de savoir si c’est de la sidération mais ce qui prime, un peu partout, c’est un long « bwaf »-haussement d’épaule, comme si tout le monde avait intériorisé depuis longtemps que tout était foutu et que ce merdier devait fatalement se finir dans une dystopie post-nazie sur fond d’apocalypse climatique.

  • Dissoudre les Soulèvements de la Terre concrètement : qu’est ce que ça veut dire ?

    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/ce-qui-repousse-partout-ne-peut-etre-dissout

    Alors que le décret officiel vient d’être publié pour enterriner la dissolution, voici quelques clarifications sur ce que ça implique concrètement.

    Sur la communication :

    D’un point de vue administratif, notre site ne sera pas bloqué, ni nos réseaux sociaux. Mais à partir de ce vendredi 23 juin, les utiliser constituerait un délit, comme répondre à un mail ou se réunir. Nous pouvons en revanche continuer de communiquer sur la procédure de dissolution.

    On vous invite donc à vous tenir informé-es via :

    Un blog Mediapart d’ami-es des Soulèvements de la Terre : https://blogs.mediapart.fr/les-ami-es-des-soulevements-de-la-terre/blog

    Un canal telegram inter-orga à rejoindre : https://t.me/infoline_25mars

    Une adresse mail d’ami-es du mouvement qui se sont engagé-es à relayer les suites de la dynamique : lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch

    En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s’engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta !, Cerveaux Non Disponibles, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c’est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, Politis, Fakir ...

    Des équipes juridiques en soutien qui continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.net

  • #Die 18 juin : plus de 400 personnes ont manifesté pour les terres de Chamarges
    https://ricochets.cc/Die-plus-de-400-personnes-ont-manifeste-pour-la-terre.html

    Dimanche, plus de 400 personnes ont manifesté à Die pour la défense des terres agricoles à Chamarges et ailleurs, pour un avenir vivable. Après des prises de parole place de la Cathédrale, la manifestation est partie en direction de Chamarges. 400 citoyen·nes et paysan·nes 👩‍🌾👨‍🌾 étaient mobilisés ce dimanche 18 juin à Die 📢 400 citoyen·nes et paysan·nes 👩‍🌾👨‍🌾 étaient mobilisés ce dimanche 18 juin à Die à l’appel de la Confédération Paysanne de la Drôme et la Tulipe Sauvage pour la MARCHE POUR LA TERRE. Ils (...) #Les_Articles

    / #CCD, Die, #Agriculture, #Démocratie_locale, #Ecologie

    https://latulipesauvage.org/2023/06/14/marche-pour-la-terre
    https://blogs.mediapart.fr/nicolas-haeringer/blog/190623/renoncer-l-artificialisation-des-sols-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard