• A propos de « Dévoilements : du Hijab à la Burqa ». Entretien avec Pierre Tevanian (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/propos-d%C3%A9voilements-hijab-burqa-entretien-pierre-tevanian

    Il y a une autre métaphore que je n’invente pas, mais que je retravaille : celle de « l’écran de fumée ». On nous a beaucoup fait la leçon à gauche sur le thème : « vous êtes en train de tomber dans le piège parce que ce n’est qu’un écran de fumée ». Il y a bien sûr quelque chose de vrai : pour tous ceux qui ne sont pas enfumés, qui ne se la prennent pas dans la gueule cette fumée, ça a pour seul effet de les empêcher de voir une partie de la réalité. Mais pour ceux qui se la prennent en pleine face cette fumée, elle est dangereuse, elle est toxique, pour les filles voilées, pour leurs familles, pour les musulman- e-s en général. Cette loi n’a pas seulement pour effet de réduire leur champ de vision, mais de réduire leur champ de vie, de les virer de l’école, de les déscolariser, de les désocialiser, de les humilier, de les brutaliser à un âge où on est fragile. J’ai voulu exprimer cette pression en reprenant cette idée : s’il y a écran de fumée, n’oublions pas aussi qu’il étouffe, il empoisonne une partie de la population. Ce qui veut dire concrètement que cette loi n’est pas seulement un outil de diversion et de division, elle a aussi un effet radical d’oppression sur une partie plus réduite de la population. C’est une loi liberticide, une loi d’exclusion. Source : (...)

  • Féminisme et religion, entre conflits et convergences. Le cas des femmes syndicalistes au Brésil | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/f%C3%A9minisme-religion-entre-conflits-convergences-cas-femmes-syndicali

    On assiste en France, depuis quelques années, à une vogue de la « défense de la laïcité » au nom des droits des femmes, avec une cristallisation du débat autour de la question du voile. Féminisme et religion seraient incompatibles, voire antagonistes, particulièrement dans un Etat qui se veut « laïque ». Cependant, cette posture pro-laïcité semble s’appliquer plus strictement à certaines religions qu’à d’autres, à l’islam en l’occurrence, et ce au détriment des femmes musulmanes.

  • Les luttes de l’immigration postcoloniale dans la «révolution citoyenne» (Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/luttes-immigration-postcoloniale-dans-%C2%ABr%C3%A9volution-citoyenne%C2

    À partir de ce postulat du racisme comme diversion, la gauche se donne pour rôle d’expliquer aux classes populaires blanches qu’elles se trompent. La quasi-totalité de la gauche politique et syndicale aurait donc à sa charge d’organiser, d’orienter la colère vers les vrais ennemis des classes populaires blanches. Mais dans cette démarche, ce que votre slogan passe complètement à l’as c’est que dans la vie de millions de personnes, le racisme n’est pas pour eux et elles une colère détournée.
    C’est un système qui les discrimine de manière structurelle dans l’accès au logement, à l’embauche comme à l’avancement, dans l’accès aux loisirs ou aux instances médiatiques et politiques, dans les pratiques policières et judiciaires, etc.
    […] Mais présenter le racisme comme une diversion, ce n’est pas seulement occulter le point de vue des descendants et descendantes de colonisés. C’est aussi se tromper sur le point de vue des classes populaires blanches acquises aux idées racistes.
    […] Non, ce n’est pas que ces populations ont été diverties des « vraies » questions. Les réactions que nous venons d’évoquer ne sont pas des colères qui se trompent, mais elles constituent la défense d’un privilège.
    […] Ce que produit le racisme, c’est que ceux qui perdent sont tendanciellement les mêmes. Si le capitalisme produit du « chacun pour soi », le racisme, lui, pipe les dés de cette compétition.
    […] Le plus souvent, les composantes de la gauche politique et syndicale pensent pouvoir se dispenser d’intégrer la question antiraciste dans leur projet de société – dans la mesure où, pour elles, les préoccupations du mouvement social portent sur la situation de l’ensemble de la population (retraite, service public, droit au logement, etc.) et notamment les populations issues de l’immigration postcoloniale. Or, en s’attaquant aux inégalités, en augmentant la part du gâteau qui revient aux classes populaires dans leur ensemble, on n’empêche pas que cette part du gâteau soit répartie différemment entre classes populaires blanches et classes populaires non blanches.

    #politique #immigration #gauche #racisme #FrontDeGauche

  • Les luttes de l’immigration postcoloniale dans la « révolution citoyenne » | Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/luttes-immigration-postcoloniale-dans-%C2%ABr%C3%A9volution-citoyenne%C2

    Quand on est amené à parler de « racisme » et d’« antiracisme » dans des espaces politiques à gauche de la gauche, on se trouve le plus souvent confronté à un embarras et une confusion assez rares : tandis que les économistes nous parlent en détail de la dette illégitime et de la nécessité d’arrêter de la payer, personne ne semble s’inquiéter de ce qu’est le racisme et surtout de comment le combattre. La plupart des acteurs et actrices de ces espaces se satisfont d’une opposition abstraite, morale, au racisme. Les discussions se limitent à des considérations très vagues sur les « préjugés » ; on se focalise sur la situation des étrangers, ou l’on prétend encore que les populations issues de l’immigration postcoloniale sont stigmatisés parce qu’ils et elles sont, tendanciellement, les plus pauvres. On évacue dès lors le racisme comme objet de pensée et comme système sur lequel on peut agir. Une des dernières preuves en date de cet embarras et de cette confusion est peut-être le slogan qui a rythmé votre campagne à Hénin-Beaumont et qui tonnait sur fond bleu-blanc-rouge : « Le problème c’est le banquier, pas l’immigré ! » Si on suit ce slogan, le racisme n’est qu’une sorte de diversion, rien de plus. Les couches populaires sont en colère mais ne savent pas bien contre qui elles devraient diriger cette colère. Le racisme est une colère qui se tromperait de cible. Source : (...)

  • Des années 1970 aux années 2000 : heurs et malheurs de la conflictualité sociale | Lilian Mathieu (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/ann%C3%A9es-1970-ann%C3%A9es-2000-heurs-malheurs-conflictualit%C3%A9-soc

    Une comparaison entre la séquence contestataire des années post-68 et la période actuelle se révèle à bien des égards paradoxale. La crise de mai-juin 68 et les mouvements sociaux qui l’ont suivie, souvent portés par des références marxistes et des projets se voulant révolutionnaires, sont apparus dans un contexte de prospérité du capitalisme, d’amélioration (certes inégalitaire) des conditions d’existence, de plein emploi et de relatives avancées sociales1. Aujourd’hui, alors que l’affaiblissement du capitalisme, engagé depuis plusieurs années, s’accélère en une crise mondiale qui entraîne régressions sociales majeures, chômage de masse et accroissement des inégalités, sa contestation peine à s’organiser. (...) Source : Contretemps

  • «Race et capitalisme» (coord. Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/bonnes-feuilles-race-capitalisme-coordonn%C3%A9-par-f%C3%A9lix-boggio-%C

    Il s’agit pour nous de partir de l’hypothèse que, historiquement, le #capitalisme a toujours été racialisé. D’abord, dans sa formation même : le rôle du commerce des esclaves et celui des richesses tirées de l’esclavage colonial a été crucial pour accumuler le capital qui a financé la révolution industrielle (Williams 1944). Des auteurs comme CLR James ont audacieusement défendu la thèse que la plantation anticipe l’entreprise capitaliste et le salariat moderne (James 2008 [1938]). Par la suite, la formation des impérialismes et l’organisation du marché mondial au 19e siècle se sont jouées sur la compétition des nations occidentales dans l’expansion coloniale. Ce qui justifie de ne pas avoir intitulé ce recueil « race et classe », c’est que dans cette émergence commune du capitalisme et du phénomène esclavagiste/colonial, la formation des classes sociales est inséparable de leur #racialisation.
    […]
    Les exemples ci-dessus confirment bien qu’il existe, contrairement aux hypothèses de la gauche classique, des divergences d’intérêt entre les non-Blanc•he•s dans leur ensemble et les Blanc•he•s, y compris à travers les organisations des classes populaires blanches. Ces divergences peuvent se manifester par l’exclusion explicite de certain•e•s non-Blanc•he•s – comme ç’a été longtemps le cas des Noir•e•s dans le syndicalisme étatsunien, ou aujourd’hui en France celui des femmes voilées dans les partis politiques de la gauche radicale –, par la secondarisation explicite ou insidieuse des besoins et des préoccupations des non-Blanc•he•s, par une invisibilisation de leurs luttes et de leurs résistances, ou encore par la volonté plus ou moins bienveillante d’annexer ces résistances à l’orbite des partis et syndicats du mouvement ouvrier classique. Il va de soi que ces divergences doivent nécessairement se traduire sur le plan politique.
    […]
    Les modes d’action singuliers que mettent en jeu ce type d’organisation autonome se jouent également aux creux de la violence policière qui frappe spécifiquement et quotidiennement les non-Blanc•he•s : ceci implique que leurs campagnes entrent en conflit direct avec le pouvoir d’État et ses appareils répressifs.
    […]
    Ce qu’il faut entendre dans la proposition de recherche Race et capitalisme, ce n’est ni la mise en concurrence de deux systèmes, ni la subordination de l’un par l’autre, ni une articulation principielle. C’est comprendre sur le terrain de la théorie ce qui se joue sur le plan pratique dans la constitution historique de majorités blanches, leurs contradictions internes et les voies par lesquelles leur hégémonie peut être remise en cause, neutralisée, au profit de nouvelles majorités émancipatrices.

  • Une nouvelle génération de chercheuses sur le genre. Réflexions à partir d’une expérience située | Laure Bereni (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/nouvelle-g%C3%A9n%C3%A9ration-chercheuses-sur-genre-r%C3%A9flexions-part

    Depuis quelques années, en France, les études sur le genre sont en vogue, comme l’indiquent le foisonnement des recherches sur ces thèmes et les signes récents d’une nouvelle reconnaissance institutionnelle. Les colloques, les thèses, les articles et ouvrages, les cours, les séminaires, les diplômes 1, les manuels 2 et les structures institutionnelles 3 portant le terme « genre » se multiplient. Cette visibilité nouvelle du genre, dont il est encore trop tôt pour évaluer l’ampleur et la portée dans l’univers académique 4, est souvent qualifiée de rupture et est même vue, par ceux qui connaissent le moins bien le champ, comme une importation américaine récente. Or si le terme « genre » est la traduction de l’anglo-américain « gender » et s’est répandu seulement depuis une dizaine d’années pour désigner ce champ en France, les études sur le genre s’inscrivent dans le prolongement de plusieurs décennies de recherches initialement appelées études « féministes » « sur les femmes » ou encore sur « les rapports sociaux de sexe », nées dans le sillage des mouvements féministes de la deuxième vague, au cours de la décennie 1970. Source : (...)

  • Ce que pourrait être une gauche antiraciste (Bonnes feuilles, Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/bonnes-feuilles-race-capitalisme-coordonn%C3%A9-par-f%C3%A9lix-boggio-%C

    Lorsque l’on souhaite envisager la question raciale dans une perspective matérialiste et critique en France, on se trouve dans un embarras théorique qui n’est pas dissociable d’une situation politique. Si de nombreux et de nombreuses acteurs et actrices du paysage des politiques d’émancipation s’accordent sur une opposition abstraite au racisme, ce dernier enjeu est bien celui qui donne à voir le plus de confusion dans la gauche intellectuelle et politique, toutes traditions confondues. En effet, rares sont les courants en mesure de faire preuve de la même rigueur ou de la même érudition à propos des enjeux de race qu’au sujet de la crise économique, de la stratégie révolutionnaire, des transformations du travail ou de l’histoire du mouvement ouvrier. L’ironie du sort est que la question raciale pourrait être une entrée possible dans ces dernières thématiques. Source : Bonnes feuilles, Contretemps

  • Ce que pourrait être une gauche antiraciste (Bonnes feuilles, Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/bonnes-feuilles-race-capitalisme-coordonn%C3%A9-par-f%C3%A9lix-boggio-%C

    Lorsque l’on souhaite envisager la question raciale dans une perspective matérialiste et critique en France, on se trouve dans un embarras théorique qui n’est pas dissociable d’une situation politique. Si de nombreux et de nombreuses acteurs et actrices du paysage des politiques d’émancipation s’accordent sur une opposition abstraite au racisme, ce dernier enjeu est bien celui qui donne à voir le plus de confusion dans la gauche intellectuelle et politique, toutes traditions confondues. En effet, rares sont les courants en mesure de faire preuve de la même rigueur ou de la même érudition à propos des enjeux de race qu’au sujet de la crise économique, de la stratégie révolutionnaire, des transformations du travail ou de l’histoire du mouvement ouvrier. L’ironie du sort est que la question raciale pourrait être une entrée possible dans ces dernières thématiques. Source : Bonnes feuilles, Contretemps

  • Frais de scolarité dans l’enseignement supérieur. Arguments et résistance internationale (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/frais-scolarit%C3%A9-dans-lenseignement-sup%C3%A9rieur-arguments-r%C3%A9

    D’autres pays connaissent ou ont connu des luttes similaires récemment : en Espagne et au Mexique cette année, en Angleterre et au Chili en 2011, à New York et en Californie en 2010. En France, l’augmentation des frais se discute au ministère de l’économie depuis plusieurs années et a été étudié par l’INSEE dans une enquête1commanditée par la conférence des présidents d’université (CPU). Au-delà de l’aspect directement économique, la hausse des frais de scolarité participe d’une politique néolibérale de transformation de l’enseignement supérieur. Tour d’horizon de cette politique, en 3 arguments fallacieux2 et 3 procédés insidieux (...) Source : Contretemps

  • Qu’est-ce que l’« écosocialisme » ? | Fabrice Flipo (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/quest-ce-que-l%C2%AB%C2%A0%C3%A9cosocialisme%C2%A0%C2%BB%C2%A0

    Dans un livre qui vient de paraître1, Michael Löwy propose de faire le point sur un courant qui se structure peu à peu depuis une dizaine d’années : l’écosocialisme. L’écosocialisme, dit-il, se fonde sur un constat : celui d’une incompatibilité entre capitalisme et écologie. Rappelant le constat de dégradation écologique de la planète, l’inaction internationale, l’attitude de l’« oligarchie », qui continue de vouloir gérer ses intérêts et ses parts de marché plutôt que de faciliter l’évolution des modes de vie, Michael Löwy estime qu’une certaine écologie, qui cherche à composer avec le marché, se leurre et s’illusionne sur ce qu’elle peut réellement obtenir. L’écosocialisme est la seule issue ; paraphrasant Castoriadis pour Löwy l’enjeu est : « Écosocialisme ou barbarie ». Source : Contretemps

  • Enjeux et défis de l’intersectionnalité. Entretien avec Sirma Bilge | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/enjeux-d%C3%A9fis-lintersectionnalit%C3%A9-entretien-sirma-bilge

    Sirma Bilge est l’auteur de Communalisations ethniques post-migratoires : le cas des « Turcs » de Montréal. Elle a codirigé deux numéros thématiques de Journal of Intercultural Studies sur « Women, Intersectionality and Diasporas » (2010) et « The New Politics of Racialized Sexualities » (à paraître en mai 2012). Elle a aussi publié plusieurs articles dans les revues scientifiques. Professeure agrégée au département de sociologie de l’université de Montréal, et fondatrice-directrice du pôle de recherche « Intersectionnalité » (aujourd’hui défunt) au sein du Centre d’études ethniques des universitaires montréalaises (CEETUM), ses présents travaux portent sur les intersections des formations sociales de race, d’ethnicité, de genre et sexualités et de classe et s’efforcent d’examiner comment les notions d’identité et d’altérité nationales/ethniques/raciales s’articulent par le truchement des normativités de genre et de sexualité. Plus largement, ils visent à saisir l’imbrication des politiques de genre, de sexualité et de race dans le contexte des nationalismes contemporains « occidentaux » (dont le terrain spécifique est la société québécoise) à partir de l’angle d’approche critique de gouvernementalité racialisée et orientaliste qui se trouve au cœur de la construction de la modernité occidentale. Ce faisant, ils problématisent les déploiements contemporains des politiques de genre et sexualités et des mouvements féministes et LGBTIQ pour patrouiller sur les frontières matérielles et symboliques des nations occidentales.

    #intersectionnalité

  • Contre la récupération xénophobe du féminisme. http://www.contretemps.eu/fr/interventions/nous-f%C3%A9ministes-1

    Obscur objet du désir, l’adhésion de 6 millions d’électeurs et d’électrices françaisES à une culture fascisante fait l’objet d’un racolage actif. Le score du FN est comme un blanc seing pour nous maintenir dans la minorité, pour nous abreuver de représentations populistes, débiles, de raisonnements simplistes qui ne prônent que la haine ; la société civile n’est plus qu’une société de consommation clivée et apeurée. Cette surenchère doit cesser… Pour notre part, nous ne laisserons plus ce front nationaliste récupérer le féminisme pour en faire l’étendard des frontières de l’« Occident ». Nous ne laisserons pas un parti, quel que soit le sexe de son chef, nous diviser impunément.

    Nous luttons contre le grand renfermement dans une Europe forteresse qui transforme le combat historique pour nos droits et nos libertés sur nos corps et nos vies en une valeur de la « civilisation occidentale » et un critère d’intégration islamophobe… Qu’en est-il justement de « Nous » ? Qu’en est-il de « nos » droits ?

    #feminisme

    Qu’en est-il de ces millions de femmes vivant ici sous le seuil de pauvreté ou assignées au travail domestique ? Qu’en est-il de l’égalité réelle des sexes et des sexualités ?... Quelle place occupe la lutte contre l’hétérosexisme dans notre société : une société qui maintient les discriminations salariales comme la permissivité des insultes ou l’impunité des violences ?

    Quels moyens sont alloués à une éducation sexuelle émancipatrice et à l’accès réel aux droits sexuels reproductifs et non reproductifs pour toutEs (maintien des centres d’IVG, valorisation et diffusion de la gynécologie médicale, contraception libre et gratuite, accès à la PMA sans discrimination) ?

  • L’individu comme concept critique (E. Renault) | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/lindividu-comme-concept-critique

    La réflexion politique sur l’#individu, la justice ou la souffrance, est parfois jugée inutile ou contre-productive parce que ces notions seraient solidaires d’une idéologie à laquelle il faudrait plutôt opposer une fin de non recevoir plutôt qu’une analyse critique. Un tel soupçon présuppose une univocité des concepts politiques et méconnaît le fait qu’ils sont toujours « essentiellement controversés ». De plus, il conduit trop souvent la pensée critique à adopter une position défensive (en renonçant à critiquer le langage politique de l’adversaire) et défaitiste (en s’interdisant la construction de contre-hégémonies)[1]. Cette méfiance envers les pensées de l’individu est d’autant plus surprenante que le concept d’individu joue un rôle absolument décisif chez un auteur comme #Marx (1). On verra que c’est surtout la tradition de la Théorie critique de l’Ecole de Francfort, et tout particulièrement #Adorno, qui a conservé la double valeur critique et utopique que Marx lui conférait (2). On verra également que tout en s’inscrivant dans cette tradition de manière distanciée, #Honneth tente à son tour de reformuler des thèmes marxiens et adorniens à la lumière de certaines tendances lourdes du capitalisme néolibéral (3).

    #utopie #reconnaissance cc @pguilli via @prac_6