Dans la banque, la crainte pour son emploi explose avec le digital

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  • Dans la banque, la crainte pour son emploi explose avec le digital
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/dans-la-banque-la-crainte-pour-son-emploi-explose-avec-le-digital-732491.h

    Une enquête nationale sur les risques psychosociaux réalisée par des universitaires pour le syndicat SNB/CFE-CGC révèle que 37% des employés sondés estiment la sécurité de leur emploi menacée, dans un secteur autrefois protégé. La dématérialisation accroît les contraintes et le stress des personnels en agence.
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    « Jusqu’en 2014, il faisait bon d’être dans la banque, c’était un secteur protégé. Aujourd’hui, plus d’un collaborateur sur 3, précisément 37% des sondés, estime que la sécurité de son emploi est menacée, contre 28,9% en 2014 et 23,1% en 2011. C’est une progression explosive rencontrée nulle part ailleurs et une réelle inversion de tendance », analyse l’ergonome Xénophon Vaxevanoglou, psychologue du travail et directeur de Master Ingénierie de la santé à l’Université Lille 2, qui a piloté cette troisième édition de l’étude, présentée ce mardi à la presse.
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    L’étude montre aussi que « le poids des contraintes techniques (applications, digital, dématérialisation des process client) augmente et accentue les contraintes temporelles qui pèsent sur l’activité notamment des front office ». Ces « process » affectent les conditions de travail des employés de banque, qui souffrent de la « procéduralisation » de leurs activités : « Il faut renseigner les applications informatiques pour remonter les informations à la hiérarchie », relève l’ergonome : « Ce sont des contrôles invisibles qui imposent une certaine standardisation du travail. » Ainsi 66% des personnels du « front office » (agences, call centers) disent que leur rythme de travail est imposé par des contraintes techniques, et 75% des sondés qu’il l’est par « les procédures et les normes de production ».

    L’universitaire dresse un constat très critique du passage au numérique :
    « La relation client dans la banque est en train de se reconfigurer complètement, au détriment du client. On dématérialise le client dans des process qui ne sont pas les siens, mais ceux de la banque. Même s’il n’a rien demandé. On ne veut plus que le client aille en agence », estime Xénophon Vaxevanoglou.
    Il se demande même s’il y aura encore besoin d’agences demain, alors qu’on demande au client de tout faire tout seul.