• Vers une mise à plat du dispositif des instituts français de recherche au Moyen Orient
    A l’heure où l’IFPO (donc en fait le ministère des Affaires étrangères) licencie dans l’ingratitude une partie de ses salariés en Syrie (http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/06/08/l-institut-francais-du-proche-orient-dans-la-tourmente_5140966_3218.), un rapport de l’IREMMO appelle à une remise à plat du dispositif français de recherche en SHS au Moyen Orient

    La région Maghreb-Moyen-Orient, priorité de politique étrangère pour le nouveau quinquennat ? - iReMMO
    http://iremmo.org/rencontres/controverses/region-maghreb-moyen-orient-priorite-de-politique-etrangere-nouveau-quinquen

    Les Instituts Français de Recherche à l’Etranger
    Plus spécifiquement encore, une réflexion poussée doit enfin être conduite, avec une large remise à plat, sur l’outil remarquable, mais aujourd’hui malmené que constituent les Instituts Français de
    Recherche à l’Etranger (IFRE). Bénéficiant souvent d’une ancienneté, d’une image, d’une notoriété inhérente à la longue tradition de présence de notre pays dans cette zone, ces acteurs constituent des
    atouts stratégiques à redécouvrir. On compte aujourd’hui le Centre Jacques Berque à Rabat, le CEDEJ (Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales) au Caire et à Khartoum, le Centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (CEFAS, actuellement au Koweït), le Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC, à Tunis), l’Institut français de recherche en Iran (IFRI) à Téhéran, l’Institut français du Proche Orient (IFPO) à Beyrouth, Amman, Erbil et les territoires palestiniens en attendant peut-être de
    retourner en Syrie, l’Institut français d’études anatoliennes Georges Dumézil (IFEA) à Istanbul. Après avoir subi des baisses de crédit et de personnels, après avoir été trop légèrement pointés comme
    dispendieux et comme proies faciles pour des réductions budgétaires, ces instituts qui continuent d’effectuer un travail difficile dans des zones en crise, au contact direct d’une population très demandeuse, permettent en réalité à coût réduit une connaissance importante des sociétés, un échange avec leurs analystes les plus pointus, des publics intéressés, et maintiennent la présence d’une France ouverte, telle qu’elle est encore souhaitée par des segments entiers de ces sociétés.
    Ils doivent faire l’objet désormais d’une attention soutenue. Il convient qu’ils soient considérés directement dans la perspective de notre ambition affichée, mais rarement explicitée, de développer
    une politique d’influence, au sein d’une diplomatie publique qui s’adresse aux forces vives des sociétés civiles. Une réflexion sur leur gouvernance et sur leur inscription directe dans le processus de
    connaissance de la région est indispensable en combinant d’une part respect de la liberté universitaire, et d’autre part utilité politique et sociale des recherches menées. Il importe d’ouvrir, de diversifier
    considérablement le recrutement des cadres dirigeants et chercheurs qui les animent, et qui tournent trop souvent, au fil des dernières années, autour du même vivier. Pour ce faire, une politique attractive
    des élites de la recherche doit être imaginée. Il importe surtout de les doter des moyens décents de développer une politique d’influence (missions, invitations, colloques, revues, sites internet,
    diplomatie publique, voire pourquoi pas une journée annuelle de rendez-vous stratégique telle que d’autres pays en proposent via des think tanks, comme la Grande-Bretagne avec le Manama Dialogue
    organisé par l’IISS de Londres). A cette fin, une clarification/ rationalisation de la présence intellectuelle française dans certains pays est indispensable (pour éviter les doublons entre filières francophones universitaires, université française à part entière, antennes, centres de recherche variés ou autres entités, comme au Caire par exemple).

    #ifre