Communiqué concernant les arrestations politiques ayant eu lieu dans Rennes, au matin du 30 mai.

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    • Arrestations de deux témoins de la défense de manifestants inculpés lors dune audience à Rennes
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1912133385691368&id=1715343555370353

      / !\ URGENCE :
      Ce soir lors du procès d’un des inculpés de la manifestation du 27 avril, deux personnes témoignaient à la barre pour apporter leur version des faits. Des témoignages qui reviennent sur la présence hors cortège de l’inculpé et sur sa passivité (il est accusé de jets de projectiles). La défense est en béton, le dossier est vide, l’avocat de l’accusé apporte en plus une vidéo qui appui ses témoignages.
      Appelé à la barre, les témoins racontent également avoir vu un flic mettre une pierre dans la poche de l’accusé au moment de son interpellation.
      Leurs versions ne correspondant pas à celles des flics, partie civile dans cette affaire (ils demandent de la thune pour le préjudice moral !), elles sont cuisinées par le juge Léger (qui revêt encore une fois la robe de procureur) lequel répète à plusieurs reprises les risques de faux témoignage lors de leurs auditions. Elles n’en démordent pas pour autant face à la pression du juge, l’une lui répond d’un cinglant : « j’ai juré ! ».
      Les juges délibèrent, 15 minutes plus tard l’audition reprend. Le juge déclare coupable l’accusé (6 mois avec sursis, interdiction de manifester en Ille-et-Vilaine pour les 3 prochaines années et paiement d’indemnités de 1000€ dans la poche des flics)...
      ... mais surtout la mise en examen des 2 témoins pour faux témoignages !
      Les deux femmes sont menottées après le délibéré et emmenées à l’étage du palais. Une dizaine de flics interviennent pour contenir le public de la salle en ébulittion.
      C’est une attaque directe contre le droit de la défense, la justice est une institution répressive qui révèle une fois de plus qu’elle protège les flics et leur accordent tout pouvoir.

      #criminalisation #police #justice #défense_collective

    • Le travail et la prison, Olivier Sarrouy et Bernard Aspe
      https://blogs.mediapart.fr/osarrouy/blog/090617/le-travail-et-la-prison

      Rien de très nouveau, pourrait-on dire : on retrouve ici des opérations devenues banales. D’abord l’opération médiatique qui consiste à faire passer un acte pour le moins disproportionné (celui du policier) pour un geste de bravoure. Pour quiconque regarde les vidéos qui circulent sur le net, il est bien clair que le courage et la mesure étaient de l’autre côté – du côté des manifestants qui s’approchent du policier et lui parlent, alors qu’il les tient en joue.

      Ensuite l’opération juridico-policière qui consiste à retourner les tactiques de défense en preuves de culpabilité. Les personnes interpellées n’ont pas souhaité s’exprimer devant les policiers qui les questionnaient - souvent les mêmes que ceux qui les braquaient quelques heures plus tôt. C’est leur droit le plus élémentaire, et c’est aussi une sagesse que partagent ceux qui connaissent un tant soit peu les techniques policières qui cherchent à extirper insidieusement des informations susceptibles de « peser » dans un procès. Or le silence des interpellés est devenu une preuve du fait qu’ils sont « organisés » afin de justifier leur mise en détention en attente du procès – et ceci en dépit de leurs garanties de présentation (travail, enfant, étude, etc.). La même chose avait été constatée, à s’en tenir seulement à la petite ville de Rennes, lors de l’affaire dite de la « mousse expansive » au printemps dernier[1].

      On ne fera pas semblant de se scandaliser. Les plus lucides savent qu’il ne s’agit là que d’un processus plus ancien suivant simplement son cours. Un processus qui vise à empêcher que se constitue un mouvement de contestation qui ne s’en remet pas aux formes légalisées et pacifiées de la vie politique telles qu’elles sont censées être admises par tous. Un mouvement qui serait ainsi capable de répondre à des gouvernements qui, eux, ne s’encombrent pas d’états d’âme envers la légalité ou envers les libertés supposées garanties par la constitution. (...)