MAIS QUE S’EST-IL PASSÉ CE MERCREDI 7 JUIN À LA CITÉ JUDICIAIRE DE RENNES ?

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  • Affaire des témoins mis en examen : mais que s’est-il passé ce mercredI 7 juin à la cité judiciaire de Rennes ?
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    Une fois sortis de la stupeur, on finit par comprendre que ce qui devait être défendu à tout prix par le juge lors de ce procès, c’est avant tout la méthodologie policière qui a mené à l’interpellation et l’inculpation : celle-là même qui a été mise en cause par les PV incohérents des deux officiers de la BAC parties-civiles, par la vidéo très explicite projetée dans la salle, et surtout par les récits accablants des deux jeunes femmes venues témoigner à la barre.
    Pour le juge Léger, c’est l’idée même de remettre en cause la version policière qui apparaît comme dangereuse et insupportablement paradoxale, comme si remettre en cause la police aujourd’hui à Rennes pourrait constituer en soi un risque de trouble à l’ordre public.
    Soyons clairs : la tentative de Léger de s’en prendre aux témoins en pleine audience (du jamais vu à Rennes pour du correctionnel), de mépriser le récit de l’inculpé et de perturber grossièrement la plaidoirie de l’avocat, résulte directement d’une incapacité à pouvoir faire face à une défense plus structurée que l’abattage ordinaire du tribunal.
    Elle s’inscrit dans une stratégie à court terme de châtiment des opposants menée aussi bien par les magistrats du parquet (les procureurs), du siège (les juges), que par les forces de l’ordre sur le terrain depuis bientôt deux ans à Rennes, avec des épisodes répressifs comme le carnaval de la ZAD, le mouvement sur la loi Travail, les arrestations du mois de novembre, ou les récentes manifs contre Macron et Le Pen.
    Mais si elle reste aussi spectaculaire que scandaleuse, cette politique masque de plus en plus mal le contenu misérable des enquêtes des flics et des réquisitoires des procureurs : que ce soit l’instruction autour de l’affaire des 20 du métro, l’affaire du Bagelstein, les enquêtes préliminaires ayant abouties aux arrestations de novembre dernier, ou les récents passages de militants au tribunal, les avocats comme les camarades sont unanimes sur le vide abyssal des dossiers, la plupart du temps bâclés à partir d’informations vagues fournies par le renseignement local et des investigations de très courte durée.