• Derrière le rebondissement de l’affaire Grégory, l’aide d’une intelligence artificielle
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/15/derriere-le-rebondissement-de-l-affaire-gregory-l-aide-d-une-intelligence-ar

    Dans une affaire aussi ancienne que celle du petit Grégory, retrouvé mort noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984, nulle mémoire d’homme n’est suffisante pour lister les innombrables pièces de ce dossier hors norme, qui obnubile la France depuis trente-trois ans. C’est notamment avec l’aide d’une intelligence artificielle que l’enquête a connu un nouveau rebondissement, mercredi 14 juin, avec le placement en garde à vue de trois membres de la famille Villemin.

    Ce coup de pouce informatique, c’est le logiciel ANB (Analyst’s Notebook) qui l’a fourni. Développé à partir d’une suite de logiciels créés il y a une dizaine d’années par la société I2, rachetée depuis par la société IBM, ANB est aujourd’hui utilisé dans la plupart des dossiers d’homicides. Il permet, en effet, de centraliser l’ensemble des données d’une enquête et de les mettre en regard pour en déterminer les pistes de travail et les hiérarchiser.
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    En pratique, les analystes rentrent dans une base de données « les éléments les plus utiles pour les enquêteurs », explique au Parisien le colonel Didier Berger, chef du Bureau des affaires criminelles (BAC) de la gendarmerie : « Cela peut être la précision d’une conversation, le lieu et l’heure où un témoin déclare avoir été. » Un travail méthodique et titanesque, peu importe l’ampleur de l’enquête. Cité par L’Alsace, le colonel François Després, commandant de la section de recherches de Strasbourg, explique ainsi avoir « brassé trois millions de données » dans une affaire de vol de vélos.

    Ensuite, le logiciel « d’analyse et de représentation visuelle » met en forme ces informations « sous forme de graphes relationnels ou événementiels », peut-on lire dans une délibération de décembre 2011 de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), saisie par le ministre de l’intérieur concernant la mise en œuvre de logiciels de rapprochement judiciaire à des fins d’analyse criminelle.