Quelques références de cinéma_barré plutôt mignonnes dans le film _La Momie_ (2017) :

/607581

  • @arno, ben en fait ne va surtout pas voir le dernier film de Philippe Garrel, l’Amant d’un jour que normalement je t’aurais recommandé les yeux fermés, je peux être tellement fan de Garrel et même lui passer des trucs énormes (c’est ce que j’avais tenté d’écrire dans une chornique à propos de L’Eté brûlant http://www.desordre.net/blog/?debut=2011-11-20#2934 ).
    Parce que là quand même je me demande si la sénilité, qui a emporté Woody Allen il y a une vingtaine d’années, n’est pas en
    train de nous voler Philippe Garrel, et c’est fort triste.

    Je passe sur les impensés lamentables d’une certaine répartition des rôles, une jeune étudiante qui tombe éperdument amoureuse de son professeur de philosophie, son aîné d’au moins 25 ans et qui a donc l’âge de la fille du professeur de philosophie, tous les personnages féminins du film ont moins de 25 ans, pour les personnages masculins il y a le choix entre des quinquagénaires à l’intellect séduisant ou au contraire de jeunes hommes aux corps d’appolon, et, sinon, par ci par là, des hommes repoussoirs, tel ancien de l’Algérie et tel clochard dans un bistro, tout ceci est certainement mieux dit que je ne pourrais jamais le faire, sur le sujet, dans cet article : http://www.genre-ecran.net/?L-amant-d-un-jour .

    Mais pour te dire @arno, quand je vais voir un film de Garrel, il y a tant et tant de choses que je suis prêt de laisser sur le bord du chemin pour mieux jouir de ces petites choses qui sont pour moi le sel même de ce cinéma que je vénère, des compositions abstraites admirables avec des bouts de murs, leurs plinthes et les prises électriques, des cadrages aux compositions dignes de la grande peinture, un éclairage en noir et blanc absolument lumineux, des effets de profondeur de champ qui ont une sensualité quasi dérangeante, sauf qu’en fait, hier soir, je me demande à quel moment l’un de ces plans pouvait encore me faire plaisir, me faire jouir, tant il y avait redite d’avec tous les autres films de cet immense réalisateur.

    Du coup je me pose la question de la fameuse oeuvre de trop, de l’oeuvre médiocre qui finit par montrer où se trouve la médiocrité dans les autres oeuvres, par exemple le ratage de Daniel Buren à Monumenta il y a cinq ans et qui jette un jour terriblement décoratif sur une oeuvre dont je pensais jusqu’alors qu’elle était majeure, tel roman de jeunesse de Georges Perec, le Condottière que je regrette tellement qu’on ait publié post mortem et qui donne à voir un jeune Perec qui bourre les côtes de son lecteur en lui disant sans cesse, tu as vu comme c’est malin ce que je viens d’écrire et l’auteur de la Disparition ne sort pas grandi d’un tel éclairage ( https://www.desordre.net/bloc/contre/pages/183.htm ) et je passe sur la longue cohorte des films séniles de Woody Allen depuis Husbands And Wives qui fait oublier qu’avant cela il y a eu Manhattan, Zelig et September .

    Et j’en finis par me dire que ce qui me cause tant de peine, de grands artistes qui tombent de leur piédestal, n’est pas justement une expérience comme une autre de la vie, laquelle reste le foyer de l’art, une expérience de la médiocrité, cette dernière étant sans doute indispensable pour que par contraste on puisse, plus rarement, jouir de chefs d’oeuvre.

    Voilà @arno, j’espère que tu ne te lasses pas trop de ces prises à parti cinéphiles entre nous dont l’intersection pour le moment connue de nos prédielctions est formée par le trio ( Alien, Les ailes du désir , et peut-être les Fantômes d’Isamël )