Loin de le limiter, le mot racisé nourrit le débat - La Presse+
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Je comprends aisément que l’émergence de tout nouveau concept sociologique vienne avec son lot de questionnements, voire d’incompréhension. Je me souviens d’avoir eu moi-même une réaction de rejet la première fois que j’ai entendu ce mot. En effet, quand on s’évertue à déconstruire et rejeter le concept de « race », le mot racisé peut d’abord apparaître comme une concession aux catégorisations que l’on combat. Néanmoins, en dépassant ses a priori et en s’intéressant aux origines du concept, il est possible de mesurer son utilité et sa puissance pour élever le débat.
Au sens biologique, les races n’existent pas. Au sens sociologique, les races sont construites par le racisme. Le racisme est un ensemble de mécanismes sociaux qui créent ou perpétuent des inégalités sur la base de la racialisation des groupes, favorisant le « privilégié » et défavorisant le « racisé ».
La racialisation consiste à attribuer des caractéristiques négatives à des individus en raison de leur appartenance réelle ou supposée à un groupe perçu comme autre.
La racialisation d’un groupe peut se faire sur la base d’une couleur, d’une origine, d’une religion, d’une langue, etc. Ainsi, une personne racisée, c’est-à-dire faisant l’objet d’une racialisation, est une personne appartenant à un groupe pénalisé.