Une lecture insurrectionnaliste de l’autonomie italienne

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    Commentaire critique du livre de Marcello Tari : Autonomie ! Italie, les années 70 (éd. La Fabrique, 2011)

    mai 2012, Jacques Wajnsztejn

    1 Le livre est intéres­sant d’abord d’un point de vue fac­tuel, mais aussi parce qu’il intègre de bonnes cita­tions dont cer­tai­nes assez peu connues comme celle de F. Piperno sur le mou­ve­ment de refus du tra­vail ou celle de L. Castellano à son procès pour dénoncer la théorie du com­plot. Enfin, le livre marque bien la césure que représente le mou­ve­ment de 1977 par rap­port au mou­ve­ment qui l’a précédé entre 1968 et 1973. « S’il y eut rup­ture en 1977, c’est que pour la première fois un mou­ve­ment révolu­tion­naire moderne ne se définis­sait pas à partir des catégories de l’écono­mie poli­ti­que ni en tant que Sujet : c’est pour­quoi il échap­pait à toute cap­ture » (p. 216). Mais s’il marque la rup­ture, il ne néglige pas pour autant ses prémisses en le rat­ta­chant his­to­ri­que­ment à la théorie opéraïste et à ses auteurs prin­ci­paux Tronti et Negri. C’est d’autant plus remar­qua­ble que cette reconnais­sance de dette du mou­ve­ment de 1977 envers l’opéraïsme n’est pas du tout cou­rante, du moins en France, comme on put le voir dans le « trai­te­ment de faveur » réservé à Negri dans la revue Tiqqun. En effet, Negri n’y est pas traité en fonc­tion de ses écrits et de ses actes de l’époque, mais en fonc­tion de ce qu’il est devenu depuis. Et pour­tant, cer­tains de ses concepts sont repris sans que soit rappelée leur ori­gine (« l’Empire », les « mul­ti­tu­des »).