Noam Chomsky à propos des 75 premiers jours de Trump – et bien plus encore ! 1/2

/linterview-complete-noam-chomsky-a-prop

  •  » L’interview complète : Noam Chomsky à propos des 75 premiers jours de Trump – et bien plus encore ! 1/2
    http://www.les-crises.fr/linterview-complete-noam-chomsky-a-propos-des-75-premiers-jours-de-trump-

    En fait, il y a eu un sondage assez intéressant à ce sujet il y a quelques jours, qui demandait simplement aux gens ce qu’ils préféraient. La proposition des Républicains correspondait à la réponse la moins choisie. Je pense qu’à peu près 15 pour cent de la population étaient prêts à l’accepter. Un peu plus choisi était le système existant, qu’on appelle l’Obamacare. Et à ce propos, ça vaut la peine de se rappeler que beaucoup de gens ne savent pas que l’Obamacare et la loi sur les Soins Abordables sont la même chose. Donc, on a des opinions négatives vis-à-vis de l’Obamacare, résultat de beaucoup de propagande, mais des opinions plus positives à l’égard de la Loi sur les Soins Abordables, en raison de ce que les gens voient.

    Le plus populaire de tous les items, pour plus de la moitié des gens, était l’option dite publique, un programme de protection de la santé garanti par le gouvernement, ce qui est assez remarquable car personne ne prône publiquement cela. Mais depuis des décennies, il y a des résultats de sondages cohérents qui montrent que lorsqu’on demande aux gens ce qu’ils veulent, ils indiquent que c’est ce qu’ils veulent. Et, effectivement, c’est à peu près la seule proposition qui ait un sens. Le système de santé américain est un scandale international. Il coûte grosso modo le double par habitant de celui des pays comparables, et est l’un de ceux qui produit les pires résultats, principalement parce qu’il est privatisé, extrêmement inefficace, bureaucratisé, beaucoup de paiements sur factures, beaucoup de fonctionnaires, des tonnes d’argent gaspillé, le système de soins est entre les mains d’établissements qui recherchent le profit et qui ne sont pas des établissements de santé, bien sûr. Et depuis des décennies, les gens préféreraient ce que tous les autres pays ont, d’une manière ou d’une autre : soit des soins de santé nationaux directs, soit des soins de santé fortement réglementés par l’État comme, par exemple, en Suisse. Parfois, le soutien est étonnamment élevé. Ainsi, à la fin des années Reagan, par exemple, environ 70 pour cent de la population pensaient que les soins de santé garantis devraient être une garantie constitutionnelle, parce que c’est un desideratum si évident. Et environ 40 p. 100 pensaient que c’était déjà dans la Constitution. La Constitution étant cette collection sacrée de tout ce qui est raisonnable, donc cela devait y être.

    Mais ça ne compte tout simplement pas ce que les gens pensent. Quand Obama a mis en place son propre programme, je pense que l’option publique était soutenue par presque les deux tiers de la population, mais on l’a simplement tuée. Quand c’est – parfois, c’est discuté dans la presse, le New York Times et d’autres journaux. Et ils le mentionnent. Ils disent que c’est une possibilité, mais qu’elle est politiquement impossible, ce qui est correct si cela signifie que vous ne pouvez pas la mettre en place avec les sociétés pharmaceutiques et les institutions financières. C’est politiquement possible dans ce qu’on appelle la démocratie. Parfois, on parle de « manque de soutien politique », ce qui signifie manque de soutien par les institutions qui comptent vraiment. Il y a une partie de la population sur le côté, mais nous pouvons les ignorer, oui.

    Et la suite : http://www.les-crises.fr/linterview-complete-noam-chomsky-a-propos-des-75-premiers-jours-de-trump-