• Quatre « langues » hybrides dérivées du russe | Actualités russes

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    Ben voilà, je savais pas ! On en apprends vraiment tous les jours.

    Le Russenorsk : russe + norvégien

    Le russenorsk, qui existait du XVIIIe au XXe siècle, est un pidgin. Il subsiste toujours sur l’archipel de Spitzberg, et est apparu sur les côtes nord de la Norvège pour permettre aux marchands russes et norvégiens, qui s’échangeaient activement du poisson et des céréales, de communiquer.

    Le russenorsk comprend environ 400 mots et dispose d’une spécificité très intéressante, qui montre l’égalité qui régnait entre les partenaires commerciaux russes et norvégiens : dans de nombreux pidgins, l’une des deux langues joue un rôle dominant, mais dans le cas du russenorsk, la quantité de mots russes et norvégiens est à peu près équivalente.

    Avant d’arriver à la forme sous laquelle il nous est parvenu, le russenorsk a connu une longue évolution. On retrouve des exemples de mots nouveaux jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Alors que les échanges commerciaux s’intensifiaient, une partie des marchands se mirent à étudier le russe, et vers le milieu du siècle, le russenorsk était perçu comme un « mauvais russe », et plus comme une langue distincte. Dans les faits, la nécessité de cette langue disparut avec la fin du libre-passage entre les deux pays après la révolution de 1917. Mais à cette époque, la raison d’être du russenorsk avait déjà pratiquement disparu, car le commerce entre la Russie et la Norvège s’était développé au-delà du troc de poisson et de farine. Beaucoup de Norvégiens avaient appris le russe, et beaucoup de Russes avaient appris le norvégien.