Polémique à la Biennale de la Méditerranée
LE MONDE | 26.06.2017 | Par Roxana Azimi
▻http://www.lemonde.fr/arts/article/2017/06/26/polemique-a-la-biennale-de-la-mediterranee_5151093_1655012.html
Tout commence par une lettre d’information envoyée le 23 juin, annonçant la programmation de la troisième édition de la Biennale de la Méditerranée, qui doit ouvrir le 29 juin à Sakhnin, en Israël. A l’affiche, des artistes occidentaux et israéliens, et quelques-uns arabes. L’information, aussitôt, fait bondir les Libanais Akram Zaatari et Walid Raad, l’Algérienne Zineb Sedira, et les Marocaines Yto Barrada et Bouchra Khalili, dont les œuvres ont été prêtées par le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
« Prêt naïf et irresponsable »
Tous indiquent n’avoir jamais été informés de ce prêt et en réclament le retrait par des messages postés sur Facebook, en soutien au peuple palestinien. « Mon seul passeport est libanais et c’est contraire à la loi de montrer mon travail en Israël, explique Akram Zaatari. C’est la raison pour laquelle je trouve ce prêt du FRAC naïf et irresponsable. J’ai toujours refusé de montrer mon travail dans des institutions israéliennes ou de leur vendre parce que je ne souhaite pas être instrumentalisé. Le FRAC aurait-il prêté une œuvre d’un artiste saoudien à Doha sans le lui demander ? »
Le directeur du FRAC, Pascal Neveu, se défend : « J’ai envoyé un courrier aux artistes, comme je le fais dès qu’une pièce sort de la collection, affirme-t- il. Il n’y a pas eu de réaction. J’avais rencontré les organisateurs dans le contexte de l’Année France Israël [qui aura lieu en 2018] et comme il y avait d’autres artistes du FRAC concernés, je n’ai pas tiqué plus que ça. »
Le 24 juin, au vu de la mobilisation des artistes, Pascal Neveu a demandé à Belu-Simion Fainaru, artiste israélien et curateur de la Biennale, le retrait des œuvres. Dans un courriel, il indique n’avoir jamais reçu de documents relatifs à l’événement, dont il aurait pu valider le contenu. M. Fainaru s’étonne de ce différend. « La demande de prêt date d’un an, dit-il....