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  • « Cela pourrait même devenir dangereux » : interdire totalement les écrans aux enfants, fausse bonne idée ? | Actu
    https://actu.fr/societe/cela-pourrait-meme-devenir-dangereux-interdire-totalement-les-ecrans-aux-enfant

    "Cela pourrait même devenir dangereux" : interdire totalement les écrans aux enfants, fausse bonne idée ?

    Une commission d’experts a rendu à Emmanuel Macron un rapport sur les écrans et les jeunes. Sont préconisés plusieurs paliers pour l’usage des écrans. Des interdictions en somme.
    Interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans est une solution préconisée par un rapport d’experts.
    Interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans est une solution préconisée par un rapport d’experts. (©Suzi Media / Adobe Stock)
    Par Maxime T’sjoen Publié le 2 Mai 24 à 11:14
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    29 propositions devant être appréhendées dans un ensemble. Mais une logique implacable revendiquée par la commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans dans un rapport rendu à Emmanuel Macron ce mardi 30 avril 2024 et qu’actu.fr a pu consulter : « organiser une prise en main progressive des téléphones », des paliers donc. Avec des interdits.

    Pas d’écran avant trois ans, déconseillé avant six, pas de téléphone avant 11, pas de smartphone avant 13 et pas de réseaux sociaux « éthiques » avant 15.

    Si ce n’est pas sous le coup de la loi, il s’agit uniquement des recommandations d’une dizaine d’experts, cela interroge. L’interdiction est-elle une solution ? Pourquoi pas.

    En revanche, elle doit être complétée par d’autres mesures, parfois au-delà du numérique et surtout un apprentissage des usages du numérique.

    « On met des digues et des digues »

    « Le choix du rapport est de préconiser des interdictions diverses et variées », insiste Anne Cordier, professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, à l’Université Lorraine, sollicitée par actu.fr.

    Dès lors se pose la question de l’appréhension d’un univers numérique inaccessible. « Si l’enfant n’a pas les codes, il va prendre des risques », abonde Thomas Rohmer, directeur et fondateur de l’Observatoire de la Parentalité & de l’Éducation Numérique (Open).

    Interdire (quasi) tous les usages, c’est prendre le risque d’avoir un enfant sans « compétence », ni « culture », pour « maîtriser les usages » du numérique, détaille Anne Cordier. « On met des digues, des digues et des digues, où cela va se relâcher. Le risque, c’est le far-west. »

    Et là, cela peut être « dangereux », notamment pour les adolescents qui vont chercher « le risque dans leur construction », décrit Thomas Rohmer. Violences, pornographie, etc. Des contenus inadaptés, en somme, pourront alors être consommés par des jeunes utilisateurs en manque de repères.

    De plus, selon Anne Cordier, interdire les écrans serait « inapplicable ».

    Les écrans entraînent-ils des comportements dangereux ?

    Emmanuel Macron a demandé ce rapport le 16 janvier dernier, afin de « déterminer le bon usage des écrans ».

    Il estimait d’ailleurs que « les écrans ont eu un rôle » dans les émeutes de l’été, survenues après la mort du jeune Nahel et « ayant suscité une forme de mimétisme ».

    Dans son introduction, le rapport estime que « l’hyperconnexion subie des enfants » peut avoir « des conséquences » sur l’avenir de « notre société, notre civilisation ».

    La question de départ est mal posée. Il n’y a pas de causalité entre l’usage des écrans et la hausse de la violence chez les jeunes.
    Anne Cordier
    Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, à l’Université Lorraine

    Le rapport reconnait d’ailleurs qu’il « existe peu de données probantes ». « Il y a des choses que l’on sait et d’autres que l’on ne sait pas », rappelle le fondateur de l’Open, Thomas Rohmer.

    Aider les parents démunis

    Si le risque en interdisant tous les usages est connu, les deux experts contactés pour le bien de cet article ont aussi des solutions.

    Il faut un accompagnement éducatif bien formalisé et de façon gradué [...] en aidant les adultes démunis.
    Anne Cordier
    Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, à l’Université Lorraine

    C’est d’ailleurs une des préconisations du rapport de la commission « Écrans » qui appelle à « déployer une véritable politique d’aide et de soutien à la parentalité en matière d’écrans et de numérique ».

    « Toutes les propositions sont liées. Il ne faut pas sortir l’une du contexte, ce serait contre-productif, il faut avoir une approche systémique », se défend Amine Benaymina, co-président du rapport.

    Réglementer l’accès

    La question de l’accès aux contenus se pose alors forcément dans cette logique. D’autant que Servane Mouton, l’autre co-présidente du rapport, appelle à ne pas « faire porter la responsabilité uniquement aux enfants et aux parents » en pointant du doigt les industriels du secteur.

    « On a l’arsenal juridique pour réglementer l’accès », constate Anne Cordier. « Il faut obliger les plateformes à respecter les lois. » On pense au fait d’avoir 18 ans pour consulter un site pornographique, par exemple.

    Un problème de société ?

    Avec les préconisations d’interdictions, Thomas Rohmer, directeur et fondateur de l’Open voit un mal plus profond à notre société. « C’est plus simple de taper sur les écrans que de s’attaquer aux vrais problèmes », déplore-t-il.

    Globalement, on a l’impression que les réseaux sociaux sont responsables de tous les maux de notre société. [...] On ne parle que du mal, quitte à stigmatiser les plus jeunes. Mais on ne parle jamais des actions caricatives ou pour le climat.
    Thomas Rohmer
    Fondateur de l’observatoire de la Parentalité & de l’Éducation Numérique

    Il n’hésite pas à pointer du doigt les hommes politiques : « Ils disent que les réseaux sociaux, c’est mal, mais ils ne parlent aux jeunes que de cette manière. » Un paradoxe.

    « Les écrans, c’est souvent l’arbre qui cache la forêt »

    Selon Thomas Rohmer, « les écrans, c’est souvent l’arbre qui cache la forêt. Les loisirs sont moins accessibles, il y a de plus en plus de familles monoparentales ».

    « Des fois, certaines familles n’ont pas le choix de mettre les enfants devant Netflix. C’est moins cher qu’un club de foot. »

    Celui qui appelle à une aide financière pour la parentalité, estime aussi qu’il faut « prendre de la hauteur » par rapport aux écrans.

    Au final, le postulat de base fait consensus : « Bien sûr qu’il faut éviter que les petits soient soumis à des écrans. Tout cela nécessite une régulation », conclut Thomas Rohmer. « Mais une fois cela dit, quelles solutions réelles ? »

    #Anne_Cordier #Enfants #Ecrans

  • Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données | Actu
    https://actu.fr/societe/piratage-d-operateurs-de-tiers-payant-33-millions-de-francais-concernes-par-un-

    Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données

    Viamedis et Almerys, sous-traitants s’occupant du tiers payant des mutuelles, ont été frappés par des cyberattaques ces derniers jours.

    Pour savoir si des informations vous concernant sont potentiellement dans la nature, vous pouvez consulter ce tableau sur resopharma.fr pour savoir si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux opérateurs de tiers payant.

    https://www.resopharma.fr/organismesconventionnes.php?g=7c

    • @rod1001 : exact et pourtant c’était visible hier. Ces petits salopards ont donc dépublié l’information.

      Information importante concernant la communication autour des cyberattaques contre Almerys et Viamedis et vos données personnelles
      Après les cyberattaques dont ont été victime Viamédis et Almerys, certains médias ont relayés une fausse information sur le fait qu’il était possible de vérifier sur le site internet de Résopharma si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux acteurs, afin de savoir si vos données à caractère personnel ont été dérobées.
      La société R+ n’a pas accès à ces informations. R+ est une société offrant des services exclusivement aux professionnels de santé et à leurs partenaires.

      Par conséquent, nous vous invitons à vérifier sur votre carte complémentaire d’assuré s’il est fait mention de l’un des deux acteurs ci-dessus, ou à vous rapprocher directement de votre mutuelle afin d’avoir un état des lieux précis de l’utilisation de vos données à caractère personnel.

      Et donc, ils mentent éhontément.

      Je n’ai pas pensé à faire une copie d’écran. C’est ballot.

    • Des données réexploitables par les pirates

      Selon la Cnil, « les données concernées sont, pour les assurés et leur famille, l’état civil, la date de naissance et le numéro de sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit ». Mais elles ne contiennent pas a priori les informations cruciales pour des pirates comme les informations bancaires, données médicales, remboursements santé, coordonnées postales, numéros de téléphone, courriels…

      Par ailleurs, les données volées ne permettent pas à elles seules de monter des attaques et n’ont quasiment pas de valeur en tant que telles sur le marché noir de la donnée. Si elles sont croisées avec d’autres fichiers par des pirates disposant d’un bon niveau d’organisation, elles permettent toutefois de monter des attaques de hameçonnage (phishing). Le pirate aura à sa disposition des informations lui permettant d’asseoir sa crédibilité aux yeux de sa victime.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20240209.OBS84303/cyberattaque-contre-viamedis-et-almerys-enquete-apres-le-vol-des-donnees-

      En fait, je me suis fait la réflexion suivante : la « dématérialisation », c’est le pendant « cyber » de la crise climatique : on attend la grosse catastrophe pour se dire que, bah c’est trop tard, on peut plus rien faire, va falloir « s’adapter » ...

  • Tic tac. 62 décharges marines d’armes, parfois chimiques, sont laissées à l’abandon le long des côtes de la Manche et atlantiques. Comme ces obus, fréquemment observés par les plongeurs à l’île de Groix. Mais face au risque, l’État oppose le « secret défense ». Une enquête d’Actu.fr sur les décharges d’armes chimiques au large des côtes françaises : une « bombe à retardement ».
    https://splann.org/glane-pour-vous-dans-la-presse-en-juin-2022
    Enquête. Des décharges d’armes chimiques au large des côtes françaises : une "bombe à retardement" | Enquêtes d’actu
    https://actu.fr/societe/des-decharges-d-armes-chimiques-au-large-des-cotes-francaises-une-bombe-a-retar

    Des décharges marines d’armes parfois chimiques polluent les océans depuis un siècle. Le risque de destruction de toute vie est réel. L’État oppose le « secret-défense ».


    #splann #tic_tac

  • Quand Brigitte Macron s’intéresse à la pédagogie, ça peut vite déraper.

    Bas-Rhin. Un professeur de français inspecté après un courrier adressé à Brigitte Macron, révèle Mediapart | Actu Strasbourg
    https://actu.fr/societe/bas-rhin-un-professeur-de-francais-inspecte-apres-un-courrier-adresse-a-brigitt

    Quelques échos de « cabinet » : https://www.breakflip-awe.com/societe/actualites/didier-jodin-brigitte-macron-son-cabinet-declenche-l-inspection-d-un-

    Et l’explication « fictionnelle » du mis en cause pour ce cas de collusion entre un cabinet de première dame et une administration dysfonctionnelle :
    https://docs.google.com/document/d/1_iMl10k6G8CbSFqf_QCiygWtkUmiBTanLiKvSHopi0I/edit#

    Avec reproduction du texte ici au cas où ça disparaîtrait des radars :

    https://justpaste.it/6rb3w

  • Montpellier : classement des pires gares de France, Montpellier et Nîmes sur le podium
    https://actu.fr/societe/montpellier-classement-des-pires-gares-de-france-montpellier-et-nimes-sur-le-po

    Pour ce qui est de Montpellier, les deux gares, Saint-Roch et Sud-de-France n’apparaissent que comme une seule dans les données de retard, Le Figaro a donc fusionné leurs notes de satisfaction. 24 % de trains en retard, avec un retard moyen de 11,9 minutes et une note de 7,6 sur 10 dans l’enquête voyageurs. Un score peu reluisant qui porte la gare de Montpellier à la troisième place..

    C’est une réussite, notre nouvelle gare flambant-neuve à 135 millions d’euros…

    D’ailleurs ils sont sympas de « fusionner » les deux gares de Montpellier, dans leur sondage. Parce que s’ils avaient des notes indépendantes pour nos deux gares, il est assez certain que la gare Saint Roch, que tout le monde aime, super-bien située en plein centre-ville, 3 lignes de trams au pied de la gare, le centre-ville à deux minutes à pied…, tu arrives hop déjà tu profites du soleil, serait très bien classée. Et la toute nouvelle gare Sud de France, 135 millions d’euros, jamais officiellement inaugurée parce que trop la honte, aucun magasin ouvert, installée de l’autre côté de l’autoroute, attendre la « navette » qui va te déposer à l’extrême terminus d’une des lignes de tram, rigoureusement inaccessible à pied, tu arrives tout ce que tu peux faire c’est te peler le cul dans une gare vide avec une ambiance de film de zombies, notée toute seule elle serait largement « la pire gare d’Europe ».

    Paris-Match avait un article presque drôle lors de l’ouverture de la gare (presque drôle, parce que ça a coûté bonbon, et que désormais à Montpellier on se fait systématiquement chier quand on prend le train) :
    https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Le-scandale-de-la-deuxieme-gare-TGV-de-Montpellier-1571626

    • la 2è gare TGV… a parce qu’en plus vous en aviez déjà une ? héhé. Ça a failli faire pareil sur Angoulême au moment de l’implémentation de la LGV… iels avaient prévu la gare en pleine pampa loin de tout… pour gagner quelques *précieuses* minutes de train certainemement… Bah heureusement, ça s’est pas fait.

    • Ah mais nous on a tout en double, à Montpellier. D’après la cour des comptes, il semble qu’on ait pas loin de deux fois plus de places de spectacle par habitant dans des salles trop grandes (donc toutes plus ou moins au bord de la faille) que toutes les grandes villes du Sud. (En plus la grande star internationale qui pourrait remplir une salle trop grande, elle va plutôt à Marseille ou Toulouse, alors à part Herbert Léonard, c’est pas fastoche de faire venir de la vedette.)

      On a un stade de foot et un stade de rugby, et on aimerait bien construire un nouveau stade de foot (ou de rugby, je sais plus, parce que j’ai du mal à faire la différence).

      À Nîmes aussi il me semblait qu’il devait avoir une deuxième gare trop chère installée dans la pampa, mais je suis pas trop.

  • Abus sexuels dans l’Église : le Nord - Pas-de-Calais particulièrement concerné
    https://actu.fr/societe/abus-sexuels-dans-l-eglise-le-nord-pas-de-calais-particulierement-concerne_4545

    Le nombre de 216 000 victimes de crimes sexuels par des prêtres de 1950 à 2020 en France a été mis en avant par la CIASE, commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui vient de rendre son rapport (appelé rapport Sauvé). Quels sont les chiffres par région, par diocèse ? Le rapport présente plusieurs cartes. Le Nord et le Pas-de-Calais, terres catholiques, sont particulièrement concernées.

    Les régions les plus touchées sont les plus pratiquantes
    « La carte des violences répertoriées recoupe assez bien la carte des diocèses de France selon leur degré de pratique religieuse » dit le rapport Sauvé en page 138 (consultable en ligne ici sur 485 pages https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique- ). C’est-à-dire que ce sont les diocèses avec le plus fort nombre de prêtres et de catholiques qui ont connu le plus d’abus sexuels en nombre.

    Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des diocèses dits « de chrétienté », ce qui signifie les plus marqués par la présence chrétienne.

    Ainsi, « sur l’ensemble de la période, les 12 diocèses ‘de chrétienté’ regroupent le plus grand nombre d’affaires par diocèse (16,3 affaires par diocèse, contre 11,9 par diocèse de tradition chrétienne, et 14 affaires par diocèse ‘détaché’) ».

    Un nombre de prêtres abuseurs plus élevé qu’ailleurs…
    Trois périodes sont retenues : de 1950 à 1970 ; de 1970 à 1990 ; de 1990 à 2020.

    Côté chiffres, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, référencés comme terres chrétiennes, sont particulièrement touchés :
    • 1950-1970 : plus de 20 cas de prêtres abuseurs recensés dans le Pas-de-Calais, une dizaine pour le Nord ;
    • 1970-1990 : plus de 20 cas dans le Nord ; entre 5 et 10 dans le Pas-de-Calais ;
    • 1990-2020 : plus de 20 cas dans le Pas-de-Calais ; une quinzaine dans le Nord.

    Quelques dizaines de cas, cela semble peu, mais en fait, ce sont les chiffres les plus élevés en France. Ce qui fait des départements du Nord et du Pas-de-Calais des départements particulièrement concernés par la pédo-criminalité au sein de l’Église.

    Le Nord et le Pas-de-Calais sont très concernés par les abus sexuels dans l’Eglise, avec les chiffres les plus élevés par rapport au reste de la France. (©Rapport CIASE)

    … mais moins de victimes par prêtre
    Avec une précision : à l’inverse, ce sont les diocèses moins chrétiens qui ont un nombre d’abus par prêtre plus élevé. « S’il y a plus d’affaires en valeur absolue dans les diocèses de chrétienté, il y a plus d’affaires par prêtre, en valeur relative, dans les diocèses ‘indifférents’. »

    Cela veut dire qu’il y a plus de victimes par prêtre dans les départements moins chrétiens.

    Précisément, « les ratios mesurant la prévalence du phénomène, qu’il s’agisse du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre d’habitants (ratio de mis en cause), ou du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre de prêtres (ratio de condamnés) sont respectivement 1,3 (pour les mis en cause) à 4 fois (pour les condamnés) plus forts que dans les terres de chrétienté ». 

    Le rapport émet des hypothèse quant aux causes de ce moindre nombre de cas par prêtre dans les diocèses les plus christianisés. « Du côté des diocèses de chrétienté, on peut se demander si la moindre proportion d’affaires et de condamnations ne procède pas d’un moins grand nombre de situations de violences sexuelles, procédant d’un plus grand contrôle social des clercs (par la population et l’institution), d’une plus grande capacité ecclésiastique à influencer le cours de la justice, voire d’une plus grande tolérance des jurys de cours d’assises envers les clercs. Le nombre supérieur d’acquittements, lors des affaires pénales, dans les diocèses de chrétienté, pourrait aller dans ce sens. »

    Le profil des prêtres condamnés
    Sur l’âge des prêtres abuseurs : « Les condamnés, dans les diocèses de chrétienté, sont nettement plus jeunes, et ils sont jugés, pour presque la moitié d’entre eux, dans les 10 années suivant leur ordination. Ailleurs, les condamnés sont majoritairement des hommes mûrs, allant entrer ou déjà entrés dans la cinquantaine, avec un étalement jusqu’à la fin de la soixantaine pour les diocèses ‘indifférents’. » 

    #Nord #Pas_de_Calais #Régions #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #déni #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #ratios #victimes #justice #jurys #cours_d’assises #contrôle_social #CIASE

    • Rapport Sauvé sur les crimes de pédophilie dans l’église catholique :
      L’église catholique et le Gouvernement macron/darmanin pris à leurs propres pièges !
      https://www.fnlp.fr/2021/10/11/léglise-catholique-et-le-gouvernement-macron

      Le rapport Sauvé est un véritable séisme qui risque d’emporter l’église catholique toute entière dans l’abime, d’où l’effroi, les erreurs, les provocations des éminences qui s’accrochent à l’autel pour ne pas disparaitre. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu et la crise se développe.Pourtant, tout avait été fait pour limiter le scandale. A l’instar de ce qu’elle avait déjà fait pour l’Affaire touvier, l’église catholique mettait en place une commission pour noyer le poisson : la Commission Sauvé, en espérant que cela arriverait au même résultat que pour le milicien Touvier :


      L’église catholique n’était en rien responsable, seuls quelques individus en marge étaient en cause.Mais patatras, c’est le poisson qui noyait le pêcheur et le « pécheur » était bien fautif en la matière.La Commission Sauvé (et il faut lui rendre hommage pour cela, contrairement aux premières craintes de la Libre Pensée) a fait remarquablement son travail. Le scandale était si énorme, les victimes si nombreuses, l’horreur si grande, que plus rien ne pouvait empêcher la lumière de se faire jour.

      Dès le mois d’août 2021, le Congrès national de Voiron de la Libre Pensée analysait ainsi les choses :
      « Ce n’est pas un hasard, nous l’avons souvent souligné, que cela soit aux Etats-Unis que les affaires de pédophilie dans le clergé catholique ont été mises au grand jour. C’est l’impérialisme et ses subsidiaires qui ont fait éclater les affaires pour domestiquer le vatican. L’épiscopat catholique des USA est exsangue, il a été saigné à blanc par les indemnités qu’il a dû verser aux victimes des crimes du clergé.

      Et c’est au tour de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne. Tout cela va déferler et rien ne pourra l’empêcher. Le vatican risque d’être emporté par la tourmente financière. Pour pouvoir tenir face à cette déferlante, le pape n’a pas d’autre choix que de faire le ménage sur tous les plans, pour tenter de résister.D’où les procès au sein de la curie, d’où les tentatives d’en finir avec la pédophilie et les scandales,notamment financiers.

      Et c’est là, que la Libre Pensée a un rôle à jouer. La Commission Sauvé sur les crimes de pédophilie dans le clergé français semble tétanisée pour remettre son rapport. La ligne de conduite est claire : il va falloir payer beaucoup pour faire taire les victimes. Qui va payer ? L’église aimerait bien, comme à l’accoutumée,que cela soit les autres.

      Mais déjà les résistances se dévoilent. Au sein même des fidèles, commence à se constituer un mouvement de refus : pourquoi les brebis devraient cracher au bassinet pour les fautes du berger ? Le clergé faute,les fidèles paient. Cela a du mal à passer.

      Bien entendu, l’église va tendre la sébile auprès des pouvoirs publics pour qu’ils paient à sa place. Déjà, émmanuel macron a décidé de faire passer la déduction fiscale pour le denier du Culte de 66% à 75%.Mais cela ne suffira pas. Il faut s’attendre, pour arracher à l’église et aux autres religions dans la foulée un certain soutien à sa politique, que macron mette en œuvre une série de mesures pour financer les cultes,afin, entre autre, d’acheter leur silence sur les entorses au libre exercice du culte, mises en œuvre par la loi dite « Séparatisme ». Passe–moi la rhubarbe, je te passerai le séné. C’est pourquoi, émmanuel macron est contraint d’aller à lourdes faire le pitre comme un premier communiant, une première depuis Pétain, pour tenter de donner du baume au cœur des Evêques. Tout cela confine au ridicule et à la dérision.

      Nous avons décidé de proposer au Congrès national qu’il décide (ce qui a été décidé) que les Fédérations départementales s’engagent dans une grande enquête, sur tous les fronts, pour mettre à jour les biens de l’église, à combien ils se montent, quelle est la richesse exacte du clergé. L’objectif est par cette enquête d’intérêt public d’empêcher que l’Etat finance les réparations aux victimes à la place des Evêques. L’église a les moyens, qu’elle paie le prix de ses turpitudes ! Nous avons déjà envoyé aux Fédérations un certain nombre d’éléments et d‘outils de travail pour cela

      Si la Libre Pensée veut faire cela, ce n’est pas par simple anticléricalisme de bon aloi, c’est que cette question va devenir une affaire de défense de la République, de la laïcité des institutions, des libertés démocratiques qui veulent que la justice s’applique aux justiciables, ce n’est pas aux innocents de payer. On connaît le vieil adage catholique : l’église ne connait pas le péché, elle ne connait que les pécheurs.Mais là, cela risque d’être une autre affaire. »

      Faisons ensemble l’inventaire des biens de l’église :
      L’église peut payer, l’église doit payer !

      A peine connu le Rapport Sauvé que chaque prélat, chaque mitré y allait de son repentir. Au même moment, Médiapart dévoilait que l’archevêque de Strasbourg, qui faisait aussi son numéro de repentir, avait préservé et préserve toujours la réputation d’un agresseur, accusé d’abus sexuel. Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.

      Le Président de la Conférence des Evêque de France déclarait même que les lois de dieu étaient aussi au-dessus de la République et qu’en conséquence, il ne fallait pas violer le secret de la Confession auriculaire. Comme la Libre Pensée l’établit dans la note d’analyse ci-jointe à ce communiqué, le « secret de la confession » est une auguste fadaise qui ne s’impose à personne au nom d’une quelconque autorité, quelle qu’elle soit. Le « secret de la confession » est une convenance personnelle passée entre personnes qui l’acceptent. C’est une convention purement privée. Elle n’a aucune force de loi.

      Ce secret est de même nature que celui que sont « obligés » de respecter, en « vertu de la loi morale », les Francs-Maçons. Cela ne peut servir en aucun cas à camoufler et à taire des crimes, surtout contre des enfants. D’ailleurs, l’église catholique ne s’est pas toujours pliée au respect du secret de la confession. Le nombre de victimes de l’Inquisition est là pour en témoigner.
      Le gouvernement macron/darmanin a mis en œuvre la loi « Séparatisme » contre les présupposés musulmans. Le ministre de l’Intérieur a même dit à cette occasion : « Les catholiques n’ont rien à craindre ». On ne lui conseille pas de se recycler comme voyante, ses prédictions n’ont pas fait flores, loin s’en faut.

      Nous rappelons que la loi « Séparatisme » et le projet de décret rendu public prévoit que si un membre d’une association religieuse tient des propos séditieux (et le Président de la CEF en a tenu incontestablement), le gouvernement est tenu d’engager un processus de dissolution de l’association concernée.

      Monsieur Darmanin va-t-il dissoudre l’église catholique ?

      Si le Ministre de l’Intérieur devait traiter autrement l’église catholique que les associations musulmanes qu’il a fait dissoudre, que faudrait-il en conclure ? Que nous sommes à nouveau dans Les animaux malades de la peste : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » ?

      Par la loi « Séparatisme », le gouvernement et sa majorité parlementaire aux ordres a mis en route une véritable machine de guerre civile contre la population, pour mieux la diviser pour la réprimer. On en voit toutes les prémices aujourd’hui.

      L’heure des comptes est en train de sonner ! Abrogation de la loi totalitaire et xénophobe dit « Séparatisme » !

      La Bastille, le 11 octobre 2021

      #secret #confession #fadaise #scandale #indemnités #loi #secret de la #confession #séparatisme #associations_religieuses #affaire #touvier #Strasbourg

  • Qui est « la Famille », cette communauté secrète de 3 000 personnes qui vit à huis clos en plein Paris ? | Actu Paris
    https://actu.fr/societe/qui-est-la-famille-cette-communaute-secrete-de-3-000-personnes-qui-vit-a-huis-c

    Ils habitent à Paris, mais ne vivent qu’entre eux. Ils sont environ 3 000 à faire partie de « La Famille », née en 1892 dans la capitale, qui a choisi d’être endogame. Cette communauté regroupe huit familles, qui ne se marient qu’entre elles depuis sa création. Son cœur est situé depuis le 19ème siècle dans le 11ème arrondissement et l’est de Paris.

    Après un an et demi d’enquête, la journaliste Suzanne Privat a publié mi-avril 2021 La Famille, itinéraires d’un secret, livre dans lequel elle remonte le fil de cette famille hors-normes. Des vies régies par des règles qui se sont en partie adoucies au fil des décennies, mais qui ont une emprise puissante sur l’existence de ses membres.

    Actu : Suzanne Privat, comment vous êtes-vous lancée dans cette enquête ?

    Suzanne Privat : C’est d’abord une découverte personnelle, en regardant les photos de classe de mes enfants. J’ai vu d’années en années de multiples cousins apparaître. Ma fille m’en parlait, m’expliquait qu’ils restaient un peu entre eux, n’allaient pas aux sorties. J’en ai parlé avec des copines qui ont des enfants du même âge et elles avaient constaté la même chose dans un autre collège, avec un élève qui avait une quinzaine de frères et sœurs. Puis c’est devenu une discussion de quartier, où tout le monde les connaissait sans savoir qui ils étaient. J’ai recherché deux des noms sur internet et j’ai découvert des actes de naissance vieux de 150 ans localisés à l’endroit où j’étais, rue de Montreuil. En cherchant, j’ai trouvé de plus en plus de traces.

    Dans un reportage de France Culture sur le kibboutz créé à Pardailhan (Hérault) dans les années 1960, un témoin disait que cette communauté existait encore. Ça m’a interpellée. J’ai fini par retrouver cet homme, qui avait créé une page Facebook rassemblant documents d’archives et témoignages. C’est Antoine dans le livre, un ancien membre de "La Famille". Il l’a quittée, mais ses enfants et sa femme y vivent toujours. Antoine mène un combat acharné pour faire entendre que les enfants qui grandissent dans la communauté sont coupés du monde et privés de liberté de pensée. Grâce à lui et à une autre personne issue de "La Famille" qui avait reconstitué la généalogie, cette histoire dingue et incroyable m’a été livrée sur un plateau. Je n’ai eu qu’à tout mettre bout à bout pour la reconstituer et comprendre comment ça pouvait exister chez moi, entre Bastille et Nation.

    Le reportage de France Culture sur le kibboutz créé à Pardailhan (Hérault) dans les années 1960 est à retrouver ici.
    Les frères Bonjour et Jean-Pierre Thibout, aux origines de "La Famille"

    Né au 17ème siècle, le jansénisme se développe avec les "convulsionnaires" autour de l’église Saint-Médard, où le diacre François de Pâris est enterré et dont la tombe serait miraculeuse. Interdit par Louis XV en 1733, le mouvement devient clandestin. En 1791, les prêtres et frères Claude et François Bonjour s’installent à Paris, où ils rencontrent Jean-Pierre Thibout. Le fils de François Bonjour, Élie, naît en 1792 rue de Montreuil. Il est qualifié de "saint prophète" par les "bonjouristes". En 1819, Jean-Pierre Thibout fonde "La Famille", mariant ses enfants à ceux de François Havet. Tous deux, dans un bistrot de Saint-Maur, ont affirmé avoir posé deux pièces sur une table et qu’une troisième serait apparue, celle du Saint-Esprit. En 1892, Augustin Thibout décide de fermer "La Famille" par des mariages entre huit familles, qui perdurent. Il est impossible d’y entrer.

    Pourquoi "La Famille" s’est-elle coupée du monde ? Est-ce une secte ?

    SP : Aux origines, il y a la mystique janséniste convulsionnaire, un courant religieux né au 18ème siècle. Le jansénisme s’est construit en réponse aux Jésuites, en estimant que le catholicisme papal était devenu trop ostentatoire, temporel, en abandonnant les idéaux spirituels. Les membres de "La Famille" sont persuadés que la fin des temps arrivera, qu’ils sont les élus de Dieu, qu’ils ont la grâce que les autres n’ont pas, donc qu’ils ne doivent pas se laisser contaminer par les mœurs du monde. "La Famille" est un univers fermé et tout ce qui est en dehors est infréquentable. Ça n’empêche pas les rapports avec d’autres humains, mais les liens d’amitié avec les gens "du monde" (la "gentilité" pour eux, ndlr) sont réprouvés. Ceux qui travaillent ont des collègues, avec qui ils peuvent avoir des liens de sympathie, mais pas d’amitié.

    Ils attendent patiemment la fin du monde, mais ce ne sont pas des gens qui vont se suicider demain pour obtenir la grâce de Dieu. Il n’y a pas de millénarisme actif comme dans certains mouvements sectaires. Il n’y a pas de centralité, pas de clergé, pas de gourou, et ils ne représentent aucun danger pour la société. On ne peut donc pas les rapprocher de la notion de secte, étant entendu que cette notion n’existe pas sur le plan juridique en France. Mais le groupe répond tout de même à certains des critères qui définissent les dérives sectaires, comme la sujétion psychologique et surtout l’endoctrinement des enfants. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), s’est intéressée au cas de "La Famille" en 2017 à travers une note mais cette structure est dénuée de pouvoir d’investigation, donc ça n’a débouché sur rien. Mais il n’y a pas de prise juridique, il n’est pas interdit de se marier entre cousins*.

    Quelles sont les contraintes imposées aux membres de "La Famille" ?

    SP : L’endogamie stricte, sans union à l’extérieur, est la contrainte qui a le moins évolué, parmi celles fixées par "mon oncle Auguste", Augustin Thibout, en 1892. Les contraintes d’humilité, de pratique religieuse ou de décence dans les vêtements sont respectées à des niveaux variables. Les plus traditionnalistes, ils sont environ une centaine, suivent encore les contraintes fixées au 19ème siècle et ne mettent pas leurs enfants à l’école. Des tantes, les femmes célibataires, leur font la classe. La grande majorité des enfants sont scolarisés. C’est varié d’une famille à l’autre. Avec la contrainte de s’épouser entre cousins à l’âge adulte, les injonctions à rester à l’écart sont constantes pour les enfants. Ça va de "rentre vite après l’école" à "tu n’y vas pas". Un enfant de 13 ans que je connais de vue a le droit d’aller à la bibliothèque avec un ami, c’est le maximum, une avancée énorme. En revanche, il ne peut pas inviter son copain à la maison, ni aller chez lui.

    Au départ, il était interdit aux garçons d’être patron, employé ou contremaître, et les filles ne devaient pas travailler. Les règles ont-elles évolué depuis 1892 ?

    SP : Il y a eu une ouverture très progressive, à partir des années 1960 et 70. Des ouvriers ont eu des postes à responsabilité, sont devenus agents de maîtrise, ce qui n’était pas du tout autorisé. Aujourd’hui, il y a toujours un attachement aux métiers manuels, à la volonté de fabriquer quelque chose. La majorité des métiers sont liés à l’artisanat ou la technique : il y a des architectes, designers, beaucoup de frigoristes ou d’électriciens, des artisans d’art bronziers ou ébénistes... Ceux qui ont 55 ans aujourd’hui et qui ont des responsabilités ont commencé en bas de l’échelle, certains se sont construits de belles carrières.

    Les femmes de la même génération sont nombreuses à ne pas travailler. Elles ont consacré leur existence à élever leurs enfants. C’est du boulot, quand on en a 6, 10 ou 16 ! Certaines sont employées dans les commerces du quartier, en particulier sur les marchés, dans les supermarchés du coin, ou travaillent dans la couture. Cette tradition de la couture a la vie dure, d’ailleurs. De nombreuses filles de "La Famille" s’orientent encore vers ces métiers ou vers des filières apparentées comme la maroquinerie ou certains métiers d’art, et certaines travaillent dans de grands noms de la mode française.

    Vous avez échangé avec des "dissidents" ayant quitté "La Famille", pourquoi sont-ils partis ? Avez-vous pu interroger des personnes restées ?

    SP : Antoine est le seul dissident que j’ai rencontré physiquement, nous avons beaucoup parlé. J’en ai eu d’autres par téléphone. C’est très difficile d’estimer le nombre de personnes étant parties, certains l’ont fait sans le revendiquer. Il n’y a pas de déclic commun, mais la rencontre amoureuse hors de "La Famille" est le modèle dominant, avec la volonté de s’affranchir d’un carcan idéologique et psychologique. Certains ont juste voulu faire autre chose, mais sont encore marqués par l’éducation reçue, 15 ou 20 ans après. Dans ceux qui sont partis, une part non négligeable défend encore ce mode de vie, mais beaucoup ont vécu le départ de manière douloureuse, se retrouvent seuls et n’arrivent pas à se reconstruire. Quand ils partent, ils abandonnent tout ce qu’ils ont, à commencer par leur famille, au sens premier du terme.

    Pour ceux toujours dans "La Famille", j’ai beaucoup cherché sur les réseaux sociaux, et j’ai trouvé des comptes Instagram et Facebook ouverts au public. Ils n’imaginaient pas que d’autres regarderaient, ce qui m’a permis de raconter de façon contemporaine une histoire vieille de 200 ans, comme si j’avais une caméra sur l’épaule. Comme mon travail est d’abord de la littérature, j’ai réuni ce que j’ai vu pour construire mon personnage. J’ai voulu montrer ces vies en équilibre entre le monde extérieur et le leur, les doutes.
    Suzanne Privat, autrice du livre
    Suzanne Privat, autrice du livre « La Famille, itinéraire d’un secret » paru mi-avril. (©Chloé Vollmer-Lo / Les Avrils)

    La modernité des réseaux sociaux n’est pas opposée à leurs croyances ?

    SP : Ils utilisent les réseaux sociaux comme un lien privilégié entre eux, pas avec le reste du monde. Les commentaires sur les posts sont à 90 % ceux de membres, parfois 100 % des amis qu’ils ont sur leurs comptes sont de "La Famille". Ils ne restent jamais seuls et restent entre eux, c’est prégnant dans leur histoire, car seul on pense trop, ils le disent eux-mêmes et cette philosophie perdure. Ils chantent, font la fête et prient ensemble. Ils sont souvent plusieurs sur leurs photos de profil. Trois garçons avaient la même photo de profil, je ne savais pas qui était qui ! Quand l’article du Parisien est sorti en juin 2020, ça a été un choc pour eux, ça les a amenés à comprendre qu’ils n’était pas seuls sur Terre et du jour au lendemain, tous les comptes sont passés en privé. La médiatisation a accentué le huis-clos.

    L’article du journal Le Parisien de juin 2020.

    La rue de Montreuil, lieu de naissance du "saint prophète" Élie, est-elle toujours le centre de leurs croyances ? Existe-t-il des implantations en dehors de la région parisienne ? Comment s’articule la vie du groupe ?

    SP : Ils sont toujours cantonnés dans les 11ème et 12ème arrondissements, et de plus en plus dans le 20ème arrondissement car c’est le moins cher. Il y a aussi des émanations à Montreuil, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois et Bagnolet (Seine-Saint-Denis). En 1960, le kibboutz de Pardailhan était une dérive sectaire, avec Vincent Thibout à sa tête. C’est lui qui avait emmené des membres de "La Famille" (environ 80, ndlr) mais il a été écarté au bout d’un an parce qu’il avait tendance à s’approcher de très près des filles, même tout juste pubères. Au bout de trois ans, les autres ont arrêté, ils étaient ouvriers pas agriculteurs. Il reste, à Malrevers (Haute-Loire), un héritage lié à Vincent Thibout. On y retrouve un chef comme dans une secte, les enfants n’ont pas eu le droit d’aller à l’école pendant les 30 premières années et subissaient des violences assez terribles. Le chef a été condamné à de la prison ferme et les sévices ont semble-t-il cessé, mais il garde la main sur la vie de la communauté. D’autres émanations aussi liées à Vincent Thibout existent dans l’Oise ou dans la Meuse, où il est enterré. On m’a même dit que sa tombe est veillée nuit et jour car il a dit qu’il reviendrait.

    À Paris, le véritable cœur de "La Famille", c’est leur propriété de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) que "mon oncle Auguste" a acquis et qu’ils ont agrandi par rachats successifs. C’est un grand pâté de maisons avec un immense terrain central où ont lieu toutes les fêtes. Mais ne pensez pas qu’on s’y contente de cantiques, c’est une communauté très festive où on aime le gros rock qui tape et "La Famille" compte même plusieurs groupes constitués qui donnent des concerts l’été ! Ils ont tout un programme de réjouissances tout au long de l’année, avec des événements sportifs, des festivals ou des sorties au Château de Versailles. Vers 16 ans, ils sont encouragés à aller au bar le soir, à des concerts, en festival ou chez les uns et les autres pour des teufs. Tant qu’ils se fréquentent le plus possible entre eux, ce n’est pas un souci. L’idée, c’est que les liens se resserrent pour qu’ils trouvent l’amour de leur vie. Il y a peu de chances qu’ils se défassent, le divorce n’est pas toléré.

    Cette consanguinité génère-t-elle davantage de maladies ou de mortalité ?

    SP : Certaines pathologies rares sont fréquentes, notamment le syndrome de Bloom, qui génère des cancers précoces et dont les joues rouges sont un signe. Il arrive que des enfants meurent de cancer, ou que des fratries entières soient décimées entre 40 et 50 ans, tous à la suite de cancers. Dans mon livre, j’évoque le cas des Pincemin, l’une des plus grosses familles de "La Famille" : sur les 20 dernières années, leur moyenne d’âge au décès est de 58 ans, c’est 21 ans de moins que la moyenne nationale. Il y a aussi une surreprésentation d’autres pathologies : des omphalocèles à la naissance, avec l’intestin grêle qui sort de l’abdomen, des polydactylies avec des doigts en plus, de l’hémophilie qui est héréditaire ou des problèmes cardiaques. À cela s’ajoute l’alcoolisme, qui n’est pas une généralité mais un problème fréquent. Dans certaines familles, cela a des proportions pathologiques, parfois avec des conséquences sur les enfants d’un alcoolisme fœtal. Mais attention, je ne dis pas que "La Famille" n’est constituée que de gens malades ou handicapés. Juste que c’est un bocal clos, dans lequel les problèmes peuvent se développer plus rapidement qu’ailleurs. Il y a des familles entières ou tout se passe très bien sur le plan physique, et d’autres qui semblent tirer les mauvais numéros de la loterie.

    Ils savent que c’est lié à leur mode de vie et que leur patrimoine génétique ne va pas s’améliorer. Génétiquement, c’est très chaud : il y a parfois plus de 15 % de consanguinité et jusqu’à 16 ancêtres communs dans certaines familles. Ils en souffrent et ne sont pas à l’aise avec cette consanguinité, ils savent que ce n’est pas souhaitable. Je sais qu’ils font attention et qu’ils évitent les unions trop proches aujourd’hui. Mais quand le drame arrive et que des enfants ont des pathologies, ils l’acceptent, prennent soin du concerné et continuent même quand une fratrie entière est atteinte de troubles.

    Cette enquête sur "La Famille" a-t-elle laissé des traces chez vous ? Avez-vous eu des retours de membres ? Envisagez-vous une suite ?

    SP : J’ai toujours un intérêt qui est là, mais ce n’est pas obsessionnel. Ce n’est pas comme pendant la période de recherches, où je regardais tous les gens dans la rue et scrutait les réseaux sociaux plusieurs fois par jour. Des membres de "La Famille" ont discuté entre eux du livre, pour dire que ce qui y est dit est assez vrai, même s’ils me reprochent une vision outrancière, qu’ils estiment être le reflet des positions de ceux qui sont partis, en particulier d’Antoine. On ne peut pas nier que ce soit le cas, car les dissidents ont été ma principale source d’information. Mais je tiens à signaler que même Antoine ne souhaite pas la disparition de la communauté, il est même le premier à rappeler qu’elle est porteuse de valeurs positives comme l’entraide et la solidarité. Son combat est contre la fermeture et la sujétion des enfants, et je ne peux qu’y souscrire !

    Il n’y aura pas de suite, mais une adaptation en bande dessinée se précise. Avec mon livre, je me suis fait plaisir sur la forme, je ne voulais pas être en surplomb mais à hauteur d’homme. C’est avant tout un projet littéraire, qui va là où ne peuvent aller les caméras.

    * La loi française interdit les unions entre ascendants et descendants, entre frères et sœurs, entre demi-frères et demi-sœurs, entre oncles et tantes et entre nièces et neveux.

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    Lors de sa venue à Thionville (Moselle), le ministre de l’Intérieur a annoncé que tous les TGV et Intercités seraient gratuits pour les forces de l’ordre au 1er janvier 2022.

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