Je ne me souviens pas des derniers coquelicots.
Je ne me souviens pas des derniers coquelicots.
Il s’en est fallu de pneu
Que le rêve de cette nuit
S’enfuit, retenu in extremis à un fil
Un fil
Un cheveu
Un cheveu roux
Je travaille de nouveau à Clermont-Ferrand
Je rentre tous les soirs à Paris par le pneu
Je passe devant le Tracé provisoire
Balance en cours, pas répétition
La musique improvisée cela ne s’improvise pas
Je n’irai pas au concert de ce soir
Je propose aux enfants encore petits
Un concours de maquettes
Avec imprimante tri dimensionnelle
Ils sont moyennement motivés
Et veulent prendre le pneu
Pour aller prendre le goûter aux Rigaudières
Nous sommes retenus pour le dîner
Ce qui va m’obliger à sécher le travail demain
À travailler en mode fantôme
Je sais quoi offrir
Pour la nouvelle année
A mon psychanalyste : ce rêve !
Ce matin les enfants sont
En autonomie parfaite je les entends
Partir à leurs différents établissements, de mon lit
►http://www.desordre.net/musique/brahem.mp3
Café noir
Tartines
Anouar Brahem
►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/agnel_minton.mp3
L’entièreté de mon rêve cette nuit
M’est revenue en apercevant
Les tranches des disques de Sophie
Et
Tout
M’est revenu
Pour gagner deux heures de sommeil
Le premier sinistre nous a fait perdre
Un demi-million d’euros, peigne-cul
Et on ne parle même pas
De l’empreinte carbone
D’un vol de douze heures à vide
Je sais c’est mal
Mais je voudrais tuer ce peigne-cul
En lui faisant respirer cette inutile pollution
Musique à fond
Range ta chambre
Nom de nom ! Et il le fait
On y voit un peu plus clair
Mais comme chaque fois
Après un tel rangement : je suis sec !
Une anguille de sieste assez curieuse
Je fais réparer ma guitare électrique
Je peins un aileron de requin dessus
Je réapprends à jouer de la guitare
Même mal, je la branche à la console MIDI
Et je me lance dans un nouveau spectacle
Dois-je piloter les images avec la guitare
Ou jouer de la guitare avec les images ?
Réponse dans une douzaine d’années !
Je sors de cette sieste
Je fourre ma guitare dans sa sacoche
Et je file chez le luthier. Fermé
À la librairie je croise mon amie Joëlle
Mais qu’est-ce que tu as dans ton dos ?
Ma vieille guitare électrique
Joëlle, musicienne, violoniste
Tu joues de la musique maintenant ?
Non des images que je vais piloter avec elle
Joëlle me raconte des choses pas drôles
Il pleut une pluie anglaise, insidieuse
Mais on est content de se revoir
Une fois par an
Je me rends à la cathédrale locale
De consommation
Chaque année
J’ai le sentiment d’assister
À la fin de l’humanité
Chaque année
J’ai le sentiment d’être habillé
Comme un clochard, d’être regardé
Chaque année
Je trouve avec les enfants
L’occasion d’en rire. Jaune
Soupe de courge
Mozzarelle et huile d’olive
Long débat sur qui fait la vaisselle
Je me fais remettre
À ma place
Aux échecs par Émile
Le soir je reçois un mail d’Hélène
Qui me raconte une vieille histoire
Entre nous, une histoire d’arbre
L’accompagnant à Curie
On imagine bien pourquoi
Elle avait reproché l’absence d’arbre
J’avais traversé la rue d’Ulm
Monté dans les étages des Arts Déco
Et dessiné un arbre
Aujourd’hui je peux bien lui dire
Sa chambre c’était celle de ma mère
Vingt ans plus tôt pour le même animal à pinces
C’est la chambre de celles
Qui s’en sortent très bien
Ma mère en 1988, Hélène en 2009
Et parfois pas grand-chose
À retenir des rêves
Ma montre s’est arrêtée
Plus de trois mois
Qu’elle ne t’a pas envoyé un message
Et tu regardes encore ton téléphone !
Temps couvert
J’ai eu froid cette nuit
Le plus dur c’est de s’y mettre
Énième café
En jouant aux échecs avec Émile
Très belle partie nulle (Émile fier)
Le plus dur c’est de s’y mettre
Pourtant du plaisir à enfiler
Les vieux habits (odorants)
(A-t-on le droit
D’utiliser des parenthèses
Dans un poème en trois lignes ?)
D’après mes calculs, à la fin de l’été
Mon Oiseau bleu comptera 200 pages
Et moi je (ne) pèserai (plus que) 125 kilogrammes
Rouge basque
Rouge basque
Rouge basque
De temps en temps
Le rouge basque donne un répit
Au cœur brisé (d’après Ryôkan)
De temps en temps
Le rouge basque détourne l’esprit
Du souvenir de ses seins
Je n’avais pas prévu
De tant parler d’elle
Dans mes poèmes
Je n’avais pas prévu
De tant penser à elle
Dans les Cévennes
La Cézarenque
Produit et vend
Des spéculoos !
Cette maladie
De vouloir et tenter
De tout retenir
Et quand cesse
Cette maladie
Que reste-t-il à vivre ?
Ces sous-bois
Que je ne photographie plus
Je les vois pour la première fois
Mes enfants
Que je photographie moins
Je les regarde vraiment ?
Temps couvert
C’est le jour de retrouver
Les lieux devenus courus
Mon voisin m’offre un plein panier
De son romarin, à peu près autant
Que j’en consomme en dix ans
Pommes de terre sautées
À l’ail, et au romarin donc
Gaspacho aux cœurs de bœuf
Concert pour harpe et grillons
Ces derniers plus soucieux
De rigueur métrique
Tout un village réuni
Dans son église pour écouter
Du piano à bretelles
Tout le monde dans l’église
Avec le piano à bretelles
Sauf Valérie et moi, papotant dehors
Il manquera toujours aux Cévennes
Une salle de concert
Comme le Tracé provisoire
Route du retour de Sénéchas
Deux renards, un hibou, un chevreuil
Une laie et ses marcassins, un lézard vert
Note tes poèmes du soir
Va te coucher
N’y pense pas, plus
Nuit noire
De temps en temps trouée
Par des éclairs très lointains
Par la fenêtre je peux distinguer
Que cela barde sur la Margeride lointaine
Nous en recevons la lumière sans le son
Au milieu de la nuit
Le vacarme subit
D’une averse soudaine
Premier plaisir du jour
Ecrire le poème triptyque
D’hier soir
▻http://desordre.net/musique/boulard.mp3
Régïs Boulard
Jean-François Vrod
Chez Françoise , cela faisait longtemps.
Pourquoi écouter
Tel disque
Plutôt que tel autre ?
Et pourtant
Tu ne dirais jamais
Que ce soit tout à fait au hasard
Ce que tu confies
Au hasard
Dans toute une vie
Try
Surprise
Conqueer
Les petits poèmes
Matinaux
Des vendeurs de Viagra®
Dans le journal ce matin
L’attentat de Londres
Cerné par des résultats sportifs
Des coups de feu
Ont été entendus ensuite
Et la photo de deux hommes à terre
Dimanche matin
Marché ensoleillé de juin
À Londres on pleure
Le secret des Geishas
Pour rester
Minces et séduisantes
Déjeuner avec Clémence
Et Sara,
Bricks à l’œuf et aux asperges
Bricks à l’œuf
Et aux asperges
Coup d’essai pour dimanche prochain
Adios Pépé , me dit Sara,
Ma petite-fille
Franco-Salvadorienne
Je n’aime pas, plus,
Les dimanches ensoleillés
Depuis qu’elle est partie
C’est injuste
Désormais, sans vous,
Les dimanches m’ennuient.
Les dimanches
Je m’ennuie
Et je souffre
Aujourd’hui, laisse aller
Rien ne vient :
On ne peut pas écrire tous les jours
On ne peut pas écrire tous les jours
Comprends-tu
À l’âge de cinquante-deux ans
L
I
S !
Tante Moineau avait,
Je le lis sur le faire-part,
23 arrières petits-enfants
Dans mes mains
Le pied de mon père
Tentative de magnétisme
À Garches, match de rugby (ASM vs RCT)
Sur la télévision familiale
SMS aux anciens collègues auvergnats
Ruban périphérique Nord
La nuit l’été
Comme dans l’enfance
Bricks à l’œuf et aux asperges
Adios Pépé
Victoire, sur le fil, de l’ASM