• De la positivité et des « emoji » : comment Chelsea Manning gère ses trolls sur Twitter

    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/31/l-utilisation-de-twitter-tres-personnelle-et-pleine-d-emojis-de-chel

    Depuis sa sortie de prison, la lanceuse d’alerte a perfectionné sa façon de répondre aux trolls en ligne : avec de la positivité et beaucoup, beaucoup d’émoticônes.

    Ce trop-plein de petits chats, d’arcs-en-ciel et de cœurs a le don d’énerver irrationnellement certains trolls. Ils semblent refuser à Chelsea Manning, toujours considérée comme un traître à la nation par une partie de la droite, le droit de dire ce qu’elle pense sur Twitter, et surtout le droit de le faire en noyant ses paroles dans des emoji.

    Chelsea Manning a heureusement de l’humour, du recul sur elle-même et sur ce que doit être une utilisation saine de Twitter et, surtout, le don de savoir « alimenter les trolls » avec ce qui, précisément, les énerve. Elle les retweete et les réduit au silence sous une avalanche de positivité et d’emoji.

    Avec 276 000 followers,@xychelsea reste un tout petit média, loin de la dimension d’un compte suivi par près de 35 millions de personnes, comme celui (au hasard) de Donald Trump (qui l’avait traité, à sa sortie de prison, de « TRAÎTRE ingrat »). Cela ne l’empêche pas d’être en position d’avoir un dialogue d’égal à égal avec lui, au moins sur Twitter.

    Quand le président des Etats-Unis a annoncé, le 26 juillet, l’interdiction pour les personnes transgenres de servir dans l’armée américaine, c’est la réponse de Manning, en tant que personne transgenre ayant servi dans l’armée, qui a été la plus écoutée.
    Le message et le débat dans le flux de son compte Twitter lui ont permis de signer une tribune à ce sujet sur le New York Times, avec 395 commentaires à la clé. Mais beaucoup moins d’emoji.

  • Présence virale et esthétique incertaine, les nouvelles clés du succès pour les vidéos politiques
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/12/presence-virale-et-esthetique-incertaine-les-nouvelles-cles-du-succe

    Le site américain The Outline analysait récemment les clips vidéos du président américain à l’aune de ceux de son prédécesseur. Alors que les vidéos produites par les équipes de communication de Barack Obama étaient ultra-soignées, en haute résolution et respectant une charte graphique précise, celles de l’équipe Trump frappent par leur amateurisme. Comme cet hommage à la libération de la militante égypto-américaine Aya Hijazi ou ce montage de sa rencontre avec des conducteurs de poids lourds.

    D’après Paul Berry, fondateur de la plateforme de contenus RebelMouse, cette présence non travaillée sur les réseaux sociaux est assurément voulue. « Les contenus léchés, parfaitement réalisés, c’est justement ce dont les gens ne veulent plus », explique le spécialiste à The Outline.

    En tout cas, Jean-Luc Mélenchon comme Emmanuel Macron, dont le mouvement a récemment affirmé sa volonté de « se constituer comme un média », se servent de ces contenus vidéo pour contourner les journalistes :

    « Ça passe parce qu’Internet est associé à la transparence et la démocratie directe. Pourtant, les politiques y communiquent de façon tout à fait traditionnelle et créent leur propre image sans avoir à répondre à des questions qui pourraient être critiques. »

    Comme toujours, les réseaux sociaux sont une arme à double tranchant. Une maladresse dans une vidéo en direct et c’est retour à l’envoyeur. « La contrepartie de ce mode de communication instantané c’est qu’il y a un tas d’entrepreneurs tout à fait libres et anonymes qui peuvent détourner le message, relayer des petits instants non contrôlés ou créer leur propre contenu », conclut Olivier Rouquan. A l’image de cette intervention d’un journaliste australien critiquant vertement Donald Trump pendant le G20, isolée et partagée des dizaines de milliers de fois, et qui a fini par éclipser celles du locataire de la Maison Blanche.

    #Médias #Politique #Vidéo

  • Accusée par des complotistes, la NASA nie avoir envoyé des enfants-esclaves sur Mars
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/03/accusee-par-des-complotistes-la-nasa-nie-avoir-envoye-des-enfants-es

    Il se met donc rapidement à évoquer un trafic de grande ampleur : on enverrait des enfants sur Mars qui, au terme d’un voyage de vingt ans, deviendraient esclaves d’une colonie installée sur cette planète. « Nous pensons qu’il existe une colonie sur Mars, peuplée d’enfants kidnappés et envoyés dans l’espace, explique Robert David Steele. Une fois sur Mars, ils n’ont pas d’autre alternative que de devenir esclaves de la colonie. » M. Jones renchérit en affirmant que la NASA, l’agence spatiale américaine, ne « souhaite pas qu’on regarde de plus près » ce qui se passe sur Mars, preuve qu’il s’y passe des choses pas très nettes.

    Il y a quelques années, cette théorie conspirationniste aurait sans doute été reléguée au rang des affabulations proférées par quelques hurluberlus dans des zones lointaines de l’Internet, là où elles n’auraient eu aucune chance d’avoir un impact sur le réel. Mais la NASA a démenti les propos de M. Steele sur la supposée colonie d’esclaves. Un porte-parole interrogé par le site Daily Beast a coupé court aux fantasmes en affirmant :

    « Il n’y a pas d’êtres humains sur Mars. »

    Dans cette histoire, c’est moins le contenu farfelu de la théorie qui pose question que le fait que l’agence spatiale américaine ait pris le temps de répondre. Pourquoi une institution de cette ampleur se donne-t-elle la peine de réfuter de tels propos ?

    Ce démenti semble montrer la place qu’occupent désormais M. Jones, son émission et son site Web dans le paysage médiatique américain. Bien sûr, les théories conspirationnistes existent depuis longtemps. Mais elles sont aujourd’hui considérées plus sérieusement dans un espace médiatique où les fausses informations se mélangent aux vraies, non plus seulement sur Internet mais jusque dans la communication présidentielle.

    #fake_news #complotisme