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https://doi.org

  • « Ceci n’est pas un atlas ! » : comment contre-cartographier le monde - Nigra - Visionscarto
    https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas

    Sous le signe des « trois c : critique, contre et cartographie » a paru en septembre 2018 chez Transcript Verlag l’impressionnant ouvrage This is Not an Atlas. Sur 346 pages, le collectif ORANGOTANGO+ et 41 autrices et auteurs ou groupes de tous pays nous montrent ce qu’est la contre-cartographie et de quelle façon elle peut contribuer à l’action politique envisagée par la base.

    Une recension proposée par Nigra

    Cet article est paru en allemand dans la revue Gai Dao, n°98 de février 2019
    Traduction de @nepthys

    #livre #cartographie_radicale #cartographie_critique #contre-cartographie

    • « La cartographie est morte, vive la #contre-cartographie ! »

      C’est à partir de la célèbre formule de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe », que le collectif Orangotango baptise son ouvrage : This Is Not an Atlas : A Global Collection of Counter-Cartographies, publié en 2018 ( Figure 1 ci-dessus : couverture de This Is Not an Atlas (source : https://notanatlas.org/book).

      Tels des surréalistes, les activistes et géographes d’Orangotango « tirent sur une foule de cartographes » – pour paraphraser André Breton – au moyen d’une série de productions et textes volontairement critiques. Critiques, les auteurs de cet anti-atlas le sont par leur projet politique et leur posture théorique.

      En effet, la contre-cartographie désigne un ensemble d’initiatives destiné à déconstruire les conventions cartographiques et les systèmes sociotechniques qui les produisent (Wood et al., 2020). Sur les ruines de l’ancienne cartographie, « morte » selon Wood (2003), les contre-cartographes fondent une approche résolument alternative. À l’inverse des cartes qui s’attachent à une description fidèle et pseudo-objective du monde – caractéristiques des atlas « traditionnels » –, les productions exposées dans This Is Not an Atlas ne prétendent pas à la neutralité. L’occasion de rappeler le rapport de la carte à son producteur, donc d’en célébrer la créativité. Une subjectivité que l’on retrouve dans l’usage des données, et leur mode de constitution.

      La pratique des contre-cartographes ne s’arrête pas là. Dans le sillage d’auteurs post-modernes et marxistes, dont Brian Harley, ils se mettent au service de la justice sociale, donc basculent du côté de la praxis. Si « longtemps, les cartes ont été réservées aux puissants » (Bord, 2003), et ont servi leurs intérêts propres (Branch, 2011 ; Desbois, 2015), pour nos auteurs, il s’agit de dégager la production cartographique du cadre institutionnel, académique et étatique dans lequel elle est produite. De la sorte, nul renouvellement de la fonction de la carte : celle-ci reste un discours sur le réel et donc un instrument de transformation du monde, mais cet usage est ici pleinement assumé et mis au service de l’émancipation des femmes et des hommes.

      Ni une somme de savoirs géographiques, ni un outil d’institutionnalisation d’un État (Morel, 1993), cet ouvrage n’est, à proprement parler, pas un atlas. Il s’agit bien plutôt d’une « collection » : des dizaines de cartes, et tout autant de luttes politiques et de mondes possibles.

      En dépit d’une structuration en chapitres, les éditeurs réfutent toute cohérence linéaire à l’atlas, ce qui en facilite l’exploration. Nous, lecteurs, naviguons alors entre cartes autochtones, l’œuvre de Fahlström, cartes mentales et images satellites, réunies selon qu’elles servent une action politique (chapitre 1), qu’elles aident à coordonner un collectif (chapitre 2), ou encore qu’elles participent au dévoilement du réel, à l’instar des travaux de Philippe Rekacewicz sur les aéroports (chapitre 6). En se basant sur sa propre expérience, le cartographe du Monde diplomatique a illustré comment les autorités de l’aéroport, de collusion avec les compagnies commerciales, structurent l’espace du bâtiment pour organiser la mobilité des voyageurs. D’entrée, les voyageurs sont désorientés (signalétique, magasins identiques), avant d’être poussés à la consommation dans des lieux dédiés. À Oslo, à mesure que l’espace des magasins (en rouge) progresse, l’espace public (en bleu) diminue (figures 2, 3 et 4). À Copenhague, le retrait de places assises de cet espace le prive de tout aspect fonctionnel et attractif. Rekacewicz parle d’une forme subtile, quasi « invisible », de totalitarisme.


      À la composante « pratique » du projet d’Orangotango est accoudée une entreprise théorique critique. En sciences humaines, les travaux qui se revendiquent d’une démarche semblable foisonnent, tant et si bien qu’on ne sait comment distinguer ce qui est critique de ce qui ne l’est pas (Blomley, 2006). En un mot, la critique en cartographie revient à une déconstruction des discours latents à la carte et à sa production. Rationnelle et scientifique, elle est aussi rejet des postulats positivistes et déterministes. Ainsi la critique a de quoi nous prémunir contre une pratique trop innocente de la géographie. Dans le dernier chapitre de l’atlas, elle passe au crible les bases de données spatiales – de quoi intéresser le géomaticien. En premier lieu, Mark Graham insiste sur les inégalités d’accès au digital dans le monde (figure 5).


      L’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon – la « Triade » dans la vulgate économique – présentent, avec l’Australie, la Corée du Sud ou encore le Qatar, les taux les plus forts de citoyens en ligne (> 80 %), loin devant l’Inde, l’Amérique centrale ou l’Afrique australe (< 20 %). L’absence d’une partie de l’humanité sur le web a pour corrélat l’incomplétude de bases de données collaboratives (OpenStreetMap, Wikipedia) (figure 6), qu’elles se veulent exhaustives (Geonames), ou non. On notera, d’ailleurs, le souci chez Graham de faire varier les projections (projection de Fuller, polyhédrale, pour la figure 6).

      En définitive, qu’est-ce que la contre-cartographie ? C’est employer la cartographie comme une arme politique, un vecteur pédagogique, ou encore un moyen d’introspection. C’est innover par la forme (sémiologie, matériaux, dimensions, projection, etc.), cartographier « pour une cause », seul ou à plusieurs, encourager une ontologie de la diversité, se montrer sceptique, multiplier les explorations. Enfin, c’est aider à la diffusion des cartes, notamment par voie numérique. Rien d’étonnant, donc, à ce que This Is Not an Atlas soit en accès libre sur internet : https://notanatlas.org/book.

      Pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin, je vous invite à lire les billets de visioncarto (https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas) et de Françoise Bahoken (https://neocarto.hypotheses.org/5922), et à feuilleter l’atlas, évidemment !

      Bibliographie :
      Blomley, N. (2006). Uncritical critical geography ? Progress in Human Geography, 30(1), 87‑94. https://doi.org/10.1191/0309132506ph593pr
      Bord, J.-P. (2003). Cartographie, géographie et propagande. Vingtieme Siecle. Revue d’histoire, no 80(4), 15‑24.
      Branch, J. (2011). Mapping the Sovereign State  : Technology, Authority, and Systemic Change. International Organization, 65(1), 1‑36. https://doi.org/10.1017/S0020818310000299
      Desbois, H. (2015). Les mesures du territoire. Aspects techniques, politiques et culturels des mutations de la carte topographique. ENSSIB.
      Morel, P. (1993). L’État médicéen au XVIe siècle  : De l’allégorie à la cartographie. Mélanges de l’école française de Rome, 105(1), 93‑131. https://doi.org/10.3406/mefr.1993.4252
      Wood, D. (2003). Cartography is Dead (Thank God !). Cartographic Perspectives, 45, 4‑7. https://doi.org/10.14714/CP45.497
      Wood, D., Krygier, J., E Thatcher, J., & Dalton, C. (2020). Critical Cartography. In International Encyclopedia of Human Geography (p. 25‑29). Elsevier. https://doi.org/10.1016/B978-0-08-102295-5.10529-3

      https://mastergeonum.org/2020/10/07/la-cartographie-est-morte-vive-la-contre-cartographie

      via @reka

  • En #France, le décompte des cas de #cancer n’est effectué que pour 22 % de la population
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/01/22/cancers-aucune-donnee-pour-78-de-la-population-francaise_5412764_1650684.htm

    Qu’importe la vague de registres nationaux qui déferle sur l’#Europe, la France, ce territoire présentant l’un des taux de cancers les plus forts du monde, une #agriculture intensive sur 30 % de sa surface et quelque 500 000 sites industriels distincts, la France donc serait pour Philippe-Jean Bousquet « à la pointe » du suivi épidémiologique.

    #pollution #épidémiologie

    • Mais si cette facture-là est à la baisse, le coût environnemental, lui, suit la tendance inverse : le volume de saumure chargée en diverses substances chimiques est supérieur de 50 % aux quantités globales d’eau dessalée. L’Université des Nations unies alerte, dans une étude rendue publique lundi 14 janvier, sur les quantités faramineuses renvoyées dans l’environnement, directement déversées dans l’océan surtout, ou bien après avoir reçu un traitement. Il y aurait de quoi recouvrir la Floride d’une couche hypersalée de 30,5 centimètres d’épaisseur avec ce qui est émis en une année, note-t-elle dans sa présentation. Or l’importance de ces rejets est largement sous-estimée.

      La production des 15 900 usines de dessalinisation actuellement opérationnelles s’élèverait à 141,5 millions de mètres cubes de saumure par jour (51,7 milliards de m³ par an), révèle cette équipe internationale de chercheurs (Institut de l’eau, de l’environnement et de la santé de l’Université des Nations unies, Canada ; Université de Wageningen, Pays-Bas ; et Institut de science et de technologie de Gwangju, République de Corée) dont le travail est publié dans la revue Science of the total Environment (Elsevier, 2019).

    • Je pense aux tonnes de #sel déversées dans les rues et sur les trottoirs gelés du Canada (et de tous les autres pays froids) en hiver, pour éviter de glisser. Tôt ou tard, ce sel finit dans la nappe phréatique ou la rivière la plus proche...

      Je pense aussi à l’époque où le sel était un bien tellement précieux qu’on ne l’aurait pas « gâché » ainsi...

  • L’endocast de StW 573 (« Little Foot ») et l’évolution du cerveau homininé.

    L’un des débats les plus cruciaux de la paléoneurologie humaine concerne le moment et le mode d’apparition des caractéristiques cérébrales dérivées dans les archives fossiles de l’homininé. Compte tenu de son degré exceptionnel de préservation et de son âge géologique (3,67 Ma), StW 573 (« Little Foot ») a le potentiel pour apporter un éclairage nouveau sur l’évolution du cerveau des homininés. [L’article présente] la première description comparative détaillée de la neuroanatomie externe de StW 573.

    L’endocaste a été pratiquement reconstruit et comparé à dix spécimens d’homininé d’Afrique australe provenant de Makapansgat, Malapa, Sterkfontein et Swartkrans, attribués à l’Australopithèque et au Paranthropus.

    [Les auteurs ont appliqué] une méthode automatique de détection des empreintes sulcal et vasculaire. La surface endocrânienne de StW 573 est concassée et déformée plastiquement à plusieurs endroits.

    (...)

    StW 573 offre une opportunité unique d’enquêter sur la neuroanatomie d’un spécimen d’australopithèque pliocène et offre de nouvelles preuves pour discuter du moment et du mode de l’évolution précoce du cerveau de l’homininé. (...)

    Conformément à son âge géologique, StW 573 présente une estimation de la capacité crânienne minimale (dans l’attente des résultats des travaux en cours sur la production d’un endocaste reconstruit) [de 408 cm3 pour les parcelles situées à l’extrémité inférieure de la variation de l’australopithèque]
    qui correspond presque à la limite inférieure de la variation observée de l’australopithèque et présente un schéma de repliement cortical global potentiellement moins dérivé hominines de l’Afrique australe du Pliocène supérieur / du Pléistocène inférieur(...).

    Comme prévu précédemment (Balzeau et al., 2012), l’endocast de StW 573 suggère que le pétale occipital gauche est déjà présent dans les homininés du Pliocène. (...).

    Comme le spécimen de 3,67 Ma StW 573 diffère des spécimens d’hominine d’Afrique australe au Pliocène supérieur / Pléistocène inférieur dans les zones cérébrales clés (par exemple, le gyrus frontal inférieur, le cortex visuel), nous pouvons supposer que les changements environnementaux et biologiques survenus pendant la transition plio-pléistocène étaient probablement des pressions sélectives sur la réorganisation corticale des hominines précoces. Plus spécifiquement, un changement environnemental important s’est produit pendant la transition plio-pléistocène, parallèlement au changement de la faune dans les communautés de mammifères (Vrba, 1992, Bobe et al., 2002, deMenocal, 2004, Robinson et al., 2017). En conséquence, cette transition peut avoir impliqué des changements substantiels dans les niches écologiques des primates (par exemple Elton, 2001) et la taille du groupe (par exemple, Bettridge et Dunbar, 2012), qui peuvent à leur tour être responsables d’une réorganisation critique du cerveau (par exemple, Aiello et Wheeler, 1995, Dunbar, 2009, Holloway et al., 2004b). La reconstruction virtuelle du crâne de StW 573 sera cruciale pour évaluer de manière comparative et quantitative la morphologie globale et locale de l’endocrâne de ce spécimen unique et pour identifier les éventuels changements morphologiques précoces au sein du clade d’homininé.

    http://www.wits.ac.za/news/latest-news/research-news/2018/2018-12/peering-into-little-foots-367-million-year-old-brain.html

    #Préhistoire #Paléolithique #Little_foot #Afrique #Evolution #Cerveau #3.67MaBP
    https://doi.org/10.1016/j.jhevol.2018.11.009

    Amélie Beaudet, Ronald J. Clarke, Edwin J. de Jager, Laurent Bruxelles, Kristian J. Carlson, Robin Crompton, Frikkie de Beer, Jelle Dhaene, Jason L. Heaton, Kudakwashe Jakata, Tea Jashashvili, Kathleen Kuman, Juliet McClymont, Travis R. Pickering, Dominic Stratford. The endocast of StW 573 (“Little Foot”) and hominin brain evolution. Journal of Human Evolution, 2019 ; 126 : 112

  • Du caviar au repas des habitants du site de Friesack (Brandenburg, Germany) à la fin du Mésolithique et au début du paléolithique.

    Le rôle des ressources aquatiques dans les économies anciennes et le régime alimentaire est important pour comprendre l’évolution des sociétés préhistoriques. Les restes d’aliments calcinés dans la poterie ancienne constituent une preuve moléculaire précieuse des habitudes alimentaires.

    Cependant, les approches archéométriques classiques appliquées dans leur analyse manquent de spécificité organisationnelle, sont affectées par de nombreux contaminants de l’environnement, n’élucident pas les recettes de transformation des aliments et sont limitées dans les régions intérieures où diverses ressources alimentaires sont disponibles.

    [Les auteurs ont] effectué une analyse protéomique de dépôts organiques carbonisés collés sur des céramiques anciennes du site intérieur mésolithique-néolithique Friesack 4 (Brandebourg, Allemagne). L’un des pots - un petit bol grossier au radiocarbone daté de la fin du Ve millénaire - a été attribué à la poterie de la fin du mésolithique. La protéomique de la croûte alimentaire de ce récipient a permis d’identifier une fine farine d’œufs de carpe et de révéler les détails d’une recette culinaire préhistorique. Les protéines anciennes ont été distinguées sans équivoque des contaminants contemporains en calculant les rapports de désamidation des résidus de glutamine. Ces données brossent un tableau plus général de l’exploitation des ressources aquatiques par site et contribuent à une meilleure compréhension du contexte alimentaire de la transition néolithique dans les terres européennes.

    Fine Endmesolithic fish caviar meal discovered by proteomics in foodcrusts from archaeological site Friesack 4

    Anna Shevchenko , Andrea Schuhmann, Henrik Thomas, Günter Wetzel

    Published: November 28, 2018
    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0206483

    Fine Endmesolithic fish caviar meal discovered by proteomics in foodcrusts from archaeological site Friesack 4 (Brandenburg, Germany)
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0206483
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0206483.strk&size=inline
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=large&id=10.1371/journal.pone.0206483.g001

    #Préhistoire #Mésolithique #Néolithique #Alimentation #Cuisine #Europe #Allemagne

  • Ce que nous dit l’approvisionnement en cristaux de quartz de haute qualité sur le site de l’atelier de la carrière de Valiente, Pleistocène tardif - début de l’Holocène.

    Late Pleistocene to early Holocene high-quality quartz crystal procurement from the Valiente quarry workshop site (32°S, Chile, South America)

    L’acquisition de ressources lithiques de haute qualité fait partie des processus de prise de décision les plus révélateurs de l’archéologie des premiers groupes humains peuplés des Amériques. (...).

    Cet article présente les résultats des fouilles effectuées dans un atelier de fabrication de cristaux de quartz translucide de haute qualité, qui ont donné des dépôts stratigraphiques stratifiés datés au radiocarbone de manière cohérente, qui éclairent le comportement des étapes initiales de l’approvisionnement lithique.

    Sur la base d’une analyse détaillée du contexte du site de Valiente (32 ° S, Chili, Amérique du Sud), les auteurs discutent des étapes de la production bifaciale de la technologie ponctuelle. Le gisement a fourni des preuves de l’occupation cumulative sur une période comprise entre 12 630 et 11 320 années auparavant.

    Cette période d’environ 1 300 ans coïncide avec une importante tendance à l’assèchement de l’environnement, indiquée par les registres de pollen locaux et régionaux. De plus, il est synchrone du processus selon lequel les paysages naturels sont devenus les premiers paysages de travail (?) (taskscapes) de la région, englobant ainsi des changements culturels majeurs liés à l’organisation de l’utilisation des sols. Ces résultats sont discutés dans le cadre de données archéologiques contemporaines afin de discuter d’aspects spécifiques de la technologie et de la prise de décision des tout premiers colons d’Amérique du Sud.

    #Préhistoire #Pleistocène_tardif #12000BC #Industrie_lithique

    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0208062

    César Méndez, Amalia Nuevo Delaunay, Roxana Seguel, Antonio Maldonado, Ismael Murillo, Douglas Jackson, Eugenio Aspillaga, Roberto Izaurieta, Víctor Méndez, Macarena Fernández

    Published : November 29, 2018
    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0208062

    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0208062.g008&size=inline

    • Article original:

      Mammal diversity will take millions of years to recover from the current biodiversity crisis.
      Matt Davis, Søren Faurby, Jens-Christian Svenning.
      Proceedings of the National Academy of Sciences, le 15 octobre 2018
      https://doi.org/10.1073/pnas.1804906115

      Le dernier paragraphe de l’article:

      The results reported here show that it is unlikely that mam-
      mals can evolve fast enough to restore their lost PD on any kind
      of time scale relevant to humans. Just the PD that mammals are
      expected to lose in the next few decades would realistically take
      millions of years to recover (SI Appendix, Fig. S8). Even after this
      PD recovery, FD (SI Appendix, Fig. S9) would likely remain
      highly altered for millions of years more. The lost evolutionary
      history from previous and ongoing extinctions is already affecting
      ecosystems (42), a trend that will likely only get worse. If any-
      thing, our grim predictions of long recovery times are conser-
      vative. Unlike our best-case scenario model, there is little reason
      to expect that humans will be able to bring extinction rates down
      to background levels within the next century with a rising human
      population and increasing anthropogenic climate change. The
      only real option to speed PD recovery is to save unique evolu-
      tionary history before it is already lost. In addition to increasing
      overall conservation efforts, we should use available PD methods
      to prioritize action for evolutionarily distinct species and dedi-
      cate more research to exploring PD’s relationship with FD and
      ecosystem services (4, 7). If we could momentarily stop extinc-
      tions for mammals, we would save as much evolutionary history
      in the next 100 y as what our ancestors lost in the last 100,000 y
      (SI Appendix, Table S1). Extinction is part of evolution, but the
      unnatural rapidity of current species losses forces us to address
      whether we are cutting off twigs or whole branches from the tree
      of life.

      On l’ajoute à la troisième compilation :
      https://seenthis.net/messages/680147

      #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

  • L’hypothèse des routes maritimes pour la colonisation de l’Europe.

    Article déjà vu ici parmi d’autres propos des gènes : https://seenthis.net/messages/702895

    Les populations néolithiques, qui ont colonisé l’Europe il y a environ 9 000 ans, ont probablement migré du Proche-Orient vers l’Anatolie et de là vers l’Europe centrale via la Thrace et les Balkans. Un itinéraire alternatif aurait été île en île à travers la côte sud de l’Europe. Pour tester cette hypothèse, nous avons analysé les polymorphismes de l’ADN du génome sur les populations riveraines de la côte méditerranéenne, d’Anatolie et d’Europe continentale. Nous observons une structure frappante corrélant les gènes avec la géographie autour de la mer Méditerranée avec des clines caractéristiques du flux de gènes d’est en ouest. En utilisant l’analyse des réseaux de population, nous avons également constaté que le flux de gènes d’Anatolie en Europe provenait du Dodécanèse, de la Crète et de la côte méridionale, ce qui est compatible avec l’hypothèse selon laquelle une route côtière maritime était principalement utilisée pour la migration d’agriculteurs néolithiques en Europe.

    Le génotypage des populations existantes et anciennes a été utilisé pour répondre à la question des origines de la population européenne. Le génome des Européens d’aujourd’hui reflète la fusion des colons paléolithiques qui ont colonisé l’Europe 35 000 à 40 000 ans avant l’ère actuelle (BPE) et du peuple néolithique qui a commencé à coloniser l’Europe environ 9 000 ans. La contribution du néolithique au pool génétique d’Européens modernes a été estimée à l’aide d’études sur les populations européennes existantes, en utilisant l’ADN mitochondrial, l’ADN du chromosome Y ou les polymorphismes de l’ADN nucléaire. Des études sur l’ADN mitochondrial estiment que la contribution du néolithique aux lignées maternelles des Européens modernes oscille entre 10 et 20%. Une étude d’environ 22% a été suggérée par une étude des polymorphismes du chromosome Y, qui a également révélé que la contribution du néolithique était plus prononcée le long de la côte méditerranéenne. Les contributions néolithiques de 50 à 70% ont été estimées avec d’autres méthodologies, y compris des marqueurs d’ADN hautement polymorphes. Les caractéristiques clinales de la diversité génétique des polymorphismes autosomiques ou du chromosome Y en Europe suggèrent que les migrants néolithiques sont originaires du Proche-Orient . Il a été proposé que ces migrants du Proche-Orient apportent en Europe leurs nouvelles technologies agricoles et peut-être la langue indo-européenne. Comment ces peuples néolithiques ont-ils atteint l’Europe du Proche-Orient ?

    Le couloir du Levant, qui s’étendait du croissant fertile aux parties sud-est du bassin anatolien central, avait pour principal centre géographique la transition du mode de vie néolithique à la recherche de nourriture. Les agriculteurs du néolithique auraient pu emprunter trois voies de migration vers l’Europe. L’une d’elles était par voie terrestre jusqu’en Anatolie du nord-est et de là, à travers la Bosphore et les Dardanelles, jusqu’à la Thrace et aux Balkans. Un deuxième itinéraire était un itinéraire maritime allant de la côte anatolienne égéenne aux îles de la Méditerranée et à la côte de l’Europe méridionale. La troisième partait de la côte du Levant jusqu’aux îles de la mer Égée et à la Grèce. La navigation à travers la Méditerranée a été active pendant le Néolithique ancien et le Paléolithique supérieur (16e – 18e), comme en témoignent la découverte d’obsidienne de l’île de Milos dans des sites paléolithiques de la partie continentale grecque et la colonisation précoce de la Sardaigne. Corse et Chypre (23 ans). Si les paysans du néolithique qui ont colonisé l’Europe ont emprunté une voie maritime, ils se sont d’abord dirigés vers l’île du Dodécanèse et de la Crète. Le Dodécanèse est très proche de la côte égéenne de l’Anatolie, tandis que les îles du Dodécanèse situées à l’extrême ouest sont très proches de la Crète. La Crète abrite l’une des plus anciennes colonies néolithiques d’Europe sur le site de Knossos, établie entre 8 500 et 9 000 BPE, et les habitants de l’île ont mis en place la première civilisation européenne avancée commençant à environ 5 000 BPE.

    Pour obtenir des informations sur la question des migrations vers l’Europe, nous avons analysé les polymorphismes de nucléotide simple (SNP) autosomiques d’un génome entier à partir d’un ensemble de données de 32 populations. Cet ensemble de données comprend des échantillons de population des îles de Crète et du Dodécanèse, un de Cappadoce en Anatolie centrale, trois sous-populations de différentes régions de la Grèce continentale, 14 autres populations d’Europe méridionale et septentrionale, cinq populations du Proche-Orient et sept de l’Afrique du Nord. . En plus des méthodes établies d’analyse génétique, nous utilisons une approche de réseau de génétique de population qui permet de définir les voies du flux de gènes entre populations. Nos données sont compatibles avec l’hypothèse qu’une route maritime reliant l’Anatolie et l’Europe du Sud à travers le Dodécanèse et la Crète était la principale route utilisée par les migrants du néolithique pour atteindre l’Europe.

    https://doi.org/10.1073/pnas.1320811111
    #Préhistoire #Néolithique #peuplement #Europe #9000BP
    #Peristera_Paschou #Université_de_Thrace

    Maritime route of colonization of Europe | PNAS
    http://www.pnas.org/content/111/25/9211

  • Le désert occidental australien peuplé depuis environ 47 800 ans.

    La nouvelle excavation de Karnatukul (Serpent’s Glen) a fourni des preuves de l’occupation humaine du désert occidental australien jusqu’à 47 830 cal. BP (âge médian modélisé). Cette nouvelle séquence a 20 000 ans de plus que l’âge connu antérieurement pour occuper ce site.

    La ré-excavation de Karnatukul visait à contextualiser l’assemblage d’art peint. Nous rapportons des analyses d’assemblages d’artefacts de pierre et d’art pigmentaire, de fragments de pigment, d’anthracologie, de nouvelles dates au radiocarbone et d’analyses détaillées des sédiments. La combinaison de ces éléments contribue de manière significative à notre compréhension de cette première occupation du désert occidental australien.

    (...)

    Cette étude recalibre la première occupation pléistocène du noyau du désert australien et confirme que des personnes sont restées dans cette partie de la zone aride pendant le dernier maximum glaciaire.

    (...)

    Cette corrélation entre art rupestre et preuves de l’occupation affine notre compréhension de la façon dont les peuples du désert occidental ont inscrit leurs paysages dans un passé récent, tandis que la séquence d’occupation récemment décrite met en évidence la culture adaptative dynamique des premiers Australiens, soutenant les arguments en faveur de leur migration très précoce rapide des côtes et des tropiques nordiques dans toute la partie aride du continent.

    Pour aller plus loin :
    La génétique confirme que les premiers Australiens étaient originaires d’Afrique Le monde 14.05.2007

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/05/14/la-genetique-confirme-que-les-premiers-australiens-etaient-originaires-d-afr

    #Préhistoire #Paléolithique #Peuplement #Australie
    #47850BP #McDonald_J #Reynen_W #Petchey_F #Ditchfield_K #Byrne_C #Vannieuwenhuyse_D_et_al #Max_Planck_Institute (editeur).

    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0202511

    Karnatukul (Serpent’s Glen) : A new chronology for the oldest site in Australia’s Western Desert
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0202511
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=large&id=10.1371/journal.pone.0202511.g017
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0202511.g018&size=inline

  • Les caractéristiques génétiques maternelles de la population de Tagars de l’âge du fer de Sibérie méridionale (1er millénaire avant JC)

    Pour ceux qui apprécie les études génétiques... Ce que j’en ai compris c’est qu’il y a eu des migrations d’ouest en est par deux fois (Age du Bronze et Age du Fer). Celles-ci ont donné les caractéristiques des populations de Sibérie méridionale.

    Si l’une ou l’un d’entre vous comprend mieux, je suis preneur.

    Pour en savoir un peu plus sur les Tagar :
    http://www.histoire-archeologie.com/Civilisations/tagar.html
    https://en.wikipedia.org/wiki/Tagar_culture

    #Age_du_Bronze #Age_du_Fer #Sibérie #Tagar
    #Académie_des_sciences_de_Russie #Aleksandr_S._Pilipenko_et_all

    https://doi.org/10.1371/journal.pone.0204062

    Maternal genetic features of the Iron Age Tagar population from Southern Siberia (1st millennium BC)
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=large&id=10.1371/journal.pone.0204062.g001
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0204062
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0204062.g008&size=inline
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=large&id=10.1371/journal.pone.0204062.g002

  • Les Natoufiens fabriquaient de la bière il y a 13 000 ans (avant l’arrivée de l’agriculture).

    Les premières preuves archéologiques de brassage de la bière à base de céréales avant même l’arrivée de l’agriculture proviennent des Natoufiens, des populations semi-sédentaires, vivant en Méditerranée orientale entre le Paléolithique et le Néolithique, après la dernière période glaciaire. Les Natoufians de la grotte de Raqefet ont collecté des plantes disponibles localement, stocké des graines maltées et fabriqué de la bière dans le cadre de leurs rituels.

    « (...) avec la production de bière, les vestiges de la grotte Raqefet offrent une image très vivante et colorée des modes de vie natoufiens, de leurs capacités technologiques et de leurs inventions. »

    (...) Les résultats indiquent que les Natoufiens ont exploité au moins sept types de plantes associés aux mortiers, notamment du blé ou de l’orge, de l’avoine, des légumineuses et des fibres libériennes (y compris le lin). Ils ont emballé des aliments végétaux dans des contenants en fibre et les ont stockés dans des mortiers à blocs. Ils ont utilisé des mortiers de roche-mère pour piler et cuire des aliments végétaux, et pour brasser de la bière à base de blé / orge, probablement servis dans des fêtes rituelles il y a 13 000 ans.

    Les modèles d’usure et d’assemblage microbotanique suggèrent que deux des trois mortiers à blocs examinés ont été utilisés comme conteneurs de stockage pour les aliments végétaux - y compris les malts de blé et d’orge. Ils étaient probablement recouverts de couvercles, probablement faits de dalles de pierre et d’autres matériaux. Les aliments ont probablement été placés dans des paniers en fibres libériennes pour faciliter leur manipulation. Les puits étroits et profonds peuvent avoir fourni des conditions fraîches convenant au stockage des aliments, en particulier pour la conservation des malts de céréales.

    En combinant les données sur l’usure et les résidus, le troisième mortier étudié a été interprété comme un récipient multifonctionnel destiné à la préparation des aliments, comprenant des aliments végétaux et de la bière à base de blé / orge, probablement avec des légumineuses et d’autres plantes.

    Les preuves de brassage de bière à la grotte de Raqefet, il y a 13 000 ans, constituent un autre exemple des complexes sociaux et rituels du Natouf. Le brassage de la bière peut avoir été, au moins en partie, une motivation sous-jacente à la culture de céréales dans le sud du Levant, confirmant l’hypothèse de la bière proposée par les archéologues il ya plus de 60 ans.

    #Préhistoire #Natoufiens #alcool #Asie #Moyen_Orient
    #Li_Liu #Stanford_University #Danny Rosenberg #University_d'Haifa
    #Hao_Zhao #Université_de_Zhengzhou
    #XXXLIEN1LIENXXX
    #13000BC

    A prehistoric thirst for craft beer
    https://www.elsevier.com/about/press-releases/research-and-journals/a-prehistoric-thirst-for-craft-beer

  • 27 villes du C40 auraient atteint le pic d’émissions. Pourquoi à ce stade je me méfie de cette annonce ?
    https://www.c40.org/press_releases/27-cities-have-reached-peak-greenhouse-gas-emissions-whilst-populations-increas

    27 of the world’s greatest cities, representing 54 million urban citizens and $6 trillion in GDP have peaked their greenhouse gas emissions. New analysis reveals that the cities have seen emissions fall over a 5 year period, and are now at least 10% lower than their peak. City Halls around the world have achieved this crucial milestone, whilst population numbers have increased and city economies have grown. These 27 cities have continued to decrease emissions by an average of 2% per year since their peak, while populations grew by 1.4% per year, and their economies by 3% per year on average.
    The cities are: Barcelona, Basel, Berlin, Boston, Chicago, Copenhagen, Heidelberg, London, Los Angeles, Madrid, Melbourne, Milan, Montréal, New Orleans, New York City, Oslo, Paris, Philadelphia, Portland, Rome, San Francisco, Stockholm, Sydney, Toronto, Vancouver, Warsaw, Washington D.C.

    Comme c’est beau ! Comme par hasard, aucune ville des pays actuellement en voie d’industrialisation, tel que la Chine par ex. n’est dans ce groupe. On peut se demander comme sont calculées ces émissions. Mon hypothèse est que ces données ne prennent pas en compte le cycle de vie des matières et des services produits dans les villes en question, seulement les émissions locales. Ce qui est sale est aujourd’hui en Chine, au MO, etc. Merci la mondialisation...
    D’autre part, des questions se posent également sur les contours des villes prises en considération, par ex. est-ce uniquement Paris intra muros ou bien la Métropole, voire l’IdF ? Probablement la première option. A ce stage les informations disponibles ne répondent pas à ces questions de base.
    Pour aller plus loin sur la question des méthodes de calcul, et notamment la différence entre la méthode territoriale et celle basée sur la consommation des ménages prenant en compte le cycle de vie, voir par ex. Pichler, Peter-Paul, Timm Zwickel, Abel Chavez, Tino Kretschmer, Jessica Seddon, and Helga Weisz, ‘Reducing Urban Greenhouse Gas Footprints’, Scientific Reports, 7 (2017), 14659 <https://doi.org/10.1038/s41598-017-15303-x>

    #changement_climatique #fake_news_possible

  • Changement climatique en Arctique : variabilité multidécennale des derniers millénaires

    http://www.insu.cnrs.fr/node/9544

    a publication et l’exploitation de deux bases de données paléoclimatiques par une équipe internationale comprenant des chercheurs de deux laboratoires français(1) ont permis l’étude de l’expression spatiale et temporelle de la variabilité climatique multidécennale dans la région arctique-subarctique. La haute résolution temporelle des séries utilisées a également permis aux chercheurs de s’intéresser à la question du lien entre le signal climatique enregistré par les données paléoclimatiques et celui contenu dans les données instrumentales.

    La longueur des chroniques instrumentales ne permet pas l’étude de la variabilité climatique exempte de l’influence du forçage anthropique. Remettre en contexte les changements climatiques récents observés dans la région arctique-subarctique (c.-à-d. augmentation des températures, modification des précipitations et de l’humidité) nécessite alors l’utilisation de données climatiques indirectes mesurées dans les archives paléoclimatiques (archives glaciaires, cernes d’arbres, sédiments lacustres et marins, spéléothèmes) appelées proxies.

    #climat #arctique

  • Scientists find corals in deeper waters under stress too
    https://phys.org/news/2018-08-scientists-corals-deeper-stress.html

    Corals at this depth are thought of by some in the science community as being safer from ocean warming than their shallow-water counterparts. But the Scripps Oceanography team found that even in the deep, corals are episodically exposed to thermal stress at intervals different than those corals near the surface.

    #climat

  • Comment les agriculteurs du Néolithique se sont adaptés au changement climatique.

    L’étude, (...) portait sur la ville néolithique et chalcolithique de Çatalhöyük, dans le sud de l’Anatolie, en Turquie.

    Au plus fort de l’occupation de la ville, un événement climatique bien documenté, il y a 8 200 ans, a entraîné une diminution soudaine des températures mondiales provoquée par la libération d’une énorme quantité d’eau de fonte glaciaire provenant d’un immense lac d’eau douce du nord du Canada.

    En examinant les ossements d’animaux mis au jour sur le site, les scientifiques ont conclu que les éleveurs de la ville s’étaient tournés vers les moutons et les chèvres, ces animaux étant plus résistants à la sécheresse que les bovins.

    Étude des marques de coupe sur les os d’animaux au sujet des pratiques de boucherie : le nombre élevé de ces marques au moment de l’événement climatique a montré que la population travaillait à l’exploitation de toute viande disponible en raison de la pénurie alimentaire.

    Les auteurs ont également examiné les graisses animales qui ont survécu dans d’anciennes marmites. Ils ont détecté la présence de graisses de carcasses de ruminants, en accord avec l’assemblage d’os animaux découvert à Çatalhöyük. Pour la première fois, il a été démontré que les composés des graisses animales détectés dans la poterie étaient porteurs d’événement climatique dans leur composition isotopique.

    En effet, en utilisant le principe « vous êtes ce que vous mangez (et buvez) », les scientifiques ont déduit que l’information isotopique transportée dans les atomes d’hydrogène (rapport deutérium-hydrogène) des graisses animales reflétait celle des anciennes précipitations. Une modification du signal de l’hydrogène a été détectée dans la période correspondant à l’événement climatique, suggérant ainsi des changements dans les régimes de précipitations sur le site à ce moment.

    Une nouvelle technique de recherche.

    (...)

    Dr Mélanie Roffet-Salque, auteur principal du document, a déclaré : « Les changements dans les modèles de précipitations dans le passé sont traditionnellement obtenus en utilisant des carottes de sédiments océaniques ou lacustres.
     » C’est la première fois que ces informations proviennent de marmites . Nous avons utilisé le signal véhiculé par les atomes d’hydrogène provenant des graisses animales piégées dans les récipients en céramique après la cuisson.

    « Cela ouvre une toute nouvelle voie d’investigation - la reconstruction du climat passé à l’endroit même où les gens vivaient de la poterie. »

    Le co-auteur, le professeur Richard Evershed, a ajouté : « Il est vraiment significatif que les modèles climatiques de l’événement soient en parfait accord avec les signaux H que nous voyons dans les graisses animales conservées dans les pots. »

    « Les modèles indiquent les changements saisonniers auxquels les agriculteurs auraient dû s’adapter - des températures globalement plus froides et des étés plus secs - qui auraient eu des conséquences inévitables sur l’agriculture. »

    https://doi.org/10.1073/pnas.1803607115
    #Préhistoire #Néolithique #changement_climatique #agriculture #Çatalhöyük
    #8200BP

    #Université_de_Bristol #Université_Adam_Mickiewicz_Pologne #Unversité_de_Plymouth #Université_de_Gdańsk #Université_de_Stanford
    #Mélanie_Roffet-Salque, #Arkadiusz_Marciniak, #Paul_J._Valdes, #Kamilla_Pawłowska, #Joanna_Pyzel, #Lech_Czerniak, #Marta_Krüger, #C._Neil_Roberts, #Sharmini_Pitter, and #Richard_P._Evershed

    http://www.bristol.ac.uk/news/2018/august/neolithic-people-climate-change--.html

  • Première découverte d’un fossile hybride : Père Denisovien, mère Néandertal

    Les néandertaliens et les Denisovans sont des groupes éteints d’hominidés qui se sont séparés il y a plus de 390 000 ans.
    [L’étude présente] le génome de ’Denisova 11’, un fragment d’os de la grotte de Denisova (Russie) et montre qu’il provient d’un individu qui avait une mère néandertalienne et un père Denisovan.
    Le père, dont le génome porte des traces d’ascendance néandertalienne, provenait d’une population apparentée à un Denisovan retrouvé dans la grotte.

    Un intérêt pour les migrations.

    La mère provenait d’une population plus proche des Néandertaliens qui vivaient plus tard en Europe, que d’un ancien néandertalien trouvé dans la grotte Denisova, suggérant que les migrations des Néandertaliens entre l’Eurasie orientale et occidentale s’étaient produites il y a 120 000 ans.

    La découverte d’une progéniture de Néandertal-Denisovan de première génération parmi le petit nombre de spécimens archaïques séquencés à ce jour suggère que le mélange entre des groupes d’hominidés du Pléistocène tardif était courant lorsqu’ils se sont rencontrés.

    #Préhistoire #Paléolithique #Néandertal #Denisovien #Denisova #40000BP #Viviane_Slon #Fabrizio_Mafessoni #Benjamin_Vernot #Max Planck Institute #University_of_Toronto #Russian_Academy_of_Sciences


    https://doi.org/10.1038/s41586-018-0455-x

  • Pourquoi l’Homme (Homo Sapiens) est le dernier homininé ?
    Quand une étude du Max-Planck Institute publiée dans Nature (https://doi.org/10.1038/s41562-018-0394-4) renvoie les autres à leurs études...

    Homo sapiens a développé une nouvelle niche écologique qui le sépare des autres homininés .

    Une nouvelle étude soutient que la plus grande caractéristique de notre espèce n’est pas le « symbolisme » ou le changement cognitif spectaculaire, mais plutôt sa position écologique unique en tant que « spécialiste généraliste » mondial . Elle suggère que les recherches sur les plus ancienne traces matérielles de « l’art », du « langage » ou « complexité » technologique pour comprendre ce qui rend nos espèces uniques sur le plan écologique devraient être mise de côté.

    L’étude critique des ensembles de données archéologiques et paléoenvironnementales croissantes concernant les dispersions d’homininés au Moyen et au Pléistocène supérieur (300-12 mille ans) en Afrique et au-delà, publiée dans Nature Human Behavior, montre des adaptations et des environnements uniques pour l’Homo sapiens. des hominines coexistantes telles que l’Homo neanderthalensis et l’Homo erectus. La capacité de notre espèce à occuper des contextes divers et « extrêmes » dans le monde contraste nettement avec les adaptations écologiques d’autres taxons d’hominium et pourrait expliquer comment notre espèce est devenue le dernier hominine survivant de la planète.

    Contrairement à nos ancêtres et à nos parents contemporains, notre espèce a non seulement colonisé une diversité d’environnements difficiles, notamment les déserts, les forêts tropicales humides, les zones de haute altitude et le paléoarctique, mais elle se spécialise également à certains de ces extrêmes.

    Bien que tous les homininés qui constituent le genre Homo soient souvent qualifiés d’ « humains » dans les milieux universitaires et publics, ce groupe évolutif, apparu en Afrique il y a environ 3 millions d’années, est très diversifié. Certains membres du genre Homo (à savoir Homo erectus) étaient arrivés en Espagne, en Géorgie, en Chine et en Indonésie il y a un million d’années. Pourtant, les informations existantes provenant d’animaux fossiles, de plantes anciennes et de méthodes chimiques suggèrent toutes que ces groupes ont suivi et exploité des mosaïques environnementales de forêts et de prairies. Il a été avancé que l’Homo erectus et le « Hobbit », ou Homo floresiensis, utilisaient des habitats de forêts tropicales humides humides et pauvres en ressources en Asie du Sud-Est, depuis 1 million d’années, jusqu’à 100 000 - 50 000 ans. Cependant, les auteurs n’ont trouvé aucune preuve fiable à cet égard.

    On a également soutenu que nos plus proches parents hominiens, Homo Neanderthalensis - ou les Néandertaliens - étaient spécialisés dans l’occupation des hautes latitudes d’Eurasie entre 250 000 et 40 000 ans.
    Pour comprendre cela, on a avancé une forme de visage potentiellement adaptée aux températures froides et une chasse axée sur les gros animaux tels que les mammouths laineux. Néanmoins, une revue des preuves a amené les auteurs à conclure que les Néandertaliens exploitaient principalement une diversité d’habitats forestiers et herbagers et chassaient une diversité d’animaux, dans des températures allant du nord de l’Eurasie à la Méditerranée.

    Contrairement à ces autres membres du genre Homo, notre espèce - Homo sapiens - s’est étendue à des niches plus élevées que ses prédécesseurs et contemporains hominiens il y a 80 à 50 000 ans et a colonisé rapidement, il y a au moins 45 000 ans, des environnements paléoarctiques jusqu’aux forêts tropicales humides en Asie, en Mélanésie et dans les Amériques.

    Trouver les origines de cette « plasticité » écologique, ou la possibilité d’occuper un certain nombre d’environnements très différents, reste actuellement difficile en Afrique, particulièrement vers (...) 300-200 000 ans [début d’Homo Sapiens]. Cependant, les auteurs soutiennent qu’il y a des indices tentants quant à une association entre de nouveaux contextes environnementaux (...) et des changements technologiques, en Afrique, juste après cette période.

    Mais les travaux restent à faire...

    Le Dr Patrick Roberts, suggère que « bien que l’accent soit mis sur la recherche de nouveaux fossiles ou la caractérisation génétique de notre espèce et de ses ancêtres, qui ont contribué à brouiller le calendrier et l’emplacement des spécifications de l’homininés, ces efforts sont largement silencieux sur les divers contextes environnementaux de la sélection bioculturelle.

    L’une des principales nouvelles affirmations des auteurs est que la preuve de l’occupation humaine d’une grande diversité de milieux environnementaux sur la plupart des continents de la Terre par le Pléistocène tardif suggère une nouvelle niche écologique, celle du « spécialiste généraliste ».

    Comme le dit Roberts, « une dichotomie écologique traditionnelle existe entre les« généralistes », qui peuvent utiliser diverses ressources et vivent dans diverses conditions environnementales, et les« spécialistes », dont le régime alimentaire est limité et la tolérance environnementale étroite.

    Cependant, Homo sapiens fournit des preuves de populations « spécialisées », telles que les forestiers des forêts tropicales de montagne ou les chasseurs de mammouths paléoarctiques, existant dans ce qui est traditionnellement défini comme une espèce « généraliste ».

    Cette capacité écologique pourrait avoir été favorisée par une coopération poussée entre des individus non apparentés parmi les Homo Sapiens du Pléistocène, affirme le Dr Brian Stewart, co-auteur de l’étude. « Le partage des aliments non familiers, les échanges à longue distance et les relations rituelles auraient permis aux populations de s’adapter de façon réflexive aux fluctuations climatiques et environnementales locales et de supplanter et remplacer d’autres espèces d’hominines . (...)

    Les auteurs sont clairs sur le fait que cette proposition reste hypothétique et pourrait être contredite par des preuves de l’utilisation d’environnements « extrêmes » par d’autres membres du genre Homo. Cependant, tester la niche de « spécialiste généraliste » chez notre espèce encourage la recherche dans des environnements plus extrêmes, auparavant négligés comme imprévisibles pour les travaux paléoanthropologiques et archéologiques, notamment le désert de Gobi et la forêt amazonienne.

    L’expansion de ces recherches est particulièrement importante en Afrique, berceau évolutif de l’Homo sapiens, où des données archéologiques et environnementales plus détaillées datant de 300 à 200 000 ans deviennent de plus en plus essentielles pour suivre les capacités écologiques des premiers humains.

    Il est également clair que des preuves de plus en plus nombreuses de croisements d’hominidés et d’une origine anatomique et comportementale complexe de notre espèce en Afrique mettent en évidence que les archéologues et les paléoanthropologues devraient se concentrer sur les associations environnementales des fossiles. " Bien que nous soyons souvent excités par la découverte de nouveaux fossiles ou génomes, nous devons peut-être réfléchir plus en détail aux implications comportementales de ces découvertes et accorder plus d’attention à ce que ces nouvelles découvertes nous apprennent sur le dépassement des seuils écologiques. " dit Stewart. (..).

    Le test de cette hypothèse devrait ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et, si elle est correcte, de nouvelles perspectives quant à savoir si le « spécialiste généraliste » continuera d’être un succès adaptatif face aux problèmes croissants de durabilité et de conflit environnemental.

    #Préhistoire #Paléolithique
    #Patrick_Roberts #Brian_Stewart
    #Evolution #Paléoclimat #paléoenvironnement
    #Max_Planck_Institute

    Homo sapiens developed a new ecological niche that separated it from other hominins | Max Planck Institute for the Science of Human History
    http://www.shh.mpg.de/1021619/general-specialist-homo-sapiens

  • “The Gender-Equality Paradox in Science, Technology, Engineering, and Mathematics Education” by Gijsbert Stoet and David C. Geary,
    http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797617741719

    The paradox is that countries with greater gender equality (Scandinavia, for instance) have a lower percentage of female STEM (Science, Technicques, Engineering, Mathematics) graduates, and also higher intraindividual differences in abilities (measured with #PISA).

    https://doi.org/10.1177/0956797617741719

    An hypothesis of the authors is that, in countries with lower gender equality (arabic-muslim countries, for instance), women are more eager to go to relatively well-paid STEM jobs, to secure some independance. In more egalitarian countries, it is not so necessary so women go to other areas. It’s just an hypothesis: as often in social sciences, there are few certainties.

    The paper is not officially on-line, it seems, but is available on Sci-Hub http://sci-hub.tw/10.1177/0956797617741719

    #STEM #gender_equality #women_in_science

  • The Equal Earth map projection
    https://www.johndcook.com/blog/2018/08/10/equal-earth-projection

    The Equal Earth projection satisfies the following mathematical criteria:

    Equal area: The area of a region on the globe is proportional to the area of its projection.
    Straight parallels: Lines of equal latitude project on to horizontal lines.
    Regularly distributed meridians: At a given latitude, the spacing between lines of longitude are equal.
    Bilateral symmetry: The projection is symmetric with respect to the x-axis (equator) and y-axis (prime meridian).

    https://doi.org/10.1080/13658816.2018.1504949

  • Notre planète fonce vers un point de rupture qui déboucherait sur un scénario catastrophe irréversible. C’est l’avertissement lancé par des chercheurs internationaux dans une nouvelle étude sur le climat, publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences

    Trajectories of the Earth System in the Anthropocene - Steffen et al 2018 Trajectories of the Earth System in the Anthropocene_0.pdf
    https://liverman.faculty.arizona.edu/sites/liverman.faculty.arizona.edu/files/2018-08/Steffen+et%20al%202018%20Trajectories%20of%20the%20Earth%2

    We explore the risk that self-reinforcing feedbacks could push the Earth System toward a planetary threshold that, if crossed, could
    prevent stabilization of the climate at intermediate temperature rises and cause continued warming on a“Hothouse Earth” pathway even as
    human emissions are reduced. Crossing the threshold would lead to
    a much higher global average temperature than any interglacial in
    the past
    1.2 million years and to sea levels significantly higher than at any time in the Holocene. We examine the evidence that such a threshold
    might exist and where it might be. If the threshold is crossed, the
    resulting trajectory would likely cause serious disruptions to ecosystems, society, and economies. Collective human action is
    required to steer the Earth System away from a potential threshold
    and stabilize it in a habitable interglacial-like state. Such action
    entails stewardship of the entire Earth System and could include
    decarbonization of the global economy, enhancement of biosphere
    carbon sinks, behavioral changes, technological innovations, new
    governance arrangements, and transformed social values.