►http://desordre.net/bloc/vie/reprise/2014/08/nuages.htm
Et
▻http://desordre.net/invites/isa_bordat/nuages/index.htm
D’après une installation de mon amie Isa Bordat
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D’après une installation de mon amie Isa Bordat
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Il n’a pas fait beau du tout il y a quatre ans dans les Cévennes et cela tombait presque bien parce que j’étais fort occupé cette année là à photographier des Time lapses pour un petit projet de film (dont je ne retrouve plus la trace dans ce foutu désordre)
Ca y est, je viens de retrouver le petit film d’une vingtaine de minutes en question (en fait quand je ne trouve plus rien dans mon foutoir il semble que le moteur de recherche de Seenthis soit le plus efficace des moyens de retrouver quelque chose dans le Désordre , pourvu que je l’ai signalé, ici une recherche sur le mot time lapse , quand on y pense ce n’est pas rien Seenthis, non seulement c’est un réseau social bio mais en plus il y a un moteur de recherche avec lequel on peut retrouver des trucs enfuis dans le Désordre ! )
►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/027.htm
Et je viens de regarder à nouveau ce petit film, ma reconnaissance envers Jean-Luc Guionnet est éternelle, sans sa musique gracieusement prêtée ici, je ne sais pas si on pourrait regarder plus de deux minutes ce petit film.
@nepthys Rilke, carrément !
Ciel saturé avec des étoiles perdues ?
C’est fou, pendant vingt ans je n’ai presque jamais eu l’occasion de parler allemand et en ce moment c’est toutes les semaines que je dois m’y remettre et mon allemand autrefois courant est rouillé, mais alors à un point...
Et je suis en train de travailler sur un texte que l’on m’a commandé dans lequel je parle justement de ces étoiles, précisément observées depuis cette même fenêtre, c’est encore un sacré brouillon :
Et pour celles et ceux qui se disent que cela valait bien la peine de mettre en garde contre la contemplation d’un paysage si la fenêtre est, en fait, ouverte sur la nuit, entrebâillée, alors je dois préciser que la vue de cette fenêtre est encore plus fascinante la nuit donc, que de jour, à la fois pour la masse sombre du Mont Lozère se dessinant contre le ciel noir, bleu de Prusse foncé, mais aussi pour la nuit étoilée dans les Cévennes, nombreux sont les admirateurs de ciels étoilés qui viennent dans les Cévennes pour assouvir leur passion ― c’est bien simple ces lieux, déserts le reste de l’année, voient leur population décupler, on n’est plus chez soi, début août, pendant les nuits les plus propices, avec l’affluence de celles et ceux venus contempler les Perséides ―, parce que c’est plus ou moins le dernier endroit en France où l’on peut profiter de tant de beauté sans être importunés par la pollution lumineuse des villes.
Überfließende Himmel verschwendeter Sterne...
Ciels (au pluriel) débordants (über+fließen=comme un récipient dont le contenu liquide coule par-dessus les bords) ; ce n’est pas la saturation statique qui est soulignée, mais le mouvement de ce qui s’échappe en dehors du cadre [c’est pour cela que tes images m’ont évoqué ce début de poème de Rilke : ici se sont les trois cadres superposés de ta fenêtre, du champ délimité par ton objectif et de l’horizon qui sont débordés par la course d’éléments naturels qui leur échappent complètement ; ce que tu vois n’est qu’une image-prétexte fugace faisant référence (elle amorce, suggère, rappelle) à l’infini monstrueux (?) hors champ].
d’étoiles perdues : j’adopte ta traduction pour « perdues », même si elle n’est pas tout à fait correcte ; verschwenden, c’est « gaspiller », mais à l’origine ce mot disait juste que quelque chose disparaissait (cf. verschwinden), ce qui est le cas ici, mais avec cette petite notion de umsonst (« pour rien ») ; « évanescent » est trop mièvre et incomplet, « perdues » a une dimension tragique plus saisissante qui convient mieux à ce que tu mets en scène.
Pardonne-moi ces précisions sémantiques (qui ruinent, soi dit en passant, la sérénité linguistique des bilingues), mais Rilke vaut bien ces détours (ton œuvre aussi !)
@nepthys il me semble qu’en français le mot de saturation contient un peu du débordement (qui est effectivement la traduction très littérale de über et fliessen , mais justement il me semble que c’est un peu trop littéral et pas très beau pour le coup.
Et effectivement, je préfère perdues à gâchées pour les raisons que tu soulignes justement.
Donc, je propose : « ciels saturés d’étoiles perdues ».
Nous devrions inviter @laurent3 dans cette conversation.
Rilke vaut bien ces détours
Rilke vaut TOUS les détours
je ne peux te suivre dans ce petit détour-là : la saturation renvoi à la limite, le débordement au dépassement de la limite (ce que je trouve d’ailleurs beau dans ton travail)
« ciels débordants » conserve la charge picturale du texte allemand (imagine une urne céleste dont s’échapperaient tous les éléments... cela renvoie même à l’idée d’une galaxie spirale qui les crache à la ronde...)
Donc, je maintiens : ciels débordants d’étoiles perdues
Bon appétit ! (je crois que Rilke est content de nous, assis sur son étoile)
Alors les expositions. Et bien je crois que ma dernière exposition personnelle (ouverte à tout public) date d’il y a vingt ans, en 98, dans le cadre du mois off de la photo, où j’avais exposé dans le sous-sol de l’Union locale de la CGT du XIXème arrondissement, sans doute une de mes plus belles expositions, une vingtaine de personnes s’était pressée au vernissage et je peux douter un peu qu’il y ait eu d’autres visites pendant le mois, coût de l’opération, tirages et cadres, une brique. Dit comme ça, cela paraît un échec retentissant et pourtant il s’est passé une très belle chose pendant cette exposition, en effet la secrétaire de l’Union locale m’a appelé très gentiment pour me demander la permission qu’une réunion de camarades comme elle avait dit puisse avoir lieu dans la salle d’exposition parce que l’union locale manquait de place, un soir, elle m’assurait qu’ils et elles feraient très attention, je lui ai rappelé que j’étais leur hôte et non le contraire et qu’ils et elles faisaient bien ce qu’elles voulaient dans leurs locaux. Deux ou trois jours plus tard j’ai reçu un nouveau coup de téléphone de la même secrétaire m’expliquant que les camarades avaient trouvé l’exposition intrigante et qu’ils et elles aimeraient bien organiser une soirée débat dans laquelle je pourrais parler de mon travail. Il y avait une trentaine de personnes, des chips et du vin rouge et je crois que je n’ai jamais eu un public aussi captif que ce jour-là, c’était extrêmement émouvant.
Et il y a trois ans mon ami Eric Loillieux qui était à l’époque professeur d’arts plastiques dans un collège à Laon avait monnayé avec moi l’échange d’un service technique qu’il m’a rendu (une formation complète sur le logiciel Modul8 que j’utilise pour les projections-spectacles) contre le fait de venir accrocher une exposition dans son collège (son idée que la plupart de ses élèves ne verraient sans doute pas d’autres expositions de toute leur vie par la suite et qu’il fallait qu’ils et elles en voient au moins une). Cette exposition était, de façon involontaire de ma part une véritable rétrospective et je garde un souvenir comblé de ma rencontre de toutes les classes de ce collège ! En revanche très peu d’adultes ont vu cette exposition. En revanche le directeur du collège a acheté une des œuvres qui est désormais accrochée dans le grand hall de ce très grand collège (ce qui n’est pas la moindre de mes fiertés)
Ta question me fauche complètement, elle me fait réaliser que je ne fais plus le moindre effort pour tenter d’exposer ou faire connaître mon travail de plasticien. Et comme je ne fais presque plus d’images depuis la fin du Désordre l’année dernière, je crois que tout ceci est derrière moi.
J’imagine que la même chose, peu ou prou, va se produire avec mes textes et que je vais pouvoir consacrer ma retraite prochaine à l’étude de la contrebasse dans les Cévennes, ce sont les sangliers, mes premiers voisins, qui vont être contents.
J’imagine que la même chose, peu ou prou, va se produire avec mes textes et que je vais pouvoir consacrer ma retraite prochaine à l’étude de la contrebasse dans les Cévennes
J’ai découvert ton travail dans le désordre :-) c’est...remarquable et d’une étonnante diversité. Bravo ! Je comprends ton envie de passer à autre chose et profiter d’une douce retraite. :-)
ce sont les sangliers, mes premiers voisins, qui vont être contents.
Je les envie...je serais curieuse de te voir jouer. Quoique boules quies en option. ;-)
►http://www.desordre.net/musique/surnatural_orchestra.mp3
Des photographies d’elle plein les kiosques
On me confie le supplice au fer rouge d’une amie
Le Surnatural donne un concert sous-marin
Les trois rêves de cette nuit
Notés avec précision au saut du lit
La volonté d’aller mieux
1/ Elle va donner un concert
Dans une grande formation
On ne parle que d’elle
On dit d’elle
Qu’elle est l’ambassadrice
D’une nouvelle génération de musiciens
C’est bien elle sur les photographies
Mais je ne retrouve pas dans ces images
Ce qui me plaisait tant chez elle
2/ On m’a confié de surveiller le chauffage à blanc
D’une grande plaque de fonte sur laquelle
Sont dessinés des idéogrammes chinois
On va m’amener une amie
Que je vais devoir tatouer
Avec ce fer rouge
Je suis fasciné par les variations de couleurs
Blanches et vermillon du métal
Mais j’ai terriblement peur
Je dois tout faire pour la trouver
Et la garantir d’un péril épouvantable
Ou raisonner ses amis
Je les trouve justement dans une pièce voisine
Chantant ses louanges selon une cérémonie
Où il est question de son rôle sur seenthis !
Je parviens à la détourner
Du supplice tout en lui montrant
À quoi elle a échappé
Bien que la plaque se soit éteinte
(Je manque de preuves)
Elle me fait confiance, dit-elle
Elle m’étreint, me remercie
Me dit qu’elle ne sait jamais
Si elle peut me faire confiance
Mais
Maintenant
Si
Dans une autre pièce
Une performance se prépare
J’ai peur de m’y ennuyer
Je regrette en effet
De n’être pas allé
À son concert à elle
Le Surnatural Orchestra
En très grande forme
Joue dans un réservoir d’eau glacée
La musique n’est pas affectée
Les instruments ne rouillent pas
Je suis tellement heureux
Je note mes trois rêves
Je lui envoie un mail
Je me pèse
Je me pèse
Je déjeune avec Émile
Nous sommes silencieux
Il pleut, il fait gris, il fait moche
Mes rêves me rendent heureux
Je pars dans les Cévennes
La suite
Au prochain
Numéro
Je pars avec Sarah et Émile
Comme du temps
Où Zoé n’était pas encore née
Et comble de ressemblance
Nous partons avec la petite
Voiture des grands, telle l’ AX
Sarah et Émile
Ont tellement
Grandi !
J’ai à mon bord dorénavant
Une jeune bachelière
Et un apprenti jardinier
A quoi tu penses ?
Devant la centrale nucléaire de Neuvy
À ses seins
La route tellement familière
Même Emile a ses repères
Et quel répertoire de pique-niques !
De fait, un chemin de terre
Juste après la grande montée de Brioude
Lumière de fin de jour, mes deux grands
À quoi tu penses ?
En passant devant le Fouga de Loudes
À mon père, à mes parents
Quand mon père était officier de réserve
Mes parents descendaient en 2 CV
À Salon-de-Provence pour deux jours
Mon père faisait ses heures de vol
Sur Fouga donc, deux photos de moi
En bord de piste
J’aime, comme aucun son,
La déchirure de l’air
Par un réacteur
J’ai le souvenir d’un poème
Écrit enfant, une ode aux Cévennes
Que j’aime, ce genre de rimes
Le barrage de Villefort
A été construit en 1964
1964, c’est bien le jour pour un tel rappel
Comme chaque fois je cède à Sarah
Et je prends la route du bas, de la Lauze
Elle ne demande même plus
Accueillis par les premières étoiles
Je monte en hâte la tente d’Emile
Dans les phares de la voiture
Je suis accueilli
Par mes grands enfants
Dans ma propre maison
Je retrouve quelques petits signaux
Que je m’étais laissés l’été dernier
Les tenailles sur une page du Diplo
Travailler et lire
Mais surtout travailler
Qu’en penserait Alice ?
Mon lit est fait
Je n’ai plus qu’à m’y vautrer
Mais avant cela, écrire un peu
À ma table, en face du Mont-Lozère
Dans la nuit, enfin, des lignes
Et des lignes, encore et encore
C’est comme si
N’avaient jamais existé
Les sièges à cinq roulettes
Tel le vieil homme
Que je suis devenu
Je branche mon respirateur
Hâte de boire mon café
Demain matin
Les fesses sur la margelle froide