• Ce que l’analyse des recherches sur Google nous apprend sur la psyché humaine
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/11/ce-que-l-analyse-des-recherches-sur-google-nous-apprend-sur-la-psyche-humain

    Nos moteurs de recherches savent ce que nous n’osons dire à personne d’autre. Un économiste s’est penché sur les recherches Google de millions d’Américains. Tout le monde ment. A son mari, à sa femme, à ses amis, à ses parents, à soi-même. C’est ce que révèle l’analyse, conduite par un économiste américain, des recherches sur Google de millions d’Américains. Elles révèlent nos craintes les plus profondes, nos secrets, nos questions embarrassantes. Toutes les choses que nous n’osons dire qu’à notre moteur de (...)

    #Google #GoogleSearch #algorithme #discrimination #LGBT #profiling

    • oui interessant merci @nicolasm

      L’autre grand enseignement de cette analyse concerne les complexes sexuels des hommes américains. Ils font plus de recherches sur Google au sujet de leur pénis que sur n’importe quelle autre partie de leur corps. « Plus que sur leurs poumons, foie, oreilles, nez, gorge et cerveau combinés ».

      « Les hommes font plus de recherches pour savoir comment rendre leurs pénis plus gros que pour savoir comment accorder une guitare, faire une omelette ou changer une roue. »

      Une réalité d’autant plus frappante que les femmes, elles, s’en moquent plus ou moins complètement. Pour une femme faisant une recherche sur la taille du pénis de son partenaire, 170 hommes tapent une recherche sur leur propre organe.
      « Ma fille est-elle en surpoids ? »

      Google en dit long également sur les stéréotypes de genre associés aux enfants. Les parents ont 2,5 fois plus de chances de rechercher « mon fils est-il un génie » que « ma fille est-elle un génie ». Proportion inversée pour l’apparence physique, puisqu’on trouve deux fois plus de « ma fille est-elle en surpoids » que de « mon fils est-il en surpoids ». Des angoisses liées à des représentations sociales plus qu’aux réalités de l’obésité infantile : aux Etats-Unis, 28 % des filles sont en surpoids, pour 35 % des garçons. Cette disparité fille/garçon se retrouve uniformément aux Etats-Unis, quelle que soit la coloration conservatrice ou progressiste de l’Etat dans lequel les usagers se trouvent.

      #sexisme #grossophobie #mâle-alphisme

      De même, les données de recherches sur Google peuvent aider à comprendre les ressorts de la haine raciale. Certains groupes ethniques sont associés à certains adjectifs, de façon quasiment exclusive. Si « musulman » va avec « terroriste » et « réfugié », « Noir » ne va jamais avec « terroriste », mais très souvent avec « malpoli ». L’adjectif « maléfique » peut suivre « Juif », « gay », ou « musulman », mais jamais « asiatique », « chrétien », « Noir » ou « Mexicain ».

      Sans surprise, le nombre de recherches à connotation raciste dépend de l’actualité. Après la tuerie de San Bernardino, le 2 décembre 2015, lorsque les noms à consonance moyen-orientale des deux suspects sont diffusés dans la presse, les recherches associant « musulman » et « tuer » explosent. Un cinquième des recherches sur les musulmans leur associaient un message de haine avant l’attaque, elles dépassent la moitié immédiatement après.

      Le mot « nigger », une insulte raciste, apparaît dans 7 millions de recherches Google chaque année. Les recherches de « nigger jokes » sont 17 fois plus fréquentes que l’expression haineuse équivalente pour les homosexuels ou les Asiatiques (« fag jokes » ou « chink jokes »). Elles connaissent également des variations avec des pics de recherches. « Quand ? A chaque fois que les Afro-américains sont dans l’actualité », constate Seth Stephens-Davidowitz.

      #racisme #islamophobie