Belle-mère : figure sociale, mythe littéraire
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Depuis que j’ai annoncé la semaine dernière que cette émission serait consacrée à la figure de la belle-mère au XIXe siècle et ensuite, j’ai recueilli quelques réactions ironiques. Eh bien j’affirme que les goguenards ont tort.
Non seulement parce qu’ils minimisent l’intérêt du sujet, celui-là il nous reste à le démontrer, mais surtout parce qu’ils me paraissent se laisser abuser par le registre du comique, par le flux des caricatures, parfois spirituelles et souvent sinistres, qui n’a guère cessé de submerger cette position familiale et sociale.
De cette dépréciation témoignent surabondamment la petite presse, les chansons, les romans de gare et parfois la grande littérature, les cartes postales dès lors qu’elles ont fait florès et aussi, plus récemment, tout un cinéma populaire.
Mais dès lors que l’on s’interroge sur regard largement négatif et qu’on cherche à l’expliquer, on s’aperçoit qu’il peut conduire à des considérations bien plus sérieuses sur la situation dominée des femmes longtemps dans la société, et sur l’évolution de la famille de génération en génération.
C’est ce que démontre Yannick Ripa, mon invitée. Professeure d’histoire politique et sociale de l’Europe du XIXe siècle à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, elle est spécialiste du genre, selon la formule provenant des Etats-Unis et désormais consacrée.
Elle vient d’organiser un livre à plusieurs voix intitulé L’étonnante histoire des belles-mères. Elle y démontre avec brio que par-delà la multiplicité des chroniques singulières, des spécificités individuelles, se tisse une évolution dont la portée dépasse de beaucoup la paresse des ricanements comme celle des indifférences.
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