Sur les traces des Suisses au service de l’infernal Congo de #Léopold_II
C’est un épisode peu étudié de la migration suisse dans le monde. Dès le début du XXe siècle, un nombre croissant d’Helvètes s’engagent au service de l’État indépendant du Congo, propriété exclusive du roi des Belges Léopold II. L’architecte du #CICR – #Gustave_Moynier – en fut le premier consul général en Suisse.
Riche protestant genevois, Gustave Moynier se laisse séduire par Léopold II qui crée une Association internationale du Congo, comme paravent, pour se « procurer une part de ce magnifique gâteau africain », comme le confie le roi à un de ses agents basé à Londres en 1872.
Pour le richissime Gustave Moynier, il n’y avait donc guère de contradiction à construire la première agence internationale de secours aux victimes de la guerre, tout en participant à l’établissement de l’EIC. Les deux projets s’inscrivaient dans une vision partagée par les élites européennes, soit un combat pour la paix et la civilisation du monde portée par la science triomphante de l’époque, le libre-échange économique et l’#évangélisation.
Mais c’est un autre agent suisse de l’Etat Indépendant du Congo qui va pousser les Suisses à s’engager au Congo. Consul de Belgique à Neuchâtel, #Jean_Boillot-Robert publia de nombreuses annonces, multiplia les conférences en Suisse romande pour recruter des Suisses. L’opération connut un succès croissant durant les années 1900, alors même que la campagne dénonçant l’exploitation outrancière du Congo battait son plein.
Quant à la campagne contre l’administration de Léopold II au Congo qui préfigure les mobilisations internationales de la société civile que nous connaissons aujourd’hui, elle finit par trouver des relais à Genève dès la fin du XIXe siècle. C’est le cas du journaliste #René_Claparède se mobilise et devient pour ce faire président de la Ligue suisse pour la défense des indigènes et du Bureau international pour la défense des droits des peuples.
Jusque-là hostile à cette campagne de dénonciation, le Journal de Genève prend ses distances avec l’œuvre congolaise du roi des Belges en publiant dans ses éditions des 17 (▻http://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1906_11_17/1/article/6637874/%22Etat%20Ind%C3%A9pendant%20du%20Congo%22) et 18 (▻http://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1906_11_18/1/article/6637942/%22Etat%20Ind%C3%A9pendant%20du%20Congo%22) novembre 1908 un texte de René Claparède intitulé « La civilisation au Congo » qui commence ainsi : « Depuis quelques années, mais surtout depuis quelques mois nous arrivent, avec persistance, d’étranges rumeurs sur l’Etat indépendant du Congo. Pour obtenir du caoutchouc un rendement princièrement rémunérateur, fonctionnaires du gouvernement, agents des compagnies concessionnaires pressurent, dit-on, l’indigène de la manière la plus atroce. »
▻http://www.swissinfo.ch/fre/philanthropie-et-colonisation_sur-les-traces-des-suisses-au-service-de-l-infernal-congo-de-l%C3%A9opold-ii-/43325184
#Suisse #histoire #colonialisme #Congo #colonisation